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Oser la photo rapprochée : les outils dédiés (seconde partie)

Après avoir évoqué dans le dernier article les bases de la photographie rapprochée, voici la deuxième partie qui explore les différents outils permettant d’obtenir une distance de mise au point plus proche.

L’article présent est le deuxième d’une petite série d’articles sur les différents aspects de la photographie rapprochée et la macrophotographie. Le troisième volet, traitant l’exposition, l‘éclairage et la composition, paraîtra le 25 aout.

Avant de vous précipiter tête baissée dans la quête d’un nouvel outil parfait pour la photographie rapprochée, commencez par explorer les limites des objectifs dans votre possession. Certains d’entre eux permettent surement d’obtenir des grandissements plutôt importants et les objectifs standards et téléobjectifs sont particulièrement intéressants, une fois dotés d’un ou de plusieurs accessoires permettant d’atteindre une distance de mise au point plus proche. Pour la plupart des objectifs standards, en déça de 45 cm, la mise au point n’est plus possible et l’image saisie par le capteur est ainsi environ huit fois plus petite que le sujet photographié. Cependant, certains objectifs autorisent d’aller plus loin : le nouveau “pancake” Canon EF 40mm f/2.8 STM propose un grandissement de 0,18 fois, grâce à une distance de mise au point minimale de 30 cm, et le Voigtländer 90mm f/3.5 SL-II un grandissement de 0,28 fois, et ce, sans ajouter la bonnette macro fournie avec laquelle il frôle un grandissement de 0,55 fois.



Il n’est pas toujours nécessaire d’investir dans des outils onéreux — ici, un simple zoom de base a suffi pour tirer ce portrait d’une fleur. Canon EOS 450D, EF 18-55 mm f/3,5-5,6 IS à 55 mm, f/5, 1/640 s et 100 ISO.

Certains fabricants emploient le terme “macro” pour ainsi signaler une mise au point minimale particulièrement réduite et/ou un grandissement particulièrement important. Si les objectifs en question se prêtent assez bien à la photographie rapprochée (le plus souvent en utilisant leur focale la plus longue), il ne faut pas se faire d’illusions sur leurs qualités optiques, très éloignées de celle d’un véritable objectif macro. L’opticien indépendant Sigma propose par exemple un zoom transstandard (17-70 mm f/2, 8-4 DC Macro OS HSM), un zoom “universel” (18-250mm F3.5-6.3 DC Macro OS) ainsi que plusieurs zooms télé partageant la même plage de focales et luminosité (70-300 mm f/4-5,6). Tamron commercialise plusieurs zooms universels, c’est à dire à plage de focale très étendue (18-270 f/3, 5-6, 3 VC LD Asphérique [IF] Macro, 18-200 f/3, 5-6, 3 VC LD Asphérique [IF] Macro, 28-300 f/3, 5-6, 3 XR Di VC LD Asphérique [IF] Macro et 28-200 f/3, 8-5, 6 XR Di Asphérique[IF] Macro) ainsi que deux zooms télé (55-200 mm f/4-5, 6 Di II LD Macro et 70-300 f/4-5, 6 Di LD Macro), respectivement dédiés aux appareils réflex à capteurs APS-C et 24 ×36. Tous ces objectifs arborent fièrement l’attribut “macro” sans pour autant bénéficier de performances particulièrement élevées aux distances les plus proches.



Utilisé à sa focale la plus longue un zoom télé produit souvent des images saisissantes, avec un “bokeh” de plus agréable. Canon EOS 1Ds, EF 70-200 mm f/4 L USM à 200 mm, f/6, 1/400 s et 100 ISO.

Notez que le terme “macro“ est sinon réservé aux seuls spécialistes, dotés d’une excellente planéité de champ et d’une parfaite correction de la distorsion, des aberrations chromatiques et sphériques. La plupart des objectifs transstandard, souvent fournis avec l’appareil, bénéficient d’une distance de mise au point les prédestinant pour la photographie rapprochée. Ainsi, chez Canon, l’objectif d’entrée de gamme Canon EF-S 18-55mm f/3.5-5.6 IS II réalise une mise au point minimale de 25 cm alors que le Nikkor AF-S DX 18-55 mm f/3.5-5.6G VR réalise un score à peine inférieur, permettant d’atteindre un grandissement fort honorable de 0,28 fois à la focale la plus longue. Les concurrents de chez Sony et Pentax sont tout aussi doués, et ce, sans pour autant insister sur le terme “macro”. Notez que l’on peut qualifier seulement deux zooms d’objectifs macro : le Vivitar Series 1 90-180mm f/4, 5 des années 1970 et le Nikon Micro-Nikkor 70-180mm f/4.5-5.6D ED de 1997, discontinué depuis maintenant huit années. Leur formule optique était optimisée pour la photographie rapprochée, avec une correction poussée de la distorsion et la courbure du champ. De quoi simplifier le cadrage l’appareil sur pied, grâce à un mouvement de la bague du zoom ?



Un petit télé, utilisé avec ou sans complément mécanique ou optique, offre une perspective naturelle et une qualité optique élevée. Canon EOS 1Ds, EF 100 mm f/2 USM, f/5, 1/100 s et 160 ISO.


6 commentaires “Oser la photo rapprochée : les outils dédiés (seconde partie)

  1. @Bonjour Damien, j’ai hésité de parler des bonnettes achromatiques de chez Marumi, disponibles chez différents distributeurs, mais introuvables sur le site Web du fabricant (qui ne présente que des bonnettes simples). Je ne connais pas leur qualité optique, mais je suppose qu’elle est bonne, s’agissant de modèles à deux éléments optiques.

  2. Merci pour votre réponse. Étrange cette absence sur le site même du constructeur. Bon je garde cette référence en tête, à presque 100€ elle ne doit pas être mauvaise ^^

  3. HELP je cherche à objectif quui s’adapte à mon nikon D3100 et je suis perde ! Je voudrais juste faire de la grande grande macro avec,à moins de 400 euros ! Aider moi svp

    • Bonjour, vous trouvez chez Tamron, Sigma et Nikon des objectifs intéressants et performants avec une focale entre 50 et 70 mm, économques et parfaits pour se lancer dans la macro avec un boîtier à capteur APS-C. Pour obtenir un grandissement supérieur à 1:1, vous pouvez ajouter une bonnette (voir l’article) ou alors intercaler une bague allonge entre votre boîtier et l’objectif. La solution la plus économique consisterait à acheter un jeu de bagues allonge avec transmission des informations (150 euros environ) et/ou une bonnette achromatique de type Raynox (60 euros environ) pour l’utilisation avec un objectif transstandard (18-55, 16-85 etc.), un objectif standard lumineux (encore mieux) ou un zoom télé.

  4. Pingback: La numérisation sans scanner : prérequis et matériel (première partie) | Volker Gilbert Photographie Blog

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