Lightroom : réussir le traitement de ses photos de vacances – deuxième partie

Il y a quelques jours, j’ai donné quelques conseils quant à l’importation et le tri des images. Voici la suite, consacrée à leur correction globale.

Il y a quelques jours, j’ai donné quelques conseils quant à l’importation et le tri des images. Voici la suite, consacrée à leur correction globale.

L’amélioration et la correction des images sont sans doute perçues comme l’étape de traitement la plus complexe. Pourtant, si vous respectez les règles suivantes, elle se déroulera sans encombre.

Brume sur le Schauinsland, Canon EOS 40D, EF 17-40 mm f/4 L USM

Utilisez un écran de qualité. La plupart des photographes considèrent leur équipement de prise de vue comme étant d’importance capitale pour obtenir des photos de qualité, mais l’équipement informatique (et surtout l’écran) fait souvent l’objet d’une négligence presque délibérée. Pourtant, c’est grâce à l’écran que les fichiers numériques se matérialisent en images et si cet écran est de piètre qualité, toutes les tentatives de correction seront vouées à l’échec. Les fabricants tentent par ailleurs à brouiller les pistes quant à la qualité de leurs produits : les taux de contraste sont souvent surestimés et sont insignifiants pour la restitution harmonieuse d’une échelle de valeurs de gris, la luminosité maximale est sans importance pour un photographe visant plutôt des valeurs comprises entre 80 et 130 cd/m2, et le temps de réactivité n’intéresse que ceux souhaitant visionner des films et effectuer des montages vidéo. Quid donc du rendu final des images que l’on ne peut pas quantifier par des mesures, mais uniquement vérifier de visu ? Et pourquoi les fabricants ne communiquent pas davantage sur l’étendue des couleurs qu’un écran peut restituer (gamut), véritable enjeu pour un photographe exigeant ? Pour un affichage fidèle, éliminez de préférence les écrans de portables et tous les écrans « bureautiques » à base de matrices de type TN — privilégiez à leur place des écrans plus haut de gamme, de types S-PVA, M-PVA et S-IPS.

Comparaison du gamut d’un écran Eizo S2231W à celui de l’espace couleur sRVB – à moins de 500 euros, cet écran (et ses successeurs) convient à une utilisation photo.

Calibrez et caractérisez votre écran. Si certains écrans sont livrés avec un « calibrage usine », quelquefois plutôt satisfaisant, ce calibrage ne fait le plus souvent guère mieux que certains profils génériques proposés par les fabricants de supports jet d’encre. Or, un profil n’est valide que lorsqu’il correspond aux préférences et aux conditions d’affichage de l’utilisateur (luminosité, point blanc, gamma). De plus, les profils génériques que l’on peut télécharger sur certains sites Web ne représentent que des pis-aller. Envisagez donc l’achat d’un colorimètre de dernière génération (Eye One Display 2 ou Spyder 3) et fuyez les modèles d’entrée de gamme (Huey et Spyder Express) ou d’occasion. Sachez également que les colorimètres possèdent de filtres dont la durée de vie n’excède pas trois années…

Soignez la matière première. Une bonne photo commence par une bonne prise de vue et le traitement d’image ne sert qu’à embellir une photo déjà réussie au départ. Ne vous fiez pas uniquement aux automatismes d’exposition de votre appareil et déplacez-vous au lieu de tourner la bague de zoom…

Exposition, cadrage et mise au point : les principaux ingrédients d’une photo réussie

Allez du plus simple au plus complexe. Commencez par les ajustements de la balance des blancs, du point blanc, du point noir et de la luminosité des tons moyens avant d’entreprendre la correction des couleurs, des défauts optiques, du bruit et de la netteté.Les corrections sélectives sont effectuées par la suite, avant le passage éventuel à Photoshop ou un plug-in spécialisé pour des traitements plus pointus et plus rares.

Automatisez le plus possible. Usez et abusez des paramètres de développement par défaut, des jeux de paramètres prédéfinis et de la fonction de synchronisation afin de traiter plusieurs photos à la fois. Ainsi, vous passerez moins de temps à traiter vos images et il vous en restera pour la prise de vue.

Anticipez le traitement dès la prise de vue. Certains sujets se prêtent davantage à une transformation noir et blanc que d’autres, tandis qu’une plage dynamique trop étendue incite à une série d’images bracketées en vue d’une fusion HDR et certains paysages majestueux à la création d’une photo panoramique, composée de plusieurs images fusionnées.

Certains sujets supportent mieux que d’autres la transformation noir et blanc. Cimetière de bateaux, Noirmoutier ; Canon EOS 1Ds, EF 17-40 mm f/4 L USM

Restez raisonnable. S’il est possible de transformer une photo ratée en photo médiocre, jamais elle ne se métamorphosera en photo réussie, les moyens et le temps investi y resteront disproportionnés. Concentrez-vous sur vos meilleures images et n’en faites pas trop : les corrections trop vigoureuses (saturation, accentuation, réduction du bruit, corrections sélectives, etc.) génèrent trop souvent des artéfacts inesthétiques.

Une image n’ayant necessité que peu d’interventions : profil personnalisé, vibrance, clarté et accentuation