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Néologismes et traitement d’image

Il suffit de consulter un article ou un livre récent sur le traitement d’image pour croiser des néologismes dont la signification n’est pas toujours très bien expliquée : “ajustement non destructif”, “traitement non modal”, “correction sélective”, “calque d’outil” ? – autant de mots pour définir les caractéristiques avancées dont tous les logiciels de traitement d’image devraient se munir.

Il suffit de consulter un article ou un livre récent sur le traitement d’image pour croiser des néologismes dont la signification n’est pas toujours très bien expliquée : “ajustement non destructif”, “traitement non modal”, “correction sélective”, “calque d’outil” ? – autant de mots pour définir les caractéristiques avancées dont tous les logiciels de traitement d’image devraient se munir.


Canon EOS 1Ds, EF 100 mm f/2.8 Macro

Préserver le fichier original, grâce au traitement non destructif

Nos images numériques sont composées de plusieurs millions de pixels (picture element). Avec un logiciel de traitement d’image conventionnel (Photoshop, Gimp, PaintShop Pro…) la structure de l’image est altérée à chaque fois que vous lui appliquez une correction. Contrairement à ce traitement de type Bitmap, destructif puisque basé sur la modification de l’original, le traitement non destructif enregistre les réglages correspondants à l’ensemble des étapes dans un fichier annexe, pour ne les appliquer qu’à l’issue du traitement. Comme les modifications résultantes ne s’appliquent qu’à une nouvelle image ou à une copie, le fichier d’origine n’est jamais altéré.

Bien que certains fabricants aient usé et abusé du mot magique “traitement non destructif”, notamment Apple pour Aperture, l’ensemble des logiciels de développement RAW récents utilisent cette manière de travailler, seule l’extension du fichier annexe change (”.xmp” pour les logiciels Adobe, “.bib” pour Bibble, “.rws” pour RawShooter, “.P1s” pour Capture One, “.lzn” pour LightZone). Certains logiciels “propriétaires”, tels que Canon DPP et Nikon Capture NX, sont à même d’inscrire des modifications dans le fichier RAW en utilisant des balises (tag) prévues à cet effet, sans pourtant toucher à la structure de l’image.


Lightroom et le traitement non destructif : grâce aux instantanés et à l’historique, il est facile de retrouver un état antérieur.

Les calques de réglage de Photoshop (y compris les objets dynamiques) adhérent également aux principes du traitement non destructif ; les autres commandes et presque tous les filtres du logiciel opèrent de manière destructive.

Le traitement “non destructif” bénéficie des avantages suivants :

• On peut à tout moment possible reprendre certains réglages, voire en annuler certains, si le résultat ne convient pas sans être obligé à refaire toutes les étapes d’une séance de correction.

• L’espace disque requis pour stocker le fichier d’origine et le fichier annexe (qui répertorie l’ensemble des modifications) est toujours inférieur à celui occupé par le fichier d’origine et le fichier final. Tandis que le poids du fichier annexe n’excède rarement quelques centaines de kilooctets, le fichier final occupe parfois quelques centaines de mégaoctets (pour une image composée de plusieurs calques).

Au lieu d’incriminer Photoshop pour son manque de cohérence en matière de traitement destructif, il faut plutôt prendre conscience de son statut unique. Né alors que les ordinateurs étaient peu puissants et faiblement dotés en mémoire, il autorise des retouches bien plus complexes que la plupart des autres logiciels de traitement d’image. Enfin, lors de sa création, Photoshop n’était pas destiné aux photographes, mais aux graphistes. Le nouveau logiciel Photoshop Lightroom est, lui, dédié aux photographes.

Le traitement non destructif est, hélas, très gourmand en mémoire. Il nécessite un ordinateur dernier cri et un peu de patience – les utilisateurs des logiciels s’étonnent assez souvent de la “mollesse” des logiciels Lightroom, Aperture, LightZone et Nikon Capture NX : comme ils lancent plusieurs opérations un tantinet complexes, le rafraîchissement de l’aperçu ne se fait souvent qu’au bout de plusieurs secondes…

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3 commentaires “Néologismes et traitement d’image

  1. En gros, que toute l’équipe (Jean, Vincent, etc.) puissiez publier une sorte de glossaire des termes idoines avec leurs équivalents en allemand et/ou en anglais, histoire de (dé)montrer au lecteur les déformations subies…
    C’est exactement dans l’esprit de ton billet, mais organisé de manière plus systématique. Les mots de la photo numérique vus et sous-pesés par votre aréopage d’experts…!
    Et, d’ici un an, un dictionnaire…

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