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Canon EOS 5Ds et 5Ds R : changement de paradigme

Si Canon hésitait jusque-là de proposer un boitier typé « paysage » pour concurrencer les Nikon D800, D800E et D810, c’est désormais chose faite avec le couple EOS 5Ds et 5Ds R qui inaugure aussi un nouveau point de référence pour la résolution maximale des capteurs 24 x 36, portant celle-ci à 50 mégapixels.

L’éternel rival Nikon n’a pas jugé nécessaire de reconduire  son modèle avec filtre passe-bas et  le Canon 5Ds R ne fait, lui aussi, aucun compromis sur la netteté native des images puisqu’il intègre, selon le fabricant, une simple plaque de verre au lieu du filtre passe-bas, le dernier étant censé couper les fréquences au-delà de la fréquence Nyquist pour ainsi réduire des artéfacts et notamment le moiré.

Le couple EOS 5Ds et 5Ds R : les deux boîtiers ne se distinguent que par la présence (5Ds R) ou l’absence (5Ds) d’un filtre qui annule les effets du filtre passe-bas.

Les deux boitiers partagent sinon l’ensemble des caractéristiques techniques. Le capteur CMOS au format 24 x 36 offre par défaut une plage de sensibilités ISO de 100 à 6400 ISO, les sensibilités de 50 et 12 800 ISO étant uniquement proposées en mode étendu. Un recadrage permet de simuler le champ d’image d’un capteur APS-H (1,3) ou APS-C (1,6) lors de l’utilisation d’un téléobjectif ; avec le recadrage le plus important, il est encore possible de produire des fichiers de 19 mégapixels.

Les dimensions et le poids des nouveaux boîtiers sont quasiment identiques à ceux du Canon EOS 5D Mark III.

Le traitement du signal est effectué par un processeur Dual DIGIC 6, suffisamment véloce pour permettre des prises de vue en rafale avec une cadence de 5 images par seconde. Toujours soucieux de ne pas cannibaliser les ventes d’un modèle existant, Canon a décidé de réutiliser un certain nombre de composants déjà incorporés dans d’autres boitiers reflex de la gamme : ainsi, le système de visée (prisme en verre, couverture 100 % et grossissement 0,71 fois) semble provenir du Canon EOS 5D Mark III, tout comme l’afficheur arrière (3,2 pouces, 1 million de points), l’obturateur (30 — 1/8000 s, vitesse synchro-X 1/200 s), le système AF (61 collimateurs, 41 collimateurs en croix, sensibilité minimale -2 IL) et les dimensions (152 x 116,4 x 76,4 mm). En revanche, le système de mesure gagne le mode anti-scintillement établi par l’EOS 7D Mark II et un nouveau système EOS iSA doté de 252 zones d’analyse. À noter aussi une cinématique améliorée pour le miroir qui contrôle les mouvements de celui-ci pour éviter le microbougé si néfaste pour la netteté des images. Pour le reste, les deux boitiers jumeaux possèdent des caractéristiques assez banales : mode vidéo (1920 x 1080, 1280 x 720, 640 x 480, MPEG-4 AVC/H.264 pour l’image et PCM linéaire pour le son), prises USB-3.0, HDMI et microphone, compatibilité avec les dispositifs externes GPS et Wifi et alimentation par accu LP-E6N ou LP-E6. Malgré une construction composite en polycarbonate et alliage de magnésium, le poids reste assez raisonnable (845 g).

Canon EOS 5Ds et 5Ds R , points clés

  • capteur CMOS  à matrice Bayer de 53 mégapixels (50,6 mégapixels effectifs) au format 24 x 36
  •  Processeur Duall DIGIC 6
  •  afficheur arrière fixe d’une diagonale de 8,1 cm (3, 2 pouces) et de 1040 000 points
  • viseur optique (couverture 100 %, grossissement 0,71 fois, dégagement oculaire e 21 mm
  • cadence maximale en mode Rafale de 5 i/s
  • plage de sensibilités de 100 à 6400 ou de 50 à 12 800 ISO en mode étendu
  • système de mesure d’exposition (capteur de 150.000 pixels sensibles à RVB et IR) sur 252 zones (EOS iSA)
  • vidéos Full HD-Video à  30, 25 ou 24images par seconde avec enregistrement au format MPEG-4 AVC/H.264
  • AF à 61 collimateurs dont 41 collimateurs en croix
  • vitesses d’obturation de 1/8000 s  à 30 s et B
  • système de réduction  de poussières EOS Integrated Cleaning System

Tarifs

  • EOS 5Ds : 3499 euros TTC
  • EOS 5Ds R : 3699 euros TCC

Disponibilité

  • juin 2015

9 commentaires “Canon EOS 5Ds et 5Ds R : changement de paradigme

  1. Merci pour l’information !
    Pour moi, le 5D MkIII avait déjà une résolution largement suffisante pour concurrencer Nikon sur le « paysage ». Où Canon a (selon DxO) toujours été inférieur à Nikon, c’est sur la plage dynamique des capteurs. Pour moi cet aspect est nettement plus important que la résolution … ce serait le rêve qu’un capteur puisse encaisser les plus grandes différences de luminosité présentes sur terre ! Plus besoin de filtres, de HDR en post-production, …

    • @Eti, je crains que la plage dynamique ne fasse pas vraiment partie des préoccupations les plus pressantes de Canon, puisqu’elle est équivalente de celle du Canon 5D Mark III (11, 7 IL environ). Les filtres et le HDR en postproduction resteront donc de vigueur !

  2. Hello je crois qu’il y a une erreur dans :
    « Alors que l’éternel rival Nikon n’a pas jugé nécessaire de renouveler son modèle sans filtre passe-bas.. »
    Le D800E n’ait pas de filtre passe bas, le D800 en avait un, mais le D810 n’en a pas, en fait c’est la version avec le filtre qui a été supprimée…

  3. Bonjour,

    Concernant la dynamique, Canon a effectivement des progrès à faire, relativement à la technologie Sony notamment. Les derniers bruits laissaient augurer d’un capteur développé avec Sony, or il semble bien que non. Bontempi (graphie spécifique au clavier). Cela dit, la dynamique du 5DIII me satisfait beaucoup, d’autant qu’elle est assez constante en montant en ISO (gros pixels ?) et croise celle de ses camarades après 1600 ISO. J’ai d’ailleurs de plus en plus recours au réglage ISO auto, et ce n’est qu’en dépassant les 6400 ISO que je me retrouve parfois déçu de la marge de traitement nécessitée par certains clichés de la vie courante (quand je fais une photo « posée », je redescends dans les bas ISO et là, effectivement, j’aimerais 14 IL, «comme tout le monde»).

    Le 5DsR me fait de l’œil, mais je trouve, de mon fauteuil confortable, que Canon aurait pu aller plus loin. En dynamique, c’est dit, mais même, à ce niveau de résolution, en proposant du « binning » (pour échanger de la résolution contre moins de bruit). Je trouve aussi que, Nikon ayant laissé tomber le modèle avec passe-bas, les 38 MP s’en accommodant finalement bien, Canon pouvait largement le faire aussi. Très peu d’optiques un peu anciennes résoudront pleinement les 50 MP, ce qui est déjà un frein au moiré (les objectifs jouant les passe-bas). Pour le reste, je ne comprends pas que Canon n’ait pas gardé uniquement la version R, moyennant la mise en place d’un dispositif anti-moiré mécanique au niveau du capteur : une micro vibration du capteur, sur une amplitude inférieure à la taille d’un microsite pendant la prise de vue (sélectionnable par une fonction spéciale, par exemple) permettrait de simuler l’effet passe-bas à la demande (qui sera très rare). La concurrence (le souvenir du constructeur m’échappe : Olympus ?) le fait déjà il me semble, en utilisant la monture stabilisée du capteur. N’était-il pas possible à Canon de le faire en détournant le fonctionnement de l’antipoussière, par exemple (technologie piezo) ?

    Encore une fois, c’est dit de mon fauteuil (un tabouret ergonomique, en fait, mais ça ne modifie pas les entrées techniques du problème)…

    Quoi qu’il en soit, je passerai probablement mon tour sur cette génération d’appareil, et m’en tiendrai à mon beau 5D3 pas si vieux et au rendu si soyeux (et fidèle en couleur, à coup de profils ICC maison). Ah oui, c’est vrai, la dynamique… Avec les filtres, c’est bien aussi, et jamais désagréable de finir sa photo au Lee.

    Je tromperai peut-être l’attente avec un Alpha 7 II (hypothétiquement « R ») sur lequel mes optiques Canon auront le bon goût de se monter, pour faire du paysage ?

    • (Je ne trouve pas comment éditer mon message précédent)

      J’aurais peut-être dû écrire « émuler » au lieu de « simuler » l’effet passe-bas. L’analogie informatique voudrait mieux dire que l’effet attendu est la reproduction d’un comportement, et pas une quelconque tromperie sur le résultat.

    • Il est effectivement étrange que Canon n’ait pas trouvé un moyen d’augmenter la plage dynamique en réduisant le bruit de lecture via un traitement du signal à la fois en amont et en aval de la conversion analogique/numérique. La réduction du bruit en sortie du capteur serait-elle couverte par un brevet de Sony, empêchant Canon de l’utiliser ? Vous avez raison, le modèle de base 5Ds n’a pas vraiment lieu d’être puisque l’apparition d’artéfacts n’est peu probable à cette résolution du capteur, la résolution de la plupart des objectifs étant inférieure à celle du capteur. Mais il s’agit là sans doute d’une décision du département marketing, permettant de justifier un tarif encore plus élévé…

  4. je suis entièrement d’accord avec ce qui a été dit question plage dynamique et la résolution du mark III me suffit largement.
    Je m’attendais a un capteur full frame dual sensor et orientable comme celui du 70 D…Là c’était le bonheur absolu.
    Donc moi aussi je passe mon tour pour ces boitiers et non je ne craque pas pour le 7D mark II qui a le même capteur que le 70D et qui vaut 2 fois plus cher.
    Le duo 70D – Mark III est très efficace , je vais plutôt completer du coté des objectifs avec un 16-35 f4.

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