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Appareils réflex numériques experts : des nouveautés pour la rentrée 2009

Bon an mal an, les fabricants d’appareils photo profitent de la torpeur du mois d’aout pour annoncer leurs nouvelles gammes pour la fin de l’année. Suivant Nikon (D300s, D3000, AF-S DX NIKKOR 18-200mm f/3.5-5.6 G ED VR Ⅱ et AF-S NIKKOR 70-200mm f/2.8G ED VR Ⅱ) et Sony (DSLR-A500, DSLR-A550, DSLR-A850 et 28-75mm F2.8 SAM), Canon a retenu deux dates pour ses annonces : une première pour sa gamme grand public et une deuxième pour un nouvel appareil reflex expert et trois optiques.

Bon an mal an, les fabricants d’appareils photo profitent de la torpeur du mois d’aout pour annoncer leurs nouvelles gammes pour la fin de l’année. Suivant Nikon (D300s, D3000, AF-S DX NIKKOR 18-200mm f/3.5-5.6 G ED VR Ⅱ et AF-S NIKKOR 70-200mm f/2.8G ED VR Ⅱ) et Sony (DSLR-A500, DSLR-A550, DSLR-A850 et 28-75mm F2.8 SAM), Canon a retenu deux dates pour ses annonces : une première pour sa gamme grand public et une deuxième pour un nouvel appareil reflex expert et trois optiques.


Des fonctionnalités à foison et une construction robuste : le Sony A850

Parmi les trois appareils visant les photographes professionnels et les amateurs experts, le Sony A850 est sans doute le plus intéressant : arborant le même capteur que le vaisseau amiral de la gamme, un imposant capteur plein format avec pas moins de 24 millions de photosites, ses autres caractéristiques sont tout aussi alléchantes : viseur à pentaprisme, afficheur LCD de 920.000 pixels sur une diagonale de 3 pouces et deux processeurs BIONZ proposant des sensibilités entre 100 et 6400 ISO et une qualité d’image très élevée aux vitesses les plus importantes, grâce à un traitement du bruit parasite en deux étapes. L’A850 partage avec l’A900 le système de mise au point AF, le stabilisateur d’image SteadyShot et le système de nettoyage de capteur basé sur de mouvements de capteur. Par rapport au A900, le nouvel appareil ne sacrifie que peu de fonctionnalités sur l’autel de la réduction de tarif : la vitesse en rafale passe de 5 à 3 images par seconde, le viseur ne couvre que 98 % du champ photographié et le boitier possède une finition légèrement moins élaborée. Quant à la télécommande, fournie avec l’A900, elle devient avec l’A850 un accessoire optionnel. Si ce nouvel appareil de chez Sony snobe encore la vidéo, fonction pourtant plutôt discutable sur un appareil reflex numérique, il saura satisfaire sans aucun doute la plupart des utilisateurs exigeants, sans pour autant vider leurs bourses puisqu’il sera commercialisé à moins de 2000 euros. L’objectif 28-75mm F2.8 SAM, proposé en complément, est beaucoup moins onéreux que l’autre objectif à ouverture constante, le magnifique Vario-Sonnar T* 24-70 mm f/2,8 ZA. Mais il ne s’agit en réalité que d’un « remake » du réputé Tamron AF SP 28-75 mm F/2,8 Di XR LD Asp.(IF), dont on connaît déjà les principaux atouts (compacité, faible poids et bonne qualité optique) et points faibles (réalisation un peu légère).


Le Tamron rhabillé en Sony

Si la résolution du capteur de l’appareil compact numérique Canon PowerShot G11 (10Mpix.) est en retrait par rapport à celle du l’ainée G10 (14,7 Mpix.), on ne peut pas dire la même chose du nouveau Canon EOS 7D, positionné entre l’EOS 50D et l’EOS 5D Mark2 : le nouveau venu additionne pas moins de 18 mégapixels sur un minuscule capteur de taille APS-C, dépassant de loin le décompte, plutôt raisonnable, du Nikon D300s (12,3 mégapixels), sans pour autant rivaliser avec la distribution, ô combien plus harmonieuse, du Sony A850 (24,6 mégapixels sur un capteur plein format). Mais avouons qu’il aurait été plutôt délicat de concevoir un clone allégé du Canon EOS 5D Mark 2 sans pour autant lui ôter tout son intérêt : l’appareil expert s’appuie principalement sur son capteur pour appâter le chaland et déçoit un peu dans les disciplines vitesse, réactivité et robustesse.


Pas de full frame, mais néanmoins fort intéressant : le Canon EOS 7D

L’EOS 7D est, quant à lui, bien mieux qu’une révision du Canon EOS 50D, qui reste par ailleurs au catalogue : enrobé d’un châssis qui, selon Canon, protège les organes vitaux de l’appareil aussi bien contre les éléments que faisait le feu EOS 1N, il offre un nouveau système de mise au point AF basé sur 19 collimateurs croisés (celui des 40D et 50D n’est pas assez performant pour accrocher des sujets mobiles…) et un système de mesure nettement plus sophistiqué que ses ainés : le système iFCL pondère la luminance, la couleur et la mise au point sur 63 zones distinctes, s’appuyant sur le capteur AF pour obtenir une exposition à la fois plus précise et plus fiable.


Au coeur du 7D : le nouveau capteur au format APS-C possède pas moins de 18 mégapixels

Mais n’oublions pas le viseur, couvrant enfin et pour la première fois dans ce segment l’intégralité du champ photographié et qui possède un grossissement élevé (1 fois) pour un affichage plus confortable. Ce viseur intègre un affichage à superposition permettant d’incruster différentes informations tels les collimateurs AF, le cercle de la mesure Spot et une grille facilitant la composition. Le viseur et l’afficheur LCD (3 pouces et 920.000 points) intègrent également un niveau électronique sur deux axes, très pratique pour des photos de paysage ou des photos d’architecture avec un objectif à décentrement et bascule. Répondant aux critiques de nombreux photographes, l’appareil est également le premier qui intègre un transmetteur pour flashs Speedlite, permettant ainsi de déclencher les flashs en mode sans fil, sans pour autant réclamer un accessoire optionnel et très onéreux. Côté réactivité, l’appareil offre d’excellentes performances : outre 8 images par seconde en mode rafale, il possède un obturateur (30 à 1/8000s, vitesse synchro-X à 1/250s) et un processeur véloce — ce dernier propose même une plage de sensibilités très étendue, entre 100 et 12.800 ISO. Bref, il s’agit d’un boîtier performant et très bien équipée (système de nettoyage de poussières, mode vidéo HD), fort bien préparé pour affronter la concurrence, surtout le nouveau Nikon D300s. En revanche, il est fort dommage que Canon n’ait pas incorporé un capteur plein format pour ainsi rivaliser avec Sony, étoile montante de l’univers des appareils reflex numériques : animé par une équipe de développement qui est redevable aux équipes de spécialistes en marketing, le fabricant impose à ses appareils des avancées souvent trop timides et insuffisantes pour distancer la concurrence.

Côté objectifs, Canon annonce la sortie prochaine du premier objectif macro à stabilisateur d’image hybride. L’EF 100 mm f/2.8 L IS USM Macro est composé de 15 éléments optiques en 12 groupes et propose un rapport d’agrandissement d’une fois (100%) à la distance minimale de mise au point de 30 cm. Plus encombrant et plus lourd que son homologue sans dispositif de stabilisation (77.7 mm x 123 mm et 625 g), l’EF 100 mm f/2.8L Macro IS USM accepte de nombreux accessoires existants : adaptateur trépied D, Adaptateur 67 pour Speedlite MR-14EX and MT-24EX, pare-soleil ET-73 et bagues allonge EF12 II and EF25 II.


L’EF-S 15-85mm f/3.5-5.6 IS USM a été calculé pour l’EOS 7D

Pour sa gamme d’objectifs EF-S, reservée aux appareils APS-C, le fabricant introduit deux nouvelles références, l’EF-S 18-135mm f/3.5-5.6 IS et l’EF-S 15-85mm f/3.5-5.6 IS USM. Avec une plage de focales équivalente à 24-136 mm, l’EF-S 15-85mm f/3.5-5.6 IS USM possède un stabilisateur optique pour un gain de quatre vitesses d’obturation et une distance de mise au point de 0,35 pour l’ensemble des focales. L’EF-S 18-135mm f/3.5-5.6 IS arbore le même stabilisateur et une plage de focales encore plus large (7.5 fois, 29-216 mm).


Un objectif “universel” : l’EF-S 18-135mm f/3.5-5.6 IS

Les deux objectifs incorporent des verres à faible dispersion (UD), des éléments asphériques et un traitement particulier des surfaces afin de réduire les reflets parasites. Ils possèdent également un diaphragme circulaire pour un rendu harmonieux des zones hors mise au point (bokeh) et une finition plus soignée que les « anciens » objectifs EF-S.

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16 commentaires “Appareils réflex numériques experts : des nouveautés pour la rentrée 2009

  1. Heureux possesseur d’un 5DII, j’ai regardé la gamme sony d’un oeil amusé. En regardant la gestion du bruit et la monté en iso de tous les appareils sony, je trouve plutôt rassurant de voir Canon proposer « des avancées souvent trop timides et insuffisantes pour distancer la concurrence ». A vouloir jouer les étoiles brillantes, le résultat se transforme en étoiles filantes ^^

  2. cooladn, je ne sais pas si l’étoile Alpha est filante, mais toutes ses optiques sont stabilisées par le capteur, y compris le 24-70/2.8 qui est le zoom de base des pros. Cela me semble au moins aussi important qu’un peu de bruit à hauts ISO qui, avec un capteur 24,6 Mpx, ne serait visible qu’en tirage de très grand format, et se traite facilement si on a shooté en raw. L’Alpha 900 (ou 850) propose aussi le plus beau viseur optique existant.
    Au final, ces boîtiers sont de très bons outils pour photographes, sans fioritures ni gadgets, et l’Alpha 850 est proposé à 700€ de moins que le 5DMkII ou le D700.

  3. Salut Volker,

    Même si certains chiffres semblent te donner raison, je ne suis pas tout à fait d’accord avec ton analyse du 100 macro. Attention de ne pas effrayer les gens… 😉

    Oui, le 100 Macro IS est plus lourd… de 25 grammes. Quand à l’encombrement, le 100 macro non IS possède un diamètre de 79mm et une longueur de 119mm… Contre 77.7*123…
    A la prise en main, on ne s’en rend pas compte. C’est même une prouesse de conserver des caractéristiques pratiquement identiques avec l’adjonction d’un système de stabilisation.

    Quand au 7D… Il est bluffant. Reste à voir la qualité des images et sa dynamique. Pour info, si vous êtes accrédité et que vous passez à VISA pour l’image, vous pourrez prendre en main tout ce beau matèriel 😉

  4. @Seb : je n’ai rien dit d’autre que le 100 L IS USM est plus lourd et plus encombrant que son homologue non IS ;-). En ce qui concerne ton appréciation du 7D, j’en suis entièrement d’accord. C’est un appareil très prometteur et sur le papier très performant que j’achèterais bien pour remplacer mon 40D, toujours vert. Mais je regrette vivement que Canon n’ai pas profité pour proposer un « full frame » plus économique que le 5D Mk2, le 7D aurait été du coup encore plus alléchant…
    @cooladn : il n’a y pas que le bruit dans la vie (de photographe) et il ne sert rien d’en faire une obsession :-))

  5. Je sais bien Volker. Mais je voulais rassurer les lecteurs en précisant qu’une fois en main, on a même l’impression (la longueur sûrement…) que l’objectif est plus léger !

    En tout cas, sur la fiche technique, on ne nous a pas menti… Le boîtier est très réactif et je ne vous parle pas de l’AF… Même réflexion que toi sur le FF… Canon annonçait une révolution avec la sortie du 5D II… Il semblerait qu’il y ait eu une année de décalage !

  6. 7D = 60D. Ce boîtier n’est rien moins que le (digne) successeur de toute la série D30, D60, 10D, 20D, 30D, 40D et 50D.
    Ce positionnement marketing anticipe-t-il l’abandon du format APS-C?
    Si on attend un FF mieux fini et moins cher (sans gadgets comme la vidéo et les modes scène), il ne reste plus maintenant qu’à attendre un… 6D.

  7. @ Arto,

    Oui et non… Oui dans la continuité et dans la logique des clients, mais le marketing pense différemment. Pour en revenir à la logique numéraire de canon:
    – un nom à 4 chiffres -> entrée de gamme et prix d’appel.
    – un nom à 3 chiffres -> boitier amateur de bon niveau.
    – un nom à 2 chiffres -> boitier expert avec une meilleure prise en main, mais sans grosses différences technologiques avec la gamme inférieure.
    – un nom à 1 chiffre -> Pro et « semi-pro ». On distingue la déclinaison des 1Dxxx et les autres. Les premiers ont une vocation « Pro exigeant », alors que les autres satisferont aussi les pro mais ceux qui n’ont pas les mêmes attentes ou besoins. Ils font aussi office de second boitier : plus légers, mais performants et sur qui l’on peut compter à tout instant.
    Et c’est dans cette optique qu’a été conçu le 7D. D’ailleurs, à la question « que va devenir le 50D ? » La personne de Canon que j’avais en face de moi m’a répondu qu’il restait au catalogue…

    Le 7D est du même acabit que le 5D II, sauf qu’il est en APS-C. Il fera un parfait second boitier pour des PRO équipés avec la gamme supérieure ou à la recherche d’un boitier au format 1,6 dont la gamme actuelle n’offrait pas les qualités requises (cadence moteur légère, AF un peu poussif…). Enfin, il cible aussi les experts et amateurs fortunés pour lesquels le 5D II reste à un prix un rien trop élevé pour leur porte-feuille.

    Pour conclure, je ne pense pas que les boitiers à deux chiffres disparaissent, et le 7D.

  8. Plutôt que de perdre un temps inouï à discuter des plans marketing de Canon ou de l’historique des noms de boîtiers (dont tout le monde connait l’évidente recette soit dit en passant), nous ferions mieux de nous pencher sur l’efficacité réelle des composants des-dits boîtiers.
    En comparant, à gamme équivalente à ce que propose la concurrence et Nikon en particuliers, réfléchissons plutôt à l’amélioration réelle de l’autofocus (discrimination et couverture de l’image) ou à la fiabilité de la mesure de lumière, l’efficacité du système flash… Pour rappel, le 7D est là pour concurrencer le D300 (« s » désormais). Les maigres améliorations du 7D concernant les trois points que je viens de citer devraient nous inciter à tempérer notre enthousiasme!

  9. @ami : en quoi ces améliorations sont maigres ?? Quant à la fiabilité des nouveaux systèmes pour l’AF et pour la mesure d’exposition, attendons les premiers tests…

  10. @seb : il reste à prouver qu’il s’agit là vraiment d’une future gamme au format APS-C. Je crois plutôt à une solution intermédiaire, le temps que le 5D Mk3 soit arrivé (avec davantage d’arguments par rapport au 7D…), son remplaçant serait alors un 8D au capteur FF (on peut rêver un peu, no ??)…

  11. @ Volker, le temps nous le dira… Mais c’est une gamme qui existe chez Nikon… avec 2 boitiers semi-pro et avec du 1,5 et du FF. Donc je pense qu’elle va perdurer chez Canon. N’empêche qu’un capteur même 1,3 m’aurait bien plu 🙂

  12. Le 7D est là tout simplement parce qu’il y avait un énorme trou entre le 50D et le 5DmkII. Hors Nikon couvre et draine ce créneau avec ces D*** depuis trop longtemps.
    Le 7D, c’est la réponse au D300s (source Canon France) qui n’a plus grand chose pour lui (mode vidéo bien en dessous de celui du 7D notamment, et ce dernier a rattrapé son retard et égalé voire surpassé les caractéristiques du D300s en photo, reste bien entendu à confirmer ça en pratique)
    C’est en aucun cas le successeur du 50D qui forme alors le milieu de gamme APS-C face au D90 « tarifairement » parlant (le 7D formant alors le haut de gamme APS-C)
    On assiste donc à une correspondance entre les gammes Canon et Nikon.
    Ce qu’on peut espérer maintenant c’est que le prix du FF baisse avec un nouveau boitier entrée de gamme (aux alentours du prix du 7D mais avec peu de Mpx genre 12Mpx) ainsi qu’un vrai successeur au 50D.

  13. à Volker,

    Plus vous direz que les améliorations portés sur le 7D ne sont pas maigres mais au contraire majeures, plus cela reviendra à dire que les canonistes ont encensé les précédents produits alors qu’ils n’en valaient pas vraiment la peine! ;o)

    mode diable off

  14. Et bien alors, personne ne parle du nouveau plein format qui va tout révolutioner?
    Celui qui du haut de ses 18mpix, et avec ses optiques de rêves va tout faire changer:

    Le LEICA M9 bien sûr 😀

    moi j’l’aime vraiment bien, il est juste trop cher (c’est le petit détail).

  15. Malheureusement ce n’est pas vraiment un leica M, il fait trop de bruit!

    et ne parlons pas du viseur, doté du mauvais grossissement…

    Snif! (enfin 5500 euros d’économisés quand même)

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