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Nikon PCE Nikkor 45 mm f/2,8 D ED, deuxième partie

On s’en serait douté, c’est donc bien en studio et en utilisation basculée que ce 45 mm démontre ses remarquables capacités à contrôler l’image. Très justement placé entre le 24 et le 85 mm, cette focale permet une bonne exploitation de la capacité de bascule et de décentrement.

On s’en serait douté, c’est donc bien en studio et en utilisation basculée que ce 45 mm démontre ses remarquables capacités à contrôler l’image. Très justement placé entre le 24 et le 85 mm, cette focale permet une bonne exploitation de la capacité de bascule et de décentrement, qui sont les même sur les trois objectifs disponibles actuellement chez Nikon, soit + ou – 8,5 degrés et + ou – 11 mm (capacité directement limitée par la construction mécanique du dispositif commun aux trois produit).

Le “reproche” qui intitulait (ironiquement) le billet précédent s’avère être un avantage en studio. En effet, le 24 mm englobe beaucoup plus de champ et le simple fait de se rapprocher du sujet ne suffit pas à “gommer” le rendu caractéristique d’un grand angulaire, bien au contraire. Le 45 mm permet d’avoir une bonne distance de travail sur les grands objets et de restituer des fuyantes naturelles. De plus, les possibilités de rattraper la netteté en basculant sont supérieures au 85 mm, que l’on réservera à la photographie d’objets plus petits.

Utilisation classique
C’est théoriquement ainsi que l’on utilise la loi de Scheimpflug qui permet d’obtenir une netteté sur l’ensemble d’un sujet non parallèle au plan focal. Rappel : cette fonction n’augmente en aucun cas la profondeur de champ.


Bascule à fond + décentrement vertical. D3 – f/8 – 1/15 sec ISO 200




Détails à 100%

Contre emploi
Ce 45 mm est également capable de reproduire un objet plan sans déformation ni flou, dès lors que cet objet est parfaitement parallèle au capteur de l’appareil. A priori, c’est ce qu’est censé faire tout objectif digne de ce nom.


Non basculé ni décentré. D3 – f/5,6 – 1/30 sec ISO 200

La bascule peut alors être utilisée à l’inverse pour incliner le plan de focalisation par rapport au sujet. On obtient alors ceci : un objet non déformé par les fuyantes et net sur une seule zone.


Bascule à fond. D3 – f/5,6 – 1/30 sec ISO 200

Un spécialiste polyvalent.

On privilégiera l’emploi du 45 mm pour le packshot d’objets, la reproduction de documents ou de tableaux (en particulier grâce à sa très faible distorsion), les vues de détail en architecture, les œuvres d’art… et pour tout un tas de cas auquel on ne pense pas spontanément.


Bascule subtilement réglée . D3 – f/8 – 1/45 sec ISO 200. C’est net partout.


Détails à 100%. Tiens, Blue Note a 70 ans cette année !


Décentrement seul, sculpture de François Stahly. D3 – f/16 – 1/2 sec ISO 200


Décentrement seul, toile de Marie Thurman. D3 – f/11 – 1/4 sec ISO 200


Décentrement seul, détail de la maison de Kiso. D3 – f/8 – 6 sec ISO 200

Cet objectif est un paradoxe : en théorie, on pense n’en avoir aucune utilité, mais on est amené à s’en servir énormément dès lors qu’on l’a sous la main. C’est donc un véritable outil de travail, quasiment irréprochable. Seul l’encombrement et le prix font un peu d’ombre au tableau…

2 commentaires “Nikon PCE Nikkor 45 mm f/2,8 D ED, deuxième partie

  1. Bonjour,

    Je souhaite acheter une optique à bascule et décentrement pour l’utiliser en macrophotographie : très petits objets, fleurs et insectes.
    Je travaille essentiellement entres les rapports 1:3 et 1:1, en format DX (D300 ; un passage au format FX est prévu d’ici un an, mais pour le moment je recentre mes achats sur les optiques).
    L’objectif est de pouvoir jouer sur l’inclinaison du plan de netteté (voire sur les perspectives), sans recourir à un soufflet, qui serait j’imagine trop contraignant à l’usage.

    J’hésite fortement entre un Nikkor Micro 45 mm f/2.8D ED PC-E et un Nikkor Micro 85 mm f/2.8D PC-E.
    Je m’interroge en particulier :
    1. Sur la latitude à incliner le plan de netteté sur l’une et l’autre de ces optiques en mise-au-point très rapprochée (1:3 à 1:1, voire 1:2 à 1.5:1 lorsque je passerai en FX, avec des bagues allonge bien entendu).
    2. Sur l’utilisation d’une focale « courte » de 45mm en Macro, en particulier lorsque je passerai en FX.J’ai toujours travaillé avec un 100 ou un 105mm sur capteur APS. J’ai du mal à appréhender les perspectives que cela me donnerait, ce que je pourrais en tirer (ex. : cadrages plus « dramatiques » avec de gros insectes dociles comme une mante religieuse), ou au contraire comment je pourrais en pâtir (ex. : déformations dues à la perspective, arrières plans trop présents).
    3. Dans une moindre mesure, je me questions sur l’aspect pratique des bagues allonge sur le 85mm (il faut un sacré tirage supplémentaire pour dépasser le 1 :1), d’éventuelles différences de qualité optique, etc.
    Un peu d’aide serait grandement appréciée, d’autant que c’est un très lourd investissement pour l’amateur que je suis, et que j’imagine qu’il ne s’agit pas des optiques les plus simples à revendre si je fais un « mauvais choix ».

    Merci par avance.

    lélé

  2. Bonsoir et désolé pour cette réponse tardive : je suis débordé en ce moment.

    Je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’envisager l’achat d’une telle optique pour des photographies aux alentours du rapport 1:1. L’effet visuel de la bascule sera de moins en moins sensible au fur et à mesure que le rapport d’agrandissement augmente. Donc, c’est sur des capteurs FX que l’on bénéficiera du maximum des possibilités offertes par les PC.

    Je pense qu’il faut mieux utiliser un 105mm macro sur un D300 pour les mantes religieuses (voir http://ecliptique.com rubrique « photographie ») plutôt qu’un 85 PC.
    Ensuite, une bascule doit être très finement réglée ce qui oblige à employer un bon pied photo et que le sujet reste immobile et soit particulièrement plat (c’est pour cela que j’ai utilisé mes vieux disques comme exemple). Sinon, au rapport 1:2 on ne fait que déplacer le plan de mise au point et l’on obtient des résultats parfois aberrants avec des zones nettes situées plus en arrière mais qui rendent flou du même coup d’autres points qui l’étaient naturellement sans bascule.

    À la limite, en inversant la bascule, on privilégie une zone de netteté particulière. Mais à fort rapport, il suffit de moins diaphragmer pour arriver à un résultat similaire.

    Si j’en ai le temps, je tenterai un montage sur des bagues allonges ou un soufflet (si cela est possible mécaniquement) mais je suis persuadé que ce ne sera pas du tout pratique à utiliser, d’autant que la mesure de lumière est erronée dès lors que l’on décentre ou que l’on bascule. Il faut donc impérativement bosser en mode M !

    Bref, si vous travaillez beaucoup en macro, je pense qu’un capteur DX associé au 105 VR constitue un bien meilleur équipement qu’un 45 ou 85 PC qui ne permettent de toute façon que le rapport 1:2 .

    Laurent

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