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Maîtriser le Canon EOS 60D : comprendre et gérer l’exposition

L’ouverture du diaphragme
A la manière de l’iris de l’œil, l’ouverture du diaphragme de l’objectif permet de doser le flux de lumière qui atteint le capteur. Le diamètre de l’ouverture du diaphragme ne suffit pas à établir une échelle absolue représentative de la quantité de lumière transmise par l’objectif. On l’exprime donc de façon relative à la focale de l’optique (c’est ce qui explique que les valeurs soient notées d’un “f/” suivi d’un chiffre). Ainsi, “f/2,8” indique que le diamètre de l’ouverture est égal à la focale divisée par 2,8 et l’échelle normalisée est établie de sorte qu’entre deux valeurs consécutives, la surface de l’ouverture (qui détermine le flux) soit doublée ou réduite de moitié.

f/1 > f/1,4 > f/2 > f/2,8 > f/4 > f/5,6 > f/8 > f/11 > f/16 > f/22 > f/32, etc.

La quantité de lumière traversant un objectif est donc, par exemple, deux fois supérieure à f/2,8 qu’à f/4 et quatre fois moindre à f/11 qu’à f/5,6. L’abus de langage qui fait que l’on parle de “f 2,8” et non de “f divisé par 2,8” peut rendre cette notation ambiguë ; il est donc parfois difficile d’assimiler qu’à un “petit chiffre” correspond en réalité une “grande ouverture” laissant passer une grande quantité de lumière. En revanche, en tenant compte de la division, ce lien est beaucoup plus logique (f “divisé par” 2 est supérieur à f “divisé par” 11). Avec un peu de rigueur, on comprend alors que le diamètre d’ouverture du diaphragme, l’ouverture relative et la quantité de lumière traversant l’objectif sont strictement proportionnels.

Les valeurs d’ouverture accessibles sont déterminées par chaque objectif : plus l’ouverture maximale est grande, plus l’objectif est dit “ouvert” ou “lumineux” ; de même, la plus petite ouverture possible varie d’un objectif à l’autre : les objectifs “macro”, notamment, “ferment” davantage que les autres.


On comprend aisément sur cette série d’images que plus le diaphragme est ouvert, plus la quantité de lumière qui traverse l’objectif est grande. On verra plus loin que la valeur d’ouverture influe sur la sensation de netteté en avant et en arrière du plan de mise au point (profondeur de champ).

Sur le 60D, on peut déterminer la valeur d’ouverture avec une progression par demi ou tiers de valeur (au même titre que pour le temps de pose, via la Fonction personnalisée C.Fn I -1 Paliers de réglage d’expo., voir plus haut). Il est donc courant d’utiliser des ouvertures intermédiaires dont les valeurs ne sont pas notées sur l’échelle normalisée (f/6,3 par exemple, entre f/5,6 et f/8).

L’interaction entre les paramètres : la clé de la créativité
Puisque temps de pose et ouverture fixent à eux deux la quantité de lumière qui atteint le capteur, tandis que la sensibilité induit l’intensité de la réponse de ce dernier, on comprend que c’est l’interaction des trois qui détermine l’exposition de l’image. Les trois paramètres sont donc interdépendants. Le fait que leur échelle de progression soit analogue (rapport de deux entre deux valeurs consécutives normalisées) ne doit rien au hasard et n’a rien d’anodin puisque cela permet en pratique de compenser un paramètre par un autre. Ainsi, on peut trouver différentes combinaisons de sensibilité, temps de pose et ouverture assurant une exposition analogue de la scène.


L’interaction entre les trois paramètres de prise de vue assure une grande souplesse sur le plan créatif. La première image est ici très classique et “démonstrative”. Pour la seconde, j’ai choisi de privilégier la douceur et la suggestion qu’offre une plus grande ouverture ; c’est parce que j’ai pu réduire le temps de pose en conséquence que l’exposition des deux est équivalente.

Ce qui peut sembler anodin (ou compliqué !) est en réalité une aubaine. En effet, en parallèle de leur rôle quant à l’exposition, chacun des paramètres a un impact sur le rendu photographique. Nous verrons en effet dans les trois rubriques suivantes que l’ouverture du diaphragme permet notamment de contrôler l’étendue de la plage de netteté en avant et en arrière du sujet (donc de jouer avec le flou de l’arrière-plan) et que, selon sa durée, le temps de pose autorise, par exemple à figer ou à suggérer le mouvement. De plus, étant donné que les conditions de prise de vue imposent souvent de faire des compromis et de privilégier un paramètre, il est infiniment précieux de pouvoir jouer avec les deux autres pour compenser et assurer une exposition correcte.

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