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Retouche d’image : Comment choisir son écran ?

Taille et résolution. La taille et la résolution d’un écran déterminent sa surface d’affichage, c’est-à-dire l’espace utile pour travailler. Lorsque deux écrans possèdent la même résolution et ainsi la même surface utile, l’écran le plus large apporte un meilleur confort de vision, mais y sont affichés avec une résolution moindre, la taille des pixels étant simplement plus grande. Le pas de perçage (pitch), qui définit la distance entre les trois éléments (rouge, vert et bleu) constituant un point de l‘écran, est également important pour mesurer la précision d’affichage d’un écran : plus cette valeur est réduite, mieux l’écran distingue les plus petits détails d’une image. Pour un écran TFT, le pas de perçage devrait être inférieur ou égale à 0,28, pour un ancien écran à tubes cathodiques autour de 0,22.

Taux de contraste et luminosité. Bien qu’il soit un élément décisif, il faut nuancer l’importance de ces deux valeurs : les chiffres communiqués par les fabricants d’écrans ne reflètent pas forcément un gain réel et palpable pour l’utilisateur final. Le taux de contraste exprime la différence en luminosité du blanc le plus lumineux au noir le plus sombre reproduit par l’écran. Alors que les constructeurs prétendent qu’un taux de contraste plus élevé permettrait à un écran de distinguer davantage de nuances, à la fois dans les hautes lumières et dans les tons foncés, ce n’est pas si évident. Car pour obtenir un ratio de contraste impressionnant, les constructeurs accentuent simplement la luminosité de leurs écrans. Si la luminosité maximale d’un écran passe ainsi de 300 à 600 cd/m², le contraste monte à 1200 : 1. Mais en trichant ainsi, le blanc obtenu sera aveuglant et on peut considérer que dans ces conditions d’affichage extrêmes, l’écran est inutilisable. Le plus difficile est d’obtenir des noirs plus profonds, seuls les meilleurs écrans descendent en dessous de 0.5 cd/m². Le fait de passer de 0.5 cd/m² à 0.2 cd/m² permet d’obtenir un contraste d’un très bon niveau, sans pour autant avoir besoin d’augmenter la luminosité des hautes lumières outre mesure, d’autant plus que pour la retouche d’image, on utilise souvent une luminosité maximale entre 90 et 120 cd/m². Pour trouver une analogie dans la retouche photo, les paramètres Luminosité et Contraste se comparent aux paramètres Gain et Seuil de la commande Accentuation de Photoshop : appliquées sans modération, ils ne manquent pas à dégrader une image, seule une application modérée et experte l’améliorent de manière efficace…Bref, pour bien choisir son écran, il faut savoir lire entre les lignes des documentations techniques et très souvent, il faut consulter les comparaisons et tests publiés dans les magazines spécialisés et sur certains sites spécialisés ainsi que les conseils d’un expert pour bien choisir l’écran le plus adapté à ses besoins.

8 commentaires “Retouche d’image : Comment choisir son écran ?

  1. Merci, merci, on dirait un article fait pour moi (je venais juste d’écrire à Volker pour avoir des conseils d’écrans).

    En effet je viens juste de m’offrir l’excellente EPSON PRO 3800. Mon problème n’est pas celui des couleurs justes (écran calibré, delta 1,24) mais le fait que sur les tirage je vois des choses qui n’existait pas sur mon écran. Par exemple je vois les plis du rideau qui pourtant n’apparaissent pas sur mon écran à dalle TN ou alors il faut que je me contorsionne en me levant et en baissant la tête ou autres manipulations impossibles.

    Je vois ce qui me reste à faire !

    Les articles dans la presse ou sur le Web mettent trop l’accent sur la justesse des couleurs sans évoquer ce problème d’angle de vision. Merci de l’éclaircissement.

    Valery Landon
    PS : qui veut racheter un écran ayant de belles couleurs mais à dalle TN ?

  2. je calibre un LaCie 320 et je crée un profil moniteur que j’active pour ce périphérique. Je retouche mes images dans Photoshop,et j’enregistre donc la photo corrigée avec le calibrage écran « encapsulé » selon le jargon utilisé. J’envoie à tirer mon fichier chez un labo en ligne de qualité, la photo papier me revient conforme à ce que j’attends.
    Question : si je recalibre à nouveau mon écran comme il est conseillé de le faire régulièrement, si j’observe une petite différence de rendu des couleurs par rapport à la calibration précédente, que j’ouvre dans Photoshop l’image préalablement traitée et que je constate cette petite différence de couleurs, et que je referme mon image sans avoir rien modifié, si j’envoie à nouveau mon fichier au labo de tirage, comment sera mon nouveau tirage : comme le premier réalisé avec l’ancienne calibration, ou tel que je l’ai vue affichée à l’écran après la nouvelle calibration ?
    merci.

  3. quel est le nom de la « société réputée pour ses solutions « Arts graphiques » » pour laquelle travaille Olivier Bayart?
    Merci de me répondre.

  4. Juste quelques remarques personnelles, complémentaires de ce très intéressant article…

    Qu’il exploite lui-même une imprimante à jets d’encre ou qu’il confie ses tirages à un laboratoire, un photographe destine en général ses images au support papier. Les images sur papier ayant les performances limitées que l’on sait en matière de dynamique et de colorimétrie, un « bon écran pour photographe », qui doit donc simuler le papier plutôt que la « Nature », n’est donc finalement pas très difficile à dénicher.

    Les capacités inutilement astronomiques des LCD en matière de « luminosité » (c’est-à-dire de luminance maximale ou de luminance du blanc) sont telles qu’il faut en général diminuer beaucoup sa « luminosité » d’usine pour obtenir une luminance maximale de 90-110 cd/m2 qui est la fourchette raisonnable pour un poste de travail de photographe. Quant à la luminance minimale (c’est-à-dire la luminance du noir) l’ISO préconise un rapport de luminance blanc/noir supérieur à 100, ce qui est respecté naturellement par tout écran de qualité décente. Pour ce qui concerne le gamut, on peut être satisfait par les écrans dits « à large gamut » car ils excèdent raisonnablement les performances de nos papiers…

    Reste finalement un critère vis-à-vis du quel un appareil, même s’il s’agit d’un écran coûteux conçu pour les arts graphiques, peut tout de même réserver de curieuses et désagréables surprises, c’est celui de l’uniformité. On s’acharne à étalonner précisément un écran et à construire un profil sophistiqué en disposant son colorimètre au centre de la dalle, mais, dans les coins, les luminances peuvent être éloignées de plusieurs dizaines de pour cent de leurs valeurs mesurées au centre ! D’excellents appareils comme le Eizo SX2461 ou son grand frère à « calibrage matériel » Eizo CG241 ont des luminances dans les coins qui diffèrent de moins de 10 % de la luminance centrale, performance aujourd’hui difficile à dépasser… Les systèmes d’éclairage arrière à LED devraient permettre d’atteindre plus couramment de telles performances, mais il n’en est pas encore tout à fait ainsi aujourd’hui.

    Comme le fait justement remarquer Olivier Bayart, il existe une question subsidiaire de celle de l’uniformité, c’est celle de la directivité. Un écran équipé d’une dalle SPVA Samsung, comme l’un des deux Eizo cité plus haut, offre une uniformité remarquable et des noirs bien profonds, mais une directivité assez moyenne. Ce sont donc des appareils idéaux pour les utilisateurs « solitaires » qui les exploitent en retouche photographique ou en épreuvage, mais pas pour montrer une image à sa grand mère assise à coté sur un tabouret ou à un client qui se tient debout derrière son épaule… Pour ce type d’exercice, un écran muni d’une dalle IPS est préférable…

  5. Article très intéressant, tout comme les commentaires.
    Un truc tout bête que m’a donné mon frère, qui est infographiste de formation, pour apprécier l’uniformité de son écran (évoquée par Jean).
    Dans PS, Gimp ou tout autre logiciel de ce genre, remplissez une page vierge d’un rouge ferrari ou approchant (genre Pantone 485, soit R:266 V:23 B:30) et regardez ce que ça donne !
    C’est d’ailleurs comme ça qu’il s’est aperçu que les problèmes rencontrés sur les dalles des iMac 24″ avait été corrigés.

  6. Pingback: raw?

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