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Adobe Creative Cloud : au-dessus des nuages, la liberté n’est pas sans bornes

La nouvelle fut l’effet d’une bombe : la Creative Suite d’Adobe fera bientôt partie de l’histoire ancienne et les futures versions de Photoshop, Illustrator, Premiere, InDesign, Dreamweaver et cie ne seront proposées que dans le cadre d’un abonnement au nuage « Creative Cloud ». Ainsi, la prochaine version de Photoshop ne s’appellera pas CS7, mais CC.

L’éditeur californien se détourne complètement d’un système « classique » d’achat de licence, établi depuis de nombreuses années, pour se consacrer à un système d’abonnement mensuel ou annuel qui dépossède les utilisateurs des logiciels loués pour peu que ces derniers se résignent à mettre fin à leurs prélèvements mensuels. Ainsi, Adobe s’affranchit d’un certain nombre de contraintes : d’une part, les revenus de l’éditeur deviendront enfin prévisibles et constants au lieu d’être assujettis aux renouvellements réguliers des licences (de plus en plus aléatoires et fortement tributaires des nouveautés apportées) et d’autre part, il pourra faire bénéficier ses utilisateurs d’un certain nombre de fonctionnalités et mises à jour sans attendre la sortie des prochaines versions des logiciels. A noter qu’auparavant, chaque nouvelle version était censée amener suffisamment de nouveautés intéressantes pour justifier son achat. Avec la formule d’abonnement, cette obligation disparaît en grande partie. Seule la pression concertée des utilisateurs pourra inciter l’éditeur à améliorer ses prestations.

 

Creative Cloud, kézako ?

Sur la toile, les rumeurs, parfois très fantaisistes, vont bon train : nombreux sont ceux qui croient que  Creative Cloud les oblige à exécuter leurs logiciels sur un serveur obscur et à soumettre leurs données au bon vouloir de l’éditeur américain. Or, il n’en est rien : les logiciels sont installés de manière traditionnelle sur votre disque dur. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de disposer d’une liaison Internet opérationnelle 24 heures sur 24 pour travailler : après l’enregistrement initial, les logiciels communiquent tous les trente jours avec un serveur pour vérifier l’éligibilité de votre abonnement. En cas d’échec, vos logiciels continueront de fonctionner pendant 180 jours avant qu’ils ne soient désactivés jusqu’à nouvel ordre par le serveur. À noter aussi que les données (fichiers Bimap, fichiers Illustrator, projets Premiere, etc.) demeurent votre propriété entière et exclusive et que leur enregistrement dans l’espace disque du serveur Cloud est facultatif.

Quoi de neuf pour les photographes ?

Les fonctionnalités apportées par les dernières versions de Photoshop n’ont pas toujours légitimé une remise à jour. De nombreux utilisateurs, et notamment des photographes professionnels plus pragmatiques que technophiles, sautent une ou deux versions de Photoshop et à fortiori lorsqu’ils utilisent en parallèle Lightroom pour développer leurs fichiers RAW. Certes, les améliorations du processus 2012 ont justifié à elles seules le passage à Photoshop CS6, mais les anciennes versions ne déméritent pas pour autant. Photoshop Creative Cloud est une évolution de Photoshop CS6, doté des nouveautés du moteur Camera Raw 8 (correction automatique des défauts de perspective, filtre Radial et filtre Suppression des défauts) et de plusieurs fonctionnalités intéressantes portant sur l’interpolation, l’accentuation et la réduction du flou de bougé. Sinon, le cœur de l’application demeure inchangé et les utilisateurs d’une version précédente de Photoshop ne seront donc pas dépaysés. A noter aussi la disparition des versions « Standard » et « Extended » – la version CC intégrera toutes les fonctionnalités du logiciel, même les plus évoluées.

Quid de Lightroom ?

Pour l’instant, la distribution de Lightroom n’évolue pas. Si le logiciel est déjà accessible aux abonnés de la Creative Cloud, Lightroom 5 sera également vendu sous forme de produit physique ou de téléchargement. Si vous n’utilisez que lui, vous n’aurez guère besoin d’investir dans un abonnement Creative Cloud. Cela dit, nul ne garantira l’avenir de la licence « perpétuelle » : dès que Lightroom pourra prétendre au monopole déjà détenu par les logiciels de la Creative Suite, il rejoindra sans doute le nuage !

Combien ça coute ?

Un utilisateur professionnel pourra disposer de la trentaine des logiciels de la Creative Cloud pour 61,49 euros TTC par mois (737, 88 euros TTC par an), pour peu qu’il s’engage pour une année. S’il souhaite annuler l’abonnement à tout moment, il dépensera 92,24 euros TTC par mois, c’est-à-dire 1106, 88 euros TTC par an. Les utilisateurs disposant actuellement de logiciels allant de CS3 à CS5.5 bénéficient, pendant la première année d’abonnement, d’un tarif plus doux de 36, 89 euros TTC par mois et les étudiants et enseignants accèdent à Creative Cloud moyennant un investissement mensuel de 19,99 euros TTC par mois. Quant aux acheteurs de Photoshop CS6, ils peuvent s’abonner à la suite Creative Cloud ou Photoshop CC pour 24, 59  ou 12,29 euros TTC, tarifs uniquement garantis pendant la première année de l’abonnement. Malheureusement, la nouvelle politique de Markéting néglige complètement les photographes amateurs et les étudiants, pourtant très nombreux : d’une part, les formules d’abonnement sont à priori mal adaptées à un utilisateur ne tirant aucun bénéfice de son activité (ce qui est le cas de la majorité des photographes amateurs) et d’autre part, les tarifs demandés sont trop élevés — après un an, l’abonnement annuel de Photoshop passera irrémédiablement à 291,48 euros TTC, montant équivalent à celui d’une mise à jour traditionnelle, effectuée jusqu’ici que tous les deux ou trois versions en moyenne. Il est par ailleurs regrettable que l’éditeur continue à pratiquer une discrimination positive à l’égard des utilisateurs américains. Comment expliquer le montant de l’abonnement mensuel de Photoshop CC, soit de 25 euros pour les clients européens alors que les clients américains ne paient que 20 dollars (16 euros) pour les mêmes services ? Et quid des remises accordées aux étudiants et aux photographes amateurs membres d’un club photo ?

La fin du piratage ?

Alors qu’il s’agit d’un logiciel à vocation professionnelle dont seule une petite partie du potentiel est réellement exploitée par une majorité de ses utilisateurs, Photoshop bénéficie d’une aura de prestige qui fait de lui l’un des logiciels les plus piratés. En effet, nombre de photographes commencent avec une version piratée avant d’investir dans une version licite et le logiciel se trouve même sur les disques durs de particuliers qui n’auraient de toute façon aucune envie de légaliser leur « acquisition ». Si le passage à Creative Cloud rendra sans doute la fraude plus difficile, il y aura toujours des » hackers » capables de s’immiscer dans  la communication entre l’ordinateur et le « Cloud ». Au lieu de punir les coupables, Adobe serait-il  en train de pénaliser les utilisateurs honnêtes  ? On pourrait le croire, au vu et au su de l’augmentation des tarifs, notamment pour ceux qui n’achètent pas systématiquement les nouvelles versions de la suite CS. Le nouveau système de location entraînera sans doute une « professionnalisation » des utilisateurs de Photoshop car de nombreux photographes amateurs n’auront simplement plus les moyens de s’abonner à Creative Cloud. A craindre aussi un appauvrissement des informations relatives à Photoshop (livres, tutoriels, DVD)…

Faut-il sauter sur le nuage ?

L’offre Creative Cloud s’adresse en premier lieu aux utilisateurs professionnels ayant besoin de plusieurs logiciels de la suite. Les photographes, dont la pratique se cantonne très souvent à Photoshop et Lightroom, n’y trouveront pas forcément leur compte, sauf s’ils sont prêts à payer plus cher pour bénéficier des dernières fonctions et mises à jour. L’abonnement vous lie pour une durée indéfinie à l’éditeur : s’agissant d’une location sans option d’achat, l’éditeur vous privera, une fois l’abonnement révoqué, de vos outils de travail. Qui plus est, il n’y aura aucune garantie de pouvoir ouvrir les fichiers propriétaires (PSD, Ai, etc.) que vous avez créés dans une version antérieure à licence perpétuelle !

Peut-on remplacer Photoshop ? Depuis de nombreuses années déjà, Photoshop bénéficie d’une position enviable qui ne laisse que peu de place à d’éventuels rivaux. S’il existe plusieurs alternatives plus ou moins abouties (Serif PhotoPlus, Corel Paintshop Pro, PhotoLine, Pixelmator, Gimp, etc.), aucun des concurrents en lice n’offre un flux de production et/ou des fonctionnalités dignes d’un logiciel professionnel (calques de réglage, objets et filtres dynamiques, navigateur de fichiers, prise en charge 16 et 32 bits, support CMJN, etc.). De même, l’apprentissage des fonctionnalités d’un nouveau logiciel sera à la fois chronophage, laborieux et couteux (time is money). Et n’oublions pas que certains plug-ins n’existent que pour Photoshop. Quant à Photoshop Elements, version grand public de Photoshop CS, il ne pourra subvenir qu’aux besoins d’un photographe amateur dont la production est diffusée par voie électronique : l’absence d’un support 16 bits  et d’une gestion des couleurs complète ne le prédestine pas vraiment à l’impression jet d’encre haut de gamme et l’impression offset. Qui plus est, le module Camera Raw y a été volontairement bridée. Actuellement, vous pouvez choisir parmi plusieurs stratégies :

  • L’abonnement à Photoshop CC. Attention, il s’agit d’un engagement à long terme et il  faudra renouveler la souscription tous les ans pour ne pas perdre son outil de travail. Il est préférable de prendre des mesures de précaution : l’achat d’une licence « perpétuelle » de  Photoshop CS6 vous permettra de disposer d’une solution de secours si jamais vous ne pouvez plus assurer les coûts de l’abonnement. A noter que cela peut vous arriver à tout moment : en ce qui concerne les tarifs, l’éditeur tiendra le rôle de ravisseur et les abonnées ceux des otages.
  • L’achat d’une licence de Photoshop CS6 (version complète ou mise à jour).  Rappelons que la version actuelle possède toutes les fonctionnalités requises pour produire des images de qualité et les gardera pendant quelques années encore. Adobe s’engage même à faire bénéficier les utilisateurs de Photoshop CS6 des mises à jour de Camera Raw 8 pour intégrer les nouveaux formats RAW sans pour autant proposer les nouveautés de la version complète de Camera Raw 8, exclusive à Photoshop CC.
  • La conservation de votre version actuelle de Photoshop. L’utilitaire gratuit DNG Converter vous permettra de développer les fichiers RAW d’un boitier récent dans une ancienne version de Photoshop (CS ou plus récent). A noter que les versions plus anciennes de Photoshop œuvrent en 32 bits, limitant l’accès à la mémoire RAM et ainsi  la puissance de calcul, et qu’elles ne sont pas toujours compatibles avec les derniers systèmes d’exploitation.
  • Le passage à Photoshop Elements et au plug-in Elements+ . Cette option vous permettra de conserver une bonne partie des fonctionnalités de Photoshop CS/CC.
  • La migration à Paintshop Pro, Gimp et cie. Il s’agit là de la solution la plus radicale mais pas forcément de la plus pertinente. Combien de temps vous faudra pour retrouver la même efficacité qu’avec Photoshop ? Si vous êtes déjà formé à un autre éditeur d’images, foncez. Sinon, évaluez l’énergie et le temps nécessaires pour bâtir un nouveau flux de production et confrontez-les aux tarifs de la Creative Cloud ou d’une  licence de Photoshop CS6.

 

Après internet et le téléphone portable, le système d’abonnement est en train de devenir le nouveau fléau de notre époque. Il est à espérer que tous les éditeurs ne s’y mettent pas au risque de rendre l’utilisation de l’ordinateur très couteuse, voire inaccessible au plus grand nombre…

 

31 commentaires “Adobe Creative Cloud : au-dessus des nuages, la liberté n’est pas sans bornes

  1. Il me semble que Lighroom suffit pour traiter 99% des photos. Vu que la prochaine version pourra encore être achetée en « boîte » et à un prix abordable, nous sommes encore sauvés pour plusieurs années.
    Ceux qui veulent faire des photomontages ou détourages difficiles peuvent continuer à utiliser Photoshop CS5 ou 6. Ce logiciel est à mâturité et ce n’est pas l’un ou l’autre nouveau petit outil des versions « dans le nuage » qui s’avéreront indispensables.

    • Quand on fait de la photo de mode, en amateur et semi-pro, lightroom on ne l’utilise pas du tout mais bien photoshop et uniquement photoshop.

  2. Je connais encore de nombreux photographes utilisant Photoshop pour traiter leurs photos et qui n’apprécient pas (ou qui n’en ont pas besoin) le système de catalogage imposé par Lightroom 😉 Qui plus est, les calques, masques, objets dynamiques, scripts et modules de fusion (HDR, Photo Merge) de Photoshop permettent d’aller beaucoup plus loin pour parfaire les images qui le méritent (les 1%). Dire que Photoshop ne sert qu’à faire des photomontages ou détourages n’est donc pas tout à fait exact….
    Mais je vous rejoins sur le fait que Photoshop CS6 est une application désormais mature qui permet de tout faire 😉

  3. > Über den Wolken muß die Freiheit wohl grenzenlos sein.

    Ah, ça fait quand même plaisir de voir citer Reinhard Mey de temps en temps :-))) même s’il s’agit de commenter la calamiteuse décision d’Adobe.

      • > Il est vrai que j’adore cette chanson de Reinhard Mey

        Bienvenue au club! Qu’on me donne une guitare et je vous chante « Ich wollte wie Orpheus singen »,  » Hauptbahnhof Hamm » ou « Der irrende Narr ».

  4. J’ajouterai un autre argument en défaveur du modèle abonement:

    Adobe a montré jusqu’ici son incapacité à corriger ce que j’appelle les « bugs permanents », ceux qui résistent au temps et survivent aux changements de version majeurs. Une des justifications du Cloud est de nous permettre d’accéder rapidement aux nouvelles fonctions de chaque produit. Testées comment? Je crains fort que cette mise à jour « en temps réel » signifie plutôt vivre en permanence avec des versions bêta.

    • Il s’agit là un argument fort pertinent qui s’ajoute à celui que les nouveautés n’ont plus besoin de séduire de nouveaux utilisateurs payants puisque tout le monde est déjà assis sur le nuage.

      • Il y a un autre point que je conteste dans le discours d’Adobe. Ils annoncent que plus de 500 000 utilisateurs ont déjà adopté le nouveau modèle. Je ne mets pas ce chiffre en doute et je suis certain que ce modèle convient à de nombreuses sociétés. Cependant, ces 500 000 abonnés au Cloud ont fait ce choix *avant* l’annonce en question, alors que le retour au modèle standard de licence était possible à tout moment. Je ne suis pas du tout certain que l’on atteindrait le même chiffre aujourd’hui alors que le choix entre les 2 modèles n’existe plus.

  5. Excellente analyse.
    Pas sur que la mayonnaise prenne. Microsoft semble déchanter avec Windows 8 et finira par écouter les utilisateurs faute des revenus nécessaires à la survie de l’entreprise.
    Et si on disait qu’Adobe en a trop profité et que l’on se tourne vers les autres. Il y a par exemple d’excellents outils pour faire des pdf qui ne sont pas chez Adobe. Le monde du libre serait-il impuissant devant Adobe ? pas sur.
    Quant au piratage, ancien utilisateur pro, j’ai l’impression que celui ci était savamment orchestré et que la situation pourrait perdurer. Adobe à tout intérêt à imposer ses formats pour que les pros continuent à acheter.

  6. Bonjour,
    Je suis photographe professionnel et j’utilise conjointement LR4 et PSE11. Photoshop Elements est suffisant dans la majorité des cas pour des traitements basiques d’amélioration post-lightroom. Il ne faut pas se bloquer sur le fait qu’il ne travaille que partiellement en 16 bits, le talent ne se conjugue pas en nombre de bits, soit votre photo est chouette et ça se voit soit elle ne l’est pas et il reste toujours la possibilité d’accuser le niveau 8 bits de certains outils de PSE11 🙂
    FJ

    • Bonjour Frédéric,
      en fait, il existe autant de flux de travail que des photographes et les besoins des uns et des autres sont très différents 😉

      • Bonjour et merci de l’honneur de votre réponse.

        C’est vrai, on ne peut pas généraliser. Je crains fort malgré tout que beaucoup de photogtaphes (dont je fais partie moi aussi souvent) tombent dans ce piège et pensent à tort qu’en dehors du 16 bits rien n’est possible, un peu comme ceux qui pensent qu’en dehors de Paris il n’y a pas de vie possible. Si c’est possible, mais c’est un peu différent.

        Ce que je voulais dire c’est que si la finalité principale du photographe c’est la satisfaction de son client alors il devrait y regarder à deux fois. Il est clair que chacun a la volonté (saine) de donner le meilleur à son client. Malheureusement le meilleur selon nous photographes, n’est pas forcément le meilleur du point de vue du client.

        Qu’est-ce qui vous garantit par exemple qu’une fois le dos tourné l’imprimeur ne passera pas les fichiers en 8 bits pour plus de commodité de mise en page… Moi cela m’arrive très souvent car les infographistes se plaignent de fichiers tiff trop lourds qui s’ajoutent les uns aux autres dans un magazine d’information.

        D’autres clients qui ne sont pas équipés de matériel informatiques multi-médias relativement puissants se plaignent d’avoir des fichiers trop lents et qui plantent la machine à l’ouverture (c’est très courant en province).

        Avant d’investir dans du matos ou du soft je me pose toujours la même question quand j’en ai le choix, 2 fois plus cher certes, mais est-ce 2 fois meilleur ?

        Bonne journées à tous, confrères et amateurs
        FJ

  7. Le vrai souci du CC (pour le client, s’entend) c’est la crainte de perdre non pas ses originaux mais le résultat des développements et autres traitements réalisés sur Photoshop.
    Et j’ai du mal à croire que lr ne va pas suivre le même chemin , après la version 5

  8. Licence d’utilisation=perversion datée de 30 ans.
    Le « cloudage » en est la suite logique.
    Je me fous à 99% de Photoshop; je ne suis plus le rédacteur du journal qui me faisait utiliser In Design.
    Mais si Lightroom est « cloudé », j’irais voir ailleurs.

  9. Cloud : client captif qui perd complètement la main à mon avis.

    Et malheureusement, pour le suivi des anciennes versions, l’attitude d’Adobe est assez « auto-censuré »… du moins dans mon cas :

    Leur politique est claire il me semble : la licence octroyée (et payée …) est valable sur plateforme Windows ou mac OS.

    J’ai téléchargé une précédente version de photoshop éléments il y a une (petite) paire d’années. Version d’essai, puis achat d’une licence permettant de la déverrouiller. Plateforme Windows. Cette version correspondait à mes besoins, assez faibles en matière de retouche.

    Je change de matériel, et utilise Mac OS. Evidemment, pas de version « en dur » sur CD ou DVD…

    Je me tourne donc vers Adobe pour leur demander la possibilité de télécharger une version adaptée : réponse courtoise mais négative.

    Je demande donc la possibilité de commander un DVD ou CD de cette ancienne version, avec à la rigueur participation aux frais. Réponse courtoise mais négative.

    Pourtant, j’ai joué le jeu, j’ai payé pour une licence. Et bien, j’ai joué, j’ai perdu. J’aurais eu un support physique, ça aurait été différent…

    Mais à chaque chose, malheur est bon : je m’apprêtais à commettre l’impardonnable sottise de payer une belle licence LR…

    Nous acceptons dans ce domaine des choses impensables dans d’autres secteurs. Imagineriez vous jeter une voiture vieille de deux ans parce que le pare-brise est fêlé et que la sortie du nouveau modèle à arrêté la fourniture de pièces ? Ou pourquoi pas la version « X » ou « Mark III » de votre appareil sorti, votre appareil acheté l’année précédente et à 4 chiffres sur la facture, ne permettrait plus d’acquérir une menue pièce détachée car c’est un « vieux » modèle, et le rendant inutilisable ?

    Mais quand on est « leader sur son marché monopolisateur acquéreur de tout concurrent », on doit pouvoir se permettre ce genre de chose…

    • Et encore, quand j’y repense :

      J’aurais eu un support physique, qui me dit que quelque obscure connexion invisible à un serveur de validation, à l’insu de mon plein gré, n’aurais pas déclaré cette version caduque, nulle et non avenue…

      • Dans ce cas précis, des utilitaires comme Little Snitch sur Mac sont tes amis. Ils te permettent d’interdire à l’application de se connecter au réseau. Une autre solution, encore plus simple (même si plus contraignante) est de ne travailler sur Photoshop que lors de sessions où on est déconnectés d’internet…
        Très bon article de Volker et florilège de réactions me confirmant dans ma crainte de cette version « only Cloud » de la suite d’Adobe qui pourra, en plus, avec un tel système, continuer allègrement à considérer ses utilisateurs européens non-anglophones comme des vaches à lait, la différence -considérable- de prix avec les US étant désormais plus ou moins masquée par la mensualisation…

  10. Très tendance, c’est top !
    Même logique que celle de Monsanto et consors avec leurs semences OGM dont le principal avantage est qu’elles sont stériles et obligent le paysan à racheter ses semences chaque année, c’est une forme d’abonnement forcé.
    Cette logique permet aux multinationales de se constituer une clientèle captive. Les actionnaires sont heureux.
    Le visage de l’ultra « libéralisme » se dévoile à nos yeux ébahis…

  11. Comme il est si bien dit en fin d’article, ce système d’abonnement est vraiment un fléau.
    C’est un asservisssement pur et simple. Bien sûr libre à quiconque de s’abonner ou non, mais quoi qu’il en soit, je pense qu’à moyen terme, l’abonné est perdant financièrement. C’est aussi le but d’Adobe d’engranger encore plus d’argent…

  12. Adobe a fait une très grosse erreur en imposant CC à leurs clients PS.. dont beaucoup sont des amateurs éclairés et/ou pros indépendants. L’erreur est aussi d’ordre psychologique car le message envoyé sonne comme un engagement à rentrer dans une sorte de « secte » ou dans « les ordres », définitivement, sans autre choix possible. L’utilisateur y aura perdu sa liberté… On pourra dire et on a dit ici ou là, qu’aujourd’hui on loue tout et n’importe quoi..! Oui, mais la plupart des gens achètent leur voiture, leur appartement (quand ils le peuvent évidemment) etc.. et pour ma part je ne crois pas trop, hors entreprise pro, à cette politique CC. Adobe se coupe d’une bonne partie de sa base installée et je ne pense pas d’ailleurs qu’ils reviendront en arrière. Pour ça il faudrait qu’Adobe soit piloté par autre chose que par des actionnaires avides de « gros rendements » !

    Celà dit, LR ou mieux C1, répondent à 90% des besoins du photographe expert et passionné ou professionnel indépendant. Restent les 10% dévolus à PS ou Elements & Co… la réponse ici n’est pas évidente. On peut simplement continuer avec CS5/6 pendant pas mal de temps quand même et qui vivra, verra. Cette mise en place de CC est vue par beaucoup comme une véritable trahison d’Adobe et ça laissera des traces car la colère est grande et n’est pas prête à s’estomper. C’est mon cas.

    NB : les sociétés qui développent des plugins pour PS sont elles aussi, dans une grosse mouise…

    • Tout à fait d’accord avec votre analyse.
      En fait, Photoshop CS5 ou, mieux, Photoshop CS6 (dont Camera Raw utilise les nouveaux algorithmes de correction de tonalités), suffisent largement aux besoins des photographes, d’autant plus que les nouveautés apportées par Photoshop CC sont tout sauf spectaculaires.
      Je n’avais pas pensé aux développeurs de plug-ins, mais vous avez raison. Cela dit, la plupart ont déjà diversifié leur offre en proposant des plug-ins pour Aperture et LIghtroom.

  13. Bonjour,

    Savez vous si, dans les faits, un abonnement à CC permet une installation de la suite sur un ordinateur de bureau et un portable sans devoir souscrire à un autre abonnement ? je suis l’utilisateur unique de ces deux postes, un à mon bureau et l’autre chez mes clients

    La réponse d’Adobe à ce genre de question n’est pas très clair : http://forums.adobe.com/thread/1002811

  14. CC = Arnaque = Utilisateurs captifs.

    Adobe (comme bien d’autres) a les dents qui rayent le plancher ! Et c’est dommage et très dommageable à leur image. Les utilisateurs ont fait rentrer Microsoft dans le rang et j’espère qu’il en sera de même pour Adobe !

    En ce moment ma question est, je ne pourrais et ne veux surtout pas envisager de consacrer plus de 13 euros/mois dans des logiciels pour satisfaire ma passion de la photo. Faut-il que je m’abonne pour un an, ce qui me permettrait d’approfondir et LR5 et PS CC ? Je l’envisage. Cependant :

    Plus j’avance et plus je me demande si je ne vais pas passer à LR5 et continuer à utiliser CS2 car vraiment la logique de CC m’échappe complètement et me gonfle prodigieusement. J’ai vraiment l’impression que l’ergonomie d’une nouvelle version est encore plus « bordélique » que la précédente !

    Quelle mouize au niveau ergonomique ! J’ai un peu l’impression de fonctions rajoutées à d’autres fonctions sans aucune logique dans l’évolution, et finalement d’un fatras de fonctions sans aucun liens logiques entre elles. Non d’un chien ! Vraiment en terme d’ergonomie, il faut qu’ils se posent des question ? 1200 ou 1300 euros pour CS6, mais de qui se moquent-ils ?

    C’est vraiment un outil pour ingénieur névrosé des années 30, et si tu n’as pas suivi son évolution pendant au moins 20 ans d’affilé, tu ne peux pas t’y retrouver. FastStone (logiciel gratuit) est une daube, mais au moins, quelle daube !

    Même si LR4 et j’imagine, le 5 ne sont pas la panacée, ils présentent au moins l’avantage d’avoir été revisités. En fait, LR4 est très proche de Caméra Raw avec une interface plus pro et plus aboutie. Caméra Raw bénéficie d’une interface d’au moins de 20 ans d’âge ! Allez, soyons sympa, de 10 ans !
    Je vais me pendre !

  15. Peut-on obtenir une licence gratuite pour Photoshop CS6 si on s’abonne à CC ? Je voudrais avoir CS6 en 10.6.8… impossible de contacter Adobe.

  16. Encore un cas où l’on voit ce que deviennent les produits de l’intelligence humaine entre les mains des spéculateurs cupides qui gouvernent tout aujourd’hui.

  17. Bonjour,
    Je suis chargé de renouveler les 3 licences CS de mon entreprise. Au plus je réfléchis, au plus je ne trouve que des inconvénients à la position d’Adobe.
    Qu’ai je comme garantie :
    – S’ils se font pirater leurs serveurs sur une longue durée ?
    – S’ils augmentent leurs tarifs de manière inconsidérée (ils le sont déjà mais c’est une autre histoire) ?
    – S’ils mettent la clé sous la porte ?

    => Il n’y a aucune garantie pour le client. Avec la licence perpétuelle, on savait que l’on disposait du logiciel et on pouvait venir voir quelques années. Aujourd’hui si on prend leur solution, on se fait prendre en otage. Sur le versant stratégique, malgré la demande de mes utilisateurs, je ne vois pas comment je peux valider cette solution.

    Je vais regarder de plus près CorelDraw Graphic suite (à 300€ la licence (site UGAP) je peux prendre le risque d’en tester une).

    Si d’autres décideurs ont des conseils en la matière je suis preneur.

    Cordialement,

    Dino

  18. J’aurais était prêt a me sacrifier et a mettre une certaine somme pour avoir illustrator photoshop ou autre en illimité mais la je ne suis pas encore un professionnel pour rentabilisé un abonnement au moi voir a l’année donc je suis bloqué a moins d’acheter des anciennes version cs6. Il faut arrêter de prendre les gens pour des vaches a lait.

  19. Bonjour, J’ai vu votre site et je me demandais si vous accepteriez que je vous envoi gratuitement une protection d’écran en verre trempé pour votre smartphone. En échange je vous demanderai juste de publier un article sur le test de votre protection. Si nécessaire je pourrai vous fournir le texte que vous pourrez modifier par rapport à votre avis réel. Contactez-moi par email si mon offre vous intéresse. Bonne journée.

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