Questions Photo

Photographie de concert : l’exposition

L’éclairage de concert s’étend normalement sur une plage dynamique extrême, allant des ombres noir foncé aux hautes lumières brûlées, comme sur ce cliché
du guitariste Ryan Hahn des Local Natives. Photo prise avec un Nikon D700 équipé d’un objectif Nikon Nikkor 28-70 mm f/2,8D à 50 mm (220 ISO, 1/125 s à f/2,8, mesure Spot à -0,3 IL).

L’ouverture (du diaphragme)

Lorsque l’on parle « d’ouverture » ou de « valeur d’ouverture », on fait référence à l’ouverture du diaphragme de l’objectif. Tous les objectifs sont dotés d’un diaphragme qui fonctionne exactement comme l’iris de l’oeil : il s’ouvre en grand pour laisser passer le maximum de lumière et se referme pour réduire la quantité de lumière pénétrant par l’objectif. En photo, on utilise donc le terme « ouvrir » pour signifier que l’on ouvre le diaphragme, et « fermer » pour dire l’inverse.Si vous désirez donner du mouvement à votre image pour signifier une impression d’action, il faut dans ce cas sélectionner une vitesse d’obturation plus lente . L’idée ici n’est pas de rendre l’ensemble flou, mais bien de mettre en valeur un aspect de la scène . Par exemple, l’un des effets les plus fréquemment recherchés en photo de concert est celui du guitariste relativement immobile dont la main gratte les cordes de son instrument . Le résultat obtenu est une image nette du guitariste dont la main rendue floue confère un sentiment de mouve ment et d’action .

Une ouverture dite « moyenne » se situe entre 5,6 et 8

Écriture des valeurs

Les ouvertures sont indiquées par des valeurs notées « f/ ». Plus le nombre est petit (par exemple, f/2), plus l’ouverture est grande. Inversement, plus le nombre est grand (par exemple, f/16), plus l’ouverture est petite. Cette formulation peut prêter à confusion pour celui qui débute en photo. Ces valeurs sont en réalité des rapports, indiqués par des fractions. Elles se déterminent en divisant le diamètre de l’ouverture de l’objectif par la focale de l’objectif. Le moyen le plus simple de l’imaginer est de mettre un « 1 » au-dessus de la valeur f/ et d’en faire une fraction (voir encadré ci-dessous). Les valeurs f/ sont normalisées : f/1,4 > f/2 > f/2,8 > f/4 > f/5,6 > f/8 > f/11 > f/16 > f/22. À première vue, elles semblent être distribuées de manière aléatoire. Mais, en y regardant de plus près, vous vous apercevrez qu’une valeur d’ouverture trouve son multiple deux nombres plus loin, et que chaque valeur est en réalité multipliée par 1,4 : 1,4 × 1,4 = 1,96 (arrondi à 2), 2,8 × 1,4 = 3,92 (arrondi à 4), 4 × 1,4 = 5,6, et ainsi de suite.

Pour mieux comprendre : Si vous photographiez avec un objectif Zeiss 50 mm avec une ouverture de f/2, transformez f/2 en fraction avec « 1 » comme numérateur. La valeur obtenue est alors 1/2. Cela signifie que l’ouverture du diaphragme a un diamètre correspondant à la moitié de la longueur focale de l’objectif, dans ce cas 25 mm. On voit alors que 1/2 ou f/2 est bien supérieure à 1/16 ou f/16. C’est pourquoi, les petites valeurs correspondent à de grandes ouvertures, et inversement.

Incidence sur la profondeur de champ

Ce cliché de la batteuse Etsuko Nakanishi, du groupe Shonen Knife, a une très faible profondeur de champ ; remarquez le flou indistinct de l’arrière- plan. Photo prise avec un Nikon D300s équipé d’un objectif Nikon 80-200 mm f/2,8D à 135 mm, équivalent à 202 mm (200 ISO, 1/250 s à f/4,5, mesure Spot).

En photo, les grandes ouvertures ne laissent pas seulement entrer plus de lumière (voir ci-contre), elles réduisent aussi la profondeur de champ, floutant ainsi les détails à l’arrière-plan. À l’inverse, les petites ouvertures augmentent la profondeur de champ, faisant apparaître l’arrière-plan net. Techniquement, la profondeur de champ est la plage de distance dans une photo dans laquelle toutes les parties sont d’une netteté acceptable. En focalisant l’objectif sur un certain point (appelé « point focalisé »), tout ce qui se trouve sur le même plan paraît également net. En revanche, tout ce qui se situe devant et derrière n’est techniquement pas mis au point, mais notre vision n’est pas assez fine pour percevoir le faible flou qui se produit et qui paraîtra net à nos yeux. C’est ce que les photographes appellent la « profondeur de champ » ou bien encore la « zone de netteté acceptable ». En photo de concert, dans la grande majorité des cas, vous déclencherez tout ouvert, c’est-à-dire que vous photographierez à pleine ouverture ; il existe deux raisons à cela :

  • les lieux de concert sont généralement plutôt sombres et vous aurez donc besoin de toute la lumière disponible ;
  • la faible profondeur de champ permet de flouter certains détails gênants qui peuvent se trouver derrière le sujet principal, à l’arrière-plan.

Conseil : Même pour un concert en plein jour avec beaucoup de lumière, ouvrez au maximum pour bénéficier de la faible profondeur de champ. Cela isole l’artiste en le faisant ressortir sur l’arrière-plan, et confère une touche artistique à votre image.

Cette photo de Tesla au grand-angle a une vaste profondeur de champ : tout, du premier plan jusqu’à l’arrière-plan, est net. Photo prise avec un Nikon D700 équipé d’un objectif Nikon 14-24 mm f/2,8G à 14 mm (2 000 ISO, 1/200 s à f/2,8, mesure Spot).

La profondeur de champ est également fonction de la distance du sujet. Plus vous êtes près, plus elle sera faible pour une ouverture donnée. Par exemple, si vous effectuez la mise au point sur une personne se trouvant à 3,5 m avec un diaphragme ouvert à f/16, vous obtenez une photo totalement nette. À même ouverture, si elle se trouve à 30 cm, la profondeur de champ sera faible ; une partie de l’image sera donc floue. Par ailleurs, la profondeur de champ varie selon la focale utilisée. Les focales plus courtes créent une profondeur de champ plus importante à la même distance de mise au point que les focales plus longues.

Profondeur de champ et cercle de confusion : la profondeur de champ est déterminée par le concept de « cercle de confusion », à savoir le plus grand cercle flou qui paraît d’une netteté acceptable à l’oeil humain. Les facteurs qui contribuent à la dimension de ce cercle sont l’acuité visuelle, la distance au sujet et la taille de l’image. Un cercle de confusion se forme lorsque la lumière passe par le boîtier et le diaphragme de l’objectif. Changer la taille de ce cercle revient à ouvrir ou à fermer le diaphragme. Si vous l’ouvrez, le cercle de confusion est large, ce qui donne une image avec une faible profondeur de champ : davantage de zones sont floues. Si vous le fermez, des plus petits cercles de confusion sont créés, ce qui augmente la profondeur de champ : la photo est bien nette.

 

Cet article est  extrait de l’ouvrage Photographie de concert-Guide pratique, de J.Dennis Thomas, paru aux éditions Eyrolles en décembre 2012 (19,90 € TTC – 200 pages  en couleurs – 14 x 22).  © Groupe Eyrolles 2013. ISBN 978-2-212-13625-8.

 

Réaliser la couverture d’un livre de photos de mariage avec Lightroom

LivrePhotoMariage

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Ajout du titre

Mais une couverture ce n’est pas seulement un visuel, il faut un titre. En règle générale, le texte ne doit pas se fondre dans l’image, il faut toujours trouver une zone peu encombrée pour le positionner, sans essayer de l’intégrer à tout prix dans un petit espace vide de l’image. Il faut également choisir une police de caractères qui permette une lecture aisée, et une couleur de texte qui soit bien contrastée avec l’image.

7. Je décide d’intituler le livre des prénoms des mariés. Dans le panneau Page, je coche l’option « Plaque d’identité » et je saisis les prénoms « Maryline & Philippe ». Je choisis la police Champagne & Limousines et mets suffisamment d’espace entre chaque mot pour que le prénom « Maryline » se trouve juste sous la photo de la robe et « Philippe », sous celle de la veste.

Couverture livre photo

J’aurais pu insérer le texte de première de couverture depuis le module Livres, mais il m’a paru plus simple de tout faire sur le fichier JPEG.

8. J’exporte l’image et l’importe dans ma collection : dans le panneau « Travaux d’impression », sous « Imprimer au format », je choisis le format de fichier JPEG, puis je clique sur « Impr. dans fichier ». Je sélectionne un emplacement que je retrouverai facilement ensuite, afin de réimporter cette image dans Lightroom.

9. De retour dans le module Livres, j’insère ce montage sur la première de couverture grâce à un simple glisser/déposer.

La couverture est maintenant en place. C’est en zoomant par hasard dans l’image qu’une autre idée de présentation m’est venue : rapprocher les deux photos l’une de l’autre accentuera le côté contemporain du visuel. Je pourrais aussi placer les prénoms en haut de la page et centrer la date, en bas. Cette variante montre qu’une multitude de possibilités s’offrent à nous dès lors que l’on sort des présentations classiques.

La première de couverture.

La première de couverture finalisée.

 

Variante

Variante de la première de couverture. Les possibilités de mise en page pour la couverture sont infinies, libérez votre sens artistique !

La première de couverture est terminée mais il ne faut pas oublier de préparer aussi sa « face cachée », la quatrième de couverture (qu’on appelle parfois par abus de langage « le dos ») ; le module Livres de Lightroom offre bien sûr tous les outils nécessaires pour cela. Nous n’allons pas développer ce point ici, mais retenez qu’en règle générale, la quatrième pourra contenir une ou des images, rappeler le titre de votre livre, donner un résumer de son contenu et/ou quelques mots sur vous, votre travail, vos goûts photographiques… Tout dépendra du livre, de son positionnement, des lecteurs auxquels vous le destinez.

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Cet article est un extrait de l’ouvrage Créez vos livres photo avec Lightroom, de Céline Jentzsch et Gilles Theophile, paru aux éditions Eyrolles en décembre 2012 (20 € TTC – 172 pages en couleurs – format 21 × 23).  

couverture Jentzsch-TheophileUn ouvrage en deux parties qui associe savoir-faire et créativité. La récente version 4 de Lightroom permet de concevoir, réaliser et imprimer des livres photo de qualité grâce à son nouveau module Livres – développé en étroite collaboration avec Blurb, l’un des prestataires internationaux leader du marché. Mais par où commencer ? Comment sélectionner, préparer et associer des images ? Faut-il opter pour une mise en page automatique (180 modèles) ou oser se lancer dans une mise en page manuelle ? Comment choisir son papier, sa reliure ? Cet ouvrage très illustré décrit de façon détaillée tous les outils et le flux de travail nécessaires à la préparation d’un livre photo, avant de présenter les étapes de la réalisation de trois ouvrages (un livre de photos de voyage, de mariage, de vacances en famille). Alliant l’expertise et la précision de Gilles Theophile à la sensibilité et au talent de Céline Jentzsch, il sera à la fois un guide technique et une source d’inspiration pour tous les photographes qui désirent mettre en scène leurs images, que ce soit à titre professionnel ou plus personnel (books, plaquettes, albums souvenirs…).

Partie 1 – Le module Livres de Lightroom. Espace de travail. Organisation des projets ● Affichage et enregistrement ● Paramètres du livre et outils de mise en page ● Film fixe ● Préférences Structure des pages. Activer une page ● Composer une page ● Modèles Préparer l’iconographie. Trier les photos ● Créer une collection ● Utiliser les métadonnées ● Épreuvage à l’écran ● Caractéristiques du livre Blurb, PDF, JPEG Démarrer un projet. Définir les paramètres du livre ● Mise en page automatique ● Enregistrement Organiser les pages. Ajouter une page ● Copier/coller la mise en page ● Déplacer une page ● Modifier l’arrière-plan Placer les photos. Positionner, réarranger les images ● Zoomer, déplacer ● Filtrer les photos ● Mettre à jour les images corrigées Mettre en page le texte. Saisir le texte ● Mettre à jour des métadonnées ● Texte de remplissage ● Outils de polices de caractères ● Régler les gouttières ● Aligner et justifier les textes ● Paramètre prédéfini de style de texte Concevoir la couverture. Choisir un type de couverture ● Modèles ● Structure d’une couverture ● Exporter une couverture Exporter le livre.

Partie 2 – Réaliser un livre photo. Conseils pour réussir son livre. Différents types de livres et format ● Séquence et sélection des images ● Travailler avec une planche-contact ● Choisir quelles images associer ● Ajouter d’autres documents icono ● Mettre en page ● Choisir la marge ● Construire la couverture ● Folioter ● Textes et légendes ● Typographie Créer un livre de photos de voyage Créer un livre de photos de vacances en famille Créer un livre de photos de mariage.

Les auteurs : Céline Jentzsch est une jeune photographe spécialisée dans la photo de voyage, de plus en plus sollicitée par des revues comme Le Monde de la Photo pour ses images et ses reportages. Elle a illustré l’essentiel de ce livre. Gilles Theophile est rédacteur, traducteur, formateur et photographe indépendant. Spécialiste de Lightroom, auteur du best-seller Lightroom par la pratique (éditions Eyrolles) et de DVD-Rom de tutoriels (Video2Brain), il est le créateur du site utiliser-lightroom.com, la référence française sur le logiciel d’Adobe.

© Groupe Eyrolles 2013

ISBN 978-2-212-13552-7


Créez vos livres photo avec Lightroom : la disposition automatique

Créez vos livres photo avec Lightroom

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Opter pour un paramètre prédéfini aléatoire à partir des favoris

Choix des pages à photos multiples pour la disposition aléatoire à partir des favoris.

Dans l’éditeur, sélectionnez « Aléatoire à partir des favoris », dans le menu déroulant. La fenêtre de sélection de modèles est remplacée par quatre cases à cocher nommées « Une », « Deux », « Trois », « Quatre ».

  • Si vos favoris ne contiennent que des modèles de pages à deux photos, cochez uniquement la case Deux.
  • Si vos favoris contiennent des modèles avec un nombre différent de photos, cochez les cases correspondantes : par exemple, s’ils incluent des modèles à une, deux, trois ou quatre photos, et que vous cochez Deux et Trois, la disposition automatique n’utilisera qu’un mélange des modèles correspondants pour proposer une mise en page.

Si vous choisissez un modèle à nombre X de photos, sans qu’il soit dans les favoris, un message d’avertissement s’affichera à l’écran dès que vous lancerez une disposition automatique.

Message d’alerte signalant l’absence d’un modèle à X photos dans les favoris.

Message d’alerte signalant l’absence d’un modèle à X photos dans les favoris.

Les autres réglages sont les mêmes que pour les paramètres prédéfinis à disposition fixe.

Retenez aussi que les réglages de la page de gauche et de la page de droite sont toujours indépendants, vous pouvez parfaitement choisir une disposition fixe d’un côté, et aléatoire de l’autre. Le menu permet également de choisir une page vide d’un côté, ou de copier les réglages d’un côté à l’autre (sélectionnez « Identique au côté gauche ou droit »).

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Cet article est un extrait du chapitre 4 du livre Créez vos livres photo avec Lightroom, de Céline Jentzsch et Gilles Theophile (20 € TTC – 172 pages en couleurs – format 21 × 23).  

Créez vos livres photo avec Lightroom

Un ouvrage en deux parties qui associe savoir-faire et créativité. La récente version 4 de Lightroom permet de concevoir, réaliser et imprimer des livres photo de qualité grâce à son nouveau module Livres – développé en étroite collaboration avec Blurb, l’un des prestataires internationaux leader du marché. Mais par où commencer ? Comment sélectionner, préparer et associer des images ? Faut-il opter pour une mise en page automatique (180 modèles) ou oser se lancer dans une mise en page manuelle ? Comment choisir son papier, sa reliure ? Cet ouvrage très illustré décrit de façon détaillée tous les outils et le flux de travail nécessaires à la préparation d’un livre photo, avant de présenter les étapes de la réalisation de trois ouvrages (un livre de photos de voyage, de mariage, de vacances en famille). Alliant l’expertise et la précision de Gilles Theophile à la sensibilité et au talent de Céline Jentzsch, il sera à la fois un guide technique et une source d’inspiration pour tous les photographes qui désirent mettre en scène leurs images, que ce soit à titre professionnel ou plus personnel (books, plaquettes, albums souvenirs…).

Partie 1 – Le module Livres de Lightroom. Espace de travail. Organisation des projets ● Affichage et enregistrement ● Paramètres du livre et outils de mise en page ● Film fixe ● Préférences Structure des pages. Activer une page ● Composer une page ● Modèles Préparer l’iconographie. Trier les photos ● Créer une collection ● Utiliser les métadonnées ● Épreuvage à l’écran ● Caractéristiques du livre Blurb, PDF, JPEG Démarrer un projet. Définir les paramètres du livre ● Mise en page automatique ● Enregistrement Organiser les pages. Ajouter une page ● Copier/coller la mise en page ● Déplacer une page ● Modifier l’arrière-plan Placer les photos. Positionner, réarranger les images ● Zoomer, déplacer ● Filtrer les photos ● Mettre à jour les images corrigées Mettre en page le texte. Saisir le texte ● Mettre à jour des métadonnées ● Texte de remplissage ● Outils de polices de caractères ● Régler les gouttières ● Aligner et justifier les textes ● Paramètre prédéfini de style de texte Concevoir la couverture. Choisir un type de couverture ● Modèles ● Structure d’une couverture ● Exporter une couverture Exporter le livre.

Partie 2 – Réaliser un livre photo. Conseils pour réussir son livre. Différents types de livres et format ● Séquence et sélection des images ● Travailler avec une planche-contact ● Choisir quelles images associer ● Ajouter d’autres documents icono ● Mettre en page ● Choisir la marge ● Construire la couverture ● Folioter ● Textes et légendes ● Typographie Créer un livre de photos de voyage Créer un livre de photos de vacances en famille Créer un livre de photos de mariage.

Les auteurs : Céline Jentzsch est une jeune photographe spécialisée dans la photo de voyage, de plus en plus sollicitée par des revues comme Le Monde de la Photo pour ses images et ses reportages. Elle a illustré l’essentiel de ce livre. Gilles Theophile est rédacteur, traducteur, formateur et photographe indépendant. Spécialiste de Lightroom, auteur du best-seller Lightroom par la pratique (éditions Eyrolles) et de DVD-Rom de tutoriels (Video2Brain), il est le créateur du site utiliser-lightroom.com, la référence française sur le logiciel d’Adobe.

© Groupe Eyrolles 2013

ISBN 978-2-212-13552-7

Concevoir son livre de photographie : sélectionner ses images

Les tirages permettent d’avoir une bonne lisibilité des images et peuvent servir de base à la maquette papier.

Quelles images choisir ?

La question est, là encore, cruciale. Procédez par étapes ; commencez par rassembler dans un même dossier toutes les images qui répondent de près ou de loin aux propos de votre livre. Bien évidemment, ne conservez pas d’images que vous êtes certain de ne pas mettre dans votre ouvrage. Lorsque je sous-entends d’être « large » dans cette présélection, c’est pour éviter de faire l’erreur de ne conserver que des images fortes. Je n’irai pas jusqu’à dire que si toutes les photographies qui composent votre ouvrage sont de force équivalente le lecteur s’ennuiera, mais vous n’aurez pas la matière adéquate pour jouer à votre guise sur le rythme ou apporter de la dynamique à votre propos.

Imaginez un film composé uniquement d’images fortes. Ce serait sûrement un beau film, mais arriverait-il pour autant à dépasser l’aspect contemplatif pour donner force à son propos ? Comment certains passages pourraient-ils vous marquer plus que d’autres ? Ne tombez pas dans le piège du « catalogue » et gardez à l’esprit que pour composer correctement la mise en pages de votre livre (voir chapitre 3), vous aurez besoin d’une matière variée. Des images peuvent paraître faibles isolées, mais être perçues différemment une fois associées à d’autres. Dans le domaine musical, le jazz est un bel exemple de ces jeux d’accentuation, car même en improvisant, le musicien choisit les notes qui se succèdent. Parmi elles, retenons les « chromatismes » qui désignent des notes sonnant un demi-ton plus bas que la gamme sur laquelle est fondée la mélodie. Leur utilisation permet de faire ressortir d’autant plus fort les notes parfaitement justes. Il en va de même pour vos photographies, certaines d’entre elles pourront servir à introduire ou à mettre en valeur d’autres images.

Appuyez-vous sur ces notions tout au long de la sélection de vos images définitives, mais commencez tout d’abord par épurer votre sélection de base en supprimant les possibles « doublons » ; ils n’apporteront rien et il est inutile de dire deux fois la même chose. À moins que vous ne vous serviez d’une série répétitive pour ponctuer votre ouvrage, ces images prendront la place d’autres plus parlantes.

Ensuite, portez plus d’attention aux images que vous connaissez le mieux et qu’au final vous ne regardez plus, tellement elles sont dans votre coeur. Celles là mêmes qu’il vous semblerait inconcevable de ne pas faire figurer dans votre livre. Demandez-vous si elles parleront aux autres autant qu’à vous. Le fait de connaître le contexte de leur prise de vue influe considérablement sur vos choix et il est important de se dégager au maximum de ses souvenirs pour juger de l’intérêt de leur place au sein de l’ouvrage.

Il n’y aura jamais d’éditing parfait, vos choix pourront encore évoluer selon votre état d’esprit. L’important est que votre sélection fasse passer ce que vous avez envie d’exprimer. Si vous le pouvez, prenez le temps de la réflexion ; ce recul vous permettra de laisser mûrir votre projet et les éléments le constituant. Revenez plusieurs fois sur l’éditing pour l’affiner au mieux. N’hésitez pas à le soumettre à des amis, mais, tout en écoutant leur avis, ce sera à vous de prendre les décisions. Enfin, n’oubliez pas que des images pourront être utilisées pour être insérées dans un texte, une préface ou les remerciements.

Le magazine Eyrolles
des techniques photo

Animé par Volker Gilbert et publié par les éditions Eyrolles, QuestionsPhoto vous propose des articles de fond sur les techniques photo, mais aussi des actus, des critiques de livres... et des réponses à toutes vos questions !