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L’objectif standard revisité (première partie)

Une grande luminosité

Jusqu’au milieu des années 1980, l’objectif standard était le premier (et souvent le seul) objectif d’un photographe amateur. Il était alors possible d’en acquérir différentes variantes avec l’appareil photo, dotées d’ouvertures maximales plus ou moins élevées : économiques (f/2, 8 puis f/2), normales (f/1, 7 ou f/1, 8), lumineuses (f/1, 4) et ultra-lumineuses (f/1, 2 ou f/1). Le plus souvent, leur construction optique reposait sur deux formules « classiques » : le Tessar (1902) à quatre lentilles, utilisé pour les objectifs économiques et le Planar (1896), employé pour les autres. S’agissant de formules relativement anciennes et donc libres de droits, elles étaient à même de fournir un piqué convenable pour peu que l’ouverture maximale demeure relativement modeste. Pour aller encore plus loin en matière de luminosité, les fabricants recouraient à des verres au dioxyde de thorium, légèrement radioactifs, destinés à augmenter l’indice de réfraction, puis à des lentilles avec une surface asphérique, appelées à éliminer l’aberration sphérique. Si les éléments asphériques moulés permettaient d’obtenir des performances optiques très convenables aux grandes ouvertures, ils étaient aussi très chers à fabriquer, expliquant au moins en partie les tarifs très élevés du Canon FD 50 mm f/1, 2 L et du Nikon Noct-Nikkor 50 mm f/1, 2. Aujourd’hui, la construction optique des objectifs standards les plus performants s’écarte de la formule de type Planar laquelle n’autorise pas toujours un piqué optimal : le Zeiss Otus 55 mm f/1, 4 et le Sigma 50 mm f/1, 4 DG HSM Art arborent une formule optique de type retrofocus, jusque-là réservée aux seuls objectifs grands-angulaires. Les deux objectifs intègrent également un élément asphérique et plusieurs éléments en verres spéciaux, garantissant un piqué élevé et homogène, et ce, quelle que soit l’ouverture. En revanche, les autres objectifs standards contemporains doivent être vissés à f/5, 6 ou f/8 pour atteindre un piqué équivalent.

Grâce à sa grande luminosité, un objectif standard (ici un Canon EF 50 mm f/,8 de première génération) se prête à merveille à la prise de vue dans des conditions de lumière difficiles, ici un aquarium très faiblement éclairé.

6 commentaires “L’objectif standard revisité (première partie)

  1. Merci pour cet article de qualité comme toujours.
    J’ai beaucoup apprécié le passage évoquants la qualité des photos produite par les optiques d’un autre temps. A propos je suis étonné que le Takumar SMC 50mm f\1.4 n’ait pas été mentionné surtout pour son bokeh très aimé. Peut être sera t il dans le prochain article…

  2. Bonjour Sylvain,
    je parlerais du Super-Multi-Coated Takumar 50 mm f/1,4 dans un des deux prochains articles (j’ai décidé d’un faire deux, le premier consacré à certains optiques standards Canon un peu atypiques et le second à plusieurs standards adaptables un peu plus anciens dont ce fameux Pentax…

  3. Bonjour, très longtemps le 1,8/50 Planar Zeiss ST. Je l’utilise avec une bague de ma fabrication sur un Leica M. Etonnant qu’en pensez-vous? merci

  4. Perso, je préfère le 35mm comme objectif standard. Je me sens un peu « étouffé » avec un 50mm
    et je trouve la focale 50 trop courte pour détacher un sujet.
    Et comme aujourd’hui avec le numérique et la définition des capteurs on peut recadrer un peu le champ d’un 35…. .

    J’ai un peu utilisé le cadrage 40mm avec un compact modifé pour faire de la photographie infrarougs en 4/3 et ça me semble aussi intéressant.
    Je me demande ce que donne la focale de 43mm en 3/2 ?

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