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Spyder3 Studio SR : une solution complète pour calibrer la chaîne graphique (deuxième partie)

Dans la première partie de cet article, j’avais présenté les fonctionnalités de Spyder3 Studio SR pour le calibrage et la caractérisation d’écrans. En voici la deuxième partie, consacrée à Spyder3 Print SR, composante pour fabriquer des profils d’imprimante.

Dans la première partie de cet article, j’avais présenté les fonctionnalités de Spyder3 Studio SR pour le calibrage et la caractérisation d’écrans. En voici la deuxième partie, consacrée à Spyder3 Print SR, composante pour fabriquer des profils d’imprimante.


Un clic sur l’option Création d’un profil d’impression de l’écran de bienvenue de la suite logicielle Spyder3 Studio SR ouvre le logiciel Spyder3Print SR. L’option Créer un profil d’imprimante propose ensuite de suivre plusieurs étapes aboutissant à l’élaboration d’un profil d’imprimante.



  • Renseignez les matériels et les réglages utilisés pour l’impression. Le logiciel vous propose d’abord à remplir quatre lignes de texte (nom de l’imprimante, nom du papier ou du support, encre ou colorant utilisé et configuration du pilote de l’imprimante). Les informations en question vous serviront comme pense-bête (il faut utiliser ces mêmes réglages pour l’impression de vos images) et elles paraitront également sur les feuilles comportant les mires imprimées permettant de les distinguer des autres. Les options Vérification de la qualité d’impression et Vérification de la configuration du support permettent, quant à elles, d’éviter des problèmes d’impression liés à des buses bouchées ou à un mauvais dosage des encres.


  • L’écran suivant vous laisse choisir entre l’impression et la mesure d’une nouvelle cible ou alors la création d’un profil à partir d’un fichier de mesures existant. Cette dernière option est particulièrement intéressante si vous avez pensé à sauvegarder vos mesures et si vous souhaitez créer plusieurs profils en peaufinant le rendu avec l’éditeur de profils du logiciel. Nous en reparlerons plus tard.


  • En suivant la première option, le logiciel vous propose de choisir entre pas moins de neuf cibles différentes, dont les plages sont étalées sur 2,3, 4,7 ou 9 feuilles de papier. Datacolor distingue alors entre les cibles EZ (prononcé easy=facile) et les cibles classiques. Si les plages colorées des cibles classiques ne sont pas séparées les unes des autres, celles des cibles EZ disposent de lignes de séparation en noir ou en blanc pour faciliter leur lecture. La dernière mouture du logiciel permet enfin une lecture en continu des plages, augmentant de manière considérable la productivité du produit. Ancien testeur et utilisateur des premières moutures, je n’ai pu que constater le manque d’agrément et la faible productivité des solutions de Datacolor pour la création de profils d’imprimante. Spyder3 Studio SR est équipé d’un nouvel instrument de mesure libellé SR (stripreading = lecture de bandes), capable de lire (enfin…) des rangées entières de plages couleur et doté d’une meilleure précision. A noter qu’il s’agit toujours d’un spectrocolorimètre qui s’appuie sur des mesures de la lumière réfléchie par une succession de petites diodes colorées. Si le spectrocolorimètre Spyder3 Print SR a été redessiné, il reste à priori moins précis qu’un véritable spectrophotomètre tel qu’il est commercialisé par le concurrent X-Rite (ColorMunki ou Eye-One Pro). Pour revenir aux cibles, j’ai constaté une nouvelle fois que la lecture des cibles classiques reste franchement laborieuse : les erreurs y restent très fréquentes et il faut souvent reprendre les mesures pour parvenir à des résultats corrects. J’ai vite déchanté et privilégié les mires EZ, nettement plus faciles à lire grâce aux séparations entre les plages. Bref, ne perdez pas votre temps et optez d’emblée pour une des mires EZ.


  • Après avoir sélectionné la cible, imprimez les plages en cliquant sur Impression. Notez qu’il faut impérativement désactiver la gestion des couleurs de l’imprimante : pour une imprimante Epson, sélectionnez en mode Avancé l’option Pas de calibration, pour une imprimante Canon l’option Manuel du menu Réglage couleur tout en désactivant la gestion des couleurs. Pour le choix du support et de la qualité d’impression, suivez les recommandations du fabricant de papier.
  • Cliquez ensuite sur Suivant, puis placez le spectrocolorimètre sur son support et appuyez sur le bouton pour le calibrer.


L’écran suivant vous propose de nommer le fichier de mesures.



Cliquez ensuite sur Ouvrir l’écran de lecture des échantillons pour procéder à la lecture des plages. Le logiciel propose même un cours détaillé pour expliquer la lecture des plages. Notez qu’il est très important de bien aligner la règle par rapport aux rangées et de faire défiler l’instrument de mesure de manière constante. Un signal sonore vous avertit alors du succès ou de l’échec des mesures et vous propose de reprendre la lecture de certaines plages.


Je l’ai déjà évoqué plus haut : les mires EZ sont les seules permettre une analyse confortable et rapide, bien qu’elle dure plus longtemps que l’analyse des mires de 50 plages dans le logiciel ColorMunki. Ce dernier, sculpté comme un mètre ruban, est d’ailleurs le seul à s’affranchir de l’emploi d’un guide dédié. Les plages y sont tellement grandes qu’elles se passent d’un tel ustensile.


Les 225 plages de la charte EZ, utilisée pour nos essais


  • Sachez qu’il est également possible d’enregistrer le fichier de mesures pour construire des profils plus tard. Cela permet aussi d’obtenir différents profils en variant les paramètres de l’éditeur de profil incorporé. Vous pouvez utiliser le mode Vérification pour mesurer la pertinence du fichier de mesures.
  • Une fois le profil enregistré, Spyder3Print vous propose une vérification visuelle, grâce à seize images étalons en couleur et en noir et blanc, que vous pouvez afficher en modes Vignette et Aperçu. Si ce module SpyderProof est commun aux logiciels Spyder3Elite et Spyder3Print, je le trouve plus utile pour évaluer la pertinence d’un profil d’imprimante : sélectionnez le mode de rendu (Saturation, Perception, Colorimétrie relative ou Colorimétrie absolue), puis cliquez sur la case à cocher de l’option Épreuve-écran pour basculer entre la simulation des couleurs du tirage et l’affichage de l’image à l’écran. La présence des modes Saturation et Colorimétrie absolue me laisse perplexe, car ils ne sont guère utiles pour un usage photo ; de même, il est étrange que le mode Saturation soit proposé par défaut.




Avec un papier à surface matte, la perte de saturation est plutôt édifiante. Sachez qu’il est possible d’en récupérer une partie en procédant à une édition du profil – mais celle-ci nécessite un peu d’entraînement pour ne pas détruire la qualité du profil

SpyderProof permet de valider la neutralité (examinez les images noir et blanc pour d’éventuelles bascules et dominantes) et la précision d’un profil (là encore, surveillez les ruptures de ton), il est très instructif de découvrir la perte de saturation (irrémédiable) d’un support mat. En cliquant sur le bouton Impression, vous pouvez même imprimer une ou plusieurs images de la fenêtre SpyderProof, le bouton Modifications avancées ouvre une nouvelle fenêtre, donnant accès aux réglages plus ou moins sophistiqués pour ajuster les profils.

  • Disons-le d’emblée : je suis plutôt dubitatif quant à l’internet d’un éditeur de profil dans un produit à l’orientation aussi grand public. Peu d’utilisateurs disposent en fait de notions suffisamment avancées pour éditer un profil. De plus, un réglage prétendument anodin provoque souvent des modifications intempestives et difficiles à rattraper dans d’autres couleurs et/ou gammes de tonalités.


Si les réglages proposés incitent à expérimentation (mais aussi à la consommation d’encre et de papier), vous devriez systématiquement surveiller les valeurs du point blanc dans le menu Épreuve-écran : Spyder3 PrintSR est dépourvu de filtre UV et génère souvent des teintes trop chaudes dans les hautes lumières, surtout avec des papiers dotés d’azurants optiques. De ce fait, il est conseillé de corriger manuellement la valeur b du point blanc, souvent négative, en cliquant sur la plage blanche, puis en sélectionnant une valeur 0.



Il est souvent nécessaire de modifier la valeur b du point blanc, l’instrument de mesure se laissant facilement piéger par des papiers à haute tenue d’azurants (papiers à surface brillante, perlée ou lustrée).

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