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Photographier la nature en macro : l’envol des insectes (Première partie)

Les limites de l’emploi des cellules

L’acquisition de cellules photoélectriques ne résoudra pas toutes vos difficultés de prise de vue en vol. En effet, vous devrez encore régler un certain nombre de problèmes techniques. En premier lieu, il faudra baliser le chemin que devra emprunter l’insecte pour passer devant les cellules photoélectriques, déterminer l’endroit où faire la mise au point et, enfin, régler la rapidité de l’éclair pour immobiliser les ailes. Pour plus de confort, une fois encore, je conseille l’emploi de plusieurs flashs.

Guider l’insecte. Avant qu’il déclenche en passant devant la cellule, il faut conduire l’insecte à se présenter à un endroit donné en lui faisant suivre un parcours guidé dont l’ouverture finale sera réduite pour éviter qu’il ne s’éloigne trop. N’oublions pas que sa taille oblige à un rapport relativement important qui réduit la profondeur de champ : à un demi-centimètre près, la photo risque d’être floue. Un bon système consiste à placer les insectes dans une boîte noire dont l’une des faces comporte un cône translucide dirigé vers la lumière. Sur la face opposée, une large ouverture couverte par un rideau noir permet d’introduire de nouveaux « sujets ». En vous plaçant devant une fenêtre, vous récupérerez plus facilement les insectes lors de leur sortie afin de les remettre dans la boîte d’envol.

Régler la mise au point. La cellule est située devant la sortie du cône et les insectes en coupent le faisceau en sortant, ce qui provoque le déclenchement de l’appareil. Voilà pour la théorie. La pratique est plus délicate. En effet, les vitesses de vol varient d’un animal à l’autre et il est difficile de déterminer avec précision à quel endroit régler la mise au point. Selon le matériel utilisé, le déclenchement de l’obturateur varie également. Le mieux est de cadrer assez large au début, puis de réduire progressivement le champ si les résultats confirment la zone de netteté.



Il faut anticiper l’action de l’insecte pour tenter de le stopper en vol, d’où un grand nombre de photos ratées. Parmi le nombre, la découverte d’une rareté, un citron de Provence unique, à la fois mâle et femelle. 500 ISO, 180 mm macro, 1/1 300 s à f/18.


Les cellules à rayon laser sont également plus rapides au déclenchement et, surtout, leur faisceau très fin réagit au passage d’un petit insecte, ce qui n’est pas le cas avec les cellules classiques à infrarouge. Leur rayon plus large est facile à mettre en place mais d’un déclenchement plus aléatoire avec les petits sujets. Dans tous les cas, dites-vous que vous ne couperez pas aux essais, heureusement facilités maintenant par le numérique…
Si vous n’avez pas les moyens d’acquérir une cellule, laissez voler l’insecte dans un couloir transparent et déclenchez au moment où il quitte le tube, mais c’est un peu hasardeux. L’autre solution que nous propose le numérique, c’est de pratiquer une véritable chasse photographique sportive de tir en vol. Utilisez pour cela un boîtier performant capable de réaliser des rafales de 5 à 10 images par seconde et montez dessus un objectif macro de 180 mm.



Placée sur le dos sur une plaque d’altuglas opaque, cette coccinelle a été photographiée au moment où elle ouvrait ses élytres pour se redresser. La vitesse de prise de vue dépend de celle des éclairs émis par deux Metz CT4 utilisés en manuel avec la puissance diminuée de 1/128e. 160 ISO, 100 mm macro, 1/100 s à f/22.

Augmentez la sensibilité à 800 ou 1 600 ISO selon la luminosité. Vous pouvez gagner encore en sous-exposant de 1 ou 2 diaphragmes ; les papillons clairs ressortiront mieux et les parties sous-exposées seront retouchées au post-traitement. Réglez votre autofocus en mode AI Servo de façon à pouvoir suivre le sujet. La vitesse sera réglée autour de 1/4 000 s. Postez-vous près d’un massif de fleurs qui reçoit de nombreux visiteurs et tirez des rafales quand ils arrivent ou repartent des fleurs. Bon courage !


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4 commentaires “Photographier la nature en macro : l’envol des insectes (Première partie)

  1. Je trouve ça méchant pour les insectes de le mettres sur le dos pour les obliger à se redresser.

    On imagine mal mettre un humain en bas d’une falaise avec la mer qui monte, juste parce qu’on a envie de prendre une belle photo d’humain en plongée en train d’escalader la falaise et une belle mer déchainée en arrière-plan !

    Je trouve plus naturel et digne de laisser les insectes vagabonder et essayer de réussir à les prendre dans leur « vie normale ».

  2. exact aucun respect pour la nature. tout le contraire du respect de la nature. je suis choqué.

    moi meme photographe de nature, je trouve que l’on peutfaire avec certains téléobjectifs de la très bonne macro distante, qui ne gene pas.

    surtout pas de flash lasers et autres bazards!!!!

    un peu de patience, la mise au point sur le corp d’un papillon ou abeille, suivi ponctuel (ou 3d quand il marche), cadrer un peu plus large, et surtout multiplier les prises de vues.

    cependant, c’est fréquent sur votre site, votre papillon est flou, c’est une illustration des questions de mises au point???

    svp respectez plus les animaux.

  3. Beaucoup de techniques pas sympa et peu de respect pour la nature, pour faire des photos floues vous ne me faites pas rever , pas très vertueux.
    Je fais beaucoup de photo animalière et les vrais photographes ont une autre conception de la photo, le but étant de ne pas déranger les acteurs qui nous permettent de faire de belles photos

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