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Appareils reflex numériques Canon : Peut-on les acheter d’occasion ? (Première partie)

Alimentations et systèmes AF

Du côté alimentation en énergie électrique, Canon a pendant longtemps fait cohabiter deux types d’accus : Nickel-Métal hydrure (NiMh) et Lithium-Ion (Li-Ion). Plus légères et plus petites, les batteries rechargeables de type Li-Ion conservent leur charge assez longtemps, tandis que les accus NiMh, très robustes, perdent environ 10 à 15 % de sa charge après un mois d’immobilisation. Les accus NiMh, qui équipent les anciens appareils reflex professionnels de la marque, doivent être régénérés régulièrement pour éviter une baisse de rendement. Parmi les appareils experts, nombreux sont ceux qui utilisent l’accu BP-511A de type Li-Ion, économique et relativement puissant, les appareils professionnels des gammes EOS 1D/1Ds des deux premières générations acceptent la référence NP-E3, lourde, très onéreuse et pas si performante – avec les 1D et 1 Ds d’origine on peine à faire 300 vues par charge. N’oubliez donc pas de vous munir d’un ou de deux accus de rechange pour une journée de prise de vue. Malheureusement, les appareils reflex grand public ne partagent pas l’alimentation des appareils experts : pour réduire les dimensions de la poignée (par ailleurs une mauvaise idée pour la prise en mains…), les concepteurs ont opté pour des accus Li-Ion miniaturisés, NB-2LH pour les Canon EOS 350D et 400D et LP-E5 pour le 450D, seul l’ancêtre Canon EOS 300D conserve le si pratique accu BP-511A. Quant aux dernières moutures des 1D et 1Ds, elles acceptent un accu LP-E4, incomparablement plus léger et plus performant que l’ancien accu NiMh. Si les appareils professionnels intègrent une poignée verticale avec duplication des principales commandes, les appareils des gammes experts et grand public acceptent une poignée optionnelle qui remplit également les fonctions d’une poignée d’alimentation, doublant la capacité d’origine. Il en existe plusieurs modèles : la poignée BG-ED3 s’adapte aux modèles D30, D60 et 10D, la poignée BG-E2/n aux appareils 20D, 30D, 40D et 50D et la poignée BG-E4 augmentent la capacité du 5D, tout en améliorant sa prise en mains et sa stabilité au déclenchement avec un objectif lourd et/ou volumineux. Pour les appareils entrée de gamme, il existe plusieurs références : BG-E1 pour le 300D, BG-E3 pour les 350 D et 400D, et BG-E5 pour les Canon 450D, 500D et 1000D.


Photo prise avec un Canon EOS 1Ds. Si vous optez pour un des modèles à accus NiMh, n’oubliez pas de vous munir de plusieurs accus de rechange

Canon à jeté son dévolu dès 1987 sur un changement radical de la connectique entre boîtier et objectif : il n’y a plus aucune liaison mécanique entre les deux composantes, les informations et les données s’échangent grâce à des plots de contact situés sur les montures du boîtier et de l’objectif. Chaque objectif intègre deux moteurs pour commander la mise au point et la fermeture du diaphragme, les objectifs ne portent donc ni bague de réglage pour le diaphragme ni levier de transmission mécanique pour l’autofocus, ce qui contribue à leur robustesse. Les premiers appareils reflex numériques experts, D30 et D60, arborent un module AF très rustique qui ne s’appuie que sur trois collimateurs AF et dont le fonctionnement est assez lymphatique mais suffisamment précis. Pour parvenir à la mise au point, l’appareil se fait seconder par un faisceau lumineux qui s’active presque systématiquement dans le pénombre et lorsque le contraste de la scène laisse à désirer. Mais notez que la portée de ce faisceau auxiliaire ne dépasse pas la distance de 3,7 m… Fort heureusement, les successeurs passent à 7 (EOS 10D), puis 9 collimateurs (EOS 20, 30D, 40D, 50D et 5D) et la réactivité du système AF fait également de gros progrès, si bien que la précision de mise au y laisse parfois à désirer, avec différents problèmes de « back focus » et « front focus », anglicismes pour définir une mise au point derrière et devant le sujet visé. Les modèles entrée de gamme incorporent généralement le module AF de la gamme supérieure, à savoir 7 collimateurs AF pour les 300D et 350D et 9 pour les 400D, 450D et 500D, seul le 1000D reste en retrait puisqu’il incorpore en 2009 qu’un module pilotant seulement 7 collimateurs.

Les appareils professionnels première et deuxième génération bénéficient d’un système AF à 45 collimateurs, conçu à l’origine pour les appareils reflex argentiques EOS 3 et EOS 1V. Les collimateurs couvrent une plus grande partie du viseur des modèles 1D, contribuant ainsi à une meilleure détectivité, épaulée par une réactivité plus importante des circuits intégrés. Les 1D Mark 2 et 1D Mark 2n sont donc des appareils de reportage par excellence, parfaitement à l’aise en photo d’action et photo de reportage, grâce à leur mise au point efficace et rapide. Leur successeur souffre d’ailleurs de plusieurs défauts de conception (miroir secondaire…) rendant son fonctionnement pour la mise au point erratique à un point que de nombreux photographes ont regretté le passage à l’EOS 1D Mark 3, supérieur en qualité d’image et confort d’utilisation, mais instable pour ce qui est de système de suivi de mise au point. Son grand frère 1Ds Mark 3 n’a pas complètement échappé à ce problème.
Reste à préciser que les systèmes AF des modèles grand public et experts de la gamme Canon conviennent pour les sujets « classiques » (paysage, architecture, portrait), sans pour autant satisfaire les exigences de la photo de sport : si le sujet se déplace de manière non linéaire, le nombre de photos floues est assez important et la mise au point décroche le plus souvent aux distances intermédiaires. La hiérarchie des appareils (pro, expert et grand public) reste par ailleurs intacte, mais pour chaque catégorie les performances augmentent, grâce à l’intégration de processeurs de plus en plus puissants. Les systèmes de mise au point doivent compenser l’augmentation du nombre de pixels par une précision accrue et ce n’est pas si simple. La plupart des photographes ont la (mauvaise ?) habitude de scruter leurs images à la taille réelle des pixels (100 %) et à ce rapport d’agrandissement, le moindre défaut est accentué, aussi bien pour la mise au point que pour la qualité optique.

20 commentaires “Appareils reflex numériques Canon : Peut-on les acheter d’occasion ? (Première partie)

  1. Bonne idée Volker, ce petit tour du propriétaire…

    Je pense qu’actuellement les nouveautés implémentés à chaque nouvelle génération ne justifient pas de changer de boitier. Je reste dans l’idée que l’on peut sauter une génération. Bien entendu il y a toujours des cas particuliers, mais personnellement je me contente de mon 5D et si je dois combler ma frénisie acheteuse, je le ferai en achetant un APS-C ou un second 5D d’occasion, qui me permettra de palier en partie au manque d’antipoussières de mon boitier en jonglant moins avec mes objectifs.
    Et si cela ne suffit pas, je regarderai du coté des accessoires pour voir ce qui me manque.

    Donc, à la question : « Peut-on acheter un appareil canon d’occasion ? » Je dirai oui, mais surtout pour les modèles experts (série xxD et 5D). D’ailleurs, mon dernier boitier Canon acheté neuf date du l’époque de l’argentique (50e)…

  2. Merci pour cet article aussi complet qu’intéressant et qui a le mérite de remettre certaines choses à leur place.
    Il est vrai que de nombreux photographes ont l’impression que seul le dernier boitier sorti est capable de faire de bonnes photos.

  3. @seb : d’accord avec toi, j’ajouterais simplement les anciens boitiers Pro. Utilisateur de longue date de boîtiers Canon (F1, F1n, T90, Eos-1 et Eos-1n), leur robustesse, finition et ergonomie (:-)) me rassurent…
    @rémi : justement, avec cette course aux pixels et à la sensibilité ISO, on oublie toujours qu’on puisse aussi faire à manger dans de vieux pots. Si on est prêt à faire quelques concessions côté confort d’utilisation, certains appareils un peu dépassés continuent à remplir leur rôle.

  4. Merci pour cet article très complet. Etant Nikoniste, je ne peux pas trop juger ce que tu dis, mais je suis sûr que c’est la même chose chez les jaunes.
    Le plus important est avant tout son parc d’objectifs, il faut le rappeler, car au final, le montant d’un boitier devient vite négligeable après l’achat de quelques objectifs de bonne facture.

  5. Très intéressant ! Les amateurs de matos d’occasion ne doivent surtout pas manquer mon GUIDE DES REFLEX 2008, ou il trouveront le détail de chaque gamme de chaque fabricants… Commentées et décryptées.

    http://www.amazon.fr/gp/redirect.html?ie=UTF8&location=http%3A%2F%2Fwww.amazon.fr%2FGuide-reflex-numériques-Choisir-utiliser%2Fdp%2F2742983856%3Fie%3DUTF8%26s%3Dbooks%26qid%3D1196093572%26sr%3D1-1&tag=macandphotoco-21&linkCode=ur2&camp=1642&creative=6746

    Je recommande fortement les EOS 5D, EOS 30D et même EOS 20D : petits prix en occasion, mais grand bonheur ! Sinon, le Nikon D200 ou le Pentax K10

  6. @Vibert / Macandphoto.com
    « Il est frais mon poisson, il est frais… » Désolé mais là l’autopromo est vraiment trop grosse…Quel racolage !

    Sinon bravo pour l’article !

  7. D’accord avec Olivier, l’article est très intéressant et va m’être utile pour remplacer mon deuxième boitier. Par contre, l’autopub de JF Viber m’énerve aussi. Je n’avais pas l’habitude de ce genre de parasitage sur ce site plutôt sérieux et bien tenu. Peut être un petit coup de chaud ?

  8. désolé les gars… c’était juste histoire de passer un message à ceux qui recherchent des infos sur le matos sorti il y a un ou deux ans… Car je crois sincèrement qu’il n’y a rien de plus pratique que ce bouquin (sans équivalent… sauf peut-être à passer quelques heures de recherche sur le net)…

    Voilà, c’était juste pour aider. Bon, OK je me tais !

  9. Jean-François, mon petit, je ne voudrais pas te paraître vieux jeu et encore moins grossier. L’homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois… Mais la vérité m’oblige à te le dire : tes interventions publicitaires et nombrillistes commencent à me les briser menu !

  10. Pour en revenir au sujet qui nous intéresse, oui, on peut désormais tout à fait s’équiper en occasion en numérique. Mon 5D me suffit bien et le 5D mark II ne me tente guère. A quoi bon tant de pixels? Comme Volker, j’utilise des boîtiers Canon depuis longtemps (entre autres). J’avoue une certaine nostalgie au contact de mon EOS 1V que j’utilisais sans booster. Quelle qualité de fabrication et surtout quelle visée d’enfer! Là oui, un 5D dans une coque de 1V, je craquerais pour du neuf.

  11. Pour connaître le nombre de déclenchement, j’utilise l’outil plus générique PhotoME. L’information se trouve dans les EXIF des photos (du moiins chez Pentax…).

  12. Merci et bravo pour cet article que je trouve bien fait et interessant.
    cependant j ai noter une toute petite erreur concernant les cartes memoires des appareils entrée de gamme et notament le 400D
    L’article dit que le 400D utilise de la SD, or je dispose du 400 D et je peux vous confirmer que j utilise bien de la Cf ( compact flash ).
    mais bon rien de tres grave.
    encore bravo pour votre article
    Cordialement
    Wayne

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