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DxO Optics Pro 5.0 – Chronique d’une naissance prématurée


Nikon D200, AF-S 2.8/17-55 mm DX, 1600 ISO


Extrait de l’image précédente : Lightroom produit cette fois-ci le meilleur résultat grâce à une correction parfaite du bruit chromatique et à une quasi-absence d’artéfacts colorés – toutefois au prix d’une perte, à la fois sur le contraste local et les informations de couleurs. La nouvelle version de DxO offre ici une meilleure qualité d’image que l’ancienne : les artéfacts colorés sont moins visibles. En jouant sur les réglages de la réduction du bruit, vous pouvez sans doute restituer davantage de détails avec DxO Optics Pro – les bogues à répétition m’ont découragé trop vite !


Canon EOS 1Ds, EF 4/17-40 mm L USM, 800 ISO


Prise à 800 ISO, cette image assez bruitée bénéficie du passage dans DxO et Lightroom. Les deux logiciels réduisent le bruit sans pour autant détruire la netteté ; DxO garde une petite avance grâce à une résolution légèrement plus élevée ; Capture One, le perdant de cette comparaison, surprend par l’introduction d’une texture granuleuse assez disgracieuse (“grain de poivre”) qui remplace le bruit d’origine.

Il est dommage que DxO Labs n’ait pas su retarder le lancement de cette cinquième génération pour en éliminer les quelques bogues qui la rendent (au moins pour l’instant…) impraticable. L’éditeur a tout de même réussi la composante la plus critique d’un logiciel de développement : son moteur de conversion. Il était temps que la DxO Raw Engine rattrape les ténors du marché et c’est chose faite : fort d’un excellent équilibre pour la réduction du bruit, la netteté et la suppression des artéfacts colorés, le logiciel exploite enfin tout le potentiel des fichiers RAW pour en produire des images numériques naturelles et bien définies. Reste à rendre la “carrosserie” (interface utilisateur) et le “châssis” (architecture logicielle) fiable pour que ce moteur (de conversion) surpuissant puisse évoluer vite et bien !

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12 commentaires “DxO Optics Pro 5.0 – Chronique d’une naissance prématurée

  1. Je m’étonne un peu de ne jamais voir de commentaire sur le rendu général de DXO… on parle de dématriçage, correction, etc… mais je lui fait un reproche avant tout : les images issues de ce logiciel sont flateuses de loin, mais beaucoup moins détaillées et naturelles que celles obtenues par Lightroom. Je m’explique; si l’on grossit les images (par exemple celles des statues) on s’apperçoit que le contraste est trop élevé, les dégradés ne sont pas retranscris fidèlement. Ainsi de loin l’image donne une impression de netteté et de saturation plaisante, mais de près Lightroom l’emporte largement -à mon sens- en ce qui concerne le respect des tons et des dégardés. Ses réglages par défaut sont moins claquants, mais plus fidèle, ce qui rappelle exactement la différence entre des boitiers numériques amateurs, et ceux destinés aux pros. Aux premier regard, on préfèrera souvent le fichier d’un EOS 350D à celui d’un 5D, qui semblera plus terne. Malgré de réelles qualités, DXO ne me convient toujours pas car je trouve qu’il conserve ce traitement excessif des anciennes versions.

  2. Bizzare, avec exactement les mêmes exemples sous les yeux, je trouve les images de DXO 5 nettement moins détaillées que celles des concurrents.
    Pour moi le manque de détail très fin est flagrant, comme si toutes les hautes fréquences avaient été lissées. Le rendu semble t’il sauvé par une augmentation de contraste local grossière.

    Sinon les différences de contrastes, expositions et saturation rendent difficile la comparaison entre les images.
    Par exemple le bruit ressort sur Capture One car le contraste est plus doux et les zones sombre sont beaucoup plus lumineuses que celles de DXO.
    Pour la photo Rouge/Vert, la saturation exagérée de l’image DXO fait effectivement ressortir les fleurs des feuilles mais il ne me semble pas que ce soit issu d’un dématricage supérieur.

    Pour moi ça ressemble au rendu d’un APN de poche basique, le bruit en moins.
    Merci pour le test en tout cas, car la 5.0 refusait de démarrer chez moi !

  3. Il me semble bien qu’il y a autant de goûts qu’il y a des photographes… Vos remarques sont tout à fait justes, la sensation de netteté est aussi et surtout du à un micro-contraste plus élevée. Cependant, les photographes n’impriment pas leurs photos à 100% de leur taille en pixels et le contraste local sera ainsi plus efficace pour donner une impression de netteté qu’un gain de résolution…

  4. très intéressante comparaison… l’avez-vous faites aussi avec NX 1.3 tout juste sorti quasi en même temps que Dxo5. cela pourrait être interessant pour des NEF de D200 (cf statue par exemple)

  5. Sans pouvoir vérifier les résultats de la version 5 avec la 4 de DxO, je ne partage pas ton point de vu (Volker) sur le rendu de cette nouvelle mouture que je trouve très peu naturel. Peut-être parce que j’attends d’un développeur RAW le résultat le plus neutre possible comme base « créative » pour pousser des images dans leur derniers retranchements? Si on le veut?

    Je pense en effet qu’il est plus juste de démarrer avec une image naturelle, la plus proche de celle encore imprégnée dans notre cerveau comme étant l’original, pour soit la laisser telle quelle ou bien la déformer délibérément. Suivant l’humeur du moment et le but recherché. Alors, d’après mon humeur actuelle et ma sensibilité visuelle, et sans avoir été là pendant la prise de vue, voici mes commentaires sur le rendu DxO pour les extraits que tu as choisi.

    Pour la première image: je distingue des « marches » dans les tiges rouges suivant l’angle qu’elles ont. Résultat d’un « micro-contraste » trop élevé? Oui, l’image de DxO semble plus nette, mais ces tiges ont presque un halo tellement que la netteté a été forcée. Le rouge me semble aussi trop vif.

    Deuxième image: où sont passé les détails du crépis au soleil? Et les joints entre les pierres rondes du mur qui se trouvent dans l’ombre, sont ils vraiment aussi lumineux en réalité? Les marches sont tellement « unsharp mask » qu’elles semblent floue. Idem pour les feuilles du buissons. Je paries que les pares soleil ne sont pas si saturé en vrai.

    Troisième image: je trouve le rouge très excessif, les deux feuilles au soleil me semblent plus floues que sur les captures de C1 et LR.

    Quatrième image: rien à signaler, le résultat de LR est exactement ce que j’attend d’une telle image. Pas de saturation excessive, contraste dans les hautes lumières. Certes, l’image DxO a un certain lissé de rendu dans les parties ou le contraste est minime, les joues par exemple. Mais cela donne l’impression d’un flou à cet endroit, un manque de bruit par rapport aux parties plus contrastées comme les parties ombragées du cou vs partie droite plus éclairée. Comme si le grain n’était pas partout du ISO 800.

    Cinquième image: à mes yeux un faux pas de plus pour DxO. Balance de gris à coté, manque de texture de poil, contraste exagéré.

    Malgré tout, les résultats de DxO sont pas mauvais, loin de là, mais comme je l’ai précisé au début, ils ne représentent pas ce que j’attends d’un derawtiseur. Et je me tairais (si j’y arrive 😉 sur la politique commercial de DxO que je n’approuve pas du tout.

    En fait tes images m’ont conforté dans mon choix pro Lightroom / contre DxO et elles ont rehaussé mon point de vue sur Capture One, dont les résultats sur certaines images m’ont agréablement surpris. Merci!

    PS: DPP 3.2.2 déjà testé?

  6. Yann, je pense que DxO a toujours essayé de produire une image prête à l’emploi, prête à tirer en Minilab, plutôt d’en proposer une version « neutre » qu’on puisse améliorer à sa guise. C’est simplement la raison pour laquelle je ne l’utilise que pour certaines images isolées – le rendu étant vraiment trop du type Technicolor. De ce fait, le logiciel a plus de clients côté photographes amateur que côte photographes professionnels – ces derniers demandent davantage de souplesse pour la préparation de leurs images.
    On peut aimer ou détester ce rendu, force est de constater que l’éditeur a fait des progrès et que les images finales sont parfaites pour un tirage en Minilab (le relatif manque de détails par rapport à Capture One et Lightroom n’y restera indétectable, le contraste local y donnera l’impression d’un « piqué » supérieur). Je suis juste un peu déçu par le lissage exagéré de Lightroom qui « floute » les détails à basse fréquence (pelouse, fleurs rouges qui bavent…) et enchanté par Capture One qui semble avoir trouvé un bon compromis (restitution des détails, à la fois haute et basse fréquence, restitution des couleurs).

  7. Comme le dit Volker, je crois que le but de DxO est de produire une image prêt à l’emploi. J’avoue que je ne connais pas le produit mais j’ai mis en boite une interview chez eux il y a quelques semaines et c’était un des messages sous-jacents.

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