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Photographier la nature (troisième partie) : les animaux

Si connaître les bases de la photo et être à l’aise avec son matériel sont des prérequis incontournables quel que soit le sujet photographié, le meilleur conseil à suivre pour réussir ses images d’animaux, c’est de bien connaître les espèces que l’on veut immortaliser et, surtout, de passer du temps, sur le terrain, en observation.

Si connaître les bases de la photo et être à l’aise avec son matériel sont des prérequis incontournables quel que soit le sujet photographié, le meilleur conseil à suivre pour réussir ses images d’animaux, c’est de bien connaître les espèces que l’on veut immortaliser et, surtout, de passer du temps, sur le terrain, en observation. Certains animaux sont relativement faciles à photographier ; d’autres, plus discrets ou plus rares, demanderont plus de connaissances et de patience au photographe.

Connaître les animaux
Pour bien photographier les animaux, il faut bien les connaître. Vous devez donc être capable de reconnaître les différentes espèces, ou au moins celles que vous désirez photographier. Pour cela, vous devez vous documenter. Il existe énormément de publications, depuis le guide très généraliste qui traite l’ensemble des animaux d’un milieu donné (bord de mer, montagne…) jusqu’aux travaux de scientifiques concentrés sur un aspect de la vie d’une espèce.
Les guides naturalistes édités par Delachaux et Niestlé sont très bien faits, notamment Le guide ornitho, de Killian Mullamey. Le livre Les oiseaux d’Europe, de Lars Jonsson, aux éditions Nathan, est aussi très pratique. Il existe également des guides spécialisés sur les mammifères, où vous trouverez bon nombre d’informations sur leurs mœurs et leur habitat. Les guides plus généralistes, comme la collection “Nature en poche”, aux éditions Larousse, proposent de nombreux titres sur différents milieux ou éléments naturels (faune, flore, minéraux). Ainsi, le titre Bords de mer présente les animaux vivant sur le littoral : oiseaux, insectes, coquillages, mammifères. Que ce soit pour une identification rapide ou comme aide de terrain, ces petits ouvrages sont utiles.
Très souvent, en photographie animalière, une espèce attire notre attention. C’est alors sur cette espèce précise qu’il faudra collecter un maximum de données : son habitat, son alimentation, la (ou les) période où elle est présente sur nos côtes dans le cas d’un animal de bord de mer, les mois où elle se trouve dans notre région pour les oiseaux migrateurs, etc.
Aujourd’hui, Internet est une bonne source d’informations pour trouver des données précises. Il est ainsi possible d’avoir accès aux travaux de scientifiques spécialisés dans l’animal qui vous intéresse. Cette connaissance acquise à travers vos recherches préalables sera très précieuse sur le terrain, et vous évitera de chercher des bernaches cravant au mois d’août, alors que cette oie migratrice n’est présente chez nous que lors de l’hivernage, où on la trouve sur les grandes vasières.


Les macareux sont peu craintifs, il est possible de les approcher de très près en se déplacement doucement. Il était tard, presque 22 h, mais en Ecosse au mois de juin, la lumière est encore suffisante pour des images si le temps est dégagé, et les oiseaux revenaient de la mer. C’était un moment intéressant car ils étaient très actifs et la lumière très belle.
Canon EOS 1D Mark II, 1/250 s, f/4, 400 ISO, 500mm f/4L IS, correction d’exposition -2/3.

Le temps passé sur le terrain avec une paire de jumelles permettra d’acquérir une bonne connaissance des animaux. Ainsi, lorsque je me suis installé dans mon affût à faucon pour réaliser l’image de la fin de cet article (voir portfolio), cela représentait la dernière étape du processus – ou presque, si on considère l’instant photographique, celui du déclenchement. Avant cela, j’étais allé sur différents sites fréquentés par des faucons, j’avais rencontré un spécialiste de cet oiseau et nous avions réalisé des observations ensemble. Puis, j’avais choisi un lieu fréquenté par des faucons et j’étais allé les observer à plusieurs reprises. J’ai passé des heures très agréables, assis sous des ajoncs, à surveiller les mouvements des oiseaux. Le faucon commence sa journée très tôt et mes lectures ne m’avaient pas laissé penser que son activité commençait avant le lever du soleil. Il connaît très bien son secteur et le parcourt pour chasser, à la recherche d’une proie.
Vous découvrirez rapidement que chaque animal a son propre caractère ; parfois même cela va déterminer les choix de prise de vue. Certains oiseaux sont particulièrement craintifs et il vaudra mieux chercher un autre individu de la même espèce que d’insister sur cet individu peureux. Ainsi par exemple, les macareux, lorsqu’ils reviennent au sol pour nourrir leur petit, se posent et rejoignent à pied le terrier. Certains oiseaux restent un long moment posés sans trop bouger avant de rejoindre leur petit, d’autres filent à toute vitesse se mettre à l’abri dans leur terrier. Vous aurez intérêt à chercher le « bon » macareux, celui qui prend son temps et vous laissera tout le loisir de faire une série d’images de ce superbe oiseau avec ses petits poissons dans le bec.
Si le temps passé sur le terrain est indispensable pour enregistrer des informations sur l’animal, il permet aussi de collecter des informations sur la manière dont le lieu est éclairé au fil de la journée, sur les accès au site, les possibilités de placer un affût et de le camoufler correctement, etc.


Ce soir là, les sternes arctiques étaient très énervées, des querelles et des combats aériens se déclenchaient régulièrement. Il y avait une très belle lumière et les rayons n’étaient pas arrêtés par la montagne, qui offrait un beau fond sombre. Il fallait cadrer et déclencher en suivant les mouvements rapides des oiseaux.
Canon EOS 1D Mark II, 1/800 s, f/7,1, 100 ISO, 500 mm.


Le plongeon catmarin est un oiseau qui se reproduit dans le nord de l’Europe. On peut toutefois l’observer sur nos côtes en hivernage. Dans le nord de l’Islande, j’avais trouvé un couple de plongeons qui nichait dans un petit loch, à quelques centaines de mètres de la mer. J’avais monté un affût couché sur la berge, car si ces oiseaux sont assez peu craintifs, ces individus avaient peu d’occasion de voir des hommes et gardaient une grande distance de fuite.
Canon EOS 1D Mark III, 1/1 600 s, f/4, 100 ISO, 500 mm.

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