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Lightroom 4 pour les photographes : l’épreuvage sur écran dans la pratique (2)

L’épreuvage sur écran est une des nouveautés de Lightroom 4. Alors que dans un autre article, paru il y a quelques jours, Martin Evening explorait le « pourquoi » de l’épreuvage sur l’écran, le photographe, auteur et alpha-testeur de Photoshop et Lightroom s’attarde cette fois-ci sur le « comment ».

Activez la fonction Epreuvage écran depuis la barre d’outils du module Développement, située entre l’aperçu et le panneau Film fixe (raccourci S), puis sélectionnez le profil à simuler à partir  du menu déroulant Profil. Vous constatez plusieurs changements dans l’interface du logiciel : l’aperçu est placé sur un fond blanc, le rendu de l’image change en fonction du profil sélectionné, le panneau Histogramme se métamorphose en panneau Epreuvage écran et se met à jour pour refléter les couleurs du profil à simuler. Si vous cochez l’option Simuler le papier et l’encre, la tonalité et la couleur de l’arrière-plan de l’image tiennent compte des informations sur le blanc papier, stockées au sein du profil sélectionné.

La barre d’outils du module Développement ; la fonction Epreuvage écran est activée

Vous pouvez comparer plusieurs profils d’impression en les sélectionnant l’un après l’autre depuis le menu déroulant Profil. Le menu Mode vous permet de choisir parmi deux modes de rendu, Perception et Relatif qui correspondent aux options Perception et Colorimétrie relative de Photoshop. Les témoins d’écrêtage permettent de détecter les couleurs situées à l’extérieur des gamuts de l’écran et de l’imprimante. Dès que vous commencez à modifier une des commandes du panneau de droite du module Développement, Lightroom vous présente une boîte de dialogue (voir la figure ci-dessous), vous invitant à créer une copie virtuelle de l’image sélectionnée.

Cliquez sur Créer une copie d’épreuve pour créer une nouvelle copie virtuelle. Si vous commencez à ajuster des photos, Lightroom vous demande si vous souhaitez créer une copie virtuelle pour l’épreuvage sur écran. Cliquez sur Créer une copie d’épreuve afin de préserver l’image d’origine et de travailler sur la copie. Cliquez sur « En faire une épreuve » pour modifier l’image d’origine.

Une fois la demande confirmée, les commandes du panneau Epreuvage écran sont surlignées et le champ Nom de la copie du panneau Métadonnées du module Bibliothèque est rempli par le nom du profil. Sélectionnez maintenant parmi les modes de rendu Perception et Relatif  celui qui procure à l’image le rendu le plus plaisant. En cliquant sur le bouton Alterner entre les modes Avant et après, vous affichez l’image avec son profil d’origine côte à côte avec l’épreuve virtuelle,  simulant le profil d’impression. Utilisez ensuite les outils de correction du module Développement pour faire en sorte que l’épreuve virtuelle ressemble le plus possible à l’image Avant.

Voici une image, affichée côte à côte avec son épreuve sur écran.

Le profil utilisé pour l’épreuvage est automatiquement ajouté au champ Nom de la copie du panneau Métadonnées.

Le plus souvent, l’aperçu de l’épreuve sur écran affiche une interprétation moins contrastée que l’original  qui s’explique par le  taux de contraste plus réduit du tirage imprimée. Le taux de contraste d’un papier de surface brillante est proche de 300 : 1 et celui d’un papier de surface mate encore plus réduit.

Concentrez-vous prioritairement sur le contraste tonal. Utilisez les commandes du panneau Courbe des tonalités pour récupérer le contraste de l’image maître. Vous pouvez également recourir au curseur Clarté du panneau Réglages de base pour augmenter le contraste local. Cette dernière commande est particulièrement utile pour préparer des images destinées à l’impression sur un support mat.

Poursuivez avec la correction des couleurs, plus délicate. Sachez que celle-ci sera uniquement efficace si vous travaillez avec un écran capable d’afficher les couleurs de façon fidèle. Si tel est le cas, je vous conseille de ajuster les paramètres  Teinte, Saturation et Luminance du panneau TSL pour ainsi peaufiner certaines couleurs. Si votre image possède des couleurs trop saturées pour être reproduites dans le tirage, vous pouvez jouer sur la relation entre la luminance et la saturation des couleurs dans l’aperçu de l’épreuve pour vous ainsi approcher des couleurs de l’original.

1. Pour simuler les couleurs d’un tirage imprimées, activez la commande Epreuvage écran, puis sélectionnez un profil d’impression depuis le menu Profil. Je vous conseille de valider l’option Simuler le papier et l’encre. Elle ajuste l’affichage de l’aperçu en fonction de la plage de contraste du support d’impression. Si vous modifiez une des commandes du panneau de droite, Lightroom affiche une boite de dialogue vous invitant à créer une copie virtuelle de l’image sélectionnée. Cliquez sur Créer une copie d’épreuve.

2. Cliquez ensuite sur Alterner entre les modes Avant et Après (YY) pour juxtaposer deux aperçus montrant l’image originale et sa simulation d’épreuve. Changez entre les modes de rendu Perception et Relatif  pour choisir le rendu le plus cohérent.

3. Ici, j’ai décidé de compenser le contraste tonal de l’image imprimée. Pour cela, je me suis servi du panneau Courbe des tonalités. Si vous imprimez sur un support mat, vous pouvez utiliser le curseur Clarté pour ainsi augmenter le contraste des tons moyens.

4. Dans le panneau TSL/Couleur/NB, j’ai déplacé les curseurs Teinte, Saturation et Luminance pour affiner le contraste entre différentes couleurs et pour ainsi obtenir des teintes proches de celles de l’original. S’il n’est pas toujours possible de parvenir à une correspondance parfaite, l’épreuvage sur écran vous aide à estomper en grande partie les éventuelles différences entre les couleurs de l’original et les couleurs du tirage imprimé.

Attention : avant d’imprimer, assurez-vous d’avoir sélectionné les paramètres ayant servi à la correction de l’image dans le module Développement (profile d’impression et mode de rendu).

Enregistrer un paramètre prédéfini

Une fois la mise en page de votre photo définie et les paramètres de mise en page et d’impression réglés, vous pouvez enregistrer l’ensemble des réglages en tant que paramètre prédéfini. Cliquez simplement dans l’explorateur de modèles sur le bouton Ajouter, afin d’inclure le nouveau paramètre prédéfini dans la liste des modèles d’impression. Pour supprimer un paramètre prédéfini, il suffit de le sélectionner dans la liste, puis d’appuyer sur Supprimer.

Pour mettre à jour un paramètre prédéfini, cliquez sur son nom dans l’explorateur de modèles, puis cliquez droit (Mac) (ou Ctrl + Clic sur PC) afin d’afficher les options du menu contextuel. L’option Mettre à jour avec les paramètres actuels permet d’ajouter vos dernières modifications.

 

Cet article est extrait du chapitre 8 de Lightroom 4 pour les photographes, qui vient de  paraître aux éditions Eyrolles (605 pages – 39, 90 euros – ISBN : 978-2-212-13506-0).

 

Livres conseillés sur ce sujet

7 commentaires “Lightroom 4 pour les photographes : l’épreuvage sur écran dans la pratique (2)

  1. Merci pour cet extrait, que je vais mettre en lien sur mon blog (avec le précédent).

    Je trouve la fonction d’épreuve à l’écran de Lightroom fort bien conçue et bien intégrée au flux de travail et, certainement, moins déroutante que les solutions utilisées par les pros de la chromie et de l’impression.

    C’est donc un outil bien adapté à la clientèle ciblée et qui poussera certainement un certain nombre d’utilisateurs à se pencher sur ce sujet qui aurait plutôt tendance à nous faire tourner les talons 🙂

    Il reste à espérer que cet outil continuera à évoluer avec l’ouverture aux profils CMJN, ainsi que la possibilité de contrôler les pages des livres photo et du module Impression.

    La fonction d’épreuve écran de Lightroom se trouve dans le module Développement, ce qui est bien naturel, mais des discussions internes ont eu lieu pour savoir comment englober, d’une manière ou d’une autre, les autres modules de sortie de manière plus directe et plus pratique.

    Le point délicat reste la présence des curseurs Luminosité et Contraste du module Impression, destinés à compenser, à vue de nez, la différence de brillance entre l’écran et le papier. À mon avis, une fonction maladroite, car il n’y a évidemment pas de feedback visuel immédiat, et qui risque de plonger certains utilisateurs encore plus loin dans la confusion.

    • Je reste un peu dubitatif quant à l’intérêt d’ouvrir l’épreuvage sur l’écran de Lightroom aux profils CMJN. Et pour cela, il y a une simple raison : si Lightroom permet désormais de gérer des fichiers CMJN, toutes les corrections sont effectuées en utilisant des outils conçus pour le RVB et après avoir effectué une conversion en mode RVB. Or, l’optimisation des fichiers en vue de l’impression offset se fait idéalement en mode CMJN et dans Photoshop, les outils présents dans le dernier étant plus adaptés à la fois pour la correction des fichiers et le contrôle des couleurs. Bref, un photographe souhaitant de fournir des fichiers en CMJN aurait fortement intérêt d’investir dans Photoshop.

      Quant aux curseurs Luminosité et Contraste, je n’en comprends, moi non plus, l’utilité. S’agit-il d’une perche tendue à certains utilisateurs grand public du logiciel qui n’ont toujours pas saisi l’intérêt de la gestion des couleurs et qui sont face à des écrans dont il impossible de baisser la luminosité à des valeurs standard ?

  2. Je comprends ta réserve, disons qu’il n’y a pas d’obstacle technique à accepter les profils CMJN – un plugin le fait très bien, d’ailleurs – mais je suis pour que l’utilisateur ait le choix, et cette possibilité supplémentaire, bien entendu, viserait l’utilisateur expérimenté.

    En ce qui concerne les deux curseurs, oui, il s’agit exactement de cela. En fait, ça remplace la vieille astuce, dans les versions précédentes de Lr, qui consistait à monter temporairement le curseur Luminosité (panneau Réglages de base pré-Lr4) de +10 ou +15 points pour compenser artificiellement la différence de brillance entre les épreuves papier et l’écran.
    Et aussi pour répondre aux critiques récurrentes sur les sorties papier de Lightroom toujours trop denses.

  3. L’utilisateur expérimenté utilise Camera Raw et Photoshop :-))) Blague à part, j’avais acheté ce plug-in, mais je trouve finalement Lightroom peu adapté à cela et après quelques essais, j’ai laissé tomber. Le seul intérêt de permettre l’épreuvage des profils CMJN est de faire jeu égal avec Capture One et Aperture qui le proposent déjà depuis longtemps. Mais entre nous, peu d’utilisateurs de ces logiciels utilisent l’épreuvage sur écran pour le CMJN (par ailleurs, nombreux sont ceux qui ne connaissent même pas l’existence et l’utilité de la fonction en question…).

  4. Bonjour,
    J’apprécie toujours autant la qualité et du contenu de vos pages. Cependant je regrette – comme vous l’avait déjà signalé quelqu’un auparavant qu’on ne puisse plus imprimer les articles en .pdf : j’ai beaucoup de mal à lire longuement sur un écran et c’est dommage.
    Bonne continuation !

  5. Rendre Lightroom « compatible » avec les images définies dans un profil CMJN serait un développement majeur dont, comme vous, je vois mal l’intérêt pour un photographe.

    En revanche, il me semble que ce serait pas mal si le module d’épreuvage de LR pouvait accepter un profil CMJN comme profil de destination. Une telle fonction permettrait en effet de mieux contrôler le destin des images destinées à l’impression offset (reporters photographes, illustrateurs de livres…).

    Cette question se pose d’ailleurs déjà avec l’excellent « module livre Blurb » de LR4. Un tel livre n’est pas obtenu par impression à jet d’encre RVB mais avec une presse offset CMJN. Pour ses clients ne produisant pas leurs livres avec LR4 mais par une autre voie, Blurb diffuse d’ailleurs « son profil d’impression CMJN » sur son site Web.

    Ce fabricant de livres travaille avec plusieurs fournisseurs, mais il exige que leurs presses soient strictement calées sur ce profil cible. Si donc un photographe réalise un livre avec InDesign et expédie un PDF d’impression à Blurb avec son profil CMJN comme profil de destination, il peut épreuver son livre et prévoir son apparence définitive. Pouvoir en faire autant quand on utilise LR serait intéressant.

    J’ai fait récemment deux livres personnels avec LR4. J’ai été satisfait par le résultat et séduit par l’efficacité déconcertante du flux de travail. Mais, pour avoir une idée de ce que serait l’impression finale, j’ai tout de même du épreuver quelques images avec Photoshop et le profil CMJN Blurb…

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