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Lexar Professionnal 600x : une nouvelle gamme de cartes mémoire à haute vitesse

Vitesses (théoriques)

Si la plupart des fabricants précisent les vitesses de transfert maximales de leurs cartes mémoire, il existe deux manières différentes pour afficher ces dernières : certains ont adopté un système basé sur un multiple de la vitesse maximale d’un lecteur de CD « standard » et d’autres annoncent directement la vitesse de transfert en mégaoctets (ou megabytes dans le monde anglophone)… par seconde. Dans le premier cas, il faut calculer la vitesse théorique. Multipliez le chiffre indiqué par 150 ko par seconde : une carte Lexar Professional 600x propose donc une vitesse théorique en écriture époustouflante de 600 × 0,15 = 90 Mo/s, suffisante pour enregistrer en une seule seconde quatre fichiers RAW (23 Mo) d’un Canon EOS 5 D Mark 2 !

Capacités d’enregistrement

Pour ses cartes haut de gamme, Lexar propose des capacités de stockage importantes. Avec une carte de 8 Go, vous pouvez ainsi enregistrer plus de 600 fichiers au format RAW provenant d’un Nikon D300s (ou plus de 2200 fichiers au format JPEG haute résolution) et avec un Canon 7D environ 450 (RAW) ou 1400 (JPEG) fichiers. Multipliez ce nombre par 2 ou par 4 pour connaître la capacité de stockage des cartes 16 et 32 Go. Bref, il y a de quoi s’inquiéter de la fiabilité de ces supports d’enregistrement, surtout en voyage lorsqu’il n’est pas possible de décharger le contenu des cartes sur le disque d’un “porte-pixel” ou d’un ordinateur portable. Toutefois, Lexar a de quoi rassurer les photographes : hormis une garantie à vie, Lexar offre une licence gratuite du logiciel de récupération Image Rescue™ 4, dont vous pouvez télécharger une version d’évaluation sur le site du fabricant.
Ce dernier possède par ailleurs son propre laboratoire d’essais, Lexar Reliability Lab, ou les produits sont systématiquement examinés afin d’assurer leur fiabilité et leur compatibilité avec la plupart des appareils du marché. Sur un site dédié, Lexar propose de nombreux articles et tutoriels ainsi qu’une présentation des travaux de photographes affiliés.

Lecteur FireWire 800

N’ayant pas à ma disposition ni ordinateur portable ni station de travail équipé d’un emplacement pour adaptateur ExpressCard/34, je n’ai pas pu tester le nouveau lecteur CompactFlash, seul à même d’exploiter les vitesses élevées des nouvelles cartes mémoire. Je me suis contenté du lecteur FireWire 800 UDMA Professionnal, qui est aussi compatible avec des cartes standard est dont le débit théorique plafonne à 800 Mo/s, deux fois supérieur à celui d’un lecteur au standard FireWire 400.

Réalisé dans une matière plastique très dense et remarquablement bien fini, il possède la fière allure d’un produit destiné aux photographes professionnels : aspect de surface légèrement granuleux, revêtement en simili-cuir sur le capot, lèvre anti-intrusion pour protéger l’intèrieur du lecteur des poussières, bouton d’extraction bien ferme – ce lecteur de carte est presque parfait et tout juste pourrait-on lui reprocher que le cable FireWire 800 d’un mètre ne soit pas mieux sécurisé (il se détache assez facilement du lecteur). Notez que ce lecteur bénéficie d’une fonctionnalité fort pratique avec certain logiciels dédiés au rapatriement des images (par exemple ImageIngester Pro ou Photo Mecanic: vous pouvez empiler jusqu’à quatre de ces lecteurs, grâce à un deuxième connecteur FireWire sur chaque lecteur (un câble est fourni à cette fin) et télécharger leur contenu de manière automatique.

Carte Lexar Professional 600x – 16 Go

Lexar livre la carte de 16 Go dans un étui en matière plastique translucide, proche des étuis fournis par SanDisk, mais un peu moins pratique. Dans le feu de l’action, l’extraction de la carte de n’est pas toujours facile, surtout avec des ongles coupés assez court. À noter que le fabricant ne livre aucun étui supplémentaire, à la différence du concurrent cité qui livre ses cartes haut de gamme (au moins les Extreme III et IV) dans un étui de protection noir et du plus bel effet, capable d’abriter deux cartes dans leurs étuis d’origine. Sont fournis en revanche un certificat de garantie (la durée de la garantie varie suivant le pays d’achat, 10 ans en Allemagne, 5 ans au Japon et à vie partout ailleurs), un numéro de licence valable pour le logiciel Image Rescue 4 et des offres de la part d’Adobe réservées à l’acheteur.

Si SanDisk (encore lui…) communique sur la compatibilité de ses cartes (notez que la liste des appareils et cartes y est très loin d’être exhaustive et à jour), Lexar n’a pas encore publié des informations quant aux appareils compatibles. Bien que j’ai pu mener quelques tests avec deux appareils anciens (un 40 D et un Canon 1 D Mark 2, antérieurs aux spécifications UDMA…), je ne vous conseille que l’utilisation de ces cartes avec les appareils préconisés par le fabricant (c’est-à-dire uniquement les modèles UDMA 6 cités plus haut) ou les appareils UDMA 4 et 5 (voir plus haut) un peu plus anciens. Avec ces derniers, le gain de vitesse sera de toute façon dérisoire par rapport à la gamme 300x, mieux adaptée.

Au vu des performances de plus en plus importantes de nos appareils reflex numériques, je me demande parfois si la photographie a rejoint les disciplines olympiques : “altius, citius, fortius”, l’adage du pasteur Henri Didon s’applique aussi à la pratique photographique qui réclame sans cesse des cadences de rafale plus rapides et des sensibilités ISO plus élevées. Les cartes mémoire, et à fortiori les plus rapides, participent t à cette course effrénée. Cependant, avec un appareil récent, les bénéfices d’une telle carte sont bien réelles : avec un Canon EOS 5 D Mark 2 en mode rafale et une carte SanDisk Extreme III 16 Go (20 Mo/s), il a fallu 14 secondes pour enregistrer 13 vues, et avec la carte Lexar Professional 600× 16 Go seulement 6 secondes. Mais même avec un appareil un peu plus ancien, la carte haute vitesse procure un léger avantage : après une rafale de 23 images avec un EOS 40D, il a fallu attendre 10 secondes jusqu’à l’extinction du témoin d’activité et 14 secondes avec la carte Extreme III. Avec le Canon 1D Mark 2, vieux de cinq années, les différences s’estompent complètement – la mémoire interne de l’ancêtre n’est simplement pas assez rapide pour acheminer les images vers la carte. Si l’utilisation d’une telle carte performante s’impose à tous ceux équipés d’un appareil à la norme UDMA, elle ne se justifie guère pour les autres, hormis quelques exceptions, notamment le Canon EOS 40D qui semble être doté d’un “buffer” sur-vitaminé.

Mais n’oublions pas le transfert sur ordinateur, car c’est ici ou le gain en temps sera plus important. Ainsi, le transfert d’un dossier d’images (1, 21 Go et 439 éléments) n’a nécessité que 25 secondes avec la carte Lexar et son lecteur dédié sur un Mac Pro 2×2,8 GHz et Mac OS X 10.5.8, avec une carte Extreme III 8 Go (20 mo/s) et le même lecteur, ce transfert a duré 90 secondes. La vitesse avoisine 50 Mo/s avec la carte Lexar et 14 Mo/s avec la carte « standard ». Notez que le lecteur contribue de manière importante au gain du temps, car avec un lecteur « multi-cartes » en USB 2 (notez que l’USB2 est plus lent sur Mac que sous Windows), le transfert a demandé pas moins de 58 secondes (ce qui correspond à environ 22 Mo/s) – une bien piètre performance produit par le lecteur, qui fait ici figure de goulot d’étranglement. Bref, si vous achetez une de ces cartes, envisagez aussi l’achat d’un lecteur approprié (idéalement l’un des lecteurs de la marque) et sachez qu’il vous faudra un équipement informatique performant pour en bénéficier.

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