Questions Photo

Camera Raw, Lightroom et le HDR (1)

La redistribution des tonalités d’un fichier HDR (tonemapping) est un exercice plutôt délicat si la finalité est une image naturelle et réaliste. Pour cela, il faut contrôler les halos, le contraste global et local et la saturation des couleurs, ce qui n’est pas toujours facile avec les outils mis à disposition par les logiciels spécialisés.

La capacité de gérer et d’ajuster des fichiers HDR  est une des nouveautés les plus intéressantes de Lightroom 4.1 et Camera Raw 7.1. Désormais, il est possible de confier à ces deux logiciels l’ultime étape du traitement HDR (tonemapping), après avoir délégué à un logiciel spécialisé la création d’un fichier HDR au format TIFF qui comprend les informations de plusieurs images bracketées. Il est par ailleurs surprenant que cette option arrive avec plusieurs années de retard, étant donné qu’il était déjà possible de corriger des fichiers HDR au format DNG depuis la genèse de Lightroom (qui intégrait alors Camera Raw 4…).

Brume matinale sur la vallée du Rhin, vue depuis le château du Haut-Koenigsbourg (Bas-Rhin) : grâce au tonemapping dans Camera Raw, le rendu de l’image reste assez naturel. Fusion de six images, espacés d’un IL dans le module HDR Pro de Photoshop CS6 et correction du fichier TIFF 32 bits dans Camera Raw 7.2.

Toutefois, les outils de correction tonale des anciennes versions de Camera Raw et Lightroom ne se prêtaient pas aussi bien au tonemapping que ceux de la version de processus actuelle (PV2012). Les nouveaux algorithmes tiennent compte à la fois de la plage dynamique plus étendue des capteurs actuels et celle, encore plus vaste, des fichiers HDR, tandis que la portée des anciens curseurs Exposition, Récupération et Lumière d’appoint était insuffisante pour obtenir des images à la fois nuancées et contrastées. Pourquoi faudrait-il effectuer la distribution tonale dans Camera Raw ou Lightroom plutôt qu’en passant par un logiciel spécialisé tel que Photomatix Pro, HDR Efex Pro 2  ou Oloneo PhotoEngine ? D’une part, les logiciels de développement RAW d’Adobe proposent désormais une panoplie d’outils très performants pour la correction des tonalités, des couleurs et des défauts optiques et de l’autre, ils produisent des images au rendu souvent plus naturel et dépourvus d’artéfacts gênants. Si les outils de la PV2012 sont aussi pertinents pour traiter un seul fichier RAW (HDR mono image), le traitement d’une image HDR préalablement fusionnée est souvent plus avantageux lorsque la plage de contraste d’une scène excède les capacités du capteur, notamment pour minimiser le bruit, alors beaucoup plus discret. Si la différence en termes de dynamique n’est pas très importante, vous pouvez partir de deux fichiers RAW, exposées respectivement pour les hautes lumières et les ombres. Alors que la plupart des logiciels HDR préfèrent une séquence complète d’images bracketées en cas de dynamique très étendue, Camera Raw et Lightroom ne sont pas aussi exigeants : le plus souvent, il suffit de fournir trois images, espacées de +/- 2 IL l’une de l’autre, pour obtenir des dégradés harmonieux. Pour faire face à la latitude de correction des fichiers 32 bits, plus importante, le curseur Exposition de Camera Raw et Lightroom se pare d’une plage deux fois plus étendue (+/- 10 au lieu de +/- 5).

3 commentaires “Camera Raw, Lightroom et le HDR (1)

  1. Je trouve très « correct » de déclarer qu’on peut maintenant se passer des logiciels spécialisés dans le HDR vu que Camera raw est devenu très performant. L’idéal est quand même de ne pas s’encombrer ( et de payer) d’une panoplie de logiciels alors qu’un bon tel que Lightroom peut suffire.

  2. Merci pour cet article, qui m’a fait redécouvrir la fusion HDR via Photoshop, que je n’avais pas testé depuis longtemps ! Habituellement j’utilise Photomatix pour mes HDR, et bien qu’il soit assez difficile d’accès, j’ai fini par plutôt bien en maîtriser les réglages.
    Après avoir lu cet article, j’ai tenté de refaire certains de mes clichés en passant par la fusion HDR de Photoshop puis par Lightroom pour le tone mapping. Le résultat est bluffant, ce sont clairement les HDR les plus réalistes que j’ai pu faire.
    Evidemment, dès qu’on veut plonger dans le côté artistique (parfois carrément grunge) du tone mapping avec des contrastes locaux très élevés un logiciel spécialisé devient obligatoire. Mais pour un objectif de réalisme, Photoshop + CR/Lightroom est tout à fait au niveau d’Oloneo et a mon goût bien au dessus de Photomatix.

Répondre à Volker Gilbert Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !