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Canon EF 50 mm f/1,8 STM : le nouveau standard économique

Netteté

Pour certains photographes, la netteté (“piqué” en français et “sharpness” en anglais) est devenue une véritable obsession, bien qu’il ne s’agisse que d’une parmi les différentes caractéristiques définissant la qualité optique. Le piqué dépend à la fois du contraste (celui de la scène et de l’objectif) et du pouvoir de résolution. S’il doit être suffisamment élevé pour restituer les petits détails d’une scène, le pouvoir de résolution de l’objectif doit être aussi peu ou prou équivalent à celui du capteur pour ne pas générer des artéfacts, et notamment en cas de suppression du filtre passe-bas. Gardez à l’esprit qu’il est possible d’améliorer le piqué des images en postproduction, grâce à l’accentuation et l’augmentation du contraste local (clarté) – sous condition que les détails à mettre en valeur soient présents dès la prise de vue.

Le 50 STM offre de meilleures performances au centre de l’image, ce qui est très avantageux  la nuit ou sous un éclairage soutenu. Canon 5D Mark II, EF 50 mm f/1,8 STM, 1/60s à f/1,8 et 640 ISO.

Canon EF 50 mm f/1,8

Les performances sont bonnes (tirage A2) et même très bonnes (tirage A3) au centre à pleine ouverture. Sur les bords et dans les coins de l’image, le piqué ne mérite qu’une note médiocre (tirage A2) ou bonne (tirage A3). Plutôt marquée à pleine ouverture, l’aberration sphérique résiduelle se réduit au fur et à mesure qu’on ferme le diaphragme. Dès f/4, le piqué devient bon (A2) ou très bon (A3) en périphérie et excellent au centre. Les performances optiques s’améliorent encore sur les bords et dans les coins de l’image jusqu’à f/8 (excellent au format A 3 et très bon au format A2). Ensuite, elles diminuent  entre f/8 et f/16. Cependant, à cette dernière ouverture, il est toujours possible d’obtenir un piqué bon (A2), voire très bon (A3), avec une homogénéité parfaite.

Canon EF 50 mm f/1,8 II

L’exemplaire testé, plutôt ancien, révèle des performances optiques qui restent légèrement inférieures à celles obtenues avec les deux autres modèles. Au centre à f/1, 8, le piqué est bon (A2) ou très bon (A3), mais aux bords, il n’est plus que moyen (A3) ou médiocre (A2). Là encore, l’aberration sphérique résiduelle se traduit par une perte de netteté et un faible contraste, les images semblent recouvertes d’un léger voile gris et le module AF (qui travaille toujours à pleine ouverture) a plus de mal à faire son œuvre. Dès f/2, 8, les performances atteignent leur sommet au centre de l’image (appréciation excellente au format A3 et très bonne au format A2) alors qu’il faut visser à f/5,6 et f/8 pour que le piqué sur les bords et dans les coins atteigne un niveau de qualité semblable.

Canon EF 50 mm f/1,8 STM

Par rapport à la première version du 50 mm f/1, 8, le piqué du Canon EF 50 mm f/1, 8 STM est supérieur au centre, notamment entre f/1,8 et f/4, mais inférieur dans les coins de l’image. Sur les bords, les deux objectifs se valent, avec toutefois un petit avantage pour la version STM aux ouvertures les plus grandes. À f/1, 8, le piqué est déjà excellent (A3) ou très bon (A2) au centre et bon (A3) ou moyen (A2) sur les bords. Les performances au centre plafonnent à f/4 puis baissent progressivement en fermant le diaphragme davantage ; à f/16, il est encore possible d’obtenir un piqué très bon (A3) ou bon (A2) sur tout le champ. Sur les bords et dans les coins, le piqué maximum est atteint dès f/8 (excellent au format A3 et très bon au format A2), avec toutefois un niveau équivalent dès f/5,6.

7 commentaires “Canon EF 50 mm f/1,8 STM : le nouveau standard économique

  1. Merci pour cet article, très intéressant. Pour ma part, possédant la première version EF, c’est pour le nouveau traitement anti-reflet que je vais acheter le STM. En effet, lorsque l’on fait de la photo de nuit (comme présenté dans l’article d’ailleurs) on constate que le mk1 est assez, voire très mauvais en termes de « flare » quand un lampadaire entre dans le champ. C’est selon moi le seul vrai défaut du mk1 qui à part ça, 28 ans plus tard, est toujours excellent.

  2. En effet, dans la pratique le flare à contre-jour constitue probablement le plus grand avantage que detient le 50 STM par rapport au 50″ Mk I ». En photo de nuit, le rendu des sources lumineuses est également un atout, le 50 STM produit alors de jolies aigrettes en forme d’étoile multibranche !

    • il suffirait qu’il soit aussi solide que le Mark I. Le mien a été produit en 1987 et il est toujours en état quasi-neuf 😉

  3. Merci pour ce test trés complet et trés instructif. Une précision cependant : pour avoir utilisé 2 versions de ce 50 mm f1,8 II, l’une, personnelle, datant d’il y une dizaine d’années et l’autre, dans mon boulot, il y a un an, j’ai pu constater que la version la plus récente correspond effectivement à la version fragile et susceptible de se casser en deux (c’est d’ailleurs ce qui lui est arrivé….!). Mais la version plus ancienne (mais II tout de même) n’est pas tout à fait la même (le dessin et l’emplacement du sélecteur de mise au point a très légèrement évolué) et semble -de fait (elle me sert encore fidèlement) quand même plus solide (construite -encore- au Japon à l’époque ?)…

    • Bonjour Alain,
      je possède deux exemplaires du modèle II, l’un fabriqué au Japon et plus ancien et l’autre, plus récent et sans mention de provenance. Effectivement, le plus ancien semble mieux fini que le plus récent (commutateur M/AF), ce dernier ayant en revanche un meilleur piqué (j’ai analysé l’ancien…)

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