Questions Photo

Photo d’architecture : démarche informative et/ou approche esthétique ?

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La photographie “esthétique”
Depuis l’Antiquité, l’architecture exerce un grand pouvoir attractif sur les hommes. Les pharaons, les rois, les empereurs, le clergé ont exprimé leur puissance en commandant aux bâtisseurs des pyramides, des châteaux ou des cathédrales toujours plus grands, plus hauts ou plus beaux. Et ceux-ci ont rivalisé de créativité pour inventer les systèmes constructifs les plus ingénieux et les ornements les plus sophistiqués. Aujourd’hui, les commanditaires ont changé, la demande en bâtiments exceptionnels est faite par les états, les collectivités ou les promoteurs. Pour autant, l’architecture quotidienne n’apparaît plus comme le parent pauvre de ce domaine, et beaucoup d’architectes apportent un soin extrême à des projets modestes par la taille, mais souvent grands par l’imagination, la technicité et la créativité.


Démarche artistique à contenu sémantique. Entre la destruction d’un vieil édifice et la reconstruction de son successeur, il existe un temps plus ou moins long pendant lequel restent apparentes des traces révélant les activités humaines passées. Ces empreintes d’escaliers arrachés, ces mosaïques de papiers peints et de faïences, ces fenêtres murées, ces crépis soufflés et ces structures déshabillées représentent autant d’indices témoignant de la vie passée en ces lieux. Série “Mémoires et traces”. © Gilles Aymard (Nikon F100, objectif 35 mm f/2).

Aux yeux de celui qui sait le regarder, un bâtiment n’est pas un objet inerte et statique ; comme un paysage, il “vit” au rythme des changements de lumière quotidiens et saisonniers. L’architecture est ainsi un sujet inépuisable pour l’art photographique. Dans cette approche “esthétique”, plusieurs démarches existent.
Le photographe choisit de mettre en valeur l‘œuvre d’un autre artiste, architecte, designer ou sculpteur, par ses photographies. Il cherche à faire découvrir le bâtiment sous des points de vue nouveaux ou inhabituels que son créateur n’avait pas forcément prévus ou imaginés. L‘œuvre du concepteur est le sujet principal.
Le photographe peut aussi, dans une approche poétique, se servir de l‘œuvre comme support à sa propre création, accroche de la lumière, abstraction graphique… Dans ce cas, le sujet photographié n’est qu’un prétexte, il n’est pas le sujet principal. Le photographe a pour seules intentions de déclencher émotion, interrogation, admiration du spectateur, et de faire partager un plaisir esthétique. Il peut aussi travailler sur un thème récurrent afin de créer des séries.


Les reflets dans l’architecture. De tout temps, les modes de construction ont suivi les progrès technologiques et industriels : à la pierre, au bois et à la terre succédèrent le béton et l’acier. Aujourd’hui, le verre est l’un des symboles de l’architecture contemporaine. Matériau transparent par essence, il devient miroir lorsqu’il préserve l’intimité des espaces ou habille les immenses façades urbaines. Le bâti disparaît alors au profit de reflets créant perspectives irréelles, espaces de fiction, façades-mosaïques qui offrent une vision subjective, abstraite et poétique du paysage urbain. © Gilles Aymard (Nikon F100, objectif 180 mm f/2,8).

L’iconographe : au cœur du processus de diffusion des images

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Les frontières du métier
Certes, l’iconographe est polyvalent, mais il doit savoir poser des limites : où s’arrête son métier, où commence celui de ses collègues ? Trois tâches en particulier ne sont pas de son ressort :

  • la retouche d’image requiert des connaissances très spécifiques (maîtrise de la colorimétrie, du graphisme, etc.) qui ne s’apprennent pas en quelques heures (!), ainsi qu’un matériel adéquat (logiciels, écran calibré, etc.). C’est à l’iconographe, en revanche, de s’assurer que le droit moral de l’auteur de l’image est respecté, c’est-à-dire que l‘œuvre originale n’a pas été dénaturée (sans que l’auteur ait donné son accord écrit – voir chapitre 3) ;
  • la maquette : la mise en pages nécessite aussi des compétences précises, qui ne sont pas les siennes. Lorsqu’on lui soumet le BAT d’un magazine ou d’un livre, il n’a pas à commenter le choix de mise en pages, de polices, de couleurs, etc. ; par contre, vérifier que l’image est bien au format prévu au contrat, qu’elle n’a pas été recadrée ni retouchée abusivement, que la légende et le copyright sont corrects, fait partie de ses attributions ;
  • la prise de vue(s) est également un métier à part entière ! En dépit des apparences, on ne s’improvise pas photographe, ni vidéaste : il ne suffit pas d’appuyer sur le bouton, il faut maîtriser la lumière, le cadrage, la composition, etc. Savoir exprimer clairement la demande du client pour guider efficacement le photographe ou le vidéaste dans la réalisation de la commande sera, en revanche, entièrement de son ressort.

Divers secteurs d’activité
Il faut insister sur la diversité des “clients” ou des commanditaires. En dehors des secteurs traditionnels, qui sont tous les médias, la presse écrite et audiovisuelle, les sites Web avec maintenant les déclinaisons multisupports (sur tablettes numériques ou téléphones portables), les éditeurs de livres (édition multimédias ou print), les agences de presse et agences photographiques, ainsi que les fonds photo, les secteurs dans lesquels les iconographes peuvent évoluer sont aussi :

  • la publicité commerciale ;
  • la communication institutionnelle, print ou numérique ;
  • l’enseignement ;
  • la documentation ;
  • l‘événementiel, les expositions ;
  • la gestion de fonds et de banques d’image, pour des photographes indépendants par exemple.

Du plus petit au plus grand, dès qu’il y a utilisation d’une image, l’iconographe peut intervenir, et encore plus lorsque l’image doit être reproduite dans un cadre commercial. Mais un iconographe peut aussi ordonner un fonds photographique privé ou une collection qui n’a pas vocation à produire des revenus mais que son inorganisation rend tout simplement inexploitable.

Dans tous les cas, l’iconographe doit défendre ses compétences et son savoir-faire. Les aspects juridiques, financiers et administratifs inhérents au métier font de lui un professionnel rigoureux et exigeant, ayant à cœur de protéger les auteurs et leurs créations, et garantissant la diffusion paisible de visuels choisis avec pertinence.
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Cet article est extrait de “Profession iconographe”, prochainement disponible aux éditions Eyrolles, 292 p., 26 euros, ISBN : 978-2-212-12837-6.

L’ouvrage est coécrit par trois professionnelles de terrain. Aurélie Lacouchie est secrétaire de l’Association nationale des iconographes (ANI) et responsable de photothèque. Souâd Mechta est photographe, iconographe, et intervenante dans différentes écoles. Elisabeth Sourdillat est iconographe pour la presse et l‘édition, et enseigne le droit des images et l’iconographie à l’université de Nantes.

Akvis Enhancer 12 : une nouvelle version destinée à embellir vos images

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Akvis Enhancer vise à optimiser le contraste et la précision des détails, et ce, même pour des images sur-ou sousexposées. La nouvelle mouture indépendante du logiciel propose désormais une prise en charge directe des fichiers RAW et le traitement par lots, qui était auparavant uniquement proposé par la version plug-in s’intégrant dans Photoshop.

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Photo culinaire : transmettre un message

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Le bon instant
S’il est des sujets qui nous laissent du temps, la nature morte est de ceux-là. Photo culinaire et nature morte présentent de nombreux points communs, particulièrement le temps que l’on peut consacrer à la préparation, à la composition et à la création de l’ambiance. Sauf à travailler en lumière naturelle, changeante par définition, tout ce travail réalisé en amont n’occasionne pas de stress particulier : on prend le temps de choisir les éléments, de les disposer, de les éclairer jusqu‘à obtenir le résultat escompté.


Le granité est un dessert avec lequel il est difficile de tricher, car il fond très rapidement. Il oblige donc le photographe à être parfaitement au point. Dès lors qu’il est disposé dans les coupes, il ne reste que quelques secondes pour photographier de beaux cristaux de glace. (Hasselblad avec dos numérique Phase One H20, f/5,6 à 1/60 s, 50 ISO, 150 mm.)

Ensuite, tout s’accélère avec l’arrivée de produits frais, glacés ou même cuits. Plus le temps de traîner, car l’aspect change très vite, se ternit, sèche, fond : on doit affiner le réglage avec un maximum de célérité jusqu‘à l’aboutissement, le dépôt de l’ultime goutte d’assaisonnement qui ne doit pas avoir le temps de se figer ou de s‘étaler.

Les clients potentiels
En cuisine, il y a des recettes, en photo culinaire aussi, mais dans l’un comme dans l’autre domaine, il ne suffit pas d’appliquer des recettes toutes faites pour garantir la réussite. Au final, c’est le petit grain de sel, la petite touche d‘épice qui fait la différence. Il n’y a donc pas qu’une seule recette de la bonne image mais une multiplicité, et ce n’est pas forcément l’esthétisme qui l’emporte, mais la capacité à répondre à la demande précise d’un donneur d’ordre.
Justement, qui est-il ? Le panel est large. De l‘éditeur de livres en passant par l’agence de communication, les éditeurs de presse, les établissements hôteliers, les fabricants, importateurs et revendeurs de matériels culinaires ou d’art de la table, les acteurs des multiples filières de l’agroalimentaire, etc., il existe mille et un besoins, catalogues, emballages, livres, revues, affiches, sites Internet, décoration de stands, etc., et à chaque usage un type de travail. Vins, fromages, légumes, plats du terroir, gastronomie étoilée, emballages alimentaires et catalogues, tout est un sujet potentiel. L’art photographique se cache parfois là où on ne l’attend pas. Nous verrons par la suite que différents acteurs prennent part à l‘élaboration des photos (stylistes, chefs cuisiniers, directeurs artistiques, etc.).
Selon sa destination finale (emballage, livre, publicité, etc.), l’image sera différente et sa réalisation vous demandera de mettre en œuvre des techniques particulières. Ainsi, au cours de cet ouvrage, nous aborderons les différentes spécialités de la photo culinaire, traitées dans autant de chapitres : l’image à caractère commercial, destinée aux emballages alimentaires, aux catalogues, etc. ; la photo de recette grand public (fiche recette avec pas à pas, livre de cuisine pratique, etc.) ; le livre de chef. Cette liste n’est pas exhaustive, mais parfaitement représentative du quotidien d’un photographe culinaire.

Canon EF 100 mm F 2,8 Macro : un ancêtre toujours vert

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Les concurrents

Sur le marché d’occasion, L’EF 100mm F 2,8 Macro est plutôt rare et si vous en trouvez un exemplaire en bon état, son tarif n’est pas forcement très avantageux. Souvent, l’ancêtre est proposé à un prix d’occasion frôlant celui du successeur.



Renoncule asiatique. Canon EOS 5D Mark 2, EF 100 mm f/2,8 Macro, f/4,5, 1/90s, ISO 250.

Il n’est alors guère raisonnable d’investir dans l’ancien modèle. Mais avec un peu de chance, le vendeur ignore tout des qualités intrinsèques de cette optique : j’ai réussi à en trouver un exemplaire bien conservé pour un prix défiant toute concurrence — le vendeur n’avait simplement pas réalisé qu’il s’agissait d’un objectif macro…

  • Canon EF 100 mm F 2,8 Macro USM. Plus souple d’emploi que l’ancien modèle, il est même un tout petit peu meilleur en termes de piqué. Il représente actuellement le meilleur rapport qualité-prix.
  • Canon EF 100 mm F 2,8 Macro L IS USM. Doté d’un stabilisateur hybride 4 vitesses, cet objectif porte aussi le prestigieux libellé L, promettant une réalisation mécanique somptueuse et des performances optiques inégalées. Dans la pratique, le stabilisateur n’est pas aussi incontournable qu’insinue le message publicitaire du fabricant et la qualité optique pas forcément meilleure que celle du modèle “standard”.
  • Tamron SP AF 90 mm F 2,8 Macro Di. Réalisation mécanique un peu plus légère et qualité optique de haut niveau, le 90 mm de Tamron a gagné sa réputation flatteuse au fil des années et des différentes versions commercialisées. Une valeur sûre, même si la focale un peu plus courte oblige à s’approcher davantage.
  • Sigma EX 105 mm F 2,8 DG. Optiquement à la hauteur des autres, cet objectif souffre un peu d’un système de débrayage AF/MF peu pratique (Dual-Focus) qui nécessite deux opérations distinctes pour passer de la mise au point automatique au mode manuel. Très bon rapport qualité-prix.
  • Tokina AF 100 mm F 2,8 AT-X Pro D macro. Peu répandu en France, cet objectif demeure une excellente affaire grâce à une réalisation mécanique digne des meilleurs et une qualité optique irréprochable. Très bon rapport qualité-prix.
  • Zeiss Makro-Planar T* 100 mm F 2. C’est le meilleur ! Réalisation mécanique somptueuse, qualité optique superlative et luminosité hors pair, cette optique de rêve est aussi particulièrement onéreuse et elle n’atteint qu’un rapport de grossissement de 1/2. Mise au point manuelle oblige.
  • Voigtländer APO-Lanthar 90 mm F 3,5 SL II. Fabriquée au Japon par Cosina, cette réédition d’un objectif presque mythique produit des images piquées dès sa (modeste) pleine ouverture. Mais il ne s’agit pas d’un objectif macro à proprement parler : sa distance de mise au point minimale est de 50 cm et pour s’approcher davantage, le fabricant fournit une bonnette macro dédiée.


Datacolor SpyderCheckr : le Passport killer ?

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Préparation de la photo de la mire

1. Ouvrez le fichier RAW de la mire dans Camera Raw ou Lightroom.

2. Procédez à un recadrage en utilisant les quatre petits repères blancs situés dans les coins de la mire.



3. Cliquez avec la pipette (I dans Camera Raw ou W dans Lightroom) sur la plage Gris 20% (E2) pour neutraliser les couleurs.



4. Examinez à l’aide de la pipette les valeurs RVB de la plage blanche (E1). Ajustez le curseur Exposition pour faire en sorte que les valeurs en question soient proches de RVB (230, 230, 230) dans Camera Raw ou de 90% dans Lightroom.



5. Passez ensuite à l’examen de la plage noire (E6). Celle-ci doit adopter les valeurs RVB (10,10,10) dans Camera Raw ou 4% dans Lightroom. Si, au départ, la plage noire est proche de l’écrêtage, réitérez plutôt la prise de vue en surexposant légèrement la mire.



6. Vérifiez dans le panneau Étalonnage de l’appareil photo le profil DNG en vigueur. Privilégiez le plus neutre, Adobe Standard, et conservez ce profil pour toutes les images à traiter à l’aide du jeu de paramètres prédéfinis de SpyderCheckr.



7. Exportez l’image avec les paramètres conseillés. Dans Lightroom, il suffit de choisir l’option Modifier dans>Modifier dans SpyderCheckr, dans Camera Raw, il faut paramétrer les Options de flux de production avant de convertir l’image au format TIFF 8 bits/couche.






Les agences photographiques et les droits des auteurs

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Les agences photographiques, d’illustration ou de presse, constituent une source incontournable d’images. Elles ne sont cependant pas titulaires des droits d’auteur sur les œuvres qu’elles fournissent à leurs clients, mais dépositaires des œuvres. En effet, les photographes, auteurs des images, en conservent la propriété…

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Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !