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Photographier la nature en macro : l’envol des insectes (Première partie)

La photo d’insectes en vol : voilà le genre de sujet qui représente un véritable défi pour le photographe, et qui fera bien le jeu du numérique. Le résultat n’est jamais acquis malgré les nombreux essais qu’il réclame, car leur petite taille et leur mobilité rendent la prise de vue des insectes toujours aléatoire.

Extrait de “Photographier la nature en macro- guide pratique” de Gérard Blondeau dont la deuxième édition est parue en novembre 2010 aux éditions Eyrolles.

La photo d’insectes en vol : voilà le genre de sujet qui représente un véritable défi pour le photographe, et qui fera bien le jeu du numérique. Le résultat n’est jamais acquis malgré les nombreux essais qu’il réclame, car leur petite taille et leur mobilité rendent la prise de vue des insectes toujours aléatoire. L’amateur confirmé ou l’expert pourra se lancer dans l’achat de matériel coûteux mais, avant d’en arriver là et pour se faire la main, il existe quelques méthodes simples.

Les ailes déployées

Avant de tenter de saisir l’animal en plein vol, essayons d’abord de le photographier les ailes déployées.
Les coléoptères et les punaises, par exemple, possèdent des ailes membraneuses cachées sous des élytres. Avant de déplier les premières, ils doivent soulever les secondes. Il faut donc prendre le temps de bien les observer pour être prêt le moment venu, car l’action ne dure que peu de temps. Avec un peu d’habitude, on finit par déclencher au bon moment, même si la photo n’est pas réussie à chaque fois. Pour obliger les coléoptères à ouvrir leurs ailes, on peut jouer à… « la petite bête qui monte », ces insectes choisissant souvent pour décoller le point le plus élevé. Commencez donc par leur préparer un décor, par exemple un morceau de bois sur un fond assez uni. Côté matériel, il vous faudra un 100 mm macro et plusieurs flashs : la vitesse de l’éclair figera le mouvement. Ne cadrez pas trop serré et prévoyez un peu d’espace supplémentaire afin de ne pas être pris de court par le décollage.

Dans un premier temps, il est préférable de s’exercer avec des insectes assez gros et plutôt lents comme les hannetons ou les longicornes. La coccinelle qui s’envole au bout du doigt est un classique, mais sa petite taille nécessite un grandissement trop important pour des premiers essais.

Pour photographier le hanneton, il faut profiter du court moment où, arrivé en haut d’un support, il ouvre ses élytres et déplie ses ailes. 200 ISO, 100 mm macro et deux flashs, 1/125 s à f/22. Prévoyez également un ou une partenaire dynamique qui, n’ayant pas peur des petites bêtes, les localisera et les rattrapera. Les insectes doivent être en pleine forme, pas question de leur offrir un petit séjour au frigo. Et n’oubliez pas qu’ils ont aussi besoin d’un peu de repos, laissez-les souffler de temps en temps…

Sur le dos

Certains insectes retournés éprouvent des difficultés à se redresser. Pour ce faire, ils entrouvrent leurs élytres. Pour les photographier, placez-les sur le dos, sur une surface lisse (une plaque de verre ou d’altuglas opaque, par exemple). La prise de vue doit être rapide, avant leur envol tourbillonnant, d’où la nécessité, là encore, de disposer d’un assistant qui les manipulera si nécessaire. Sous le verre, un flash en contre-jour évitera les reflets. On peut placer l’appareil au-dessus ou en dessous du verre (voir la photo suivante).

L’affût devant les fleurs

Repérez une belle fleur régulièrement visitée par les insectes. Installez en face d’elle votre appareil sur un pied solide et cadrez assez large à l’aide d’un 100 mm macro. Utilisez au moins deux flashs dont la rapidité des éclairs figera le mouvement de l’animal. Leurs ailes battent très vite et le bout en sera rarement net, mais ce flou de bougé accentue l’impression de dynamisme. La puissance des flashs intervient peu dans ce type de prise de vue. Pour ma part, j’ai réussi à geler les ailes d’un sphinx ou de syrphes à l’aide d’un flash annulaire Canon de nombre-guide 11, alors que je n’y parvenais pas avec deux grosses torches Metz de nombre-guide 60 !



Au crépuscule, guettez l’arrivée du sphinx du liseron autour des massifs de belles de nuit. Pour augmenter la vitesse d’éclair, trois puissants flashs cobra ont été utilisés en TTL automatique. 100 ISO, 1/125 s à f/11.


Pour réduire la durée de la vitesse de l’éclair avec un flash TTL, placez-vous très près et ne fermez pas trop le diaphragme. Pour le même résultat, l’autre solution consiste à utiliser le flash (s’il autorise ce réglage, bien sûr) au quart ou au 1/64e de puissance. Il en faudra alors plusieurs et vous devrez effectuer de nombreux essais pour affiner vos réglages. Le Metz 60 CT4 propose de diminuer de 1/2e, 1/4e, 1/8e, 1/16e, 1/32e, 1/64e, 1/128e, 1/256e la puissance de l’éclair.


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4 commentaires “Photographier la nature en macro : l’envol des insectes (Première partie)

  1. Je trouve ça méchant pour les insectes de le mettres sur le dos pour les obliger à se redresser.

    On imagine mal mettre un humain en bas d’une falaise avec la mer qui monte, juste parce qu’on a envie de prendre une belle photo d’humain en plongée en train d’escalader la falaise et une belle mer déchainée en arrière-plan !

    Je trouve plus naturel et digne de laisser les insectes vagabonder et essayer de réussir à les prendre dans leur « vie normale ».

  2. exact aucun respect pour la nature. tout le contraire du respect de la nature. je suis choqué.

    moi meme photographe de nature, je trouve que l’on peutfaire avec certains téléobjectifs de la très bonne macro distante, qui ne gene pas.

    surtout pas de flash lasers et autres bazards!!!!

    un peu de patience, la mise au point sur le corp d’un papillon ou abeille, suivi ponctuel (ou 3d quand il marche), cadrer un peu plus large, et surtout multiplier les prises de vues.

    cependant, c’est fréquent sur votre site, votre papillon est flou, c’est une illustration des questions de mises au point???

    svp respectez plus les animaux.

  3. Beaucoup de techniques pas sympa et peu de respect pour la nature, pour faire des photos floues vous ne me faites pas rever , pas très vertueux.
    Je fais beaucoup de photo animalière et les vrais photographes ont une autre conception de la photo, le but étant de ne pas déranger les acteurs qui nous permettent de faire de belles photos

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