Questions Photo

Canon EF 50 mm f/2, 5 Compact-Macro : un joyau méconnu de la gamme Canon

Réalisation mécanique

Présenté en décembre 1987 et n’ayant subi que peu de changements depuis (à signaler tout de même le passage de 5 à 6 pétales pour le diaphragme), l’EF 50 mm f/2, 5 Compact-Macro intègre un moteur de mise au point de conception ancienne : beaucoup plus bruyant que celui de l’EF 50 mm f 1,4 USM, il est aussi plus véloce et nettement précis que celui de l’EF 50 mm f/1, 8 II.

De par les matériaux utilisés, l’objectif macro n’a rien à envier à l’EF 50 mm f 1,4 USM. Sous un revêtement en plastique plutôt épais se cachent des barillets en métal et la mise au point est pleinement utilisable, grâce à une véritable bague de mise au point et une course très longue qui est due à la distance de mise au point minimale de seulement 23 cm.

L’objectif est sans doute plus robuste que les deux autres susmentionnés. Chez un loueur parisien de matériel de prise de vue, un exemplaire du 50 mm f/2, 5 Compact-Macro avait survécu une dizaine d’années sans tomber en panne une seule fois. Cela témoigne de la robustesse de l’objectif, rudoyé au fil des années par de centaines de photographes professionnels.



De conception ancienne, mais très robuste : l’EF 50 mm f/2, 5 Compact-Macro

L’EF 50 mm f/1, 8 II souffre en revanche d’une réalisation très médiocre toute en plastique, y compris pour la baïonnette. Composé de deux parties emboîtées à la va-vite, l’objectif attire d’une part de nombreuses poussières entre les deux groupes de lentilles et de l’autre se désintègre même parfois intempestivement. Bien qu’il bénéficie d’un rapport qualité-prix exceptionnel, mieux vaut le considérer comme un consommable, car, dans les mains d’un photographe un tant soit peu baroudeur, il ne fera donc sans doute pas long feu.
Presque quatre fois plus cher que le « nifty fifty », surnom qui lui a été attribué par des photographes anglophones, l’EF 50 mm f 1,4 USM est d’une réalisation plus sérieuse, d’autant plus qu’il intègre un moteur de mise au point de type Micro-USM avec retouche de mise au point (FTM). Cependant, il possède une faiblesse majeure : faute d’une mise au point interne, le barillet avant fragilise l’objectif en cas de choc frontal. Le moindre heurt donne lieu à un blocage de la mise au point et au pire au dernier soupir du moteur Micro-USM. Il s’agit donc d’un objectif à conseiller aux photographes soigneux et prudents et à contre-indiquer aux photographes baroudeurs.



La monture arrière de l’objectif, en laiton

Les deux objectifs souffrent d’un autre défaut qui rend leur utilisation à pleine ouverture assez hasardeuse : un important jeu mécanique provoquant des dysfonctionnements de la mise au point automatique (frontfocus ou backfocus) qui ne se rattrape à l’infini ou en fermant le diaphragme de quelques valeurs. Ce phénomène n’est pas réservé aux appareils reflex numériques : je me souviens encore de mes difficultés pour obtenir des photos nettes aux grandes ouvertures avec mes Canon EOS 1 et 1n et l’EF 50 mm f 1,4 USM. Si ce décalage de la mise au point suffit pour ruiner des prises de vue, il est d’autant plus gênant qu’il intervient de manière fluctuante. Ainsi, nombreux sont les témoignages sur le Web attestant notamment à l’EF 50 mm f/1, 8 II une mise au point automatique aléatoire. Il suffit en effet de mettre l’appareil sur pied, le pointer sur un sujet et effectuer plusieurs fois une mise au point automatique pour s’en convaincre : l’image sera tantôt nette, tantôt légèrement floue.



Contrairement aux 50 Macro de première génération, le piqué est excellent à l’infini

Avec l’EF 50 mm f/2, 5 Compact-Macro, je n’ai constaté rien de tel : bien qu’un tantinet laborieuse et lente lorsque le contraste est défaillant, la mise au point accroche précisément là ou il faut. Il n’est donc pas nécessaire d’engager la visée LiveView pour obtenir des images bien définies à la pleine ouverture. L’objectif possède un dispositif à lentilles flottantes. Alors que le groupe avant (sept éléments de type Gauss) se déplace de manière linéaire, le groupe arrière (deux éléments) demeure immobile et compense ainsi les aberrations optiques aux distances de mise au point les plus courtes.



Sans accessoire, il atteint uniquement le rapport 1:2 en utilisation macro


15 commentaires “Canon EF 50 mm f/2, 5 Compact-Macro : un joyau méconnu de la gamme Canon

  1. Bonjour Volker,

    Merci pour ce comparatif. Mais pourquoi diable ne pas avoir cité dans les concurrents directes, le Zeiss 50 macro ? C’est pourtant le concurrent le plus proche du Canon : ouverture de 2 et rapport 1/2…

    Cordialement,

    PR

  2. @ysengrain: en fait, le test mentionné est assez ancien. Il a été effectué l’objectif monté sur un EOS 350D d’où la limitation pour la résolution optique, d’ailleurs excellente sur cet appareil. Photozone nepropose à ce jour de test plus récent (effectué avec un 15 Mpixel en APS-C) et l’objectif n’a pas encore été analysé en full frame 😉 Mais parions qu’il obtiendra de meilleurs notes que ceux attribués aux 50 mm f/1,8, f/1,4 et 1,2 L, plutôt décevantes sur un Canon EOS 5D Mark II…

  3. @COULEUR-ICC : Sigma est le seul fabricant à ne pas avoir acheté auprès de Canon une licence du protocole de communication entre le boîtier et l’objectif. Alors qu’il est quasiment certain de pouvoir utiliser un objectif Canon, Tokina, Tamron, Zeiss, Voigtländer sur un futur boîtier, avec un objectif Sigma il y a souvent une modification à faire (retour au SAV) et il existe des objectifs plus anciens qui ne fonctionnent même plus avec certains boîtiers plus récents. Quant aux dernières infos concernant les futurs appareils Canon : http://www.canonrumors.com/ (ce site se trompe régulièrement) 😉

  4. Merci Gilbert pour les infos. Pour l’instant je n’ai pas eu de soucis avec mon vieux EX 700-200 mm F2.8 que j’ai depuis plus de onze ans. Quant au lien vers les rumeurs Canon si tu dis que le site se trompe régulièrement alors il ne sert pas vraiment (rires)

  5. Je lis toujours avec plaisir vos articles. Je vous écris aujourd’hui pour vous faire part d’une anecdote : Il y a quelques années, à l’époque du 1Ds, j’ai acheté en dépannage sur internet un 50mm/1,8. Je reçois donc cet objet tout plastique sans regret vu le prix payé et le bon résultat obtenu après un essai rapide. Je travaillais à l’époque chez un client qui faisait venir simultanément plusieurs photographes dans son studio pour réaliser les visuels de son catalogue. Les images étaient centralisée chez l’infographiste qui les finalisait. Ce dernier m’interpelle estomaqué par le piqué des photos que je lui envoie: Il n’avait jamais vu un tel piqué! Pourtant divers matos (Sinar Volare, Moyens format avec divers dos, autres boitiers APN) transitaient dans le studio. Je garde donc précieusement ce caillou (un bon numéro?) qui retrouve un nouvelle fraicheur avec Lightroom3 et sa correction profil de l’objectif.
    Photographiquement votre

  6. @polesud : vous avez raison, le 50 mm f/1,8 est un bon caillou. J’en possède toujours un exemplaire que j’avais récupéré auprès d’un photographe spécialisé dans le sport automobile qui l’avais, sans faire exprès, posé dans le tracé d’un bolide formule 1. L’objectif s’est désintégré en deux parties, mais après les avoir emboîté provisoirement, il fonctionnait de nouveau :-))

  7. .. content de lire les deux derniers échanges, car, ayant un canon 50mm f1,8, j’avais lu avec un certain effarement l’article : mes photos avec cet objectif me paraissent nettement plus piquées qu’avec mon 24-70mm EF ou même avec mon 35mm f2.

    Alors sans doute, oui, il doit être fragile, mais c’est comme la ‘tropicalisation’ (qui semble intervenir dans tout jugement de valeur sur un boitier ou un objectif) : ce sont des considérations accessoires à la qualité d’image (qui elle est inéluctable) et tout dépend de l’usage que chacun fait de son matériel ; au demeurant, pour le prix on peut ‘casser’ deux ou trois 50mm 1,8 avant d’attendre le prix des objectifs concurrents.

    En tout cas, merci pour vos articles 😉

  8. @osiris. J’espère vous avoir rassuré ;-). En fait, du aux tolérances de fabrication (le jeu mécanique y est pour quelque chose), on peut tomber sur un exemplaire plus ou moins bon et plus ou moins précis pour l’AF. Le Macro possède une construction mécanique plus saine et sa manipulation me donne davantage de satisfaction que celle du f/1,8… Mais vous avez parfaitement raison, chacun doit choisir ses objectifs en fonction de ses propres critères et exigences. C’est aussi pour cela que les catalogues des fabricants offrent de nombreuses références 😉

  9. le 50/2,5 a un avantage par rapport aux 1,8 et 1,4 c’est la planéité du rendu (pas de coussin, pas de tonneau) à toutes les distances de mise au point, et pour ma part c’est ce que je recherche. Très déçu en cela avec le 1,4 (je ne m’attendais pas à un tel défaut avec un 50 mm) je me suis ensuite dirigé vers le 2,5/50 qui, lui, sait garder les droites droites même en « bord cadre », ce qui peut se révéler important quand la composante graphique est primordiale dans l’intention. Il serait maintenant normal que cet objectif ancien soit revu, avec un moteur de focus moins bruyant et une construction ressemblant plus aux nouveaux 35,28,24 IS … Canon peut continuer à revisiter ses anciennes recettes en les améliorant, il y a toujours des clients exigeants !

  10. Pingback: Besoin de conseils pour choix de boitier

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