Questions Photo

Enregistrer ses premiers plans vidéo avec le 5D Mk III

Comprendre l’affichage écran et la simulation du rendu

Passé ce premier paramétrage, il est nécessaire de se familiariser avec l’affichage de l’écran arrière. La page 225 du mode d’emploi rassemble les différentes informations potentiellement accessibles, évidemment très proches de celles que l’on rencontre en Live view. Toutes ne sont heureusement pas présentées en même temps, mais demeurent accessibles par appuis successifs sur la touche Info.

Selon les conditions et selon l’importance des paramètres à prendre en compte pour la réalisation de la séquence, on préférera donc tel ou tel type d’affichage. On pourra (et devra souvent) préparer l’enregistrement en passant d’un affichage à un autre pour gérer le contrôle du point, de l’exposition avec l’histogramme (en mode Manuel) ou de l’assiette avec l’horizon virtuel, avant de libérer le champ pour ne conserver lors du filmage proprement dit que les informations capitales.

Si l’histogramme en temps réel n’est malheureusement accessible qu’en mode M, l’écran offre, dans ses limites de lisibilité et fidélité, une simulation assez correcte de ce que sera le rendu d’image. Les paramètres fondamentaux auxquels il convient d’être attentif lors de la préparation de l’appareil avant le filmage sont les suivants.

● Style d’image : paramétrage général et personnalisation de netteté, contraste, saturation et teinte.

● Balance des blancs : réglage global et éventuelle correction fine.

● Exposition/profondeur de champ : sensibilité, temps de pose et ouverture sont pris en compte pour refléter au mieux le rendu de l’image ; la prise de vue étant effectuée à diaphragme réel, l’effet de profondeur de champ est perceptible à l’écran.

● Correction automatique de la luminosité : systématiquement activée en mode Automatique, en option dans les autres. Pour une meilleure maîtrise de l’exposition, on préférera la désactiver (voir mode d’emploi page 142).

● Correction du vignetage et des aberrations chromatiques : effectives uniquement si les options idoines sont activées (voir mode d’emploi pages 147 et 148) et sous réserve de compatibilité avec l’optique utilisée. Si l’on envisage d’utiliser différents objectifs, on devra être très attentif à ce point afin d’obtenir un rendu cohérent au sein d’une même réalisation. Attention notamment aux aberrations chromatiques qui, en Full HD, sont très sensibles.

● Priorité hautes lumières : l’option présente le même type de fonctionnement et sensiblement les mêmes limites qu’en photo.

Le principe est ici voisin de celui de la prise de vue en JPEG, puisqu’aucune solution d’enregistrement vidéo en brut n’est encore disponible sur le 5D Mark III (voir encadré). Les réglages déterminant le rendu des images doivent donc être opérés avant la réalisation de la séquence et, pour faciliter le montage, de façon cohérente d’une séquence à l’autre. S’ils sont maîtrisés en utilisation photo, leur gestion en amont du filmage ne doit poser aucun problème. Rappelons tout de même que, malgré ses qualités, l’écran du boîtier ne suffit pas au contrôle du rendu de ses vidéos et que, là encore, un test préalable avec contrôle sur un moniteur calibré et de grand format est vivement conseillé. Dans le doute, on préférera toujours travailler en Style d’image Neutre, quitte à renforcer contraste, netteté et saturation en postproduction, l’inverse étant évidemment autrement plus périlleux (quand encore c’est possible…).

On accordera une attention toute particulière au réglage de netteté car, si le paramétrage par défaut de chaque Style d’image est correct en photo, c’est loin d’être le cas en vidéo. Sur l’écran du boîtier, le problème passera inaperçu, mais dès que l’on regardera ses films sur un écran ou un téléviseur, on verra que l’image est trop accentuée. À défaut de travailler systématiquement en Neutre, il est donc conseillé de réduire et d’harmoniser les réglages de netteté des différents Styles d’image.

Privilégier le mode Av

S’il peut être rassurant de réaliser ses premiers plans en mode Auto ou P, il nous semble plus intéressant, pédagogique et efficace de privilégier le mode Av. À ceci, deux raisons. La première est que quelle que soit l’option choisie, en vidéo, la mesure de la lumière est toujours Évaluative. Or, l’expérience montre que les compromis opérés par le boîtier ne sont pas toujours des plus judicieux ; il est donc souvent nécessaire en vidéo de disposer de la mémorisation ou du correcteur d’exposition offerts par les modes dits « experts » (l’emploi du correcteur se fait encore plus aisé qu’en prise de vue classique, puisque l’écran de l’appareil en simule assez correctement l’effet). La seconde raison de ce choix est l’importance capitale de la profondeur de champ (donc de l’ouverture du diaphragme) en vidéo Full HD. C’est donc a priori ce paramètre qui doit être pris en compte en priorité (en fonction des conditions de filmage et de l’esthétique que l’on veut donner à sa séquence) et auquel on adaptera (ou laissera le 5D adapter) sensibilité et temps de pose.

Contrôler la profondeur de champ est aussi important en photo qu’en vidéo. Pour cette séquence, réalisée en automatique, l’emploi d’un très grand-angle m’a vaguement permis de faire illusion. Le plan pourra éventuellement servir, mais il devra être très bref pour ne pas laisser le temps de voir que la netteté du fond est très relative… (© Vincent Luc)

La maîtrise de l’ouverture permet en effet de minimiser certains problèmes de mise au point. La gestion du point demeure un des éléments les plus critiques en vidéo avec un reflex du fait de l’absence d’AF continu réellement utilisable pendant le filmage. Il est donc nécessaire d’anticiper et/ou de s’adapter selon la nature du sujet et la durée du plan et de privilégier les ouvertures moyennes (ce que ne semble pas vraiment faire l’automatisme…). Si les grandes ouvertures ont un intérêt esthétique indiscutable, elles imposent une mise au point d’une extrême rigueur, impliquant elle-même un certain entraînement, si ce n’est quelques accessoires. De près, la profondeur de champ se réduit parfois à quelques centimètres seulement et, plus encore qu’en photo (toujours du fait de la notion de durée), le moindre défaut de mise au point est très préjudiciable à l’image. Rappelons tout de même que si elle peut en réduire un peu l’impact visuel, la profondeur de champ ne compensera jamais un décalage du point.

On pourra aussi travailler en Manuel. On préférera d’ailleurs ce mode à celui offrant priorité au temps de pose (Tv), là encore, pour conserver le contrôle de la profondeur de champ. De plus, la gestion du temps de pose n’est vraiment critique en vidéo que dans des situations particulières et, en pratique, cette « variable » ne l’est pas tant qu’on veut bien le croire. En mode Manuel, où l’on garde la maîtrise de l’ouverture et du temps de pose, on pourra au besoin choisir la sensibilité auto pour retrouver une forme de souplesse, en reportage par exemple.

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