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Linux pour les photographes – Sixième partie

Si nous avons brossé, dans l’article précédent, un portrait plutôt dithyrambique du logiciel DCRAW, il faut tout de même souligner qu’il souffre, en dépit de ses qualités manifestes, d’un gros défaut : l’interface utilisateur et surtout l’aperçu lui restent parfaitement étrangers !

Si nous avons brossé, dans l’article précédent, un portrait plutôt dithyrambique du logiciel DCRAW, il faut tout de même souligner qu’il souffre, en dépit de ses qualités manifestes, d’un gros défaut : l’interface utilisateur et surtout l’aperçu lui restent parfaitement étrangers !

Unidentified Flying Raw (UFRaw), dont l’icône est une soucoupe volante, fait partie des meilleurs logiciels sous Linux pour développer vos fichiers RAW. S’appuyant à la fois sur la bibliothèque de Dave Coffin et sur le moteur de conversion couleur Little CMS, UFRaw offre une interface graphique plutôt réussie et une panoplie d’outils cohérente. Enraciné dans l’univers Gimp, UFRaw possède par ailleurs une version plug-in compatible avec ce dernier et avec CinePaint. Certes, UFRaw n’offre qu’un confort plutôt rustique, ne connaissant ni explorateur de fichiers, ni traitement par lots assistés par une interface graphique, mais il est devenu tout de même l’alter ego « open source » de Camera Raw.


Canon EOS 1Ds, EF 70-200 mm F/4 L USM, fichier développé avec UFRaw

Développé et mis à jour par une petite équipe menée par Udi Fuchs, le logiciel évolue périodiquement, pour intégrer les dernières bibliothèques DCRAW ainsi que pour ajouter de nouvelles fonctionnalités. Situé à mille lieues des logiciels « commerciaux » tels que Camera Raw, Capture One, LightZone et Bibble, UFRaw peut néanmoins vous aider, grâce à son caractère dépouillé et ses algorithmes “purs”, à mieux comprendre les grands principes du traitement RAW : l’histogramme RAW, le développement linéaire, le choix du profil d’entrée et de l’algorithme de dématriçage, le logiciel vous apporte une vision pédagogique des différents éléments.

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12 commentaires “Linux pour les photographes – Sixième partie

  1. Bravo pour cet article sur Ufraw et merci d’avoir fait les captures sous Linux 😉

    C’est d’autant plus agréable pour moi, vu que je m’occupe (entre autres) du packaging d’ufraw chez Mandriva, donc j’espère que vous n’avez pas eu de problème avec le package ou avec la 2008 Spring en général…

    Une petite précision pourrait être intéressante à rajouter : pour l’utilisation de profil ICC « constructeur » en entrée, il faut bien décocher la case « utiliser la matrice de couleurs » sinon on se retrouve avec des couleurs très « funky » (du moins pour les profils Canon DPP).

  2. Merci Frédéric,
    votre message est d’autant plus encourageant, que vous êtes une des personnalités clé du logiciel libre 🙂
    En fait, je n’ai éprouvé aucune difficulté, ni pour installer Mandriva 2008 Spring ni pour installer le paquet RPM d’UFRaw.Je suis d’ailleurs très impressionné par la « Spring », elle tourne admirablement bien sur des mes machines qui est un dinosaure de 2002…

  3. @fréderic : en ce qui concerne l’option « Utiliser la matrice de couleurs », j’ai fait des expériences qui diffèrent des votres et de ce que j’ai lu dans différents livres et articles sur le Web. En cochant cette option, je retrouve (au moins avec les profils appropriés) le rendu dans DPP ou un rendu proche de celui dans Camera Raw, Lightroom, Bibble ou LightZone. J’utilise simplement la courbe linéaire….

  4. @volker: concernant la matrice de couleurs, je m’étais basé sur http://staffwww.itn.liu.se/~karlu/div/howto/ufraw_with_canonSLR.php qui indique qu’il faut désactiver celle-ci pour les profils Canon.

    D’après la documentation d’ufraw, si la case est décoché, ce sont les matrices extraites de dcraw (elles-même extraite de chez Adobe) qui sont utilisées. Mais c’est vrai que cette partie n’est pas extrèmement claire 🙁

    Sur les quelques photos où j’avais activé la matrice de couleurs, j’avais remarqué une très (trop ?) forte dominante rouge (sur un 400D). Mais je dois avouer que je n’ai pas fait une comparaison avec LightZone ou DPP (il faudra que je retente ça).

    Une dernière remarque sur l’article : il pourrait être intéressant de clarifier le « fichier identité » (c’est très mal expliqué dans le programme lui-même) : ça permet de sauvegarder, dans un fichier indépendant du fichier raw, tous les paramètres qui ont été utilisés pour le « développement » du RAW. Ce qui permet facilement de retravailler un fichier RAW si l’envie nous en prend quelques jours / mois / années plus tard. A noter que la toute dernière version de F-Spot active cette fonctionnalité d’ufraw pour le développement des fichiers RAW.

  5. @frédéric : Udi conseille (mais là il n’est pas très clair..) d’activer la « matrice » lorsqu’on choisit le profil sRVB en tant que profil d’entrée ce qui applique la matrice de correction récupérée par Dave Coffin à partir des fichiers DNG Adobe. Justement, dans DCRAW cela permet d’avoir enfin des couleurs convenables. Par contre, Udi conseille de décocher l’option et donc de désactiver la matrice lorsqu’un travaille avec ses propres profils et ceux récupérés ailleurs. Or, selon mes propres essais (empiriques, j’avoue…) je m’en sors toujours mieux côté couleurs lorsque je laisse l’option cochée – bizarre, non ? Coché, l’option me permet de retrouver les couleurs et un rendu proches de ce que produisent les autres logiciels, avec une petit côté Vibrance comme moi j’aime… De toute façon, je ferai des essais plus aprofondis dès que j’aurai un peu plus de temps (Imatest ).

    Pour les fichiers ID, oui il faut rajouter à l’article cette fonctionnalité qui resemble aux fichiers XMP utilisés par les logiciels Adobe ou des petits fichiers utilisés par Bibble (.bib), LightZone (.lzn, .jpg) et CaptureOne (fichier au format XMP proprietaire). Toutefois, ce ‘est pas si nouveau que cela : depuis quelques années déjà les logiciels emploient ce principe pour enregistrer les réglages et les métadonnées car l’accès en écriture leur est interdit pour les fichiers RAW

  6. @volker : je viens de refaire quelques tests, après avoir mis à jour DPP vers la version 4.3.1.1.

    Il semblerait que, pour des fichiers RAW d’un 400D, les profils ICC utilisés ont complètement changés : au lieu d’utiliser les fichiers 6131* (qui ne sont plus fournis), une série de fichiers XY.icc ( X = P(ortrait) / L(andscape= / N(eutral) / S(tandard) / F(aithful) et Y = A(dobe RGB), S(RGB) ) est utilisé.
    Et si on utilise ces fichiers, il faut effectivement activer la matrice de couleurs pour obtenir un rendu équivalent à celui de DPP ou LightZone, contrairement aux fichiers 6131* où il fallait désactiver la matrice de couleurs. Il y a aussi une légère difference entre un rendu provenant des fichiers 6131 et ceux des nouveaux fichiers. J’ai un peu de mal à dire lequel est le « meilleur », ou du moins le plus ressemblant au JPEG généré par un 400D.

  7. Je confirme pour les profil ICC, j’ai un canon 450D et j’ai pu remarquer que les profils utilisés étaient PS.icc, LS.icc, …
    Par contre, j’ai encore un 6171.icc (de tête, je ne suis pas sûr du numéro et ne peux le vérifier avant ce soir).

    En tout cas, c’est plus compliqué que XY.icc car toutes les combinaisons n’existent pas, je n’ai pas trouvé de SS.icc par exemple (je pense que dans ce cas c’est 6171.icc).

    Si quelqu’un a une réponse plus précise, je suis preneur!

  8. @Golgoth :
    je viens de tester avec DPP 4.3.1.1 sous wine (il faut utiliser WINEDEBUG=relay pour détecter quels sont les fichiers utilisés pour chaque mode) avec un fichier raw provenant d’un 450D :
    Standard: aucune fichier utilisé
    Portrait : 6171_PS.icc
    Paysage (Landscape): LS.icc
    Fidele (Faithful): FS.icc
    Neutre : aucun fichier utilisé

    Il semblerait que soit Canon utilise une nouvelle technique pour appliquer les styles « standard » et « neutre » sur le 450D.

  9. Super article.

    Personnellement je n’utilise pas de profil ICC pour l’appareil, je vais essayer ça.

    Depuis qu’il y a le bouton « envoyer vers Gimp » je n’utilise plus que la version autonome, comme cela s’il n’y a rien à faire dans Gimp, pas besoin de le lancer…
    Par contre je déconseille l’utilisation de la réduction du bruit, il vaut mieux utiliser GREYCstoration dans Gimp.

    Petite remarque : page 2 vous opposez Linux à PC et MAC au lieu de Windows et MacOS…

  10. Je vais nuancer mon propos concernant la fameuse matrice de couleurs, avec les « anciens » profils ICC de chez Canon. En developpant un de mes photos du Népal, il s’est révélé nécessaire d’activer la matrice de couleurs pour retrouver un violet cohérent avec la vignette JPG du fichier raw, sinon on obtenait un bleu pâle (ça se passe ici : http://www.flickr.com/photos/fcrozat/2581001209/ )

    Le problème est que selon les images, on se retrouve plus sur du ressenti personnel que sur un choix « objectif ».

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