Questions Photo

Nikon PCE Nikkor 24 mm f/3,5 D ED, première partie

“Je suis né infirme : je n’ai que deux mains”


À gauche, l’antique 28mm, à droite le “cammionesque” 24PC

Il était parfaitement envisageable de travailler à main levée avec le 28pc vu qu’il n’existait qu’une seule commande de décentrement à vis, associée à une rotation de l’objectif sur 360 degrés. En gros, on pouvait cadrer en tenant classiquement l’appareil de la main droite, et en réglant la mise au point, le diaphragme et le décentrement de la main gauche. Pas très compliqué.

C’en est terminé avec le 24 : il faut au minimum trois mains. – une pour tenir le boîtier – une deuxième pour desserrer la vis de blocage du décentrement – une troisième pour régler ledit décentrement – et à nouveau la deuxième pour resserer la vis de blocage.

D’un autre coté, on peut régler l’ouverture avec la molette avant de l’appareil, utiliser n’importe quel mode d’expo et de mesure (pas toujours pour un résultat correct, d’ailleurs) et prendre la photo à pleine ouverture vu que le moteur diesel marine embarqué va se charger de fermer tout cela à la bonne valeur…

Conclusion
Point de salut sans un vrai gros pied, une excellente tête micrométrique, un niveau à bulle et un verre de visée quadrillé. En option, la petite lampe de poche pour les photos de nuit (pour voir la bulle du niveau), le déclencheur électrique et un assistant musclé pour porter tout cela. Personnellement, je promène tout cela en moto mais c’est une autre histoire…


Kit (presque) complet : pied carbone série 5 Gitzo, tête 405 Manfrotto, niveau à bulle Kaiser (avec 2 bulles pour les vues verticales et horizontales). On a vu plus discret.

5 commentaires “Nikon PCE Nikkor 24 mm f/3,5 D ED, première partie

  1. Excellente présentation, merci. Equipé Canon, je possède le 24 TS/E et, au vu des photos que je fais, et en regardant les exemples de cet article, je me pose souvent la question de savoir jusqu’à quel point il faut redresser les perspectives d’un bâtiment car, quoi qu’on en dise, l’humain voit en contre-plongée et, par conséquent, les images sont peu naturelles. Par contre, ces objectifs semblent avoir un énorme potentiel dans le cadre d’assemblage d’images dont on aurait corrigé les döfauts de perspective.
    Je suis par contre très étonné par le fait que Nikon ait complètement négligé ses boîtiers à petits capteurs pour de simples questions mécaniques. Bien sûr, un 24 devient un 36 mais quand même, à bascule et à décentzrement, ce qui permet de faire du travail de ce type. Le Canon est compatible avec tous les boîtiers de la marque me semble-t-il (je l’avais un jour monté sur un 350D).

    Notez également deux excellents articles récents sur Luminous-Landscape :
    http://www.luminous-landscape.com/tutorials/focusing-ts.shtml
    http://www.luminous-landscape.com/reviews/lenses/nikon_24_pc.shtml

  2. Deux remarques rapides (je suis en reportage en ce moment).

    Concernant le décentrement, tout est dans la subjectivité. Et l’aspect d’une image redressée est surtout due au fait que le capteur est plan. Notre rétine est une portion de sphère, ce qui lui donne un avantage énorme, indépendamment du processeur hors norme connecté dessus : notre cerveau. Toutefois, les panoramiques sphériques respectent assez bien ce principe.
    C’est un point très intéressant qui est soulevé ici et qui mérite plus qu’un commentaire…

    Au sujet de la compatibilité, outre les petits problèmes hardware, l’objectif monte tout de même sur pas mal d’appareils et perd simplement quelques fonctions plus ou moins importantes selon l’utilisation, la compatibilité étant totale uniquement avec le D3. J’utilise encore mon 28 PC avec de bons résultats sur un D300, par exemple… Quant aux possibilités et application de la bascule du 24, ceci sera l’objet d’un futur billet.

    Et j’attends les futurs 45 et 85 PC qui devraient sortir avant la fin de l’année…

    Au sujet des articles de Reichmann, je trouve étonnant de tester un tel objectif en forêt. le 14-24 ou le 24-70 sont plus appropriés dans de telles conditions.

  3. Je n’ai pas assez d’expérience dans ce type de prise de vues par manque de temps mais je compte bien m’y consacrer un jour, ne fut-ce que pour mon employeur pour qui produire des images de type industriel.
    Mais une chose est claire, toutes les images parfaitement redressées me choquent, quelle que soit leur qualité. J’ai même parfois l’impression que la perspective en est inversée (sommet plus large que la base).
    En ce qui concerne le site de Reichmann, il est clair que je n’y vais pas pour admirer ses photos ;-)))
    Un autre point que je voudrais également soulever, c’est l’effet d’étirement des images en périphérie lorsque qu’on décentre assez fortement, sans parler des pertes de performances optiques.
    J’ai vu, il y a quelques années, qu’un fabricant faisait des chambres pour reflex numérique avec, je crois, la possibilité de monter des optiques moyen format. Ca semble séduisant sur le papier mais on n’en entend pas parler dans les médias.

    Gilles.

  4. @Gilles,
    ayant pas mal travaillé avec une (des, en fait) Sinar, que ce soit au niveau du sol ou du haut d’une nacelle, je trouve que les possibilités de bascule et décentrement face à des sujets de taille monumentale permettent de retrouver l’illusion photographique.
    Je dis illusion car notre vision binoculaire s’est parfaitement adaptée, en lisant des photographies vues du monocle de l’objectif et transmises sur le plat du papier, au transfert.
    Cependant, l’utilisation de grand angle, en poussant la déformation, crée un effet qui vient perturber notre tolérance.
    As-tu déjà montré des phtos d’arbres ou même de personnes en contre-plongée, prises au grand angle, à des personnes n’ayant que très très rarement vu des photos?
    C’est un test très intéressant.

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