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L’objectif standard revisité (seconde partie)

Canon TS-E 45 mm f/2,8

Situé au milieu d’un premier triplet d’objectifs à décentrement et bascule, le TS-E 45 mm f/2, 8 fait partie des ancêtres de la gamme des objectifs EF. Les objectifs TS-E partagent une conception à l’ancienne, avec un corps entièrement réalisé en métal et une bague de mise au point traditionnelle qui offre une grande précision. Malgré cela, ils sont dotés de composants électroniques permettant de contrôler le diaphragme électrique depuis le boitier et de transmettre des informations entre ce dernier et l’objectif. La partie avant d’un objectif TS-E est à même de se déplacer pour faire en sorte que l’axe de l’objectif n’est plus perpendiculaire au centre du plan capteur. Lorsqu’elle est décentrée verticalement ou horizontalement, l’axe optique se déplace parallèlement à sa position normale, permettant de corriger les perspectives : pour éviter que les lignes verticales d’un bâtiment convergent vers le sommet, il suffit de décentrer l’objectif vers le haut ; pour éviter de se retrouver face à un miroir ou une vitrine, il suffit de décentrer horizontalement l’objectif. Le décentrement de l’objectif peut également servir à l’assemblage ultérieur d’une image panoramique : à partir de deux vues, la première décentrée à gauche et la seconde décentrée à droite, il est possible d’obtenir une image finale qui s’apparente à une image unique prise directement au grand angle. En plus de la fonction de décentrement, le TS-E 45 mm f/2, 8 propose une fonction de bascule permettant de contrôler la profondeur de champ suivant la règle de Scheimpflug. En fonction du résultat souhaité, vous pouvez positionner la netteté sur un des éléments de votre cadrage, sur une partie d’un sujet disposé à l’oblique ou encore sur la totalité du sujet. Il est ainsi possible d’obtenir une profondeur de champ très vaste tout en utilisant une grande ouverture ou de la limiter au point de ne présenter qu’ une zone de netteté très restreinte. Par défaut, l’axe de décentrement est perpendiculaire à l’axe de bascule. Il est assez facile d’y remédier (de manière permanente), soit en passant par le service après-vente du fabricant, soit en effectuant l’intervention chez soi (opération assez simple mais un tant soit peu périlleuse). Sa faible distance de mise au point minimale prédestine le TS-E 45 mm f/2, 8 à la proxiphotographie, avec ou sans bague-allonge ou bonnette macro. À noter aussi sa compatibilité avec les téleconvertisseurs 1,4 x et les doubleurs 2 x de la marque, détail assez peu connu.

Le TS-E 45 mm f/2,8 est un objectif très polyvalent : que ce soit l’architecture, le paysage, le portrait ou la nature morte, aucune de ces domaines de prise de vue lui est interdite. Canon EOS 5D Mark III, 30 s, f/13 et 100 ISO.

Caractéristiques techniques

  • Focale : 45 mm (équivalent 72 mm sur un reflex au format APS-C)
  • Ouverture maximale/minimale : f/2, 8 et f/22
  • Construction optique : 10 éléments en 9 groupes
  • Angle de champ : 51 °
  • Distance minimale de mise au point : 0.4 m
  • Diamètre de fixation pour filtre : 72 mm
  • Diamètre x longueur : 81 mm x 90 mm
  • Poids : 645 g
  • Mise au point manuelle, décentrement (+/-11 mm) et bascule (+/-8°)

Voigtländer Ultron 40 mm f/2 SL II Aspherical

Opticien et fabricant assez confidentiel d’appareils photo et de verres optiques, Cosina est à l’origine de nombreux produits OEM, fabriqués pour d’autres sociétés plus renommées (Canon, Yashica, Nikon, Olympus, Konica, Vivitar, Epson, Rollei et Zeiss). Après avoir acheté les droits pour estampiller plusieurs appareils télémétriques et leurs objectifs assortis du label prestigieux Voigtländer, Cosina continue à utiliser ce dernier pour la série d’objectifs SL/SL 2 pour appareils reflex. Fabriqués en nombre limité, les premiers modèles n’ont connu qu’une distribution à compte-gouttes à l’extérieur du Japon. La série comporte actuellement cinq objectifs (Color Skopar 20 mm f3, 5, Color Skopar 28 mm f/2, 8, Ultron 40 mm f2, Apo-Lanthar 90mm f/3.5 et Nokton 58 mm f1, 4 pour appareils Nikon, Pentax et Canon) et les Color Skopar 20 mm f3, 5 et Ultron 40 mm f2 existent dans deux versions, dont la plus récente ne se distingue de la plus ancienne que par le revêtement de la bague de mise au point. Les objectifs Voigtländer n’ont rien à envier à d’autres objectifs haut de gamme : réalisés en métal et soigneusement assemblés, certains offrent même une luminosité plus qu’honorable. À l’exception du 58 mm f/1, 4, tous sont particulièrement compacts, au point de pouvoir les qualifier d’objectifs “pancake ». Presque entièrement en métal, du pare-soleil à la monture à baïonnette, en passant par le fut de l’optique, le Voigtländer Ultron 40 mm f2 SL ne mesure que 25 mm et ne pèse que 200g. La monture EF comporte par sept contacts destinés à transmettre aux appareils Canon l’essentiel des caractéristiques de l’optique (focale, ouverture et distance de mise au point). Vous bénéficierez ainsi de tous les modes d’exposition et modes de mesure. L’Ultron 40 mm f/2 possède une bague de mise au point onctueuse qui ne ferait pas honte à un objectif signé Zeiss ou Leica. Une échelle de profondeur de champ favorise le réglage de la distance hyperfocale bien que celle-ci soit ici moins utile dans la pratique que pour un objectif grand-angle. Par défaut, l’objectif autorise une mise au point à partir de 38 cm ; en ajoutant la bonnette macro fourni, il est possible d’obtenir un rapport de grandissement égal à 0,25 x (1 : 4).

Peu encombrant, l’Ultron 40 mm f/2,0 ne demande qu’une petite place dans le fourre-tout. Dommage qu’il soit un peu tombé dans l’oubli depuis la sortie du Canon EF 40 mm f/2,8 STM. Celui-ci est deux fois moins cher, mais il ne possède ni la belle finition ni la grande luminosité du Voigtländer.

Caractéristiques techniques

  • Focale : 40 mm (équivalent 64 mm sur un reflex au format APS-C)
  • Ouverture maximale/minimale : f/2 et f/22
  • Construction optique : 6 éléments en 5 groupes, une lentille asphérique, diaphragme circulaire à 9 lamelles
  • Angle de champ : 57 °
  • Distance minimale de mise au point : 0.38 m
  • Diamètre de fixation pour filtre : 52 mm
  • Diamètre x longueur : 63 mm x 25 mm
  • Poids : 200 g
  • Livré avec pare-soleil et bonnette macro

13 commentaires “L’objectif standard revisité (seconde partie)

  1. Si possible un test de ces fameux Planar Zeiss Rollei qbm1,8/50.J’ai fabriqué avec 2 bagues une pour Leica M240. Les résultats sont surprenants mais je n’ais pas vos moyens de prendre des mesures. Merci.
    Déjà sur un 5D premier modèle avec une bague j’ai pu constater la qualité de cette gamme ga jusqu’à 85 Zeiss… aujourd’hui objectifs bien oubliés. Vœux, cordialement.

  2. Petite précission le Life Size Converter augmente la focale d’environ 1.26x et il est utilisable avec d’autres objectifs.

    D’un coté si l’on met de coté le cout, avoir un 50 f2.5 plus compact grace à son rapport maxi de 1:2 et assez universel avec sa foale de 50 et son ouverutre de 2.5 et avoir un 63 parfaitement corrigé au rapport 1:1ce n’est pas une configuration si sote.

    • Oui, vous avez raison, le LIfe Size Converter est intéressant puisqu’il augmente la focale par le facteur 1, 3 fois tout en permettant d’accéder aux rapports entre 1:2 et 1 : 1. En revanche, l’acessoire en question est presque aussi cher que l’objectif qui lui est associé…

      • Oui ce Life Size Converter est cher, et puis c’est moins pratique en macro.

        Si l’on se place toujours du coté résultat, cet EF50 avec sa map classique ne doit pas perdre beaucoup de longueur focale au rapport ½ et si l’on utilise le convertisseur LSC pour des rapports plus court on augmente la focale réelle, alors que la plupart des objectifs de 50-60mm macro à map interne la réduisent !
        Et le LSC est sensé corriger les défaut optique au rapport élevé.

        • Je n’ai pas fait de tests concernant la modification de focale (focus breathing) à 1 : 2 mais je suppose qu’elle existe bien puisque l’objectif utilise un dispositif à lentilles flottantes lors de la mise au point (cette dernière n’est donc pas si classique, contrairement à celle de l’EF 100 mm f/2,8 macro « Mark I »…). Mais le convertisseur aide sans doute à conserver l’excellent piqué entre 1 : 2 et 1: 1.

          • Un 100 ou 150 macro par exemple, Gerard Therin l’a testé avec un 100 macro Canon (peut être la géneration avant l’IS) et il obtient un rapport de 1.71/1.
            Je ne sais pas si l’on peut mettre un lien ?
            Son site est naturepixel.com

            Pour la diminution de focale de l’EF50 elle doit être moindre que si c’était une mise au point interne.

  3. Cette nuit j’étais un peu fatigué, mais on pourait peut être marier ce LSC avec les TSE 90 ou 45.

    J’utilisais des fois mon TSE90 avec un doubleur Canon, je prévoyais de le faire aved le 1.4 mais je ne l’ai jamais acheter.
    Si c’était à refaire je pencherai plutôt pour ce LSC.

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