Questions Photo

Pourquoi monter des objectifs Nikon sur un Canon ?

Pourquoi choisir la mise au point manuelle ?

Alors que l’autofocus a totalement envahi le paysage du reflex mono-objectif (SLR = single lens reflex), on constate récemment un net regain d’intérêt pour les objectifs à mise au point manuelle qui induisent un comportement photographique différent : on peut prendre son temps pour peaufiner un cadrage et choisir son point de netteté, ou au contraire choisir une zone de netteté tenant compte de la profondeur de champ, par exemple en photo de rue, et déclencher immédiatement sans attendre le bref délai d’activation de l’autofocus.

Les optiques manuelles récentes produites par Carl Zeiss ou par Voigtländer pour la monture Canon comportent d’ailleurs les contacts électriques permettant de commander le diaphragme, ce qui permet de toujours viser à pleine ouverture, et la puce de l’objectif active aussi le témoin de confirmation de mise au point dans le viseur par assistance électronique.


Objectif Carl Zeiss pour monture Canon

 

A contrario, des optiques aux prix bien plus abordables que les Zeiss, comme les Samyang (déjà présentés dans des articles sur QuestionsPhoto), ne disposent pas de ces contacts électriques et sont bien plus délicats à utiliser, car quand on ferme le diaphragme la visée s’obscurcit progressivement, comme avec les appareils des années 1950… – ce qui n’est pas dramatique avec un très grand-angle, mais rend quasiment inutilisables en prise de vue courante les optiques ultralumineuses f/1,4.

Pourquoi, dans ces conditions, conseiller quand même l’usage d’optiques avec une bague d’adaptation qui interdit la visée à pleine ouverture ?

Les atouts des Nikkor sur un boîtier Canon

Si l’on réussit à trouver une bague d’adaptation équipée d’une puce électronique de qualité, il est possible de disposer de l’assistance électronique de mise au point avec une optique Nikkor manuelle, ce qui facilite un peu l’usage courant de ces objectifs. Mais l’inconvénient lié à l’obscurcissement de la visée en fermant le diaphragme reste entier, en particulier pour les ouvertures inférieures à f/5,6, car le verre de visée des boîtiers Canon pro reste assez exploitable quand même pour les objectifs Canon (zooms L 28-300 ou 70-300, par exemple), qui ne sont pas plus lumineux que f/5,6 à leur plus longue focale. Pourtant, on a constaté un regain d’utilisation de ces anciennes optiques pour une fonction où les boîtiers pro Canon excellent, c’est-à-dire la vidéo de haute qualité.

Quand a été présenté le 5D Mark II, le premier à proposer une vidéo Full HD de qualité pro sur un boîtier reflex numérique, les contrôles créatifs étaient si limités qu’il était quasiment impossible de faire des effets d’ouverture ou de fermeture d’un plan à l’iris, c’est-à-dire en faisant varier la valeur du diaphragme. Bien que ce défaut ait été corrigé par la suite par un firmware, des vidéastes avaient apprécié l’excellent rapport qualité/prix d’optiques Nikon F ou Ai d’occasion, les plus anciennes étant souvent celles dont la bague de mise au point est la plus douce et la plus démultipliée.

 

 

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