Transformer le numérique en argentique ?

Avant l’apparition des modèles performants, notamment reflex, le traitement numérique d’une photo consistait à passer une diapositive ou un négatif au scanner ; on appliquait ensuite des corrections, notamment avec Photoshop, logiciel fétiche de toute une génération de graphistes et de photographes.

Avant l’apparition des modèles performants, notamment reflex, le traitement numérique d’une photo consistait à passer une diapositive ou un négatif au scanner ; on appliquait ensuite des corrections, notamment avec Photoshop, logiciel fétiche de toute une génération de graphistes et de photographes.
Mais aujourd’hui il est possible, à partir d’un fichier numérique, de retrouver la colorimétrie et le grain d’images argentiques, notamment grâce au programme DxO FilmPack qui peut être utilisé seul, mais qui est beaucoup plus puissant quand il est intégré à DxO Optics Pro.

Utiliser FilmPack dans DxO Optics Pro

Fichier numérique d’origine Nikon D200 à 100 ISO

Le logiciel FilmPack est disponible de façon indépendante, mais prend tout son intérêt comme plug-in de Photoshop et surtout de DxO Optics Pro dans lequel il s’intègre complètement. L’achat de la licence donne le droit de télécharger et d’installer à la fois le plug-in DxO, le plug-in Photoshop et une version indépendante à accès direct.

Le principe consiste à convertir un fichier numérique vers une copie qui non seulement peut prendre la colorimétrie particulière d’un film argentique, mais encore son grain pour donner la sensation que l’on examine un tirage issu d’un original argentique. Certes, des critiques s‘élèvent contre tendance à vouloir retrouver les “rendus” de photos issues d’une autre technologie, mais les avantages sautent aux yeux : par exemple, on pourra compléter aujourd’hui, à partir de prises de vue numériques, des séries de photos de paysages engrangées au fil des années avec des appareils argentiques. Mais il est également possible d‘être créatif avec le FilmPack, en affectant le grain d’un film noir et blanc à un profil couleur, ou inversement.

Quand on connaît bien les caractéristiques des films argentiques que l’on veut simuler, on peut aussi combiner les variantes, notamment parce que DxO s’est appuyé sur la prise de vue, l’analyse et le scan de vrais films argentiques pour élaborer les profils du FilmPack ; or, il était jusque là impossible de retrouver des émulsions couleurs neuves pour des produits discontinués depuis une dizaine d’années ou plus. Mais en examinant des films d’une même famille (par exemple, Kodachrome) dont on possède des diapositives, on pourra modifier les réglages de base puis créer des “presets” qui seront dans l’esprit des films disparus.
Quand le FilmPack est installé et activé dans DxO Optics Pro v5, il n’apparaît pas en temps que tel dans le menu : on verra que ses réglages s’intègrent dans les palettes Couleur et Détail. Mais il convient en premier lieu de vérifier que l’image de base se prêtera bien à la transformation.

Partir d’une image neutre

Pour appliquer un effet argentique sur une photo, il importe qu’elle soit relativement neutre au préalable, car si elle était déjà trop contrastée ou saturée à la prise de vue, certains profils de films apparaîtraient cumulatifs. De même, il est facile de comprendre que le grain que l’on va appliquer est en réalité un défaut caractéristique de l’argentique, mais qu’il donne une personnalité à la photo : il conviendra donc, si besoin, d‘éliminer le “bruit numérique” qui ressemble parfois au grain, pour ne pas mélanger les deux effets.

Après sélection en réglages automatiques, j’ai juste appliqué un léger maintien des hautes lumières.

Si l’image est assez neutre à l’origine, il suffit de la sélectionner avec le réglage automatique DxO Défault Preset. S’il s’agit d’un fichier RAW, comme pour notre exemple, on ouvrira la palette Lumière et on s’assurera que l’on a pas de risques d’avoir des blancs “grillés”, car le grain argentique rend ce défaut moins criant qu’en numérique. Ici, pour être certain de n’avoir aucun problème dans le ciel, j’ai activé un léger maintien des hautes lumières. Si l’image semble trop sombre, on pourra ajuster le DxO Lighting sur Moyen ou Fort.

On peut ensuite fermer la palette Lumière et examiner les commandes de la palette Couleur. Comme nous allons essayer des profils de diapositives couleur qui étaient surtout utilisées en plein soleil, il est possible de bloquer la température de couleur sur Lumière du jour, ce qui présente sur cet exemple une faible différence avec le réglage automatique choisi par l’appareil.

Choisir une balance Lumière du jour est de peu d’effet, car l’automatisme de l’appareil avait bien fait son travail.

Choisir le film à simuler

On ouvre alors le menu Rendu des couleurs ; il est possible de choisir entre des modèles de films argentiques négatifs ou positifs. On peut visualiser rapidement l’effet selon le film choisi grâce à l’affichage permanent Avant/Après que je vous conseille d’adopter pour ce type de corrections.

L’application d’un profil de film est visualisable immédiatement.

Il est à noter que les profils notés “Générique” sont des interprétations, et que seuls les autres profils ont été calculés scientifiquement par analyse colorimétrique des émulsions. Pour cet essai, je vais choisir un film très utilisé en argentique par les paysagistes, le Fuji Velvia 50.

Choix du modèle de film

Il est possible de personnaliser le rendu de l’image en ajustant librement le contraste et la saturation. Le menu Modes couleur va permettre d’augmenter un peu le contraste pour simuler un aspect très à la mode depuis des années dans les revues de découverte géographique et de voyage.

Sélection du Contraste

On peut aussi augmenter la saturation des couleurs dans ce menu, mais j’aime bien me servir pour cela de la commande Vibrance qui sature les tons francs en préservant les tons nuancés. On pourrait bien sûr se servir d’autres outils (notamment la courbe de tons), mais les commandes utilisées ici sont rapides et plus intuitives.

Réglage de la Vibrance