Questions Photo

Samyang 35 mm f/1.4 AS UMC : le miracle a-t-il lieu ?

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Qualité optique

La valeur opérationelle d’une optique lumineuse est proportionnelle à sa qualité optique à pleine ouverture : rien ne sert à subir l’augmentation du prix d’achat, du poids et des dimensions d’un tel objectif s’il faut diaphragmer pour parvenir à une image qui n’est finalement guère supérieure à une autre, provenant d’un autre objectif moins lumineux ! Je suis très agréablement surpris par les performances optiques du Samyang 35 mm f/1.4 AS UMC, dignes d’une optique beaucoup plus onéreuse.



Trêve touristique, Colmar/Alsace. Canon EOS 1Ds, Samyang 35 mm f/1.4 AS UMC, f/5,6, 1/30s à 100 ISO.

Piqué, contraste et rendu des couleurs

Si mes analyses ne portent que sur quelques centaines de photos prises au fil des derniers jours (je laisserai à d’autres le soin d’analyser plus en profondeur ses caractéristiques optiques…), j’ai été immédiatement frappé par son piqué à l’ouverture maximale. Contrairement à d’autres objectifs lumineux (je pense notamment au Canon 50 mm f/1, 4 USM), le Samyang est pleinement utilisable à pleine ouverture lorsque le sujet et les conditions de lumière l’exigent. Certes, on peut détecter un léger soupçon d’aberrations sphériques, se manifestant par une certaine douceur, mais je n’oserais pas pour autant parler de flou puisque les détails sont présents et bien définis.



Photo prise avec un Canon 1Ds à f/1,4, 1/250 s et 400 ISO; à main levée





Extrait à 100% de l’image ci-dessus : à pleine ouverture, le piqué est déjà élevé

En fermant le diaphragme de deux valeurs, cette douceur disparaît et cède sa place à un piqué très élevé, et ce, même dans les coins de l’image. Les images deviennent ensuite de plus en plus croustillantes et la diffraction n’intervient qu’assez tardivement puisque les images prises à f/16 (avec un Canon 5D Mark II) sont encore parfaitement nettes. À toutes les ouvertures, le rendu des images se distingue de celles prises avec mes objectifs Canon : la gradation est un peu plus douce dans les ombres et les hautes lumières et le contraste des tons moyens moins élevé, de quoi récupérer des détails dans les valeurs extrêmes lorsque le contraste de la scène est très important. Toutefois, cela se corrige parfaitement au traitement des images, via des réglages un poil plus prononcés en Clarté et Accentuation. En termes de rendu des couleurs, les différences sont en revanche menues.



Photo prise avec un Canon 5D Mark II à f/11, 1/45 s et 100 ISO; à main levée




Extraits à 100% du centre…




…du bord inférieur droit…




…et du bord supérieur gauche : le piqué est homogène




Photo prise avec un Canon 5D Mark II à f/8, 1/90 s et 100 ISO; à main levée




Extraits à 100%…




…en prise de vue rapprochée, les performances restent très élevées, grâce aux lentilles flottantes

Aberrations chromatiques

Les aberrations chromatiques tendent à flouter les contours et leur amplitude est toujours proportionnelle à la distance qui les sépare du centre de l’image. Les aberrations chromatiques du Samyang 35 mm f/1.4 AS UMC sont en revanche tellement bien corrigées qu’elles restent peu visibles à travers le champ d’image et qu’elles ne nécessitent aucune correction particulière en posttraitement. En revanche, à f/1,4, les aberrations chromatiques longitudinales (bokeh fringing) sont assez marquées. A noter que la plupart des objectifs lumineux en souffrent et que ce phénomène disparaisse en fermant le diaphragme.



Si les aberrations chromatiques latérales sont très bien corrigées…



…les aberrations chromatiques longitudinales sont assez visibles : notez la dominante magenta, devant, et verte, derrière le plan de netteté.

Vignetage

Alors que de nombreux objectifs ultra-lumineux souffrent d’un obscurcissement important sur les bords, le vignetage du Samyang 35 mm f/1.4 AS UMC reste plutôt discret à pleine ouverture et devient quasiment imperceptible une fois le diaphragme fermé de deux valeurs.

Distorsion

Au même titre que l’écrasante majorité des objectifs grand angle, le Samyang 35 mm f/1.4 AS UMC présente une distorsion à barillet marquée dont l’amplitude est inversement proportionnelle à la distance de mise au point. Mais sa distribution est parfaitement régulière et ainsi facile à corriger à postériori, dans un logiciel d’image.



Bien que présente, la distorsion en barillet se corrige facilement dans la plupart des logiciels. Photo prise avec un Canon 1Ds à f/5,6, 1/30 s et 100 ISO; correction manuelle de la distorsion et de la perspective dans Camera Raw.

Reflets et lumières parasites

Avec 12 éléments en 10 groupes, le Samyang 35 mm f/1.4 AS UMC possède une construction optique plutôt sophistiquée. Grâce au traitement multi-couches UMC des lentilles, il n’est pas particulièrement sensible aux lumières parasites et au flare. Dans certaines situations il produit des reflets gênants, mais leur étendue est généralement assez faible, sauf avec une forte source de lumière (soleil) à l’intérieur du champ : on peut alors apercevoir un reflet circulaire en forme de halo coloré.



Face aux lumières, le comportement du Samyang est meilleur que ses nombreuses lentilles incitent à craindre. Photo prise avec un Canon 5D Mark II à f/1,4, 1/15 s et 1600 ISO; à main levée

Bokeh

On dirait que le rendu esthétique des zones hors profondeur de champ est une invention récente, tel est l’engouement des photographes numériques pour le “bokeh”. Pourtant, cette notion ne date pas d’hier et même à l’époque argentique, le rendu de certaines optiques était réputé pour produire des images particulièrement harmonieuses. Les fabricants se sont adaptés à cette mode et les optiques lumineuses récentes offrent toutes un beau rendu des zones floues, grâce à des diaphragmes “circulaires” qui utilisent un grand nombre de pétales. Le bokeh étant aujourd’hui l’un des critères les plus importants, le Samyang 35 mm f/1.4 AS UMC ne reste pas en retrait : malgré l’emploi d’un élément asphérique, le bokeh est très attractif, assurant de beaux flous.



Fleur de pavot, Wihr/Alsace. Canon EOS 1Ds, Samyang 35 mm f/1.4 AS UMC, f/1,4, 1/400s à 100 ISO


Samyang 35 mm f/1, 4 AS UMC : une première prise en main

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Caractéristiques techniques

  • Focale : 35 mm (équivalent 52,5 – 56 mm sur un reflex au format APS-C)
  • Ouverture maximale: f/1,4
  • Ouverture minimale : f/22
  • Construction optique : 12 éléments en 10 groupes, 1 élément asphérique et deux en verres à faible dispersion, diaphragme à 8 lamelles
  • Angle de champ : 63,1° (24×36)
  • Mise au point : manuelle
  • Distance minimale de mise au point : 0.3 m
  • Longueur : 111 mm
  • Poids :660 g
  • Prix: 380 euros en monture EF et 420 euros en monture N

Mise à jour du 29 mai 2011 : je viens de publier un article plus détaillé, c’est ici

Manfrotto 732 CY : un trépied voyageur

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Il était hors de question d’alourdir le trépied (qui pèse seulement 950 g) avec une rotule à la fois surdimensionnée et encombrante. De ce fait, j’ai écarté d’emblée les têtes 3D, joystick et à crémaillère pour ne retenir les rotules ball, moins confortables, mais nettement plus compactes.



Parfaitement assortie au pied : la rotule ball 496 RC2.

J’ai finalement élu la rotule ball compacte du même fabricant (496RC2), doté d’un plateau rapide rectangulaire 200 PL et supportant une charge maximale de 6 kg. Fabriquée en aluminium, elle est équipée d’un unique levier de blocage pour le réglage des mouvements panoramiques (sur 360 °) et de bascule (+/-90°) et d’un réglage de la friction pour limiter le déréglage de l’appareil lorsque la commande principale est desserrée. La rotule partage avec ma tête à trois axes le système de plateau rapide — il s’agit là d’un détail important à prendre en considération. J’aurais préféré une commande séparée pour les mouvements panoramiques : lorsque l’appareil se trouve dans une position à cadrage vertical, il est souvent nécessaire de tourner le trépied.



La sécurité du plateau rapide

La base du plateau rapide, elle, incorpore un dispositif de sécurité secondaire, empêchant la chute de l’appareil photo. Quant au plateau, il offre deux manières à le fixer sur son embase, clairement indiquées sur sa face inférieure – bien vu !

X-Rite i1 Profiler : une nouvelle référence en matière d’étalonnage (première partie)

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Étalonner et caractériser un écran en mode Basique

On pourrait se demander à quoi bon intégrer une fonction pour étalonner et caractériser son écran. D’une part, les “bundles” i1 Profiler s’adressent avec leurs tarifs, équivalents à ceux des appareils reflex numériques semi-professionnels, à des utilisateurs professionnels et/ou très exigeants, déjà en possession d’écrans haut de gamme à calibrage matériel (Eizo, NEC, LaCie, Quato) et d’autre part, i1 Profiler boude pour l’instant l’ensemble des colorimètres du marché.




I1 Profiler produit des profils d’excellente qualité, notamment pour l’homogénéité de la rampe de gris. Mais le couple i1 Display2 et i1 Match est encore plus efficace lorsqu’il s’agit d’exploiter pleinement le gamut d’un écran Eizo S2231W.

Il suffit de choisir le mode Basique puis cliquer sur le bouton Caractérisation pour débuter l’étalonnage et la caractérisation de l’écran.

  • Si vous utilisez une configuration bi-écran, le logiciel les affiche sous Sélectionner l’écran. Cliquez ensuite sur l’écran à étalonner pour que la fenêtre de l’application se place automatiquement sur l’écran sélectionné.



  • Le menu déroulant Point blanc permet de choisir parmi différents paramètres prédéfinis pour la température des couleurs. Par défaut, le logiciel propose le paramètre 6500 K (Illuminant CIE D65), mais vous pouvez également choisir une température de couleur plus “chaude” (D50, D55) ou “froide” (D75), le point blanc natif (conseillé pour les ordinateurs portables et certains écrans bas de gamme), des coordonnées xy ou une valeur personnalisée, grâce à un curseur évoluant entre 5000 et 7300 K. Une dernière option vous propose de vous baser sur une mesure de la lumière ambiante éclairant vos impressions.



  • Le menu Luminance permet de choisir parmi quatre paramètres prédéfinis (80, 100, 120 et 250 cd/m2) et la luminance native de votre écran. L’option Personnaliser autorise un réglage précis de la luminosité (entre 80 et 250 cd/m2) et l’option Mesurer tient compte de l’éclairage ambiant pour le réglage de la luminance de l’écran (une très mauvaise option si votre éclairage ambiant varie au cours de la journée…).



  • À noter qu’en mode Basique, vous ne pouvez pas influer sur le taux de contraste de l’écran (ratio entre la luminance des blancs et celle des noirs). Ainsi, pour définir des valeurs précises, passez en mode Avancé.
  • Cliquez sur Suivant pour passer à la fenêtre Mesure. Placez l’i1 Pro sur le support de calibrage, puis cliquez sur Étalonner.



  • Avec certains écrans, il est possible de contrôler la luminosité et/ou le contraste depuis l’application (option Contrôle automatique de l’écran-ADC). C’est une option intéressante qui a donné des résultats concluants avec mon second écran, un Dell 1907 WFP. Avec mon écran principal (Eizo S2231W), ils étaient en revanche erratiques : une luminosité trop faible, assortie d’un contraste excessif. Si vous êtes dans le doute, mieux vaut désactiver cette option. Sinon, l’option Régler la luminosité et le contraste manuellement est très utile pour bien préparer l’écran à sa caractérisation. Les réglages des LUT de la carte graphique sont ainsi réduits au minimum ce qui favorise la douceur des dégradés.



  • Cliquez sur Démarre la mesure, puis sur Suivant pour débuter l’analyse de 97 plages colorées. L’algorithme étant nettement plus efficace que celui du logiciel i1 Match, le processus demande beaucoup moins de temps.



  • Si vous avez demandé un réglage manuel du contraste et de la luminance maximale, le logiciel vous demande d’intervenir sur les commandes OSD de l’écran pour ajuster la luminosité de l’écran. Suivez les instructions, puis cliquez sur Suivant, une fois que vous avez harmonisé la valeur cible et la valeur mesurée.



Ajustement de la luminance via le menu OSD de l‘écran – la boite de dialogue est identique à celle de ColorMunki.

  • Passez ensuite à l’étape Profil ICC, nommez le nouveau profil puis cliquez sur Créer et enregistrer le profil pour l’enregistrer. Sur Mac, vous pouvez choisir à enregistrer le profil dans un ou deux dossiers du système. En optant pour l’option Niveau de l’utilisateur, l’utilisation du profil vous sera exclusive, en optant pour l’option Niveau du système, elle sera ouverte à tous les utilisateurs de votre machine.



  • Pour évaluer la pertinence du nouveau profil, le logiciel propose différentes méthodes : l’affichage en 3D (il est alors dommage de ne pas pouvoir comparer le nouveau profil avec d’autres…) , l’affichage de l’ajustement des courbes RVB et la comparaison entre les états avant/après. Ce dernier mode permet de choisir entre différentes images, mêlant des portraits en noir et blanc et en couleur à des plages et dégradés couleur.






Canon EF 28-70 mm f/3,5-4,5 II : peut-on cuisiner dans d’aussi vieux pots ?

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Qualité optique

Si sa construction mécanique est assez éloignée de celle d’un objectif haut de gamme, les performances de l’EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II sont en revanche d’un niveau élevé et notamment lorsqu’on prend en considération son age presque “biblique”. À titre personnel, je ne l’ai utilisé que sur deux appareils à capteur plein format, car sa plage de focales est peu alléchante lorsqu’il est associé à un appareil à capteur APS-C. Toutefois, le site Photozone.de propose un test de l’objectif qui lui atteste des performances très convenables lorsqu’il est utilisé sur un appareil à capteur APS-C de 8 mégapixels.



Vieux wagon, Hachimette/Haut-Rhin, Canon 5D Mark II, EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II, f/8, 1/500s à 400 ISO

Piqué

Les premiers utilisateurs d’appareils reflex “full frame” dressaient un sinistre constat : provoqué par l’architecture de microlentilles et l’angle oblique des rayons périphériques, il était simplement impossible d’obtenir un piqué homogène sur tout le champ photographié avec un objectif grand-angulaire. La périphérie de l’image restait incurablement floue et souffrait également d’un vignetage marqué. Si la situation actuelle n’est plus aussi désespérée, grâce au développement de nouvelles optiques plus performantes et mieux adaptées aux capteurs, la plupart des objectifs arborent toujours un rendu hétérogène. Ainsi, il faut “visser” le diaphragme de quelques crans pour que le piqué des bords se mette au diapason de celui du centre. Si les performances de l’EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II sont tout à fait honorables à pleine ouverture, l’objectif souffre tout de même d’une sous-correction des aberrations sphériques (un comble, vu la présence d’une surface asphérique censée les corriger…) qui superpose un léger flou à l’image, notamment à la focale la plus longue, ou le défaut se manifeste aussi par des franges bleues. De même, il est facile de mettre en évidence une perte de piqué dans les angles : en fermant le diaphragme à f/8, on obtient une image parfaitement exploitable, mais il faut fermer à f/11 pour une couverture (presque) parfaite. Les bords extrêmes de l’image (représentant moins de 5 % de la surface) demeurent un peu doux, et ce, quelle que soit l’ouverture. Le réseau de microlentilles du EOS 5D Mark II contribue au moins en partie à ce phénomène — avec un vieux EOS 1Ds de première génération, celui-ci reste fort discret, même agrandi à la taille réelle des pixels (100 %). La diffraction intervient en revanche assez tardivement — il faut fermer le diaphragme au-delà de f/16 pour détecter une dégradation du piqué, ce qui permet de maximiser la profondeur du champ pour certaines photos de paysage et d’architecture.



Rochers et neige, Lac Blanc/Haut-Rhin, Canon 5D Mark II, EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II, f/13, 1/45s à 100 ISO

Distorsions, vignetage et aberrations chromatiques

La distorsion est plutôt marquée à 28 mm (distorsion à barillet) et décroît ensuite pour devenir peu sensible à la focale la plus longue (distorsion à coussinet). Quant au vignetage, il est particulièrement sensible (et gênant) à pleine ouverture, surtout aux focales extrêmes. S’il devient négligeable dès f/8, il résiste tout de même aux ouvertures les plus fermées. Les aberrations chromatiques latérales sont finalement assez bien maîtrisées pour une optique aussi ancienne. En plus, elles se corrigent facilement dans la plupart des logiciels de développement RAW. À noter que ni PTLens ni DxO Optics Pro ni Camera Raw/Lightroom ne proposent un profil de correction optique pour ce “vieux baroudeur”. Pour remédier à cette situation, j’ai créé un profil de correction “automatique” pour Lightroom 3, Camera Raw 6 et/ou Photoshop CS5. Le lien de téléchargement figure à la fin de l’article.



Maison de vigneron, Eguisheim/Haut-Rhin, Canon 5D Mark II, EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II, f/6,7, 1/750s à 400 ISO

Flare et Reflets parasites

Dirigé vers le soleil, l’EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II produit une chaîne de reflets assez distincts, dont l’intensité décroit au fur et à mesure que la focale s’allonge. Le pare-soleil semble être particulièrement efficace entre 50 et 70 mm, mais même aux focales plus courtes sa protection est satisfaisante pour peu que l’objectif ne se situe pas face au soleil. Attention cependant aux situations dans lesquelles le soleil se trouve tout juste à l’extérieur du champ photographié : le flare est alors assez important.

Bokeh

Avec ses six lamelles, ses ouvertures modestes et son élément asphérique, l’objectif n’est pas prédisposé à produire un magnifique rendu des parties hors profondeur du champ. Il n’est donc guère surprenant que le bokeh manque de naturel et que les zones floues paraissent assez nerveuses et peu harmonieuses. En périphérie, les cercles de diffusion, caractéristique, des sources lumineuses sont déformées en ellipses. A noter que l’objectif n’est guère à l’aise en photo de nuit : il est impossible de transformer des sources lumineuses en étoiles et le bokeh n’est pas vraiment esthétique.


Canon EF 100 mm F 2,8 Macro : un ancêtre toujours vert

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En pratique

L’EF 100mm F 2,8 Macro peut-il remplacer son successeur, nettement plus confortable à l’usage, grâce à sa motorisation USM et sa mise au point interne ? J’avoue que j’utilise parallèlement deux autres objectifs télé “à portrait”, l’ EF 100 mm f/2 USM et l’ EF 135 mm f/2 L USM. Je dédie donc l’EF 100mm F 2,8 Macro le plus souvent à ses domaines de prédilection, la photo rapprochée et la macrophotographie. Or, lorsque la distance de mise au point est faible, la mise au point manuelle est roi. L’absence de l’USM est alors peu gênante.



La Fecht, Ingersheim/Alsace. Canon EOS 5D Mark 2, EF 100 mm f/2,8 Macro, f/22, 1/4s, ISO 50.

Le piqué extraordinaire de l’objectif rend son utilisation en tant qu’objectif portrait plutôt délicate – pour davantage de douceur, je lui préfère souvent l’EF 100 mm f/2 USM, utilisé à sa pleine ouverture. Si on fait abstraction de la mise au point un peu bruyante, l’objectif macro se défend avec brio dans la plupart des domaines photographiques. Quelle que soit la distance de mise au point, sa qualité optique est toujours d’actualité , bien qu’il s’agisse d’une conception d’il y a vingt ans.



Héloïse, Colmar/Alsace. Canon EOS 5D Mark 2, EF 100 mm f/2,8 Macro, f/2,8, 1/1500s, ISO 100.

Pour m’approcher davantage, j’utilise régulièrement une bague allonge EF 25 mm et il m’arrive aussi d’en ajouter une bonnette macro et/ou un Extender 1,4, intercalé entre le boîtier et la bague allonge. Bien qu’en baisse, les performances optiques se maintiennent sur un niveau tout à fait honorables.



Chasseur avec sa proie, Hinterzarten/Allemagne. Canon EOS 5D Mark 2, EF 100 mm f/2,8 Macro+bague EF 25; f/4,5, 1/350s, ISO 1000


Datacolor SpyderCheckr : le Passport killer ?

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Une drôle d’approche

Si, pour l‘étalonnage de l’appareil photo, Adobe et X-Rite s’appuient sur la création de profils DNG, la société Datacolor fait cavalier seul en optant pour les vingt-quatre curseurs du panneau TSL. Les commandes influent sur la teinte, la saturation et la luminance de pas moins de huit gammes de couleurs — de quoi séduire l’équipe de développement autour de David Tobie. Toutefois, ce choix est lourd de conséquences :

  • Les paramètres prédéfinis ne s‘échangent pas entre Camera Raw et Lightroom, nécessitant de travailler deux fois plus pour créer deux jeux séparés.
  • L’étalonnage couleur monopolise les curseurs TSL et peut ainsi rentrer en conflit avec d’autres réglages plus individuels. Mieux vaut séparer l’étalonnage et la correction des couleurs (globale et sélective) par deux outils distincts.
  • Le paramètre prédéfini TSL est lié à un profil DNG de référence (idéalement le profil Adobe Standard). En changeant ce profil, il faut donc refaire l‘étalonnage.
  • Pour annuler l’application d’un paramètre prédéfini, il faut remettre les curseurs du panneau TSL à zéro ou, mieux, appliquer un preset de remise à zéro. Ce processus est plus laborieux que le changement du profil à partir du panneau Étalonnage de l’appareil photo.
  • Les profils DNG sont seuls à autoriser certains ajustements plus sophistiqués : il est par exemple possible d’assombrir les tonalités claires d’une teinte et en éclaircir les tonalités sombres.

Installation du logiciel

Une solution d’étalonnage s’appuie toujours sur deux composantes, matérielles et logicielles. Pensez donc à installer SpyderCheckr à partir du CD fourni.



Pire que pour la plupart des logiciels…









…la procédure d’activation, abusive pour un logiciel qui ne sert à rien sans la mire.


Curieusement, l’éditeur a opté pour un numéro de série (étiquette sur le disque) ainsi que pour une laborieuse procédure d’activation en ligne — une idée assez saugrenue, s’agissant d’une application dont les compétences ne dépassent (pour l’instant) pas le cadre de l’étalonnage avec la mire associée ! SpyderCheckr s’installe d’une part en tant qu’application indépendante (pour les utilisateurs de Camera Raw) et de l’autre en tant qu’éditeur externe de Lightroom. L’intégration dans Lightroom n’est pas aussi évoluée que celle de ColorChecker Passport. Ce dernier coopère avec l’application hôte via son propre module d’exportation — une solution plus élégante.



Dans Lightroom, le paramétrage en tant qu‘éditeur externe est automatique.

Prise de vue de la mire

Fixez la mire SpyderCheckr sur un trépied et photographiez-la sous un éclairage “standard” (lumière du jour, flash électronique ou, par défaut, éclairage domestique de type tungstène). L’uniformité de l‘éclairement est très importante. Une cellule flasmètre vous aidera à détecter, puis à corriger d’éventuels écarts d’exposition. La cellule est également très utile pour déterminer l’exposition de la charte. Faites une petite série de prises de vue, articulée autour des données d’exposition proposées par votre appareil, en utilisant le mode Bracketing de votre boîtier, puis sélectionnez dans Camera Raw ou Lightroom l’image la mieux exposée. Mes propres essais n’ont pas nécessité de corriger l’exposition. La proposition de la cellule de mon EOS 5D Mark II en mode de mesure matricielle était parfaite.



L’homogénéité de l‘éclairage est primordial. Évitez aussi un cadrage trop serré.


Le mode d’emploi du SpyderCheckr (en anglais, à ce jour aucun document complet explique son utilisation en français…) préconise de cadrer plutôt large, afin d‘éviter d‘éventuels problèmes liées au vignetage et à la distorsion optique. Quant au réglage de la balance des blancs, il suffit de choisir celui qui correspond au mieux à la source d‘éclairage utilisée – en format RAW, vous pouvez déléguer cet ajustement à Camera Raw ou Lightroom.

Les agences photographiques et les droits des auteurs

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Les agences photographiques, d’illustration ou de presse, constituent une source incontournable d’images. Elles ne sont cependant pas titulaires des droits d’auteur sur les œuvres qu’elles fournissent à leurs clients, mais dépositaires des œuvres. En effet, les photographes, auteurs des images, en conservent la propriété…

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Supports jet d’encre : quelques nouveautés provenant de Hahnemühle, Tecco et Rauch

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En jugeant de la cadence avec laquelle les papetiers introduisent de nouveaux supports jet d’encre, ce segment du marché photo ne semble pas connaître de crise. Bien au contraire, l’impression jet d’encre a de nouveau la côte : les ventes progressent de nouveau après avoir subi un ralentissement au cours des dernières années.

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Etalonnage d’écran : gare aux solutions économiques !

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Si la plupart des photographes s’accordent désormais sur la nécessité du calibrage de leur écran pour en normaliser les conditions d’affichage et caractériser la reproduction des couleurs, certains croient aveuglément à la pertinence dudit calibrage. Or, celui-ci contribue très souvent à produire des tirages trop sombres, et ce, même avec un outil réputé comme étant sérieux.

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Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !