Questions Photo

Nikon PCE Nikkor 24 mm f/3,5 D ED, deuxième partie

Voici la deuxième (et dernière) partie d’un article dédié au nouvel objectif à décentrement Nikon PCE Nikkor 24 mm f/3,5 D ED. Ayant décortiqué la fonction décentrement de l’optique, Laurent Thion se consacre ici à la fonction bascule, moins courante, mais toute aussi intéressante.

Nous publions cet article avec l’aimable autorisation de Laurent Thion et Jean-Christophe Courte (Urbanbike).

La bascule

Petit rappel des principes : la fonction de bascule existe depuis la nuit des temps photographiques et les principales règles d’utilisation ont été établies par ce bon Theodor Scheimpflug, officier de l’armée autrichienne, au début du XXe siècle.


Le brevet est disponible ici. Et je recommande à tous la lecture de cela.

Pour les internautes pressés, je rappelle une notion fondamentale qui va souvent à l’encontre des idées reçues : la bascule n’augmente en aucun cas la profondeur de champ. Elle ne fait que déplacer le plan de focalisation non perpendiculairement à l’axe optique.

Ceci dit, voici donc un exemple des potentialités du 24mm PC. J’ai trouvé quelques vieilleries propices à illustrer cet article dans mes placards…
Le diaphragme n’a évidemment pas été modifié entre les vues.


Mise au point sur le premier plan, flou derrière.


Mise au point sur le dernier plan, flou devant.


Bascule réglée pour faire coïncider le plan focal sur l’avant des trois appareils. La profondeur de champ est rigoureusement identique.

Un décentrement vertical a aussi été appliqué afin que les appareils soient bien droits.

Néanmoins, ne jetez pas tout de suite votre chambre Sinar à la poubelle (ou alors, envoyez-moi votre adresse avant de le faire). Outre le problème du tri sélectif, (verre ? métaux non ferreux ? objets encombrants pour les 20×25 ?) le 24PC ne remplace pas une véritable chambre pour de simples raisons mécaniques. En effet, pour obtenir parfaitement le résultat souhaité, il est impératif de disposer de bascules et de décentrement verticaux et horizontaux et ce pour l’objectif et le plan de focalisation. Les axes de rotation de bascules doivent, en plus, pouvoir être déplacés par rapport à l’axe optique principal.

Loin toutefois de constituer un gadget, la fonction de bascule du 24PC est exploitable dans certaines conditions plus restreintes en raison d’un axe unique de bascule et, qui plus est, centré. Le décentrement est en effet parallèle à l’axe de bascule et restreint donc les possibilités d’utilisation.

Procédure

  • faire la mise au point sur le premier tiers du champ à rendre net.
  • régler en premier le décentrement, si nécessaire.
  • commencer à basculer (dans le bon sens) avec l’aide de la molette dédiée tout en rattrapant la mise au point
  • faire pivoter l’appareil pour recentrer l’image (la bascule, comme le décentrement modifie le cadrage)
  • vérifier éventuellement en mode Liveview la mise au point et la corriger via la bascule et / ou la bague de mise au point.

Bien entendu, la mesure de lumière devra s’effectuer avant toutes ces opérations. Les aides à la mise au point (télémètre électronique) sont inopérant dès qu’un mouvement est appliqué sur l’objectif.

4 commentaires “Nikon PCE Nikkor 24 mm f/3,5 D ED, deuxième partie

  1. Excellente suite, merci !

    Le peu de fois que j’ai utilisé mon 24 TS/E, j’ai remarqué qu’il fallait faire effectivement très attention à la mise au point, et ce n’est pas évident car tout se joue très très près du repère infini et de la butée.
    Faudrait que je regarde cette bague de mise au point ce soir…

  2. Par contre, après avoir parcouru les sites de rumeurs, si le D700 est basé sur le boîtier du D300, reste à savoir si il y aura les mêmes limitations mécaniques pour le 24 à décentrement…

  3. @gilles : oui, elle est curieuse, cette histoire de mise au point sur le Nikon. Par ailleurs j’ai remarqué que le point infini de mon 24 TS-E (nous avons le même caillou, Gilles 😉 ) n’est pas tout à fait en face de la gravure lorsque j’utilise l’objectif dans de conditions normales (ni décentrement ni bascule). Cependant, je n’ai jamais pu détecter une photo floue lorsque je me suis mis en face du repère gravé.
    @ecliptique : il faudra qu’on fasse un confrontation/comparaison es deux objectifs, j’aimerais bien avoir quelle sont les différences en termes de facilité d’utilisation et qualité optique !

  4. J’ai remonté cette information concernant la mise au point à qui de droit, chez Nikon, et un doute subsiste en moi car je n’ai hélas pas pu avoir en main un autre exemplaire pour confirmer ou infirmer ce « problème ». Il est vrai que ce 24 est à mise au point interne et verre ed, comme un téléobjectif, et il ne faut pas confondre avec la correction de groupe apparue sur le 24mm f/2,8 AI en 1976. Je sais par ailleurs que le modèle que j’ai testé devait être une pré-série. Bien évidement, je vous remonte l’information dès que j’en sais un peu plus. Concernant le D700, c’est uniquement la présence du flash intégré (si il existe, la question reste posée vu qu’il faudra bien augmenter la taille du viseur en raison du format DX) qui limitera mécaniquement l’utilisation du 24PC.
    @volker : dès que j’en récupère un à nouveau (ou si les lecteurs de questionsphoto se cotisent ! 🙂 ), on fait la comparaison !
    Vendu !

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