Questions Photo

X-Rite i1 Profiler : une nouvelle référence en matière d’étalonnage (première partie)

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Étalonner et caractériser un écran en mode Avancé

Le mode Avancé s’ouvre à des flux de production plus sophistiqués, affichés sur le panneau de gauche (Sélecteur de procédure).



  • Cliquez sur Caractérisation de l’écran. La fenêtre suivante se distingue à peine de son alter ego en mode Basique. Si le logiciel vous propose là encore les paramètres par défaut pour le point blanc (Illuminant CIE D65) et la luminance (120 cd/m2), vous pouvez définir le taux de contraste de votre écran, c’est-à-dire le ratio entre la luminance des blancs et celle des noirs : si Natif ne procède à aucun ajustement autre que celui de la luminance maximale, Personnaliser permet de faire varier le taux de contraste entre 10 et 1000. Sachez toutefois que les valeurs supérieures à 500 sont rarement praticables, et ce, même avec un écran très haut de gamme…
  • En mode Avancé, vous pouvez enregistrer les réglages pour chacune des étapes (Enregistrer). Le paramètre prédéfini s’affiche ensuite sur le panneau de gauche (Actifs) et il suffit de le faire glisser depuis ce panneau sur l’icône qui correspond à l’étape en cours (situé dans le panneau Procédure de caractérisation de l’écran) pour l’appliquer. Le bouton Charger permet d’appliquer un paramètre prédéfini depuis son dossier d’enregistrement.



S’il est possible de définir avec précision les propriétés du profil créé, vous pouvez adopter sans crainte les paramètres par défaut. Si vous utilisez une ancienne version de Photoshop, sélectionnez sous Version du profil ICC l’option Version 2.

  • Si la lecture des plages et l’enregistrement du profil se calquent sur le mode Basique, le mode Avancé est le seul à proposer une validation du profil créé. En cliquant sur Écran-Assurance qualité, le logiciel démarre une nouvelle procédure, permettant d’afficher, puis de mesurer les plages couleur d’une mire ColorChecker afin de comparer leurs valeurs Lab à celles d’un fichier de référence. Le rapport d’assurance qualité précise les écarts exprimés en valeurs DeltaE et accepte ou refuse un étalonnage, grâce à un seuil qui est fixé à une différence égale à DeltaE3. Des statistiques renseignent à la fois sur les écarts moyens les plus faibles (90% les plus faibles) et les plus importants (10 % les plus élevés) ainsi que sur les écarts les plus importants relevés (DeltaEMax.dans tous les patchs et DeltaEMax.dans les 90 % les plus faibles). Une comparaison visuelle des plages permet de se rendre compte des différences et après avoir cliqué sur une plage, i1 Profiler révèle les mesures qui lui sont associées.




Rapport de qualité après étalonnage : si mon écran principal réussit l‘épreuve avec brio, mon “écran à palettes” y échoue assez lamentablement dans les teintes jaunes.

Cliquez sur Enregistrer un rapport pour sauvegarder le rapport au format HTML, puis sur Caractériser mon affichage pour créer un nouveau profil.



Étalonner un appareil photo

I1 Profiler ne propose plus aucun module pour caractériser des scanners ou des appareils photo. Il s’agit finalement d’une décision lourde de conséquences, car elle sonne aussi le glas des mires it8 et ColorChecker SG, associés aux deux procédures. Heureusement, les “scanneurs” peuvent toujours recourir à ProfileMaker Pro, i1Match, LProf ou à l’utilitaire intégré aux logiciels de numérisation SilverFast Ai et VueScan. Quant aux photographes numériques, l’utilitaire ColorChecker Passport leur conviendra parfaitement, même s’il génère, quant à lui, des profils DNG. Faut-il regretter pour autant l’absence des modules destinés à gérer les couleurs des périphériques de capture ? À titre personnel, cela fait longtemps que je préfère les profils DNG aux profils ICC. Grâce au mélange des données de deux profils pour en faire un profil biilluminant et “universel”, ils offrent davantage de souplesse. Qui plus est, j’avoue que mes derniers essais avec la mire ColorChecker SG et i1 Match n’ont pas contribué à me faire regretter les profils ICC



X-Rite mise tout sur ColorChecker Passport et les profils DNG – dommage que la mire livrée (à gauche) ne soit pas aussi pratique d’emploi que ColorChecker Passport (à droite)..

En revanche, si vous pratiquez un logiciel de développement RAW conforme à la norme ICC (DxO Optics Pro, Capture One, Raw Developer, UFraw), il ne vous reste qu’à conserver votre ancien logiciel : Camera Raw et Lightroom sont les seuls à reconnaître les profils DNG.

Noir et blanc : créer une ambiance

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Le tirage de cette dernière photo a été réalisé dans la même optique que celui de la précédente : aller dans le sens du sujet. Je n’ai pas cherché à faire apparaître trop de détails dans les ombres. Je n’ai pas non plus contrasté la photo pour mieux distinguer un sujet rendu plutôt mélancolique par la nature de la lumière et par le manque de piqué de l’objectif. J’ai donc tiré cette photographie de manière douce et dense. On est loin de l’ambiance lumineuse et fraîche de la deuxième image. Le tirage suggère davantage une scène hors du temps, un univers clos, un peu comme celui d’un souvenir ou d’un voyage intérieur.


Douceur et densité.

Je vois de nombreux photographes débutants travailler leurs gris surtout après la prise de vue. Bien souvent, ils restent assez perplexes quant à la direction à donner à leur retouche noir et blanc. Faut-il ajouter ou retirer du contraste à mon image ? Jusqu’où dois-je densifier le ciel pour faire ressortir les nuages ? Face à un manque de repères et de réel projet, certains suivent la tendance du moment : noir et blanc très contrasté, ciels densifiés à outrance, etc. Pour éviter d‘être ainsi perdu face à la latitude d’interprétation offerte au post-traitement, alors que l‘émotion ressentie lors de la prise de vue s’est depuis longtemps évanouie, je pense qu’il est préférable de battre le fer pendant qu’il est chaud.
Aidez-vous de toutes les étapes développées précédemment pour trouver le bon point de vue, la bonne lumière et les bons réglages, ceux qui apporteront à votre prise de vue la tonalité de gris dont elle a besoin. Plus vous commencez tôt à agir dans le sens de votre projet photographique, plus il vous sera facile de doser votre post-traitement, et plus vous serez assuré d’atteindre votre objectif.

Dynamiser la composition
Dans le monde du noir et blanc, la photographie est délivrée d’une partie de ses obligations de fidélité par rapport à son modèle. Voilà un point de départ qui ouvre au photographe la voie de la liberté et de l’esthétique personnelle. Cela passe par le langage photographique, les spécificités du noir et blanc et, comme nous allons le voir ici, par la composition. Je ne vous répéterai pas la fameuse règle des tiers, valable pour le format 24 × 36, ou celle qui recommande de ne pas centrer le sujet. Il suffit en effet d’ouvrir quelques livres de photographie pour découvrir de nombreuses images réussies signées de photographes célèbres et dont la composition déroge complètement à ces règles. Plus important qu’une règle de composition, ce qui doit déterminer la manière dont vous occupez l’espace de votre cadre, c’est votre propre sens de l‘équilibre.
Je conseille souvent à mes stagiaires de prendre comme signe de la « bonne » composition le moment où, dans le viseur, ils se sentent intérieurement en accord avec elle. C’est essentiellement une question d‘équilibre : essayez de vous imaginer que chaque élément de votre photo (le sujet, l’arrière-plan, les lignes, les espaces vides, etc.) a un poids visuel et que vous devez l’harmoniser avec les autres. Regardez votre sujet dans le viseur et déplacez-vous jusqu‘à ce que l‘équilibre vous semble obtenu.
Cet équilibre ne s’atteint pas seulement avec un ensemble de lignes horizontales ou verticales, tout comme il n’implique pas non plus toujours l’immobilisme. Osez, par exemple, les compositions dynamiques en intégrant des lignes obliques dans votre cadre ; cultivez une instabilité savamment orchestrée en donnant volontairement beaucoup plus d’importance à une masse qu‘à une autre. Ci-après quelques exemples de photos où le dynamisme a été renforcé par l’utilisation de lignes obliques ou de déséquilibres.

Canon EF 28-70 mm f/3,5-4,5 II : peut-on cuisiner dans d’aussi vieux pots ?

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En guise de verdict

Les vingt dernières années ont vu pléthore d’objectifs zoom transstandards, provenant à la fois de Canon et des fabricants indépendants (Sigma, Tokina et Tamron). La plage de focales entre 28 et 70 mm est même devenue parfaitement banale et uniquement intéressante en plein format et sous condition de compléter l’objectif par deux autres zooms super grand angle et télé. La plupart des objectifs plus récents proposent une plage plus étendue et bien plus” universelle”, une luminosité supérieure et/ou un stabilisateur d’image.



Héloïse. Canon 5D Mark II, EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II, f/5,6, 1/45s à 100 ISO


On pourrait s’interroger sur l’intérêt d’investir dans un objectif si fruste alors que les transstandards contemporains possèdent des caractéristiques ô combien plus intéressantes ! Je tiens simplement à démontrer que certains objectifs plus anciens, par ailleurs parfaitement compatibles avec les appareils reflex numériques actuels, peuvent répondre à des besoins précis : dans mon cas, l’allègement ponctuel du sac photo. Par ses caractéristiques et performances, l’EF 28-70 mm f/3, 5-4, 5 II ne remplace pas ma panoplie d’objectifs dont la plupart offrent un meilleur piqué : mais avec le Color-Skopar 20 mm et un de mes objectifs 100 ou 135 mm, il constitue un ensemble léger et compact pour certaines de mes randonnées photo, solitaires ou en famille.

Si vous êtes comme moi à la recherche d’un zoom transstandard à la fois compact et léger pour votre Canon à capteur plein format, pensez aussi aux EF 24-85 mm f/3,5-4,5 USM, EF 28-105 mm f/3,5-4,5 II USM, toujours commercialisés. Quant aux EF 28-80 mm f/3,5-5,6 USM et EF 28-105 mm f/3,5-4,5 USM, on les trouve couramment sur le marché d’occasion. Évitez toutefois les autres versions dotées des focales 28 -80 , 28-90, 28-105 et 35-80 mm : souvent proposés en kit avec les appareils reflex argentiques d’entrée de gamme, leurs performances optiques sont assez catastrophiques en numérique…


AF-S Nikkor 50 mm f/1.8G : annonce officielle

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Alors que Canon semble snober les photographes à budget plus modeste, privilégiant la sortie de cailloux « L », plus onéreux les uns que les autres, Nikon semble avoir choisi une programmation moins élitiste pour le renouvellement de sa gamme d’objectifs. Ainsi, l’AF-S Nikkor 50 mm f/1.4G aura très bientôt un petit frère, un tantinet moins lumineux, mais tout de même très alléchant par ses caractéristiques techniques.

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