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Reflecta MF5000 : un nouveau scanner film pour moyens formats

CyberView X5

Alors qu’un scanner de ce prix mérite une version complète de Vuescan ou de SilverFast Ai, Reflecta ne fournit qu’une version du logiciel de numérisation CyberView X5 qui accompagne les autres scanners du fabricant Pacifique Image Eletronics. Il s’agit d’une décision assez incompréhensible, car Reflecta a pris la bonne habitude de livrer ses scanners avec le logiciel SilverFast, situé à mille lieues de l’application taïwanaise. Dès l’ouverture, l’utilisateur est frappé par la pauvreté fonctionnelle de CyberView X5 qui souffre également d’une interface qui semble avoir été conçue par des inconditionnels du dinosaure Windows 3.1. Bref, vivement la sortie et la livraison d’une version 8 de SilverFast pour tirer la quintessence de ce scanner. Notez que CyberView X5 utilise désormais des outils propriétaires pour la réduction des poussières et rayures (Magic Touch au lieu d’ICE), la restitution des couleurs (Auto Color au lieu de ROC) et la réduction du grain (Digital Noise reduction au lieu de GEM).



CyberView X5 : difficile de trouver pire en matière de logiciels de numérisation !

Une fois ouvert, le logiciel propose une interface utilisateur très dépouillée et en anglais. Idéalement, vous commencez par définir les paramètres de numérisation pour chaque flux de production (diapositive, négatif couleur et négatif noir et blanc) en paramétrant les Préférences du scanner (Scan>Preference). L’onglet Scan Setting permet de choisir la résolution de l’aperçu (320 ou 640 pp), la profondeur d’analyse (8 ou 16 bits/couche), la qualité de numérisation (Normal ou Qualité) et la résolution de numérisation par défaut (plusieurs réglages entre 320 et 3200 ppp ainsi qu’un réglage personnalisé). L’onglet Advanced Setting permet d’activer les automatismes de correction pour l’exposition, la balance des couleurs, le contraste et la réduction du grain/bruit. L’onglet Default Scanning Area propose de personnaliser la surface numérisée (une option rarement ou jamais sollicitée…) et l’onglet Magic Touch/AutoColor d’enclencher le nettoyage des poussières et des rayures et la restauration des couleurs. À noter que le logiciel ne comporte aucun réglage pour la gestion des couleurs. Il semble que les développeurs soient fâchés avec ce concept pourtant devenu incontournable pour un logiciel d’image. De ce fait, il n’y a aucun contrôle sur la prise en charge du profil d’affichage du système et le mystère règne quant à la présence d’un profil ICC du scanner et au choix de l’espace de travail interne. Qui plus est, les images produites par le scanner n’incorporent aucun profil, ce qui laisse un utilisateur un tantinet exigeant avec un cruel dilemme chaque fois qu’il ouvre un des fichiers dans Photoshop : faut-il alors désactiver la gestion des couleurs ou lui attribuer un profil par défaut, choisi au petit bonheur la chance ?

Après avoir paramétré les réglages par défaut, vous pouvez cliquer sur l’icône Prescan pour obtenir un aperçu de la numérisation finale. L’aperçu est uniquement utile au cadrage : compte tenu de sa faible résolution et de l’absence d’une gestion de couleur, vous ne pouvez pas vous fier à lui pour évaluer la netteté, le contraste et les couleurs. Le flux de production prescrit par les trois icônes prend donc tout son sens : la pré-numérisation (Prescan) est suivie de la numérisation (Scan) et l’ajustement des images étant relégué à Photoshop ou Photoshop Elements au lieu d’être affecté au logiciel de numérisation (Image Adjustment). Car si CyberView X5 offre des outils de correction, ils sont rudimentaires et pas très pointus :

  • L’onglet Variations se calque sur l’ancienne commande Variantes de Photoshop qui permet de modifier au choix les couleurs des tons foncés, tons moyens et tons clairs.
  • L’onglet Color Balance propose d’ajuster la luminosité, le contraste, la saturation et la teinte.
  • Quant à l’onglet Curves and Levels, il offre les deux outils Courbes et Niveaux, présentés de manière peu ergonomique.



Les outils de correction : mieux vaut produire un “bruit de scan”, puis de faire les corrections de tonalité et de couleur dans Photoshop Elements (fourni) ou Photoshop…

Notez aussi que le logiciel n’offre aucune commande conviviale et simple à utiliser pour ajuster la balance des blancs — un comble. Bref, mieux vaut snober les outils de correction de CyberView X5 !

Lorsque vous cliquez sur l’icone Scan, le logiciel ouvre une boîte de dialogue permettant de choisir le dossier, le nom, le type de fichier et sa qualité. Le logiciel permet de choisir deux formats d’enregistrement, TIFF et JPEG. Pour ce dernier, vous pouvez choisir parmi trois taux de compression (Good, Better, Best). En cliquant sur OK, vous initiez la numérisation.

5 commentaires “Reflecta MF5000 : un nouveau scanner film pour moyens formats

  1. Bonjour Volker,
    très intéressant article qui nous décortique le produit en détail et permet de se faire une idée précise de la chose.
    Ce qui me permets de retenir : moins bien et nettement plus cher qu’un V700/750, si je devais changer mon Epson 4990 dont je me rends compte qu’il est vraiment précieux (malgré ses porte-films qui me contraignent à une « gymnastique manuelle » pour obtenir ce que je veux).

  2. Je profite de cet article pour poser une question au sujet du Nikon Supercoolscan 5000 que j’ai toujours: le logiciel étant en Rosetta, comment le faire fonctionner sous MacOSX Lion?
    Même si je ne suis pas fou de ce logiciel, je trouve le scanner meilleur que les trucs à plat d’Epson et compagnie, bien qu’ils se soient améliorés.

  3. @Laurent Condominas : vous pourriez utiliser un des logiciels tiers VueScan ou SilverFast 8 qui prennent en charge le nouveau système. Quant à la qualité des scanners film, elle est toujours supérieure à celle des scanners à plats grand public.

    @kris : en termes de qualité d’image, le Reflecta MF5000 est bien supérieur à l’Epson V700/V750 !

  4. Merci pour cette réponse.
    Le moment venu j’essayerai donc ces deux logiciels, en espérant qu’ils soient reconnus pas, et reconnaissent le coolscan.
    Néanmoins, je trouve désolant que l’on ne trouve pas de scanner à plat ou à cylindre moderne, relativement abordable pour un usage pro individuel

  5. Pingback: Les liens photo - Décembre 2011 | sfphotos.fr

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