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QPCard 203 book et QPCalibration : couleurs suèdoises

Il existe un nombre impressionnant de mires de calibrage d’appareils photo, chacune promettant aux photographes le nirvana en termes de restitution des couleurs. Peu onéreux à fabriquer, mais malgré tout proposés à des tarifs plutôt élevés, les mires en question se destinent d’une part au réglage de la balance des blancs et de l’autre à la génération d’un profil de correction de couleur.

Il existe un nombre impressionnant de mires de calibrage d’appareils photo, chacune promettant aux photographes le nirvana en termes de restitution des couleurs. Peu onéreux à fabriquer, mais malgré tout proposés à des tarifs plutôt élevés, les mires en question se destinent d’une part au réglage de la balance des blancs et de l’autre à la génération d’un profil de correction de couleur, avec l’indispensable contribution d’un utilitaire fourni. Alors que le réglage manuel et préliminaire de la balance des blancs est parfois (mais pas toujours..) utile sur le terrain, le calibrage de l’appareil sème le doute dans l’esprit de certains photographes. Faut-il impérativement créer un profil personnalisé ou alors faire confiance au profil générique livré avec le logiciel de conversion RAW ? En fait, la qualité de ces derniers ne cesse de s’améliorer et les écarts de rendu entre deux appareils du même type sont désormais plutôt menus. On pourrait aussi insister sur le fait qu’un calibrage ne sera valide que pour les conditions de lumière ayant servi à la photo de la mire, bien que les expériences pratiques semblent plutôt indiquer le contraire.



La procédure de calibrage diffère suivant le logiciel de développement RAW utilisé. AftershotPro, Capture One, DxO Optics Pro, Raw Developer, Raw Processor et UFRaw incorporent des profils à l’extension “.icc” et Camera Raw et Lightroom des profils matriciels à l’extension “.dcp”, propriétaire. Cependant, d’un point de vue pratique, cette désertion d’un de facto standard international est plutôt salutaire : elle vous affranchit de convertir les fichiers bruts en fichiers bitmap (rendant le calibrage indépendant des paramètres de développement) et d’investir dans un logiciel compliqué et une mire de calibrage sophistiquée. Moyennant une simple ColorChecker Classic, MiniColorChecker ou ColorChecker Passport et un utilitaire simple à utiliser (DNG Profile Editor ou ColorChecker Passport), il est ainsi possible de produire des profils de qualité. Sachez qu’il existe aussi une autre approche, prônée par Datacolor et sa solution de calibrage d’appareils SpyderCheckr : au lieu de produire un profil de correction de couleur, SpyderCheckr établit un jeu de paramètres prédéfinis, via un ajustement des curseurs de la commande TSL.



Différentes mires de calibrage : difficile de s’y retrouver!

Le petit éditeur suédois QPcard est surtout connu pour ses petites cartes QPcard 101, adhésives, peu onéreuses et destinées à la balance des blancs et au réglage de l’exposition. Si QPcard commercialise depuis plusieurs années un produit pour corriger les couleurs de fichiers JPEG (QPCard 201), elle vient d’introduire deux autres qui se consacrent également aux fichiers RAW, notamment ceux développés via Camera Raw et Lightroom. Les mires 202 et 203 diffèrent uniquement par leurs dimensions : la première (170 × 240 mm) se destine à l’intérieur (nature morte et mode en studio) et la seconde (90 × 130 mm) à l’extérieur. La mire QPCard 203 book est assortie d’une charte grise pour l’évaluation de l’exposition et se trouve à l’intérieur d’une petite pochette en similicuir, qui est loin d’offrir le même niveau de protection que les étuis livrés avec les solutions concurrentes, ColorChecker Passport et SpyderCheckr.



QPCard 203 book : l‘étui est loin d‘être aussi protecteur que celui des solutions concurrentes.

La mire elle-même rassemble pas moins de 35 plages de couleurs dont les valeurs CIE Lab sont documentées ici. Elles sont séparées en quatre groupes distincts : le premier comporte neuf teintes saturées (rouge, vert et bleu), le second douze teintes complémentaires (jaune, orange, pourpre, vert clair et bleu vert) et le troisième sept teintes pastelles pour peaufiner la restitution des teintes chair et des teintes les plus subtiles. Quant au quatrième groupe, il réunit sept échantillons gris, destinés à la balance des blancs et à la linéarisation des couches couleur. Le nombre d’échantillons des mires 202 et 203 se situe ainsi entre celui des mires ColorChecker (24 plages) et la mire SpyderCheckr (48 plages).


14 commentaires “QPCard 203 book et QPCalibration : couleurs suèdoises

  1. Bonjour ! Avez-vous eu l’ occasion de tester la qualité du profil ICC made by QPCard ? ( oui, il faut un programme payant ).
    Je pense à son utilisation dans DXO …
    Autrement dit, est ce que, la neutralité du profil est-elle aussi remarquable après sa conversion en profil ICC ?
    Grand merci pour votre attention, et, félicitations pour cet article !

  2. @Photo AD : bonjour, je l’ai, ce logiciel (Imatest) , mais j’avais la flemme de démarrer ma machine avec Windows. Je ferai sans doute un petit article annexe avec les mesures 😉
    @Andy Warhol : merci, c’est corrigé !

  3. @PhotoAD : je viens de faire quelques comparaisons dans Imatest et finalement, selon lui, les différents logiciels sont assez proches les uns des autres (saturation et écart dE), alors que les couleurs sont loin d’être identiques. Mais en regardant de plus près, les couleurs de QPCard sont les plus naturelles, avec des bleus et jaunes plus fidèles (moins magenta) et des teintes chair qui s’éloignent, elles aussi, de la dominante magenta sempiternelle des profils Adobe/X-Rite. Bref, c’est une réussite.

  4. Grand merci pour ce retour d’ expérience ! Je pense investir dans ce système. Autre chose : en grand curieux et suite aux commentaires, j’ ai téléchargé la version d’ essais de NINJAPHOTO ( PICTURECODE ).
    Ce nouveau raw converter va vous obliger à écrire un nouveau chapitre, pour votre prochain livre … Malgré ce qu ‘ils annoncent, cela fonctionne ( lentement ) sur un MAC 32 bits. Résultats  » claquants « , mais, intéressants dans certains cas … Ce programme gère différents profils et peut créer un profil caméra avec une mire C.C. Malheureusement, il n’ est pas possible d’ avoir même temporairement des fichiers en sortie, sans achat de la licence … Au plaisir de lire votre prochain article à ce sujet. Bien à vous !

  5. @PhotoAD : oui, décidément, Photo Ninja est un logiciel très intéressant, je teste depuis quelques jour la version 1.0 et je peux développer des fichiers (version NFR). L’accent a été mis sur la qualité de dématriçage, vraiment très intéressante avec une excellente récupération des hautes lumières, une gestion du contraste et du microcontraste (clarté) très convaincante et un excellent traitement du bruit, grâce à Noise Ninja 3. En plus, les couleurs sont fidèles et la création de profil fonctionne, à la fois pour les couleurs, le bruit et la correction automatique des distorsions. Ce qui manque à Photo Ninja est le côté gestion d’images et l’interface du logiciel est un peu bizarre (il faut valider chaque corecion pour pouvoir passer à la suivante). Pour une version 1.0, le logiciel est tout de même très prometteur.

    P.S : je le teste sur un MacMini 2009 ( 8 Go de RAM) et un MacPro 2010 (16 Go de RAM), sur le premier, le logiciel semble tourner plus vite que sur le second. Mais je soupçonne qu’il n’est pas optimisé pour Lion et Mountain Lion…

  6. Bonjour,
    Après la lecture de cet excellent article, je me suis décidé à commander la QPCard 203. A la première utilisation, le rendu des couleurs est incroyable par rapport au profil standard sous LR4.
    Par contre la difficulté et d’intégrer ce profil dans un processus automatique. Vu que chaque profil de QPcalibration est « statique » pour une t° de lumière donné, il est nécessaire d’avoir plusieurs profils par type de lumière (tungstène, jour, ombre…).

    Je vois 2 approches:
    – Soit pouvoir sélectionner les photos en fonction de la Balance des Blancs (t° de couleur) pour appliquer le profil idoine. Mais ce n’est pas un critère de sélection simple sous LR (comme ISO par exemple).

    – Soit arriver à faire un profil « dynamique » à la mode DNG Profile Editor (profils à 2850 K et 6500K). J’ai essayé avec la charte QPCard mais je me heurte à des difficultés de conversion Lab / HSL et l’outil d’Adobe ne permet de rentrer des valeurs de référence simplement.

    A mon sens, il serait intéressant que QPCalibration puisse fournir des profils .dcp intégrant plusieurs t° de couleurs comme le fait Adobe.
    Je suis preneur de tous conseils ou suggestions…

    NB: Pour information, je me suis inscrit sur le site QPCard pour d’abord essayer le logiciel (gratuit). J’ai eu la bonne surprise de recevoir un code discount de -25% par mail au bout de 24h. J’ai donc pu commander la QPCard203 avec ce bon (coût total: 51,41 €).
    A bonne entendeur…

  7. @Luc : Bonjour, j’ai effectué quelques tests et finalement pour la lumière du jour (soleil, ombre, flash, nuageux), le rendu diffère que peu entre différents profils crées avec QPCalibration. En revanche, il est intéressant de créer des profils spécifiques pour les autres types l’éclairage que vous utilisez (tungstène, fluo, etc.). Personnellement, j’intègre les profils au sein de différents jeux de paramètres prédéfinis que j’applique à l’importation ou plus tard aux images.

  8. Bonjour,
    intéressant, je vient aussi de commander chez QPCard, mais pas de réduc 🙁
    Quels logiciels hormis LR peuvent en tirer parti ?

    par exemple DXO (je vois aujourd’hui l’annonce de la v8 que je serai tenté d’essayer…)

    merci

  9. Bonjour,

    Un grand merci à Gilbert Volker pour cet excellent article qui me permet d’entrevoir une solution des teintes chair que je trouve trop rosée avec le dévellopement de Lightroom (V3 et V4). Je travaille toujours en jpeg à cause de cette dominante rosée sur les portraits.

    J’avais commencé à regarder la solution de Xrite avec la colorchecker Passport mais un test vu sur focus-numerique.com m’avait vraiment fait hésiter.

    Je pense que je vais commander le produit et vous ferai un retour. De plus, d’après Gilbert, on a pas besoin de créer beaucoup de profils différents.

    Patrick

  10. bonjour et merci pour l’article et la discussion,
    J’ai l’impression que les profils créés sous Dxo sous-exposent les clichés, avez vous cette sensation?

  11. j’arrive un peu tard 🙂
    J’ai le même problème avec DXO, mes photos deviennent très sombre.
    j’ai contacté le support mais je n’ai pas trouvé de solutions à ça.

  12. Bonjour,
    Cela me rassure de lire le texte précédent, car j’ai passé l’après-midi à faire des tests (au flash et en lumière naturelle), mais sous DxO les photos deviennent sombres. Je pensai à une erreur de ma part, mais maintenant je pense que DxO a un problème avec les profils importés.
    Donc à suivre.

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