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« Maîtriser le Canon EOS 550D » : limiter le bruit numérique

Mariant la convivialité des reflex amateurs Canon avec des performances dignes des boîtiers haut de gamme de la marque, le 550D bénéficie des technologies développées pour son “grand frère”, le 7D. Dans un ouvrage consacré au 550D, Vincent Luc explique entre autres “quand” et “pourquoi” utiliser les différents paramétrages de l’appareil. Voici un extrait concernant le bruit.

On sait que l’amplification du signal quand on utilise une sensibilité élevée s’accompagne toujours de celle du niveau de bruit. Par ailleurs, d’autres facteurs comme la longueur du temps de pose, la température, le contraste ou l’accentuation de la netteté, peuvent aussi le provoquer et/ou l’intensifier. Malgré son filtrage interne, le signal issu du capteur contient toujours une information parasite mêlée à l’information utile, et dont la correction demeure des plus complexes. Car, si chaque cause génère un bruit assez caractéristique en termes de structure, d’intensité, de coloration et de fréquence, il n’est pas rare que leurs effets se conjuguent dans un ensemble aléatoire. Certains électrons peuvent en outre avoir un comportement erratique difficile à anticiper (sous l’effet de la chaleur par exemple), tandis que l’amplification effective du signal de certains photosites par rapport à d’autres peut manquer d’homogénéité et produire une sorte de granulation sur l’image, tout aussi difficile à éviter.


En noir et blanc, le bruit chromatique est imperceptible ; seule la granularité du bruit monochromatique vient donner une certaine structure à l’image. Dans des ambiances intimistes, en reportage ou pour obtenir comme ici un rendu particulier, son effet est assez plaisant et certains photographes utilisent alors volontiers des sensibilités élevées sans aucune correction pour casser un rendu jugé souvent trop lisse en numérique.

La sensibilité reste la première cause d’apparition du bruit dans l’image. Ceci étant, sa perpétuelle augmentation d’une génération d’appareils à une autre pousse les constructeurs à faire progresser le rapport signal/bruit des capteurs, mais aussi la qualité des algorithmes qui ont la lourde tâche de minimiser le bruit. Force est de reconnaître qu’ils atteignent actuellement un niveau de performances très satisfaisant et, si les sensibilités “extrêmes” nécessitent toujours un traitement, son besoin est très relatif aux valeurs usuelles. On utilise ainsi sereinement le 550D jusqu’à 800 voire 1600 ISO, dans la mesure où le niveau de bruit est alors négligeable.

Malgré de sérieux progrès, l’éradication complète du bruit est encore impossible. On peut même se demander si elle est vraiment souhaitable, dans la mesure où le bruit contribue au rendu des images. Son appréciation demeure très subjective, mais le fait est qu’une image trop “lisse” perd parfois en naturel et que le bruit lui donne une “structure” plus ou moins prononcée, que l’on peut même apprécier voire rechercher, notamment dans les zones de flou. Certains photographes et certains sujets s’en accommodent plus facilement que d’autres. Pour ma part, j’irais jusqu’à dire que le rendu d’une image mal traitée est encore pire que le “défaut” lui-même ! En effet, filtrage ou correction sont souvent préjudiciables au rendu avec une fâcheuse tendance à faire disparaître des détails, à “lisser” les images à outrance ou à provoquer des artéfacts sur les contours tranchés et contrastés. Leur application requiert donc de subtils compromis.

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