Questions Photo

Nikon D60, petit mais bougrement efficace

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Des images de bonne qualité

Nous l’avons déjà évoqué : le Nikon D60 est un appareil très efficace. S’il est doté d’un système de mesure et de mise au point bien moins sophistiqué que celui des Nikon plus haut de gamme, il se tire très bien de l’affaire.


Les couleurs plutôt saturées ne sont pas aussi expressives, même en réglage Plus Saturée – ici, il a fallu jouer avec les outils Vibrance et Clarté de Lightroom


Photo prise avec le zoom de base, à 800 ISO et au format JPEG – le bruit du déclenchement était suffisamment discret pour ne pas réveiller ma fille (ce qui est un exploit…)

Les images JPEG sont conformes à ce que recherche un utilisateur « typique » de l’appareil : plutôt contrastées et saturées, bien exposées et assez peu bruitées. Avec son capteur CCD emprunté aux appareils Nikon D80 et Nikon D200 produit des images très propres jusqu’à 800 ISO, plus propres que celles que j’avais faites il y a quelque temps avec un Nikon D200.


A 3200 ISO, le grain est très marquée, mais présente une structure proche de celle d’une émulsion argentique sensible – ce qui est loin d‘être désagréable

Le moutonnement devient assez marqué à 1600 et plutôt gênant à 3200 ISO (Hi1), mais la sensibilité la plus élevée ne sert finalement qu’en dépannage pour réussir des photos autrement impossibles à obtenir. Les utilisateurs plus aguerris préfèreront travailler au format RAW, la qualité des résultats sera bien entendu tributaire de votre logiciel de développement RAW, avec Nikon Capture NX2 (qui n’est pas fourni avec l’appareil), les couleurs sont plus justes qu’avec Lightroom. Notez que là encore, le traitement du bruit diffère d’un logiciel à un autre – mais ne vous attendons pas à trouver là les performances des appareils Canon (450D et 40D), meilleurs aux sensibilités les plus élévées…

L’objectif 18-55 mm f/3.5-5.6 G VR AF-S DX Nikkor, tel son nom officiel, offre une qualité optique plus qu’honorable. Hormis une distorsion assez marquée aux focales les plus courtes, les performances sont toujours homogènes : netteté, contraste, vignetage et aberrations chromatiques se situent à un bon niveau, le dispositif à stabilisation intégré réduit le flou de bougé et contribue fortement à augmenter le taux des photos nettes.


Scène de nuit à 800 ISO – grâce au stabilisateur intégré à l’optique, la photo est parfaitement nette


A sa focale la plus courte, l’objectif autorise des compositions dynamiques et le dispositif anti-poussières du D60 réduit les poussières sur le capteur

Exposer à droite est-il toujours à l’ordre du jour ?

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La capture linéaire

La photographie numérique est différente de la photographie argentique en ce qui concerne sa réponse à la lumière. Imitant la perception de l’œil, un film photographique possède une courbe de réponse aplatie aux deux extrémités, dans les tons foncés et dans les hautes lumières. La vision humaine est de nature non linéaire (logarithmique) : si vous exposez l’œil au double de la quantité de lumière initiale, celui-ci ne perçoit pas cette quantité comme étant deux fois plus importante. L’œil intègre une compensation automatique nous préservant d’une stimulation excessive et qui nous permet une adaptation rapide aux conditions de lumière changeantes. Les capteurs numériques présentent, tout au long de leur latitude d’exposition exploitable, un mode de fonctionnement linéaire : ils recueillent et additionnent les photons sans appliquer de compensation. Cependant, les capteurs sont également confrontés aux effets de saturation, qui s’expriment souvent par des artefacts affectant les hautes lumières écrêtées. Le niveau de pixel est en effet proportionnel à l’illumination reçue ; il y a ainsi un très grand nombre d’informations dans les hautes lumières et très peu dans les tons foncés.


Distribution linéaire (gamma = 1) et logarithmique (gamma = 2,2) des valeurs de luminosité

Un appareil reflex numérique qui encode typiquement l’information couleur en 12 bits par couche (4096 niveaux), consacre en théorie la moitié des niveaux (2048) au diaphragme le plus lumineux, les diaphragmes suivants occupant respectivement 1024, 512, 256, 128, 64, 32 et 16 niveaux. Pour un appareil dont l’étendue dynamique comprend 9 diaphragmes, la zone la plus sombre ne représenterait finalement que 8 niveaux de luminosité. Si cette distribution inégale des niveaux sera compensée lors du développement du fichier brut par l’application manuelle ou automatique d’une courbe de transfert qui redistribue les niveaux dans les basses lumières, le procédé ne parvient pas à compenser une certaine fragilité dans les tons foncés qui se traduit le plus souvent par un niveau de bruit plus élevé. Etant donné la nature linéaire du capteur, il vaut mieux positionner un maximum de pixels sur le côté droit de l’histogramme (là ou il y a davantage de niveaux) pour réduire le bruit, qui est plus visible dans les parties sombres de l’image.

Photographier en mode RAW et JPEG

Il est virtuellement impossible de rendre justice à la fois au fichier JPEG et au fichier RAW. Si vous exposez à droite, vous risquez d’écrêter le peu d’informations disponibles dans les hautes lumières du fichier JPEG ; si vous exposez de manière correcte, vous n’exploitez qu’une partie de l’énorme potentiel que possède le fichier RAW – c’est un véritable casse-tête. La surexposition contrôlée souffre d’un autre inconvénient : les aperçus de vos fichiers RAW s’affichent tous avec une surexposition certaine sur l’écran LCD de votre appareil et dans votre explorateur de fichier ou logiciel de catalogage. En revanche, certains logiciels (Aperture, Camera Raw et Lightroom) permettent d’appliquer aux images, dès leur importation, un jeu de réglages spécifiques : vos images surexposées s’afficheront toujours comme si rien n’était !

La capture d’image en 14 bits – aubaine ou imposture ?

Ce papier écrit par Emil Martinec, physicien renommé et enseignant à l’université de Chicago s’attaque aux idées reçues : contrairement à ce qu’en affirment les fabricants, les derniers appareils dont les informations sont échantillonnées en 14 bits (Nikon D3, D300, Canon EOS 1D et 1Ds MK II, 40D et 450D), n’apportent que peu d’avantages réels par rapport aux capteurs traditionnels dont les informations sont échantillonnées en 12 bits. Malgré le grand nombre d’informations (16384 contre 4096 pour un capteur 12 bits), les derniers capteurs ne parviennent pas à restituer davantage de nuances, à cause du bruit, toujours aussi important. L’auteur examine dans son article, par ailleurs brillamment documenté, la relation entre la postérisation et le bruit photonique et arrive à la conclusion qu’aucun des appareils reflex numériques du marché ne mériterait l’enregistrement en 14 bits et que l’enregistrement en 12 bits serait largement suffisant pour capter toutes les informations sans perte visible. Cependant, il remarque que les Nikon D3 et D300 sont les seuls appareils qui permettent de choisir entre les deux modes et que, sur le Nikon D300, la méthode d’échantillonnage diffère suivant l’enregistrement en 12 ou 14 bits : lorsqu’on choisit la qualité supérieure, l’appareil ralentit (vitesse en rafale) et prend plus de temps pour analyser les données ce que selon lui contribuerait à augmenter la qualité. Mais là encore, il admet que le gain en qualité ne sera que rarement visible car il serait annihilé par le bruit.

Selon mes propres expériences, certes limitées, la qualité d’un capteur prime sur sa profondeur d’échantillonnage : un Mamiya ZD (dont les données en 14 bits par couche sont échantillonnées en interne en 12 bits) possède une étendue dynamique plus large qu’un Canon EOS 1Ds MK II (je n’ai pas encore pu tester la dernière génération de cet appareil professionnel…) ; et bien que mon Canon EOS 40D (capteur de taille APS, 14 bits) offre une très bonne restitution dans les hautes lumières, il n’a pas pour autant déclassé mon vénérable Canon EOS 1Ds Mk I (capteur full frame, 12 bits). Donc, du calme : pour pleinement bénéficier des niveaux supplémentaires, il faut que la qualité intrinsèque du capteur augmente, ce qui est plutôt difficile car la taille des photosites ne cesse de diminuer.

Exposer à gauche – un remède de cheval toujours d’actualité…

Aux antipodes de la méthode évoquée plus haut, mais finalement pas si éloignée, “exposer à gauche” fait en sorte que les valeurs de l’histogramme s’éloignent le plus possible du bord droit, afin d’éviter un écrêtage des hautes lumières. Certains appareils un peu anciens et/ou dotés d’un capteur de type CCD avaient un système de mesure qui tendait à sous-exposer toutes les images. Mais “exposer à gauche” n’a pas fini de hanter les appareils modernes, pourtant capables de restituer correctement les hautes lumières : Nikon (D-Lighting) et Canon (Priorité hautes lumières) emploient cette méthode dans leurs appareils actuels et la combinent à des algorithmes très performants (Nikon) ou à une simple courbe de compensation (Canon) pour éclaircir les tons moyens. Certes, cette stratégie ne s’applique qu’aux fichiers JPEG ; si vous travaillez au format RAW, seul les logiciels “maison” sauront interpréter les réglages correspondants, enregistrés parmi les métadonnées privées du fichier. Quelle que soit la méthode utilisée, “exposer à gauche” risque d’augmenter le bruit dans les parties les plus sombres de l’image. De manière générale, il vaut mieux “exposer à droite” et surveiller l’histogramme…

Nikon PCE Nikkor 24 mm f/3,5 D ED, première partie

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“Je suis né infirme : je n’ai que deux mains”


À gauche, l’antique 28mm, à droite le “cammionesque” 24PC

Il était parfaitement envisageable de travailler à main levée avec le 28pc vu qu’il n’existait qu’une seule commande de décentrement à vis, associée à une rotation de l’objectif sur 360 degrés. En gros, on pouvait cadrer en tenant classiquement l’appareil de la main droite, et en réglant la mise au point, le diaphragme et le décentrement de la main gauche. Pas très compliqué.

C’en est terminé avec le 24 : il faut au minimum trois mains. – une pour tenir le boîtier – une deuxième pour desserrer la vis de blocage du décentrement – une troisième pour régler ledit décentrement – et à nouveau la deuxième pour resserer la vis de blocage.

D’un autre coté, on peut régler l’ouverture avec la molette avant de l’appareil, utiliser n’importe quel mode d’expo et de mesure (pas toujours pour un résultat correct, d’ailleurs) et prendre la photo à pleine ouverture vu que le moteur diesel marine embarqué va se charger de fermer tout cela à la bonne valeur…

Conclusion
Point de salut sans un vrai gros pied, une excellente tête micrométrique, un niveau à bulle et un verre de visée quadrillé. En option, la petite lampe de poche pour les photos de nuit (pour voir la bulle du niveau), le déclencheur électrique et un assistant musclé pour porter tout cela. Personnellement, je promène tout cela en moto mais c’est une autre histoire…


Kit (presque) complet : pied carbone série 5 Gitzo, tête 405 Manfrotto, niveau à bulle Kaiser (avec 2 bulles pour les vues verticales et horizontales). On a vu plus discret.

Nikon Capture NX2, témoignages d’un photographe professionnel

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Sauf que…

Une des fonctions primordiales (en ce qui me concerne) est encore déficiente sur cette version !!! J’utilise Nikon Capture depuis sa création, entre autres raisons, pour la fonction permettant de redresser les images issues du fisheye 10,5mm. en effet, le panoramique sphérique, dont je tente depuis quelques temps d’en faire ma spécialité, requiert bien souvent l’utilisation d’un fisheye pour la prise de vue, afin de réduire le nombre d’images nécessaire pour couvrir la globalité de la sphère entourant l’appareil. Nikon a été le seul à proposer un outil usine pour transformer les images fisheye en vues parfaitement orthoscopique. C’est ensuite un jeu d’enfant que d’assembler de telles images en raison de leur distorsion nulle.


Avant…


…et après

Cette fonction existe depuis Capture 4 et a fonctionné parfaitement jusqu‘à la version 1.2 de Capture NX.
Voici les valeurs typiques de distorsion calculées après un assemblage d’une douzaine d’images avec Stitcher de Realviz : que du bonheur, on n’ose y croire !

Depuis Capture NX 1.3 et ses versions ultérieures : c’est la catastrophe !
(certains vont croire que j’exagère : qu’ils aillent voir plus bas…)

Voici en images à quoi correspond ces valeurs :



Ceci n’a l’air de rien mais a des conséquences non négligeables en matière de retouche et de production.

Voici des captures de jointures d’images sous Realviz Stitcher qui parlent d’elles même.
À gauche, développement avec NX1.2, à droite avec NX2.



Le milieu de l’image est correctement repéré dans les deux cas. Les coins ne coïncident pas sur la colonne de droite.

Nota bene : bien évidemment, la différence de couleurs n’a rien à voir avec le problème de distorsion.

PTLens et Lightroom 2

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Le logiciel PT Lens gagne en momentum : nous avons annoncé, il y quelques jours, la sortie d’une version dédiée à Mac OS X (qui est, hélas, uniquement compatible avec Mac OS X 10.5 “Léopard”…) et le créateur du logiciel annonce déjà une nouvelle version qui fonctionne en tant qu‘éditeur externe avec Lightroom 2.

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Concours photo Pixelcreation, les lauréats 2008 enfin revélés

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Pixelcreation, magazine en ligne dédié au monde de l’image et à l’univers du graphisme a organisé cette année un concours photo ouvert aux photographes et « photographistes » amateurs et professionnels, dont la deuxième édition à fait des étincelles, telle est la qualité des participations. QuestionsPhoto, partenaire du concours, était présent.

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Linux pour les photographes – Sixième partie

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Configuration et installation

Avant de pouvoir utiliser UFRaw, vous devez installer The Gimp, disponible sur le site de l’éditeur ou Gimpshop.
Linux. Notez que The Gimp et UFRaw sont intégrés par défaut à la plupart des distributions Linux, leur réinstallation ne sera requise que lorsque vous souhaitez avoir leurs dernières versions. Sur le site consacré à UFRaw vous trouvez des versions précompilées pour de nombreuses distributions (Debian, Ubuntu, Fedora, openSUSE, Mandriva, FreeBSD…), vous en trouverez d’autres (parfois plus récentes), au format RPM pour Mandriva, Fedora, openSUSE et ALTLinux, ici ou . Les plus experts parmi vous peuvent même compiler leur propre version à partir des fichiers sources.
Mac OS X. Sous Mac OS X, vous devez installer au préalable l’environnement graphique X11 qui se trouve sur le disque d’installation/récupération de votre ordinateur. Installez UFRaw à partir des paquets Darwin Ports ou Mac ports ou directement à l’aide d’une version précompilée, un peu ancienne.
Windows. Si vous aimez le confort, vous pouvez installer une version binaire, après avoir installé The Gimp. Si, en revanche, vous faites partie des « geeks », vous pouvez compiler votre propre version à partir d’une compilation Linux, dans l’environnement Cygwin.

Il est également possible de n’utiliser que la version autonome d’UFRaw (pour le faire cohabiter avec un autre logiciel photo, comme Photoshop Elements…), dans ce cas il suffit d’installer Gimp GTK (Gimp Toolkit), disponible sur le site du Gimp.

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !