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DNG, le « négatif numérique » revisité

On dénombre actuellement plus de trois cents formats bruts et leur nombre ne cesse d’augmenter, vu que chaque nouvel appareil numérique possède son propre format RAW, qui ne diffère souvent que peu de celui du modèle précédent. Le format RAW comporte les données telles qu’elles ont été saisies par l’appareil, qui ne les modifie que peu puisque le développement (c’est-à-dire la conversion en fichier Bitmap) est effectué plus tard, dans un logiciel dédié.

On dénombre actuellement plus de trois cents formats bruts et leur nombre ne cesse d’augmenter, vu que chaque nouvel appareil numérique possède son propre format RAW, qui ne diffère souvent que peu de celui du modèle précédent. Le format RAW comporte les données telles qu’elles ont été saisies par l’appareil, qui ne les modifie que peu puisque le développement (c’est-à-dire la conversion en fichier Bitmap) est effectué plus tard, dans un logiciel dédié.

Manifestement, le grand nombre de ces formats et le passage obligatoire par un logiciel spécialisé ont de quoi inquiéter un photographe – comment choisir le format approprié pour conserver ses fichiers ? Tous ces formats (.nef, .cr2, .crw, .mrw, .orf…) sont « propriétaires », les informations les concernant ne sont pas publiées et souvent les fabricants procèdent à un cryptage d’une partie des fichiers RAW pour préserver une petite avance par rapport aux éditeurs de logiciels tiers. Par le passé, nous avons déjà subi les conséquences d’une telle politique cachottière : lors de la sortie des appareils Nikon D2x et Nikon D50, les informations enregistrées par l’appareil pour la balance des blancs étaient cryptées par le fabricant et les éditeurs tiers étaient contraints à se transformer en “hacker” informatique (les éditeurs de DCRAW et Bibble) ou à subir une colorimétrie défaillante. Cependant, Nikon n’est pas le seul « mauvais élève » a avoir cédé à de telles pratiques déloyales – citons également Canon, Sony et Phase One ! Depuis, la situation a beaucoup évolué, les fabricants d’appareils photo montrent davantage de transparence à l’égard des éditeurs de logiciels. Mais que faire lorsqu’un fabricant décide de ne plus tenir compte des formats RAW plus anciens ou, pire encore, de cesser la production de ses appareils numériques (Contax, Minolta…) ?

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9 commentaires “DNG, le « négatif numérique » revisité

  1. Après la polémique qui avait opposé Adobe et Nikon sur le cryptage de la balance des blancs de certains NEF, Thomas Knoll avait solennellement annoncé que, désormais, TOUTES les métadonnées contenues dans un fichier RAW Nikon ou Canon seraient systématiquement copiées dans le DNG résultant de sa conversion par un logiciel Adobe.

    Cette recopie systématique est donc faite « bêtement » pour toute donnée, qu’Adobe sache l’interpréter ou non, ce qui est la manière la plus intelligente de procéder.

    Si Adobe fait ce que Knoll lui dit de faire, et pourvu qu’on soit utilisateur de Canon ou Nikon, on est donc (théoriquement) assuré de ne perdre aucune information en passant du RAW propriétaire au DNG. Il est alors (théoriquement) inutile d’incorporer le RAW dans le DNG et (tout aussi théoriquement) superflu de conserver le RAW d’origine.

    Volker, sais-tu si :

    1 – Knoll a tenu sa promesses ?
    2 – la liste du traitement de faveur s’est étendu à d’autres marques que Canon et Nikon ?
    3 – on dispose d’infos sur la proportion de photographes Canon/Nikon qui, ayant été convaincus par Knoll, ont adopté DNG en abandonnant la conservation des RAW originaux ?

    Je vais envoyer un mail à notre expert national sur les métadonnées, l’incontournable Patrick Peccatte. Peut-être pourra-t-il nous éclairer ici sur les deux premiers points…

    Pour terminer, juste une remarque personnelle. Je trouve aujourd’hui que le seul avantage des DNG (mais il est à mon avis colossal) réside dans le fait qu’il incorpore les annotations (IPTC…) ce qui évite de mettre en branle l’infernale usine à gaz Adobe dont les multiples bras saupoudrent nos malheureux disques durs d’innombrables fichiers side-cars…

  2. Bonjour,
    Merci pour la réputation dont vous m’avez qualifié et qui me semble usurpée … car pour être clair, je ne sais pas répondre à vos questions (le format DNG ne m’est pas bien familier).
    J’essaie de me renseigner.
    Minuscule point de détail: les sidecars ce sont plutôt des informations XMP, ce qui peut aller bien plus loin que les annotations IPTC.
    Bien cordialement
    PP

  3. Patrick Peccatte, merci de nous avoir rendu visite…

    Les infos XMP stockées dans les fichiers side-cars dépassent bien entendu les seules annotations IPTC. C’est pour cela que j’avais ajouté une prudente série de points de suspension après le mot IPTC.

    J’en profite pour donner ici l’URL du chapitre que vous consacrez, sur votre site, à la présentation des métadonnées. Cette initiation devrait intéresser tous les photographes concernés par la gestion des images : http://peccatte.karefil.com/software/Metadata.htm

    Cordialement

  4. Un petit point pour Jean Delmas :
    J’avais décidé de passer tous mes RAW en DNG, sans conserver le RAW d’origine.
    Par choix, j’ai quitté Windows pour Linux.
    Or, il s’avère que les logiciels de conversion RAW disponibles avec Linux ne sont pas tous capables d’ouvrir un fichier DNG.
    J’ai eu une frayeur jusqu’à ce que je découvre qu’il en existe bien qui savent ouvrir le DNG, mais le choix n’est pas pléthorique.
    Maintenant, en raison de cette expérience, je conserve précieusement les RAW.

  5. FX Belloir,

    J’ajouterai un argument pour encourager à la prudence les amateurs de DNG. Comme l’a bien fait observer Volker, les logiciels de développement autres que ceux d’Adobe n’ouvrent souvent les fichiers DNG que de manière limitée (par exemple ceux issus de certains RAW…) voire ignorent totalement ce format, cette position étant étant accompagnée d’une sorte de militantisme anti monopoles. On se souvient des déclarations des fondateurs de Pixmantec (aujourd’hui salariés de leur ex bête noire) qui déclaraient que leur logiciel n’ouvrirait JAMAIS les fichiers DNG… Ils ont du changer d’avis…

  6. @jean : merci pour tes précisions. Ayant été en déplacement ces derniers jours, je n’ai malheureusement pas pu répondre à tes questions. Quant à l’intégration des données propriétaires, il me semble d’avoir lu (mais je ne retrouve plus la source…) que toutes les informations sont dorénavant reproduites, pixel par pixel et bit par bit, à l’intérieur du fichier DNG lorsque ce dernier est écrit à partir du fichier RAW. Mais encore est-il que certaines de ces informations sont copiées en vrac, sans avoir été préalablement décryptées. Dans la mesure ou chaque logiciel utilise sa propre « pipeline » pour développer les fichiers RAW, ces informations ne sont donc pas seulement inexploitables par tout logiciel tiers, mais aussi perdues, dans la mesure ou il est devenu impossible de lire le fichier DNG résultant dans un logiciel propriétaire qui est lui seul à comprendre toutes les données créées par l’appareil. Il est donc à mon avis bien dommage de jeter toutes ces informations – Nikon Capture NX, Canon DPP etc. deviennent plus forts au fil des versions et les appareils intègrent des processeurs capables d’algorithmes de plus en plus sophistiqués pour corriger à la fois tonalité, couleurs et aberrations optiques….
    @fxbelloir : tu as bien fait de préserver les deux, on ne sait pas ce que le futur nous apportera.
    @jean : tant que les fabricants « vedettes » (Canon et Nikon) continuent à faire barrage, il serait risqué de ne conserver que les DNG….

  7. Personnellement je trouve le DNG tres pratique pour l’importation de fichiers RAW entre logiciels de traitement incapable de fonctionner en partenariat complet. Par exemple DxO Optics Pro et Lightroom. Dans ce cas c’est vraiment interessant.

  8. Il semblerait qu’il y est une grande confusion dans l’esprit des photographes amateurs sur le format DNG.
    Beaucoup s’attendent, après avoir traité leur photos avec Lightroom par exemple, à ce que leur photo finalisée et exportée en DNG puisse être ouvert telle quelle avec un autre logiciel capable de les lire (exemple picasa).
    Hors il se trouve qu’a l’ouverture ils retrouvent la photo RAW originale mais aucun des traitements effectués dessus.
    Mon explication est que les traitements effectués sous lightroom sont encapsulés sous forme de balises de type XML et que seuls d’autres logiciels du même éditeur (Adobe en l’occurence) sont capables d’interpreter ces balises et donc d’afficher le DNG avec ses traitements.
    Le DNG véhicule avec les fichier original des infos techniques sur le couple Apn/objectif, les métadonnées (sous forme ITPC ou XMP), les profils ICC pour pouvoir être récupérés dans une chaine graphique et traité en pré-impression, mais ne fournit pas de « photo traité prête à l’impression » comme un fichir JPG…
    Me trompes je ?

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