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Samyang T-S 24 mm f/3, 5 ED AS UMC : décentrement et bascule

Sur le terrain

J’ai eu le plaisir d’essayer cet objectif pendant une semaine déjà bien chargée par la rédaction d’articles et la traduction d’un ouvrage. Je ne l’ai donc utilisé que dans son domaine de prédilection, la photo d’architecture. Si certains photographes n’hésiteraient pas l’employer à sa pleine ouverture et basculé à fond pour produire un effet de miniature ou simuler un objectif « Holga » ou « Diana »,  j’estime que le Samyang  T-S 24 mm f/3, 5 ED AS UMC mérite sans doute mieux vu son tarif  assez élevé…

 

Rue des poissonniers, Colmar/Alsace. Canon 5D Mark II et Samyang T-S 24 mm f/3, 5 ED AS UMC, f/11, 1/6 s à 100 ISO. Deux images à orientation horizontale (décentrement maximal vers le haut et le bas), fusionnées dans Photoshop CC pour obtenir un fichier de 36 mégapixels.

En tant que fervent adepte du 14 mm de la même origine, je suis déjà habitué à basculer en mode LiveView pour effectuer une mise au point précise. Se reposer sur le viseur réflex d’un boitier 24 x 36 nécessiterait en fait de véritables yeux de lynx, car le grossissement de celui-ci ne permet pas de bien distinguer entre le flou et le net, notamment avec un objectif grand-angle. Le mode LiveView aide aussi à composer l’image et à l’examiner pour y détecter d’éventuels artéfacts provoqués par un mouvement trop vigoureux de l’axe de décentrement et/ou de bascule. Nous l’avons déjà évoqué, la manipulation des commandes de réglage et de serrage n’est guère confortable, dû au faible diamètre des boutons et au choix des matériaux. L’utilisation de plastique pour les vis de blocage ne contribue pas vraiment à donner une impression de durabilité. J’aurai préféré des commandes en métal et de dimensions plus généreuses. Heureusement, la bague de mise au point est douce et suffisamment progressive pour permettre une mise au point précise (en  mode LiveView et au grossissement maximal).  La bague de diaphragmes est également bien dimensionnée et crantée pour autoriser un réglage au demi-diaphragme entre les ouvertures maximale (f/3, 5) et minimale (f/22).

 

Portail de la cathédrale, Colmar. Canon 5D Mark II, Samyang T-S 24 mm f/3, 5 ED AS UMC à f/11, 1, 6s et 100 ISO. Décentrement vers le haut pour compenser une perspective en contre-plongée.

16 commentaires “Samyang T-S 24 mm f/3, 5 ED AS UMC : décentrement et bascule

  1. Hello
    Deux fois moins cher que mon 24 mm PCE Nikon qui a la même ouverture et qui a (je trouve) le même « défaut » > celui de me massacrer un peu les bouts de mes petits doigts boudinés sur les serrages. Donc 1000 euros pour ce type d’objectif, je ne trouve pas le tarif abusé face aux 2000 e demandés par Nikon. Surtout qu’il me faudrait encore 4000 euros pour posséder le 45 mm et le 85 mm. Allez les coréens, encore un effort pour nous sortir de nouvelles focales

    • Je conviens que le tarif des objectifs Nikon et Canon est trop élevé. Mais j’ai tout de même des doutes quant à la durabilité des cailloux Samyang dans le temps. Ayant ouvert mon Samyang 14 mm pour corriger la butée de mise au point, je sais de quoi je parle 😉

  2. Cet objectif me laisse quand même assez perplexe car je ne vois pas à qui il peut s’adresser.

    En effet, le ticket d’entrée reste quand même à 1000 euros et, malgré tout, les résultats obtenus semblent plutôt passables.

    Il me semble que ce genre de matériel très spécialisé s’adresse avant tout à des personnes relativement exigeantes, et là, ça risque d’être la déception pour certains, notamment quand on tient compte de la mise en oeuvre qui reste quand même contraignante.

    Déjà, même avec mon ex 17 TSE je n’ai pas toujours été très emballé, même si le piqué était de haut niveau, et je me mets dans la peau de l’amateur qui va se précipiter sur ce Samyang en se disant, chic, la bonne affaire et, finalement bof. D’autant qu’en accumulant les prises de vue et la maîtrise du matériel, le niveau d’exigence quant aux résultats finit par s’élever également.

    Je ne crois donc pas que cet objectif va démocratiser le décentrement. Par contre, on va avoir droit, sur le Web, à des floppées d’images sur-accentuées pour compenser son côté mou et son manque d’homogénéité.

    • Bonjour Gilles,
      tu as raison, il s’agit d’un outil hautement spécialisé qui s’adresse surtout aux fanas d’architecture et de paysage. Si je trouve ses performances optiques plus qu’honorables (lorsqu’elles sont « shootées » à f/11 et correctement traitées, les images ne sont ni moues ni manquant d’homogénéité, sauf dans les coins de l’image dans lesquels on ne place jamais des détails importants…), je ne suis pas vraiment convaincu par sa réalisation mécanique qui me semble trop fragile pour un objectif de ce tarif. Je considère les objectifs Samyang un peu comme des consommables : lorsqu’ils sont cassés, on les remplace (chose que je pratiquerais avec mon 14 mm, vendu à 300 euros environ…), mais avec un objectif à 1000 euros, il faut disposer d’un véritable service après-vente car au lieu de dépenser 1000 euros de plus, mieux vaudrait alors acheter un objectif Canon ou Nikon…

  3. Bonjour à tous,

    Si l’initiative est intéressante et à immédiatement retenu ma curiosité -j’ai déjà des B&D à dispo-, après réflexion et en ne raisonnant que sur Canon (car c’est la marque que j’emploie) je suis également perplexe vis à vis du tarif de cet objectif.

    En « pro » :

    Il affronte le 24 mm « première génération » de la marque sur le marché de l’occasion au niveau prix. On y trouve des exemplaires en état remarquable et peu utilisés.

    Il est hautement improbable (et c’est bien compréhensible d’ailleurs, car ce n’est pas son but ) qu’il puisse être préféré au 24mm « II », qui est certes cher, mais aussi exceptionnel qu’amortissable sur le terme pour un pro travaillant dans l’archi ou sujets nécessitant ce genre de prise de vues.

    Et 1000 euros, pour un photographe Amateur, c’est cher.

    D’une part parce que dans cette enveloppe, il aura un autre objectif plus polyvalent, ou encore la possibilité de s’acheter un boitier un gros cran au dessus.

    D’autre part parce que ce sont des objectifs à l’utilité floue. Je parle en connaissance de cause : rares sont ceux qui « accrochent » au concept. J’ai souvent eu l’occasion de montrer et faire essayer ce genre d’objectif, une fois l’amusement passé (uniquement basé sur la bascule inverse en règle générale, ce qui est réellement très réducteur et sur des focales plus standard / longues, car moins marqué sur un 24mm), ça ne conduit pas vraiment à l’achat envisagé, sauf exceptions, qui ne feraient pas à mon avis dans la « demie mesure ».

    Si on se base juste sur le redressement des perspectives/ élévation du point de vue (utilité première finalement d’un 24mm de ce type), il sera rapidement argumenté que « un coup de photoshop et zou ». (ce qui serait un sujet de long débat … mais là n’est pas le sujet ni mon propos.)

    Sur APS-C, on tourne aux alentours d’un équivalent 35mm. « Focale » qui à ses adeptes, mais aussi considérée par d’autres comme plate et rébarbative…

    Autre point : en cas de défaut, à plus forte raison si l’opticien envisage de sortir un duo standard / longue focale, un jeu rapide qui apparaitrait, surtout sur ces deux focales, dans les parties mobiles à l’usage en ferait rapidement un objet tout à fait inutilisable.

    Les B&D sont des outils (a mon gout et besoins, s’entend) tout à fait exceptionnels pour ne pas dire irremplaçables. Mais comme le souligne Gilles dans son commentaire, ce sont aussi des objectifs, comment dire … « lents à l’usage » et pas très spontanés. On aime ou pas.

    En bref, initiative louable, sympa pour les marques n’en disposant pas, mais pour le duo Canon / Nikon, j’ai donc des doutes sur la pertinence de l’offre à ce tarif…

    Bonne photos à tous 🙂

  4. Pour le prix il n’existe pas mieux sur le marché actuellement en particulier sur du plein format.
    Énorme distorsion qui se corrige très via les logiciels du marché.
    Très grand angle déroutant au début. Un superbe piqué.

    • Bonjour, il est vrai que le Samyang est un excellent (le seul…) choix pour les Sonyistes » et les « Pentaxistes ». En revanche, les « Canonistes » et « Nikonistes » peuvent investir dans un objectif d’occasion de leur marque, plus polyvalent puisque doté de contacts pour communiquer avec le boîtier, ou dans un Olympus 24 mm f/3,5.

  5. Pour ma part je ne crois pas qu’il faille faire croire qu’on peut comparer cette optique ou celui des grandes marques deux fois plus chères à photoshop ou tout autre outils.
    En effet le fait de respecter les perspectives permet d’être fait directement à la prise de vue avec ce type d’objectif et de construire précisément son image avant de déclencher.
    tout photographe c’est cela et dire qu’on peut remplacer un objectif dédié et spécialisé par un logiciel est une méconnaissance totale du sujet (mais ce n’est que mon humble avis). Une image sur laquelle on viendrait intervenir que par voie logicielle perdrait automatiquement une grande partie de sa matière, je parle ici de ses dimensions hauteur / largeur en étant pleinement et fortement recardée chose qui est tout le contraire avec un objectif permettant le redressement puisque le photographe peut voir la construction de son image tout en maîtrisant le respect des perspectives lors de l’acte de prise de vue.
    Aussi pouvoir dire je cites : « Si on se base juste sur le redressement des perspectives/ élévation du point de vue (utilité première finalement d’un 24mm de ce type), il sera rapidement argumenté que « un coup de photoshop et zou… » est une ânerie et une méconnaissance totale de la photographie.
    Comme dirait un bon ami, photographe professionnel, il faut les deux

    • Bonsoir,

      —————

      Aussi pouvoir dire je cites : « Si on se base juste sur le redressement des perspectives/ élévation du point de vue (utilité première finalement d’un 24mm de ce type), il sera rapidement argumenté que « un coup de photoshop et zou… » est une ânerie et une méconnaissance totale de la photographie.

      ———————–

      En me re-lisant, je vois que je me suis mal exprimé. c’est au sens : « ce qui sautera à l’esprit du client potentiel ».

      Qui serait une erreur et en aucun cas ce que je pense à titre personnel. Ce sont des outils que j’emploie et apprécie suffisament pour en connaitre la valeur et l’usage, sur le plan photographie stricto sensu, mais également … alimentaire.

      Pour les objectifs, ma comparaison ne concerne qu’une marque et modèle : Canon avec son TS-E 24mm « première génération », qui se trouve (presque) régulièrement d’occasion, en parfait état, à un tarif fort proche voir moindre, et avec une maintenance qui existe (testé à titre personnel sur un TS-E 45mm, satisfaction totale et délais J+3 expedition/retour inclus)

      Bonne soirée.

  6. Pour ma part je ne vois pas en quoi ce rajout inutile fait avancer le sujet ni même amène quoi que ce soit sur l’utilité du respect des perspective par une optique dédiée. Mais certain s’écoutent parler sans bien souvent maîtriser le sujet.
    Pour ma part je trouve que le tarif peut être à retenir sur optique neuve donc garantie et permettra à ceux qui n’ont pas deux milles euros de mettre le pied à l’étrier. Après la qualité n’est peut être pas au rendez-vous face aux concurrents mais c’est juste deux fois moins cher pour du neuf. Le consommateur choisira

      • J’espère que cette remarque ne me soit pas adresser car ma modeste et toute petite expérience pourrait bien surprendre. Mais ce n’est pas l’idée ici de parler de moi mais tenter d’apporter de vraies réponses et un vrai débat en connaissance de cause puisque je n’ai pas attendu de connaître le Digital pour savoir ce que peux être une image respectant les perspectives

  7. @ Volker > après vérification, il semblerait que le tarif constaté chez les revendeur est à ce jour 949 euros TTC. Le constructeur annonçant une garantie de trois ans sur cette optique c’est quand même pas si moche en terme de positionnement face à la concurrence Canon / Nikon. Faudra que je me le procure pour me faire aussi une idée de l’objet pour voir si il possible de le conseiller (ou pas) à mes stagiaires 😉

  8. Bonjour à tous( je suis nouveau)
    Le D&B est une chose trés compliquée et nullement ludique. Professionnel, j’ai longtemps travaillé avec une TOYO 45-G 4X5 inches + les obj ad+hoc en studio et un KOMURA 75mm pour l’archi! Un dépoli de contrôle est INDISPENSABLE pour bien vérifier les corrections et bien sûr un un gros pied bien stable 058B avec une bonne tête 3D ( MANFROTTO 229 ou 400)par ex. Un TS à 1000 € c’est tentant mais pour ma part, en industrie, les gammes canon en GA sont parfaites.(photoshop faisant le reste).Cordialement à tous. FD

  9. Bonjour
    je viens de lire vos petites remarques que je respecte sans problèmes.
    cet objectif me tente beaucoup.
    au premier plan, car je n’ai pas de logiciel important pour le redressement des perspectives
    :::
    et surtout que je voudrais enfin avoir des clochers et murs droits
    de plus n’ayant pas les moyens de m’offrir un Canon,
    peut être auriez vous une bonne occase
    merci a l’avance
    Ray

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