Questions Photo

La numérisation sans scanner : prise de vue (seconde partie)

Fusionner plusieurs images

La résolution optique d’un capteur est limitée par le nombre des photosites du capteur de l’appareil photo utilisé pour la numérisation. Si l’on ne tient pas compte des marges noires autour des diapos et négatives, un capteur de 22 mégapixels (par exemple celui du Canon 5D Mark II) rivalise avec un Nikon Coolscan 5000 ou 9000 ED (4000 pixels par pouce ou 4000/25,4 pixels par millimètre) lorsqu’il est utilisé pour numériser une diapo ou un négatif au format 24 x 36, les proportions du capteur étant équivalentes à celles du film. Cependant, le ratio largeur/hauteur des films moyen format et grand format est plus éloigné de celui des capteurs (hormis celui du format 4,5 x 6 cm qui correspond aux proportions d’un capteur FourThirds…). Pour obtenir des tirages plus grands et pour restituer tous les détails de vos images, vous pouvez emprunter des techniques utilisées pour l’assemblage panoramique.

  • Au préalable, faites des essais avec votre équipement pour calculer le nombre d’images nécessaires ainsi que les dimensions de l’image finale. Le nombre d’images à fusionner dépend non seulement de la puissance de calcul de votre ordinateur et des dimensions souhaitées, mais également du contenu de l’image. Une image avec de vastes zones uniformes sera difficile, voire impossible, à numériser en plusieurs parties, car, faute de repères, le logiciel de fusion ne parviendra pas à combiner les images.
  • Prévoyez un chevauchement d’au moins 20 à 30% entre les vues pour faciliter l’assemblage.
  • Utilisez un dispositif de numérisation très stable et assurez-vous que le plan du capteur est rigoureusement parallèle au plan de l’original à numériser. Un niveau à bulle à deux ou trois axes, posé sur le porte-film, puis sur l’afficheur arrière de l’appareil, permettra de vérifier le parallélisme des deux éléments.
  • Pour garantir la planéité du film à dupliquer, positionnez celui-ci dans le porte-film d’un agrandisseur ou d’un scanner.
  • Fermez le diaphragme de l’objectif à une ouverture intermédiaire (f/8 ou f/11) pour maximiser le piqué et la profondeur de champ et réduire le vignetage.Évitez de fermer le diaphragme au-delà de f/11 pour ne pas laisser la diffraction compromettre la qualité d’image.
  • Utilisez le mode manuel pour que chaque image de la série soit exposée de façon identique.
  • Ne touchez pas à l’appareil. Employez de préférence le mode Miroir relevé de votre appareil ainsi qu’un déclencheur souple pour éviter des vibrations pouvant réduire la netteté de vos « scans ».
  • Repositionnez le porte-film entre les vues. Le mode LiveView vous aidera à obtenir un cadrage précis.

Numérisation d’un négatif noir et blanc au format 24 x 36 : la fusion de 3 images a permis d’obtenir un fichier final de 5406 x 8083 pixels, autorisant un tirage de 46 x 68 cm (300 ppp) ou 69 x 103 cm (200 ppp).

Numérisation d’une diapo au format 24 x 36 : la fusion de 4 images a permis d’obtenir un fichier final de 7262 x 4754 pixels, autorisant un tirage de 40 x 61 cm (300 ppp) ou 60 x 92 cm (200 ppp).

Numérisation d’un négatif noir et blanc au format 4,5 x 6 cm : l’assemblage d’une série de 8 images a permis d’obtenir un fichier final de 6640 x 8996 pixels, autorisant un tirage de 56 x 76 cm (300 ppp) ou 84 x 114 cm (200 ppp).

6 commentaires “La numérisation sans scanner : prise de vue (seconde partie)

  1. Il est également intéressant d’utiliser le rendu lightroom ou camera raw, lors de repro de film à grain. J’avais réalisé des test capture one/camera raw.
    Sur de la tri-X poussée, de 1 diaph 2/3. capture one avait tendance à lisser le grain, le prenant pour du bruit numérique alors que le moteur adobe conserve le charme de la pellicule.

    • Oui, il est tout à fait possible d’utiliser Camera Raw ou Lightroom pour cela avec de très bons résultats. Le lissage de la texture de grain dans Capture One est surement due aux choix des paramètres par défaut pour la réduction du bruit. Il suffit de réduire le taux de correction pour retrouver un « beau » grain.

  2. Bonjour,

    Je vous remercie pour ce dossier très intéressant sur la numérisation sans scanner. Pratiquant moi-même la numérisation par le biais d’un réflex monté sur un banc de reproduction, je souhaiterais connaître votre méthode de traitement des négatifs couleurs après la prise de vue. La correction du masque orangé sous Photoshop est selon moi l’opération la plus complexe dans le processus de numérisation d’un négatif. Je parviens parfois à des résultats satisfaisants (principalement lorsque les photos contiennent une zone neutre), mais ma méthode n’est pas infaillible (photos sans zone neutre).
    Merci

    Cordialement

  3. Bravo pour vos articles sur le scan. Vous évoquez une troisième partie concernant le post traitement à venir dans quelques jours. Cet article est-il paru ?
    Merci

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