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X-Rite i1 Profiler : une nouvelle référence en matière d’étalonnage (première partie)

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Étalonner et caractériser un écran en mode Basique

On pourrait se demander à quoi bon intégrer une fonction pour étalonner et caractériser son écran. D’une part, les “bundles” i1 Profiler s’adressent avec leurs tarifs, équivalents à ceux des appareils reflex numériques semi-professionnels, à des utilisateurs professionnels et/ou très exigeants, déjà en possession d’écrans haut de gamme à calibrage matériel (Eizo, NEC, LaCie, Quato) et d’autre part, i1 Profiler boude pour l’instant l’ensemble des colorimètres du marché.




I1 Profiler produit des profils d’excellente qualité, notamment pour l’homogénéité de la rampe de gris. Mais le couple i1 Display2 et i1 Match est encore plus efficace lorsqu’il s’agit d’exploiter pleinement le gamut d’un écran Eizo S2231W.

Il suffit de choisir le mode Basique puis cliquer sur le bouton Caractérisation pour débuter l’étalonnage et la caractérisation de l’écran.

  • Si vous utilisez une configuration bi-écran, le logiciel les affiche sous Sélectionner l’écran. Cliquez ensuite sur l’écran à étalonner pour que la fenêtre de l’application se place automatiquement sur l’écran sélectionné.



  • Le menu déroulant Point blanc permet de choisir parmi différents paramètres prédéfinis pour la température des couleurs. Par défaut, le logiciel propose le paramètre 6500 K (Illuminant CIE D65), mais vous pouvez également choisir une température de couleur plus “chaude” (D50, D55) ou “froide” (D75), le point blanc natif (conseillé pour les ordinateurs portables et certains écrans bas de gamme), des coordonnées xy ou une valeur personnalisée, grâce à un curseur évoluant entre 5000 et 7300 K. Une dernière option vous propose de vous baser sur une mesure de la lumière ambiante éclairant vos impressions.



  • Le menu Luminance permet de choisir parmi quatre paramètres prédéfinis (80, 100, 120 et 250 cd/m2) et la luminance native de votre écran. L’option Personnaliser autorise un réglage précis de la luminosité (entre 80 et 250 cd/m2) et l’option Mesurer tient compte de l’éclairage ambiant pour le réglage de la luminance de l’écran (une très mauvaise option si votre éclairage ambiant varie au cours de la journée…).



  • À noter qu’en mode Basique, vous ne pouvez pas influer sur le taux de contraste de l’écran (ratio entre la luminance des blancs et celle des noirs). Ainsi, pour définir des valeurs précises, passez en mode Avancé.
  • Cliquez sur Suivant pour passer à la fenêtre Mesure. Placez l’i1 Pro sur le support de calibrage, puis cliquez sur Étalonner.



  • Avec certains écrans, il est possible de contrôler la luminosité et/ou le contraste depuis l’application (option Contrôle automatique de l’écran-ADC). C’est une option intéressante qui a donné des résultats concluants avec mon second écran, un Dell 1907 WFP. Avec mon écran principal (Eizo S2231W), ils étaient en revanche erratiques : une luminosité trop faible, assortie d’un contraste excessif. Si vous êtes dans le doute, mieux vaut désactiver cette option. Sinon, l’option Régler la luminosité et le contraste manuellement est très utile pour bien préparer l’écran à sa caractérisation. Les réglages des LUT de la carte graphique sont ainsi réduits au minimum ce qui favorise la douceur des dégradés.



  • Cliquez sur Démarre la mesure, puis sur Suivant pour débuter l’analyse de 97 plages colorées. L’algorithme étant nettement plus efficace que celui du logiciel i1 Match, le processus demande beaucoup moins de temps.



  • Si vous avez demandé un réglage manuel du contraste et de la luminance maximale, le logiciel vous demande d’intervenir sur les commandes OSD de l’écran pour ajuster la luminosité de l’écran. Suivez les instructions, puis cliquez sur Suivant, une fois que vous avez harmonisé la valeur cible et la valeur mesurée.



Ajustement de la luminance via le menu OSD de l‘écran – la boite de dialogue est identique à celle de ColorMunki.

  • Passez ensuite à l’étape Profil ICC, nommez le nouveau profil puis cliquez sur Créer et enregistrer le profil pour l’enregistrer. Sur Mac, vous pouvez choisir à enregistrer le profil dans un ou deux dossiers du système. En optant pour l’option Niveau de l’utilisateur, l’utilisation du profil vous sera exclusive, en optant pour l’option Niveau du système, elle sera ouverte à tous les utilisateurs de votre machine.



  • Pour évaluer la pertinence du nouveau profil, le logiciel propose différentes méthodes : l’affichage en 3D (il est alors dommage de ne pas pouvoir comparer le nouveau profil avec d’autres…) , l’affichage de l’ajustement des courbes RVB et la comparaison entre les états avant/après. Ce dernier mode permet de choisir entre différentes images, mêlant des portraits en noir et blanc et en couleur à des plages et dégradés couleur.






Noir et blanc : créer une ambiance

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Travailler ses gris
Dans la photographie en noir et blanc, les deux valeurs placées aux extrémités de l‘éventail qui va du noir au blanc sont, bien sûr, essentielles car ce sont elles qui apportent de la brillance et de la profondeur à nos images. Mais c’est le traitement des gris qui révèle vraiment le goût du photographe et porte son projet esthétique. Ainsi, une photographie aux tons majoritairement gris sombre et aux hautes lumières presque sales produira une ambiance lourde ou dramatique. Au contraire, une photographie composée d’une large gamme de tons gris moyen et gris clair, émaillée de quelques hautes lumières éclatantes, suggérera une ambiance fraîche, solaire.
Voici quatre exemples où la lumière, le sujet, le contraste et le tirage donnent des tonalités de gris et des ambiances différentes. Sur la première image, la lumière douce de fin de journée, l’arrière-plan clair et le vêtement pastel de l’enfant constituent déjà un ensemble assez peu contrasté. Ce contraste n’a pas été relevé au tirage, pour conserver l‘étendue de la gamme de gris. Cela a permis de rester fidèle à la douceur exprimée par le sujet lui-même.


Modelé doux.

La deuxième photographie, prise à la tombée de la nuit, aurait pu être un peu trop grise par manque d’ombres et de lumières. J’ai donc réalisé un tirage à la fois assez léger (en utilisant un temps de pose court pour ne pas avoir des zones trop foncées tout en gardant les détails) et contrasté, ce qui permet d’accentuer les hautes et les basses lumières. L’ensemble donne une impression de luminosité et de fraîcheur, sans pour autant être comparable à la première photo, qui possédait une gamme de gris plus étendue et plus progressive. Celle-ci fonctionne davantage par aplats de gris différents que par modelé.


Contraste et légèreté.

Cette troisième photographie, prise avec une pose lente dans une grange relativement sombre, présente peu de gris clairs ou de modelé : les noirs, les gris sombres et moyens dominent. C’est l’effet de contre-jour qui permet de lire les silhouettes des travailleurs. Le tirage relativement dense et contrasté va dans le sens du sujet : il exprime bien le fait qu’il y a peu de lumière à l’intérieur (je n’ai pas cherché à éclaircir les ballots de paille) et il renforce l’aspect d’ombres chinoises des personnages en assombrissant les éventuels détails existants sur le négatif. Un tirage plus doux aurait permis de distinguer trop d’informations dans l’arrière-plan clair et aurait réduit la lisibilité des deux formes humaines. Cette image réalisée dans le style d’un croquis (silhouettes esquissées, rapidité du geste et flou de bougé) ne se voulait pas descriptive ou documentaire : le tirage dense et contrasté sert donc cette intention.


Contraste et densité.

Canon EF 28-70 mm f/3,5-4,5 II : peut-on cuisiner dans d’aussi vieux pots ?

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Qualité optique

Si sa construction mécanique est assez éloignée de celle d’un objectif haut de gamme, les performances de l’EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II sont en revanche d’un niveau élevé et notamment lorsqu’on prend en considération son age presque “biblique”. À titre personnel, je ne l’ai utilisé que sur deux appareils à capteur plein format, car sa plage de focales est peu alléchante lorsqu’il est associé à un appareil à capteur APS-C. Toutefois, le site Photozone.de propose un test de l’objectif qui lui atteste des performances très convenables lorsqu’il est utilisé sur un appareil à capteur APS-C de 8 mégapixels.



Vieux wagon, Hachimette/Haut-Rhin, Canon 5D Mark II, EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II, f/8, 1/500s à 400 ISO

Piqué

Les premiers utilisateurs d’appareils reflex “full frame” dressaient un sinistre constat : provoqué par l’architecture de microlentilles et l’angle oblique des rayons périphériques, il était simplement impossible d’obtenir un piqué homogène sur tout le champ photographié avec un objectif grand-angulaire. La périphérie de l’image restait incurablement floue et souffrait également d’un vignetage marqué. Si la situation actuelle n’est plus aussi désespérée, grâce au développement de nouvelles optiques plus performantes et mieux adaptées aux capteurs, la plupart des objectifs arborent toujours un rendu hétérogène. Ainsi, il faut “visser” le diaphragme de quelques crans pour que le piqué des bords se mette au diapason de celui du centre. Si les performances de l’EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II sont tout à fait honorables à pleine ouverture, l’objectif souffre tout de même d’une sous-correction des aberrations sphériques (un comble, vu la présence d’une surface asphérique censée les corriger…) qui superpose un léger flou à l’image, notamment à la focale la plus longue, ou le défaut se manifeste aussi par des franges bleues. De même, il est facile de mettre en évidence une perte de piqué dans les angles : en fermant le diaphragme à f/8, on obtient une image parfaitement exploitable, mais il faut fermer à f/11 pour une couverture (presque) parfaite. Les bords extrêmes de l’image (représentant moins de 5 % de la surface) demeurent un peu doux, et ce, quelle que soit l’ouverture. Le réseau de microlentilles du EOS 5D Mark II contribue au moins en partie à ce phénomène — avec un vieux EOS 1Ds de première génération, celui-ci reste fort discret, même agrandi à la taille réelle des pixels (100 %). La diffraction intervient en revanche assez tardivement — il faut fermer le diaphragme au-delà de f/16 pour détecter une dégradation du piqué, ce qui permet de maximiser la profondeur du champ pour certaines photos de paysage et d’architecture.



Rochers et neige, Lac Blanc/Haut-Rhin, Canon 5D Mark II, EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II, f/13, 1/45s à 100 ISO

Distorsions, vignetage et aberrations chromatiques

La distorsion est plutôt marquée à 28 mm (distorsion à barillet) et décroît ensuite pour devenir peu sensible à la focale la plus longue (distorsion à coussinet). Quant au vignetage, il est particulièrement sensible (et gênant) à pleine ouverture, surtout aux focales extrêmes. S’il devient négligeable dès f/8, il résiste tout de même aux ouvertures les plus fermées. Les aberrations chromatiques latérales sont finalement assez bien maîtrisées pour une optique aussi ancienne. En plus, elles se corrigent facilement dans la plupart des logiciels de développement RAW. À noter que ni PTLens ni DxO Optics Pro ni Camera Raw/Lightroom ne proposent un profil de correction optique pour ce “vieux baroudeur”. Pour remédier à cette situation, j’ai créé un profil de correction “automatique” pour Lightroom 3, Camera Raw 6 et/ou Photoshop CS5. Le lien de téléchargement figure à la fin de l’article.



Maison de vigneron, Eguisheim/Haut-Rhin, Canon 5D Mark II, EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II, f/6,7, 1/750s à 400 ISO

Flare et Reflets parasites

Dirigé vers le soleil, l’EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II produit une chaîne de reflets assez distincts, dont l’intensité décroit au fur et à mesure que la focale s’allonge. Le pare-soleil semble être particulièrement efficace entre 50 et 70 mm, mais même aux focales plus courtes sa protection est satisfaisante pour peu que l’objectif ne se situe pas face au soleil. Attention cependant aux situations dans lesquelles le soleil se trouve tout juste à l’extérieur du champ photographié : le flare est alors assez important.

Bokeh

Avec ses six lamelles, ses ouvertures modestes et son élément asphérique, l’objectif n’est pas prédisposé à produire un magnifique rendu des parties hors profondeur du champ. Il n’est donc guère surprenant que le bokeh manque de naturel et que les zones floues paraissent assez nerveuses et peu harmonieuses. En périphérie, les cercles de diffusion, caractéristique, des sources lumineuses sont déformées en ellipses. A noter que l’objectif n’est guère à l’aise en photo de nuit : il est impossible de transformer des sources lumineuses en étoiles et le bokeh n’est pas vraiment esthétique.


AF-S Nikkor 50 mm f/1.8G : annonce officielle

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Alors que Canon semble snober les photographes à budget plus modeste, privilégiant la sortie de cailloux « L », plus onéreux les uns que les autres, Nikon semble avoir choisi une programmation moins élitiste pour le renouvellement de sa gamme d’objectifs. Ainsi, l’AF-S Nikkor 50 mm f/1.4G aura très bientôt un petit frère, un tantinet moins lumineux, mais tout de même très alléchant par ses caractéristiques techniques.

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