Questions Photo

Fujifilm X100s et X20 : passage à la technologie X-Trans

Fujifilm vient de présenter deux nouveaux appareils de la série haut de gamme « X » : le X100s, remplaçant du X100  et le X20, successeur au X10. Le renouvellement de ces deux appareils est aussi marqué par celui des capteurs : alors que les anciens modèles étaient encore équipés de capteurs « classiques » à matrice Bayer, les nouveaux arborent un design exclusif, à matrice X-Trans CMOS II.

L’extérieur du Fujifilm X100s n’a guère évolué par rapport à celui du  X100. Le boitier arbore toujours le même look rétro et des capots supérieur et inférieur en alliage de magnésium, avec un revêtement en similicuir, lui conférant une bonne résistance. Les molettes et bagues du boitier et de l’objectif fixe sont également en métal.

Le nouveau X100s : ici, seul le « S » et la forme du sélecteur de modes de visée permet de le distinguer de l’ancien modèle

 

Cependant, le fabricant a introduit un certain nombre de changements améliorant la prise en main de l’appareil : citons la disposition du sélecteur de mode de mise au point (MF, AF-C, AF-S au lieu de MF, AF-S et AF-C), le positionnement du réglage de vitesse automatique (A) par rapport aux  différents réglages manuels, la forme du sélecteur des  modes de visée, la progressivité de la bague de mise au point manuelle et l’ergonomie d’un certain nombre de touches.

Look rétro : le X100s rappelle furieusement les « roaring sixties et seventies » du dernier siècle

 

Sinon, les changements les plus importants se jouent à l’intérieur du boitier :

  • un nouveau capteur X-Trans CMOS II de 16,3 millions de pixels au format APS-C et le nouveau processeur EXR II augmentent la définition des images tout en réduisant le bruit ; Fujifilm parle d’une augmentation de la résolution de 25 % et d’une réduction du bruit de plus de 30 %. Sur ce dernier point, l’ancien modèle était déjà particulièrement performant. Grâce à l’absence d’un filtre passe-bas (une particularité des capteurs à matrice X-Trans qui élimine la plupart des artéfacts colorés avec une architecture particulière) et un puissant processeur, le X100S réaliserait selon Fujifilm des images nettes avec un minimum de grain, et ce, même aux sensibilités ISO élevées ;
  • au même titre que le capteur du Canon EOS 650D, le capteur du Fujifilm X-100s incorpore des pixels aidant à la mise au point par détection de phase et le fabricant annonce une rapidité de mise au point jusqu’ici inégalée (0,08 s). La puissance du nouveau processeur EXR II bénéficie aussi au  temps de démarrage, qui s’effectue en 0,5 seconde.   Quant au délai de déclenchement, il est également très court (0,01 s) ;
  • la mise au point manuelle, plutôt délicate avec l’ancien modèle, bénéficie de plusieurs améliorations importantes : une fonction « Digital Split Image » juxtaposant deux images (gauche et droite) à superposer et une fonction « Focus Peak Highlight » qui affiche en surbrillance les zones de fort microcontraste du sujet, permettant un ajustement plus précis de la mise au point, en association avec la bague de mise au point manuelle, laquelle est dotée d’une progressivité en hausse ;
  • le système des menus a bénéficié d’une mise à jour. La touche d’accès rapide « Q » permet d’accéder instantanément aux réglages les plus souvent utilisés, comme la sensibilité ou les modes de simulation de films. Par ailleurs, la touche Fn (Fonction),  permet d’accéder instantanément  à des fonctions souvent utilisées durant les prises de vue ;
  • le X100s intègre plusieurs modes de simulation de films ainsi que des filtres créatifs avec huit effets « artistiques » et prêts à l’emploi ;
  • alors que le mode vidéo de l’ancien modèle était plutôt basique, le nouveau bénéficie d’une résolution supérieure (Full HD 1920 x 1080, 60 images/s). À noter aussi l’apparition d’une prise pour accueillir un microphone externe;
  • si l’écran de l’afficheur LCD arrière n’a pas évolué, le viseur électronique bénéficie d’une meilleure résolution (2 360 000 points).

Le Fujifilm X100s possède toujours les atouts qui ont aidé à faire du Fujifilm X100 un modèle très convoité par des photographes. Ainsi, il intègre  le même objectif FUJINON 23 mm f/2 qui possède de très bonnes performances optiques, sauf à pleine ouverture et aux distances de mise au point les plus proches. L’objectif fait appel à une conception s’appuyant sur 8 lentilles réparties en 6 groupes et incluant une lentille biasphérique ainsi que des lentilles convergentes en verre à haute réfraction qui restituent un maximum de détails avec un minimum d’aberrations.

 

Si l’objectif bénéficie du traitement (HT-EBC pour contrôler la diffusion lumineuse et les images fantômes, le Fujiilm X100 souffrait déjà d’une certaine sensibilité au flare, laquelle contribue aussi parfois au charme particulier des images prises avec cet appareil au style rétro. Le Fujifilm X100s sera disponible en mois de mars 2013, avec un prix de lancement de 1149 euros ttc.

Quant aux Fujifilm X20, lui aussi équipé d’un capteur X-Trans CMOS II, d’un processeur EXR II et d’un nouveau viseur électronique optimisé, il remplace le Fujifilm X10 dont l’accueil n’a pas été aussi enthousiaste  que  pour le X100, notamment à cause d’un défaut de rendu d’image, transformant de points lumineux en disques disgracieux. Mais cela semble appartenir au passé puisque le X20 incorpore, lui aussi, un capteur X-Trans CMOS II, plus petit (2/3 pouces) et un peu moins défini (12 millions de pixels) que celui du X100s.

 

En finition noire ou argentée, le X20 partage nombre de ses gènes avec le X100/X100s

 

Là encore, le capteur ne possède pas de filtre passe-bas et devrait produire des images plus fines et moins bruitées. Le processeur EXR II accélère le fonctionnement de l’appareil : la vitesse de mise au point AF est de 0,06 s, le temps de réponse au déclenchement de 0,01 s et l’intervalle entre deux images passe à 0,5 s. Le viseur électronique se dote d’une nouvelle matrice LCD-Trans qui  affiche la vitesse d’obturation, l’ouverture, la sensibilité, la zone de mise au point et d’autres informations de prise de vue  sans qu’il soit nécessaire de quitter l’œil du viseur.

L’optique zoom se compose de 11 lentilles, réparties en 9 groupes, avec 3 éléments asphériques et 2 en verre ED. Son ouverture oscille entre f/2  en grand-angle et de f/2.8 en téléobjectif. Les éléments en verre optique bénéficient d’un traitement multicouches Fujinon (HT-EBC) et en mode Super Macro, il est possible de s’approcher à 1 cm du sujet pour réaliser des gros plans. N’oublions pas la présence d’un dispositif de stabilisation optique et d’un diaphragme de sept lamelles, favorisant des effets de flou à l’arrière-plan. Avec le X100s, le X20 partage le mode vidéo Full HD (1920 x 1080),  les modes de simulation de films et effets artistiques, la fonction Focus Peak Highlight et l’Optimiseur de Modulation Optique, censé de réduire l’effet de diffraction aux ouvertures les plus fermées. Le Fujifilm X20 sera également disponible en mois de mars 2013, avec un prix de lancement de 549 euros ttc.

 

10 commentaires “Fujifilm X100s et X20 : passage à la technologie X-Trans

    • Les capteurs X-Trans I et II possèdent, hélas, une matrice atypique, qui complique (pour l’instant, au moins…) la prise en charge de leurs fichiers .RAF. La plupart des logiciels de développement RAW utilisent en effet des algorithmes de dématriçage conçus pour des capteurs à matrice Bayer et le traitement de fichiers issus de capteurs Foveon ou X-Trans peut y poser problème. Si DxO Labs semble bouder les derniers appareils X, Adobe (Lightroom et ACR) les prend en charge. Quant à Phase One, la prochaine version de Capture One Pro, disponible sous forme de bêta semi- confidentielle, semble résoudre tous les problèmes liés aux fichiers issus de capteurs X-Trans. Donc, wait and see, d’autant plus que les nouveaux appareils n’arrivent qu’en mars 2013…

  1. Les capteurs du X100 et du X10 étaient déjà « atypiques » et non de » type Bayer » comme indiqué au début de l’article.

  2. Eh oui, il serait temps que les éditeurs se penchent un peu sur ces capteurs (Xpro-1, Xe-1, X100s) pour nous offrir une alternative à l’épouvantable Silkypix, qui certes donne des résultats plus que corrects (comparé à ceux de Lightroom et autre AdobeRawConverter), mais dont l’ergonomie le rend quasi inutilisable.
    Attendons la prochaine version de Capture One qui semble prometteuse et peut être qu’alors DxO et Adobe se réveilleront-ils !

  3. Je crois que Fuji, avec le X100s a superbement réagi aux différentes critiques que le X100 méritait.
    Et là, il me tarde vraiment Mars 2013 pour pouvoir acquérir le x100s !

  4. Pour Norbet75… je suis pocesseur d’un fuji X10 (et bientôt d’un X 100 S si les promesses de la fiche technique sont tenues),. Pour le traitement des RAW (RAF pour fuji) j’utilise Rawtherapee qui fonctionne très bien et est très complet, beaucoup mieux que Silkypix… voilà si ça peut aider…(j’entend aussi parler de Photivo… mais je n’ai pas essayer… si quelqu’un à un avis, je suis preneur…)
    Ernesto

  5. Concernant le Fuji X20 il semble qu’il ait perdu le mode GPS du Fuji X10, est-ce vrai ?
    Ce mode était utile dans les pays lointains, surtout en photos de nuit.

    Si vous pouviez me le confirmer…
    Remerciements
    Christian

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !