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Enregistrer ses premiers plans vidéo avec le 5D Mk III

Pour le photographe qui découvre la vidéo sur un boîtier doté d’un réel potentiel en la matière, comme c’est le cas du 5D Mark III, le passage de l’image fixe à l’image animée peut sembler compliqué au premier abord. En réalité, beaucoup de fonctions et de réglages sont transposables de la photo à la vidéo. Il n’en reste pas moins qu’il est nécessaire de connaître un minimum de bases pour se lancer. Ensuite, comme pour tout domaine, rien ne remplacera la lecture des forums, sites ou ouvrages spécialisés, les discussions avec les vidéastes plus expérimentés, et surtout la pratique.

 

L’accès à l’enregistrement vidéo est assez aisé mais, si son activation est correctement décrite page 218 du mode d’emploi de l’appareil, un minimum de configuration préalable s’impose. Notez que dans l’interface du boîtier, le menu Prise de vue n’affiche qu’un contenu contextuel. Ainsi, les onglets 4 et 5 dédiés à la vidéo ne seront accessibles que si le sélecteur de mode est sur la position Vidéo. À défaut (sélecteur en position Live view), seul l’onglet 4 dédié à la configuration de la prise de vue d’image fixe par visée écran sera disponible.

Choisir taille d’image, cadence et compression

La configuration de ces trois paramètres est assez simple et, sauf cas particulier, n’imposera pas, ou peu de corrections ultérieures.

● Taille d’image : comme en photo, elle détermine la définition des images produites, à laquelle s’ajoute la notion de ratio. Ainsi, la taille la plus réduite (640 × 480) produira des vidéos de faible définition et au ratio 4/3, d’un intérêt très limité (la définition des smartphones actuels étant supérieure, on gagnera à passer en HD ; idem pour la diffusion sur Internet). Les définitions supérieures (1 280 × 720 dit « HD » et 1 920 × 1 080 dit « Full HD ») sont, elles, d’un emploi plus universel et offrent toutes les deux un ratio 16/9. A priori, on privilégiera tant que possible la définition la plus élevée, plus qualitative et polyvalente.

● Cadence d’enregistrement des images : le choix est ici lié au média de diffusion auxquelles sont destinées les vidéos. Le réglage de 24 images par seconde est celui du cinéma ; il ne sera donc pas d’un grand usage pour l’amateur qui, en Europe, diffusera ses vidéos sur un système PAL. Dans l’immense majorité des cas, on choisira la valeur standard de 25 images par seconde pour ne plus jamais en changer, ou presque. Une cadence de 50 images par seconde ne sera utile que pour restituer de façon plus fluide des mouvements rapides et/ou pour réaliser des ralentis de meilleure qualité en postproduction, au prix, malheureusement, d’un poids de fichier et d’un temps de traitement et de montage autrement plus élevés.

● Méthode de compression : si les vidéos sont toujours enregistrées en .mov, le 5D Mark III propose deux modes de compression des fichiers, par essence très lourds. Pour comprendre (et en espérant que les puristes nous pardonnent cette analogie un peu grossière…), on peut apparenter ce choix à celui du format JPEG ou TIFF en photo. Ainsi, la compression IPB produit des fichiers plus légers (plusieurs images sont compressées en parallèle pour un poids moyen de 220-250 Mo/minute) que la compression ALL-I (qui ne compresse qu’une image à la fois ; en moyenne 650-700 Mo/minute) qui produit des fichiers, certes, autrement plus lourds, mais aussi plus « riches » et qui supporteront donc mieux la postproduction (notamment les corrections de couleur et contraste). L’IPB s’avère généralement un bon compromis entre qualité des vidéos, durée d’enregistrement et autonomie des cartes (voir le tableau comparatif page 232 du mode d’emploi) et des disques durs pour le stockage des rushs. Qui plus est, ce type de compression rendra le 5D Mark III un peu plus « tolérant » vis-à-vis de la rapidité des cartes mémoire (voir mode d’emploi page 217). Enfin, les fichiers seront plus faciles à lire et à monter. On réservera donc la compression ALL-I aux réalisations les plus ambitieuses, aux conditions de prise de vues les plus difficiles (notamment par faible éclairage pour éviter certaines cassures de tons dans les dégradés des ombres) et/ou aux séquences destinées à subir une postproduction lourde (étalonnage des couleurs complexe, ralentis, effets spéciaux, etc.). Notez enfin que lecture, correction et montage nécessiteront, en plus de disques durs généreusement dimensionnés, un logiciel et un ordinateur des plus puissants. Avant de choisir ce type de compression, mieux vaudra donc faire quelques tests de montage…

Par rapport au 24 × 36, le format 16/9 des vidéos HD et Full HD est plus allongé. Les adeptes de la photo panoramique trouveront très facilement leurs marques ; les autres devront prendre de nouvelles habitudes de cadrage. Avec un peu de pratique, ce ratio s’avère plus dynamique que le 24 × 36 tout en s’accommodant des compositions plus « stables » ou « contemplatives ». (© Vincent Luc)

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