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Retouche d’image : Comment choisir son écran ?

Lorsqu’on s’aventure dans le domaine de l’affichage, on comprend rapidement que sans connaissance précise, toutes les décisions d’achat seront prises sur des critères plus ou moins flous. Les écrans sont devenus des outils indispensables au traitement de l’image, pour l’ensemble des professionnels de la couleur, à savoir photographes, photograveurs, illustrateurs, graphistes, designers, cinéastes et vidéastes.

Lorsqu’on s’aventure dans le domaine de l’affichage, on comprend rapidement que sans connaissance précise, toutes les décisions d’achat seront prises sur des critères plus ou moins flous. Les écrans sont devenus des outils indispensables au traitement de l’image, pour l’ensemble des professionnels de la couleur, à savoir photographes, photograveurs, illustrateurs, graphistes, designers, cinéastes et vidéastes. Nous allons exposer ici les différents éléments à prendre en considération pour choisir le plus judicieusement possible l’écran le plus adapté à vos besoins et exigences. Les écrans haut de gamme ont la particularité d’être souvent très performants dans un domaine précis et beaucoup moins dans un autre.


Ecran et sonde- un couple inséparable…

La technologie avançant à grands pas, cette remarque est de moins en moins pertinente. Néanmoins, suivant votre domaine d’activité principale, certains critères techniques n’auront pas la même importance, le type d’écran, son temps de réponse et sa taille affecteront votre choix. Le type de dalle LCD ( Liquid Crystal Display) est l’un des éléments principaux qui conditionnent la qualité d’un écran. Plusieurs technologies se partagent le marché, voici leurs principales caractéristiques :

  • TN ( Twisted Nematic ) : ce type de dalle a un angle de vision périphérique très large, les noirs sont profonds et c’est une technologie très économique. Certaines dalles TN sont très réactives, leurs temps de réponse est de l’ordre de 4ms. Quant à leurs principaux défauts, notons que leur homogénéité laisse souvent à désirer, surtout lorsqu’il s’agit d’un écran de grande taille, et que les couleurs, la luminosité et le contraste de l’affichage varient, pour peu que vous ne soyez pas parfaitement en face de l‘écran. De plus, ce type de dalle offre un gamut colorimétrique (étendu de l’espace couleur) très réduit. Bref, bien qu’ils soient adaptés à une utilisation de type “bureautique”, les écrans à dalle TN sont déconseillés aux photographes et graphistes.
  • VA ( Vertical Alignment ) : Les dalles de type VA sont appréciées pour leur noirs profonds, leur bonne réactivité et leurs angles de vision particulièrement ouverts. De plus, l’homogénéité générale de l’affichage est excellente. Pour ce qui est de leur défauts, peu nombreux, il y a notamment un “fourmillement” marqué lorsque vous visionnez des images animées. Ces écrans sont donc doués pour la retouche photo et les jeux, mais un peu moins pour la vidéo. Notons tout de même que certains fabricants tels qu’Eizo et LaCie ont remédié à ce défaut par voie électronique. Les dalles de type VA existent sous les dénominations suivantes : MVA ( Multi-Domaine Vertical Alignment ), PVA ( Patterned Vertical Alignment), S-PVA ( Super Patterned Vertical Alignment ) et CPA ( Continuous Pinwhelle Alignment ).


L‘écran ColorEdge CG 241 W, de type S-PVA, est parfaitement adapté aux travaux photos les plus exigeants

  • IPS ( In-Plane Switching ) : Les écrans équipés de dalles IPS bénéficient d’ angles de vision les plus ouverts. Ils sont généralement moins réactifs et par conséquent mal adaptés à un usage vidéo. De par leurs qualités d’affichage et leur tarifs plutôt musclés, les écrans à base de dalle IPS sont réservés aux réalisations haut de gamme. On trouve différentes technologies IPS : S-IPS ( Super IPS ), H-IPS ( High IPS ), AS-IPS ( Advanced Super IPS) et A-TW-IPS ( Advanced True White IPS )


Le LaCie 526 est l’exemple d’un écran de technologie H-IPS A-TW POL

8 commentaires “Retouche d’image : Comment choisir son écran ?

  1. Merci, merci, on dirait un article fait pour moi (je venais juste d’écrire à Volker pour avoir des conseils d’écrans).

    En effet je viens juste de m’offrir l’excellente EPSON PRO 3800. Mon problème n’est pas celui des couleurs justes (écran calibré, delta 1,24) mais le fait que sur les tirage je vois des choses qui n’existait pas sur mon écran. Par exemple je vois les plis du rideau qui pourtant n’apparaissent pas sur mon écran à dalle TN ou alors il faut que je me contorsionne en me levant et en baissant la tête ou autres manipulations impossibles.

    Je vois ce qui me reste à faire !

    Les articles dans la presse ou sur le Web mettent trop l’accent sur la justesse des couleurs sans évoquer ce problème d’angle de vision. Merci de l’éclaircissement.

    Valery Landon
    PS : qui veut racheter un écran ayant de belles couleurs mais à dalle TN ?

  2. je calibre un LaCie 320 et je crée un profil moniteur que j’active pour ce périphérique. Je retouche mes images dans Photoshop,et j’enregistre donc la photo corrigée avec le calibrage écran « encapsulé » selon le jargon utilisé. J’envoie à tirer mon fichier chez un labo en ligne de qualité, la photo papier me revient conforme à ce que j’attends.
    Question : si je recalibre à nouveau mon écran comme il est conseillé de le faire régulièrement, si j’observe une petite différence de rendu des couleurs par rapport à la calibration précédente, que j’ouvre dans Photoshop l’image préalablement traitée et que je constate cette petite différence de couleurs, et que je referme mon image sans avoir rien modifié, si j’envoie à nouveau mon fichier au labo de tirage, comment sera mon nouveau tirage : comme le premier réalisé avec l’ancienne calibration, ou tel que je l’ai vue affichée à l’écran après la nouvelle calibration ?
    merci.

  3. quel est le nom de la « société réputée pour ses solutions « Arts graphiques » » pour laquelle travaille Olivier Bayart?
    Merci de me répondre.

  4. Juste quelques remarques personnelles, complémentaires de ce très intéressant article…

    Qu’il exploite lui-même une imprimante à jets d’encre ou qu’il confie ses tirages à un laboratoire, un photographe destine en général ses images au support papier. Les images sur papier ayant les performances limitées que l’on sait en matière de dynamique et de colorimétrie, un « bon écran pour photographe », qui doit donc simuler le papier plutôt que la « Nature », n’est donc finalement pas très difficile à dénicher.

    Les capacités inutilement astronomiques des LCD en matière de « luminosité » (c’est-à-dire de luminance maximale ou de luminance du blanc) sont telles qu’il faut en général diminuer beaucoup sa « luminosité » d’usine pour obtenir une luminance maximale de 90-110 cd/m2 qui est la fourchette raisonnable pour un poste de travail de photographe. Quant à la luminance minimale (c’est-à-dire la luminance du noir) l’ISO préconise un rapport de luminance blanc/noir supérieur à 100, ce qui est respecté naturellement par tout écran de qualité décente. Pour ce qui concerne le gamut, on peut être satisfait par les écrans dits « à large gamut » car ils excèdent raisonnablement les performances de nos papiers…

    Reste finalement un critère vis-à-vis du quel un appareil, même s’il s’agit d’un écran coûteux conçu pour les arts graphiques, peut tout de même réserver de curieuses et désagréables surprises, c’est celui de l’uniformité. On s’acharne à étalonner précisément un écran et à construire un profil sophistiqué en disposant son colorimètre au centre de la dalle, mais, dans les coins, les luminances peuvent être éloignées de plusieurs dizaines de pour cent de leurs valeurs mesurées au centre ! D’excellents appareils comme le Eizo SX2461 ou son grand frère à « calibrage matériel » Eizo CG241 ont des luminances dans les coins qui diffèrent de moins de 10 % de la luminance centrale, performance aujourd’hui difficile à dépasser… Les systèmes d’éclairage arrière à LED devraient permettre d’atteindre plus couramment de telles performances, mais il n’en est pas encore tout à fait ainsi aujourd’hui.

    Comme le fait justement remarquer Olivier Bayart, il existe une question subsidiaire de celle de l’uniformité, c’est celle de la directivité. Un écran équipé d’une dalle SPVA Samsung, comme l’un des deux Eizo cité plus haut, offre une uniformité remarquable et des noirs bien profonds, mais une directivité assez moyenne. Ce sont donc des appareils idéaux pour les utilisateurs « solitaires » qui les exploitent en retouche photographique ou en épreuvage, mais pas pour montrer une image à sa grand mère assise à coté sur un tabouret ou à un client qui se tient debout derrière son épaule… Pour ce type d’exercice, un écran muni d’une dalle IPS est préférable…

  5. Article très intéressant, tout comme les commentaires.
    Un truc tout bête que m’a donné mon frère, qui est infographiste de formation, pour apprécier l’uniformité de son écran (évoquée par Jean).
    Dans PS, Gimp ou tout autre logiciel de ce genre, remplissez une page vierge d’un rouge ferrari ou approchant (genre Pantone 485, soit R:266 V:23 B:30) et regardez ce que ça donne !
    C’est d’ailleurs comme ça qu’il s’est aperçu que les problèmes rencontrés sur les dalles des iMac 24″ avait été corrigés.

  6. Pingback: raw?

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