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Canson et Hahnemühle : trois nouveaux supports jet d’encre

Le nouveau support Canson Infinity Baryta Photographique fait partie des papiers barytés. Alliant un couchage d’aspect brillant à une base de papier en fibres et une couche intermédiaire au sulfate de baryum, les papiers barytés visent à reproduire les caractéristiques des papiers argentiques traditionnelles en termes de conservation, tenue de main et restitution de nuances.

Le Baryta Photographique partage avec la plupart des supports barytés une excellente tenue en main : avec 310 g/m2, il est plus dense que le Tecco BT 270 et un peu plus « léger » que les supports Fine Art Baryta, Photo Rag Baryta et Baryta FB du papetier Hahnemühle.


Canson Infinity Baryta Photographique : profil ICC créé avec un ColorMunki


Tecco BT 270: profil fourni par le papetier

Cette densité lui procure une bien meilleure planéité une fois imprimée que le papier baryté de chez Tecco. Ce dernier tend en fait à gondoler un peu (curling en anglais), ce qui « ne colle pas » à la vocation plutôt luxueuse d’un support baryté. Parmi les cinq papiers cités, tous bénéficient de l’odeur si caractéristique des papiers barytés. Les photographes sont naturellement intéressés par le rendu et la tonalité des supports : si l’on peut difficilement évoquer de dominantes, les papiers sont plus ou moins “chauds” : parmi les cinq papiers, le Hahnemühle Baryta FB est plutôt “froid” et terne, le Fine Art Baryta encore un peu froid et plus lumineux, le Tecco BT 270 dispose d’une surface lumineuse et neutre, celle du Canson Infinity Baryta Photographique est à la fois éclatante et légèrement chaude et le Hahnemühle Photo Rag Baryta est le plus chaleureux des papiers testés.


Les profils de trois papiers Hahnemühle : Fine Art Baryta…


Photo Rag Baryta et…


Baryta FB : chacun des papiers possède sa propre personnalité

Nous avons mesuré, tout comme pour les supports RC, la densité maximale des papiers barytés à l’aide d’un spectrodensitomètre. Cette valeur influe en fait sur la sensation de profondeur que procure un papier : plus celle-ci est importante, plus les noirs d’une photo seront profonds. Le Tecco BT 270 se situe avec un Dmax de 1,92 au bas de l’échelle, les papiers Canson Infinity Baryta Photographique et Hahnemühle Fine Art Baryta au milieu (Dmax 2,13), le Hahnemühle Photo Rag Baryta procure avec une Dmax de 2,16 des noirs un peu plus denses. Le nouveau support Hahnemühle Baryta FB, avec 350g/m2 le plus épais, parvient aux densités les plus profondes : doté d’une Dmax de 2,28, il produit les plus beaux noirs !

Notez que la plupart des papiers barytés possèdent une texture de surface plus ou moins prononcée qui pourrait gêner avec certains sujets. Seule la structure du Canson Infinity Baryta Photographique, plus affinée, ressemble à celle d’un papier satiné ce qui fait de lui le support le plus « universel », adapté à un grand nombre de sujets photographiques, de la nature morte au portrait, en passant par le paysage et l’architecture.

Avec notre imprimante d’essai (Epson 3800 avec ses encres d’origine) nous n’avons pas pu voir la moindre trace de bronzing. Tous les papiers font preuve d’un comportement sans défaut : en appliquant les profils ICC des fabricants et en suivant leurs consignes pour ce qui est du réglage des pilotes, vous devrez toujours produire des tirages de qualité. Sachez que Canson est le seul à ne pas renseigner les réglages des pilotes d’impression. Il précise simplement que “les paramétrages de l’impression varient suivant les préférences personnelles, les conditions d’impression et le type de support utilisé…”. C’est vrai, mais il est tout de même plus rassurant pour l’utilisateur s’il dispose des réglages concernant support d’impression…


Cette mire conçue par Norman Koren a permis d’analyser la plage dynamique (et notamment la densité maximale) des papiers ainsi que la qualité des profils ICC.

À-propos de notre méthode de test
Avec une Epson 3800, nous avons imprimé à partir de Photoshop et Lightroom plusieurs mires et images, en utilisant les profils ICC des fabricants (Hahnemühle et Tecco) ou en utilisant des profils ICC « faits main » à l’aide d’un spectrophotomètre ColorMunki. Les tirages ont été évaluées par plusieurs personnes sous un éclairage normalisé à 5000 K (Just Proof Top Multi 5000) et analysées avec un spectrodensitomètre X-Rite série 500.

5 commentaires “Canson et Hahnemühle : trois nouveaux supports jet d’encre

  1. @Fabricius : exact, mais cette page n’était pas disponible au moment des tests et les informations ne figuraient pas sur la doc technique de la boîte de papier. Je suis peut-être vieux jeu, mais lorsque j’utilise de nouveaux papiers, j’aimerais bien que les réglages d’impression se trouvent sous ma main (et non pas sur une page Web…) 😉

  2. Bonjour,

    Merci pour le travail précis que vous mettez à notre disposition, après l’arrêt du « Photographe » nous en avons bien besoin.

    La mire de NK… est-elle disponible sur son site ?

    Cordialement
    Olivier Roche.

  3. Merci !

    Je vais m’en servir pour comparer mes consommations d’encre de 3800 vs 3880. Cette dernière est censée être plus sobre par sa nouvelle LUT, mais après avoir tiré une expo d’une cinquantaine de A2, avec j’ai comme un doute. A suivre.

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