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Samyang 50 mm f/1.4 : un nouveau standard ?

Performances optiques

Afin d’évaluer les performances optiques de l’objectif, j’ai photographié une grande mire (100 x 150 cm) à différentes ouvertures (de l’ouverture maximale à f/16). La mire est composée de pas moins de 17 zones d’analyse qui permettent de mesurer la résolution et l’aberration chromatique sur l’ensemble du champ cadré. Afin d’obtenir un éclairage homogène et uniforme de la mire, j’ai utilisé deux flashs de studio dotés de parapluies réflecteurs et un flashmètre pour vérifier et contrôler l’uniformité de l’éclairement de la mire. Le mode LiveView et la fonction Loupe au grandissement maximal m’ont permis d’effectuer une mise au point manuelle très précise. Pour mesurer la fonction de transfert de modulation (FTM) à 50 %, je me suis servi du logiciel Imatest Master, dans sa version 3,6. Ce même logiciel m’a également permis de quantifier l’aberration chromatique latérale. Notez que les chiffres relevés ne sont pas comparables à ceux mesurés par d’autres testeurs utilisant le même logiciel (photozone.de, traumflieger.de, etc.), car ils émanent d’une part du matériel utilisé pour la prise de vue (ici un EOS 5D Mark II) et d’autre part de la préparation des fichiers utilisés pour l’analyse (ici des fichiers RAW convertis au format JPEG dans Camera Raw 8.7.1 avec des paramètres par défaut pour l’accentuation). Vous pouvez comparer les résultats avec ceux d’autres objectifs standards, obtenus en utilisant la même procédure : objectifs standards Canon et Voigtländer, objectifs standards anciens. 

Grille d’appréciation pour le piqué aux formats A3 et A2 en fonction du pouvoir de résolution à MTF 50.

Netteté, contraste et restitution des couleurs

Grâce à l’incorporation de deux éléments asphériques, les performances du Samyang 50 mm T 1,5 AS UMC sont déjà satisfaisantes à f 1,4  : mention moyenne (A2) ou bonne (A3) en périphérie et bonne (A2) ou très bonne au centre (A3). En fermant le diaphragme d’un seul cran, le piqué s’améliore au point de devenir très bon (A2) ou excellent (A3) au centre et bon (A2) ou très bon (A3) en périphérie. Le meilleur piqué est atteint à f/4 au centre (excellent au format A2) et à f/5,6  aux bords et coins (mention très bonne ou excellente). La diffraction intervient dès f/8, avec une perte qui reste encore raisonnable à f/16 : piqué bon (A2) ou très bon (A3) partout. Il semble que l’objectif testé ait été optimisé pour le centre et les angles du format 24 x 36, la zone intermédiaire, importante pour le piqué aux bords du format APS-C, étant un peu moins définie. Globalement, les performances de l’objectif sont plus élevées que celles des autres objectifs standards, testés dans les mêmes conditions (voir plus haut). Cependant, elles ne rivalisent pas avec celles du Sigma Art 50 mm f/1, 4 (que j’avais essayé sur le terrain sans prendre des mesures) et de l’Otus 55 mm f/1,4.

Le pouvoir de contraste du Samyang est moyennement élevé, produisant des images assez douces, avec un rendu des couleurs qui est assez proche de celui des autres objectifs de la marque, c’est-à-dire légèrement chaud (jaune).

Une « mire naturelle »,  parfaite pour évaluer le piqué à l’infini.

Évolution du piqué et du vignetage entre f/1,4 et f/4. Extraits (100%) tirés de l’image précédente. Le piqué est déjà impressionnant dès la pleine ouverture dans une vaste zone centrale. Conversion RAW dans Camera Raw 8.8 avec des paramètres par défaut pour  l’accentuation et la réduction du bruit. Cliquez pour agrandir.

12 commentaires “Samyang 50 mm f/1.4 : un nouveau standard ?

    • Bonjour, il s’agit simplement d’une méthode manuelle qui combine deux images, la première exposée pour les ombres et la seconde pour les hautes lumières, pour obtenir une image à dynamique étendue. Le plus souvent, je préfère passer par là puisqu’il suffit de prendre deux images (plusieurs pour une fusion HDR) pour un rendu final beaucoup plus naturel, dépourvu d’artéfacts…

      • oui, moi je procède d’une façon certainement similaire, je mets le calque « 0EV » au dessus du calque « -2EV » et sur le calque « 0EV » avec un outil de sélection ( en ajustant la qualité du contour ) je retire les zones surexposées pour laisser apparaitre en regard les mêmes parties de l’image qui ne sont pas grillées sur le calque « -2EV ». J’améliore séparément le rendu de chaque calque et à la fin j’aplatis les calques.L’avantage de cette méthode c’est que les tonalités moyennes ne sont pas altérées comme par une fusion HDR, et on utilise Photoshop sur un de ses points forts : les calques ( ou masques de fusion si on préfère )

        • C’est la méthode que j’utilise. Après avoir placé l’image plus foncée sur la plus claire (Maj pour un alignement parfait en cas de photos prises sur pied, sinon alignement manuel), j’utilise une parmi plusieurs méthodes pour fusionner les deux images, suivant la répartition et l’étendue des zones à récupérer dans l’image :
          1.un masque de luminance flouté au filtre gaussien et appliqué au calque supérieur.
          2. un masque de fusion inversé et le pinceau blanc à opacité réduite.
          3. un des outils Sélection rapide ou Baguette magique.

          Parfois, je transforme les deux fichiers RAW en objets dynamiques ce qui me permet de revenir sur mes réglages dans Camera Raw (c’est une solution encore plus élégante que celles évoquées plus haut).

  1. « Pour obtenir une mise au point précise, et notamment à pleine ouverture, je vous conseille d’utiliser un verre de visée dédié »

    heu…comment on fait sur un 5D Mk III ?

    • Honnêtement, avec le 5D Mark II doté du verre de visée haute précision EF-S, j’ai eu plus de succès qu’avec le 5D Mark III et son verre fixe. Avec ce dernier, je m’étais souvent retrouvé en mode Live View (pas très pratique à main levée…).

  2. Bonjour,

    C’est moi ou le vignetage sur votre test est asymétrique ? (plus fort dans les coins inférieurs que supérieurs) . Cela peut il venir de l’éclairage de votre surface de test, ou est ce bien l’objectif ce qui témoignerait d’un décentrement tout de même peu probable ..?

    merci

  3. C’est exact, il existe une petite différence. Ayant effectué l’analyse du vignetage à partir d’images prises d’un mur en béton gris, éclairé par la lumière du soleil filtré par des nuages, cela pourrait éventuellement provenir de l’éclairage. Mais il est également possible que cela vient de l’objectif (vignetage par des parties du fût). L’objectif en question est malheureusement reparti chez l’importateur, il m’est donc impossible de refaire le test…

  4. L’interet de cette optique c’est son f1.4 à la rigeur son f2 et là avec sa map manuelle avec les boitiers acuelles ????
    Pas sur qu’un 50 à f1.4 soit l’idéal en paysage !
    Bref pour beaucoup les AF sont à prévilégier.

    En vidéo ce doit être différent.

    • votre billet sur cuk.ch (lu à l’époque) me rappelle mes séances photo avec le Tamron SP 350mm f/5,6 à miroir (excellente optique que je regrette finalement beaucoup) avec un Canon T90. Heureusement, le 50 f/1,4 Samyang est bien plus facile à manipuler : d’une part, il est bien plus lumineux qu’un objectif catadioptrique (quelle galère de faire la MaP à T/8 ou T/11) et de l’autre, il nécessite pas des vitesses rapides pour éliminer le flou de bougé 😉

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