Questions Photo

Apprendre à voir en noir et blanc (Seconde partie)

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Balance des blancs

Je compte parmi ces gens qui préfèrent ajuster directement la balance des blancs sur leur appareil plutôt que d’attendre l’étape du post-traitement. On peut soit choisir l’un des nombreux réglages prédéfinis, soit définir une balance des blancs personnalisée. J’utilise un filtre ExpoDisc pour créer une balance des blancs personnalisée ; le Lally CAP est aussi une solution bon marché. Une balance des blancs correcte est cruciale pour la prévisualisation des images sur l’écran LCD. Si la balance des blancs est fausse, il y a de fortes chances pour que l’image que vous voyez sur l’écran LCD ne corresponde pas à la réalité. Cela peut nuire à l’exposition et aux autres réglages effectués sur le vif. Souvenez-vous aussi qu’une balance des blancs correcte n’est pas uniquement cruciale pour la photographie en couleurs. Un mauvais réglage perturbe la plage tonale des objets photographiés, ce qui nuit à l’apparence de l’image après sa conversion en noir et blanc. Par conséquent, prenez le temps d’ajuster la balance des blancs dans votre appareil avant de prendre des photos. Vous ne le regretterez pas.

Faut-il bracketer l’exposition ?

Le bracketing d’exposition est crucial quand on a des doutes sur l’exposition correcte. Je suis de l’avis que deux précautions valent mieux qu’une. D’ailleurs, pour me faire sauter d’un avion, il me faudrait un parachute, un toboggan et un filet prêt à me recueillir à l’arrivée. Le bracketing automatique, c’est le filet de sécurité du photographe. Au moindre doute sur l’exposition, utilisez le bracketing. Vous devrez gérer quelques fichiers supplémentaires, mais vous perdrez moins d’images à cause d’une exposition incorrecte. J’utilise le bracketing si, après vérification de l’histogramme de quelques photos tests, des doutes subsistent sur l’exposition. Un bon histogramme est aussi important en noir et blanc qu’en couleurs. Si les photos tests montrent que l’exposition est correcte, je ne fais pas de bracketing.

L’HDR n’est pas réservé à la couleur !

Pour la majorité des gens, le HDR (plage dynamique étendue) est synonyme de photos aux couleurs saturées. Mais la conversion d’une photo couleur HDR en noir et blanc peut produire un résultat étonnant. Certes, il arrive que l’effet soit exagéré, mais vous trouverez probablement comme moi que la figure suivante ne paraît pas surréaliste. Le résultat obtenu peut être très dynamique.

Voici comment procéder :
1. Placez la caméra sur un trépied (c’est le moment de vous en servir).
2. Passez en mode Priorité ouverture pour une profondeur de champ constante.
3. Activez le mode de prise de vue en rafale.
4. Réglez le mode bracketing, en prenant de 3 à 5 images séparées des +1 et -1 stops.
5. Verrouillez le miroir pour limiter le bougé de l’appareil.
6. Utilisez aussi un déclencheur souple pour réduire le bougé.
7. Composez l’image.
8. Prenez les photos.

Voici comment développer l’image :

1. Importez les photos dans Adobe Lightroom.
2. Sélectionnez la fourchette d’expositions et exportez les images dans Photomatix.
3. Créez une image HDR couleur.
Réimportez l’image HDR dans Lightroom et reconvertissez-la en noir et blanc manuellement
ou en appliquant des paramètres prédéfinis.



Le “Bean” est emblématique de Chicago. Pour plus d’originalité, j’ai choisi de photographier la sculpture de nuit et de la convertir en noir et blanc. Cela renforce le contraste de l’image (cette image n’est pas un véritable HDR ; je me suis servi d’une image et j’ai créé deux copies virtuelles, avec des expositions de +1 et -1 stops, et je les ai fusionnées. Photo John Batdorff..


Maîtriser le Canon EOS 600D : adapter la mesure de la lumière

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Mesure incidente et charte de gris

On aura compris que même avec un système sensible à la couleur, la mesure de la lumière réfléchie par le sujet a ses limites et que plus encore que la mesure en elle-même, c’est son interprétation qui s’avère délicate. Pour autant, on peut assez facilement réaliser une exposition parfaite moyennant quelques accessoires.

La mesure incidente

Si le posemètre du 600D ne permet de réaliser des mesures que par réflexion, il est toujours possible d’effectuer une mesure par incidence avec certains posemètres indépendants (Sekonic, Gossen, etc.). Ce n’est alors plus la lumière renvoyée par le sujet qui est mesurée, mais la lumière qui l’atteint. Les posemètres pour mesure incidente présentent une sorte de demi-sphère blanche, appelée « intégrateur », juste devant l’élément sensible de la cellule, qui ne laisse passer que 18 % de la lumière, de façon à ce que la cellule (toujours étalonnée pour un sujet moyen) donne un résultat optimal. La mesure se fait donc au niveau du sujet lui-même, en orientant le posemètre dans la direction de l’appareil.
Même si elle n’est pas toujours très facile à mettre en œuvre (la mesure et la prise de vue se font en deux temps), la mesure par incidence offre une précision appréciable puisqu’elle ne tient pas compte du coefficient de réflexion du sujet. Elle évite ainsi facilement les pièges que sont les sujets trop clairs (sable blanc, paysage enneigé, reflets, etc.) ou trop sombres (sous-bois, personnages habillés en noir, etc.) avec lesquels une mesure par réflexion nécessite une correction plus ou moins importante.

La seule difficulté se rencontre quand le sujet est hors d’atteinte du photographe et/ou que le sujet est très proche de la source. Dans le premier cas, si les deux sont baignés par la même lumière, on contournera facilement le problème en réalisant une mesure au niveau de l’appareil, cellule orientée « dos » au sujet en veillant à ne pas lui faire d’ombre. Si au contraire l’un est au soleil, l’autre à l’ombre, il sera souvent préférable de travailler en mesure Spot avec le boîtier plutôt que de s’essayer à des compensations hasardeuses. Il en ira de même en cas de proximité du sujet avec une source à cause de la loi en « carré inverse » qui régit la quantité de lumière.

Utiliser le 600D en mesure incidente

Si un posemètre indépendant est incontestablement pratique et efficace, et même si l’on trouve des modèles accessibles, l’investissement reste assez élevé pour un usage occasionnel. À défaut, on peut utiliser un accessoire que l’on dispose devant l’objectif en guise d’intégrateur et ainsi se servir de son boîtier comme d’une cellule externe.
Cette technique nécessite bien entendu de disposer d’assez de temps pour préparer sa prise de vue ; idéale en paysage, elle est un peu plus difficile à mettre en œuvre en reportage. Pour autant, elle fait merveille quand on se trouve dans une situation d’éclairage difficile, notamment en intérieur et/ou quand des sources de lumière situées dans le champ peuvent perturber une mesure en réflexion. Ainsi, même si l’on bouge et que l’on modifie l’importance du sujet et/ou des sources dans le cadre, tant que la lumière est stable, on pourra réaliser une série à l’exposition homogène. On peut donc se concentrer sur son sujet, son cadrage et sa mise au point sans avoir à se soucier de la mesure et de sa correction.

Un couvercle de pot de Nutella peut faire office d’intégrateur pour transformer votre 600D en posemètre à mesure incidente. Privilégiez une mesure Sélective ou Moyenne à prépondérance centrale. Une fois l’accessoire installé, placez l’appareil au niveau du sujet et orientez-le face au point d’où sera faite la photo. Pressez le déclencheur à mi-course pour effectuer la mesure ; mémorisez-la via la touche dédiée et réalisez votre image avec les paramètres ainsi déterminés.

La seule vraie difficulté tient dans le choix de l’élément servant d’intégrateur. Il doit offrir un coefficient de transmission le plus proche possible de 18 % et, bien sûr, être blanc (et le rester) pour ne pas créer de risque d’erreur. Il ne doit en effet modifier que la quantité de lumière reçue, pas sa qualité ni sa couleur.
Après avoir essayé pas mal d’objets usuels en comparant les résultats procurés par mon propre posemètre externe, c’est finalement le couvercle d’un pot de Nutella qui m’a donné les meilleurs résultats (le diamètre du couvercle du pot de 700 g est d’ailleurs très pratique à utiliser avec des objectifs de 77 mm de diamètre, car il tient bien en place). Mais attention, comme le « filtre » employé est plat, contrairement à l’intégrateur d’un posemètre dédié, il faut l’orienter de façon précise pour éviter de trop grosses erreurs de mesure. Bien qu’approximative, cette méthode est souvent autrement plus efficace qu’une mesure Évaluative, et d’un rapport qualité/prix imbattable !

Utiliser une charte de gris

Il existe différents types de chartes, cartonnées (comme celles de ColourConfidence qui commercialise celles que l’on connaissait avant sous la marque Kodak) ou pliables (comme la EzyBalance de Lastolite) ; certaines sont aussi plus abouties que d’autres. C’est le cas de l’XpoGrey de Scuadra qui, en plus d’une grande plage grise servant à la mesure, dispose d’une référence de blanc, de noir et d’une gamme de gris qui permettent d’affiner très précisément le contraste de l’image dans un logiciel de retouche, les valeurs cibles de chacune des plages étant connues. Il est alors assez pratique de réaliser deux images de la même scène dans des conditions identiques, l’une avec la charte, l’autre sans. La première servira de référence pour déterminer les corrections que l’on appliquera ensuite sur la seconde (ce qui est très simple avec les calques de réglage de Photoshop, par exemple, ou la synchronisation des données de correction de la majorité des logiciels de développement). Cette solution est très utilisée par les experts, notamment en studio, parfois aussi en reportage.

La charte EzyBalance de Lastolite mesure environ 30 cm de diamètre. Pliable à la façon des réflecteurs de la marque, elle dispose en son centre d’une cible facilitant l’accroche de l’AF et se montre (selon moi) plus pratique et moins fragile que les chartes cartonnées.

Le format 18 × 11,5 cm de la charte XpoGrey de Scuadra est un excellent compromis entre facilité de transport et surface utile. Il existe une version Compact de 5,5 × 9 cm.

Cet article est extrait de “Maîtriser le Canon EOS 600D” de Vincent Luc et Pascale Brites, éditions Eyrolles, à paraître en septembre 2011.

Utiliser un flash externe avec son Canon PowerShot G12

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Prise de vue avec un flash externe
Le flash externe offre de nombreuses possibilités d’améliorer ou de bâtir l’éclairage d’un sujet. Vous cherchez peut-être à apporter une lumière d’appoint à une scène trop peu éclairée, ou bien vous désirez jeter une lumière dramatique sur un visage autrement baigné dans l’ombre. C’est en pratiquant sans relâche que vous découvrirez par vous-même comment vous devez positionner la source de lumière afin d’obtenir l’effet désiré. Continuez à faire beaucoup d’essais jusqu’à ce que vous ayez déterminé l’éclairage qui convient mieux que tout autre à votre sujet.
Avec le flash, un bon réflexe de départ est de s’assurer que le fond (l’arrière-plan) sera correctement exposé. Pour ce faire, pressez à mi-course sur le déclencheur afin de connaître les paramètres de l’exposition, tels qu’ils ont été déterminés par le système posemètre du G12 ; prenez soin de noter les valeurs d’ouverture et de vitesse ainsi mesurées. Configurez ensuite l’appareil en mode Manuel et prenez quelques vues d’essai afin d’expérimenter les facteurs de correction de l’exposition au flash (en mode Flash auto), ou bien la puissance flash (en mode Manuel) dans le but de déterminer le meilleur dosage entre l’intensité de l’éclair du flash et le niveau de lumière ambiante.

Réglage de la puissance d’un flash externe

  1. Montez le flash sur la griffe du boîtier, puis mettez l’appareil et le flash sous tension. Une icône flash orange représentant un éclair apparaît, confirmant que ces éléments communiquent entre eux.
  2. Pressez la touche Menu.
  3. Sélectionnez Contrôle flash sur le menu principal.
  4. Sélectionnez le Mode de fonctionnement du flash : Auto ou Manuel.
  5. En mode Auto, mettez la rubrique Corr expo flash en surbrillance, puis, avec les touches flèches Gauche ou Droite, affichez la correction d’exposition désirée de -3 IL à +3 IL, par incréments de 1/3 IL. En mode Manuel, le menu Correction d’exposition au flash devient le menu Puissance flash. Avec les touches flèches Gauche ou Droite, affichez la puissance désirée (sous la forme de fractions), de la pleine puissance (1/1) au soixante-quatrième de la puissance (1/64).
  1. S’il y a lieu, réglez les autres fonctions flash (Synchro, Synchro lente, etc.).

Cadrez votre image et prenez la vue. Selon la puissance flash demandée, la durée de recharge est plus ou moins longue ; pour cette raison, attendez avant de prendre une autre vue que le voyant Flash prêt (Ready) se soit rallumé.

 

 

Apprendre à voir en noir et blanc (Première partie)

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Éclairage

L’heure dorée – c’est-à-dire les premières ou les dernières heures du jour, quand le soleil est bas sur l’horizon et que la lumière est douce – est un moment magique pour la texture des photos. Le repérage des lieux de prise de vue prend alors toute son importance. Quand je trouve un lieu qui présente beaucoup de textures, comme un champ de blé dans un paysage vallonné, j’en prends mentalement note et je reviens le photographier pendant
l’heure dorée. J’utilise même mon trépied (nous y reviendrons). Cet éclairage produit aussi d’excellents résultats pour les portraits. La lumière douce du petit matin et de la fi n d’après-midi rend les visages plus contrastés et texturés. Elle peut adoucir la peau ou, au contraire, faire ressortir la texture parcheminée d’une peau tannée par le soleil qui, à elle-seule, raconte une histoire. Si vous cherchez à photographier des ombres ou un paysage désolé et aride, il vous faudra parfois travailler sous l’éclairage dur de la mi-journée. Il n’y a pas de mauvais éclairage ; il faut simplement connaître l’effet produit par les différents types de lumière sur votre image et savoir se tenir prêt au moment où l’éclairage est le plus favorable à l’image recherchée.



C’est l’incroyable lumière qui fait que cette image est réussie. L’éclairage du parc qui est diffusé par le brouillard crée une douce lueur qui découpe les arbres en silhouettes parfaites. Photo : John Batdorff.


Pourquoi monter des objectifs Nikon sur un Canon ?

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Quels Nikkor sont-ils conseillés ?

Il existe plus d’une centaine de variantes d’objectifs Nikkor à mise au point manuelle dans les focales courantes (du 15 au 200 mm), et la monture importe peu pour un usage avec une bague d’adaptation, alors que ses variantes (F, modifié Ai, Ai, Ais) ont une grande importance pour la compatibilité sur un boîtier Nikon. Les plus anciens ont la bague de mise au point en métal cannelé ; à partir de 1975 environ, cette bague est caoutchoutée. Les modèles des années 1960 ne disposent pas de traitement multicouche, ce qui se traduit par des images plus douces mais aussi de la lumière diffuse (flare) en contre-jour… Effet très recherché pour une vidéo romantique, moins pour un reportage dans les bas-fonds.

Le défaut courant des grands angles Nikkor anciens est une perte de piqué dans les angles à grande ouverture (figure ci-dessous), mais cette faiblesse doit être relativisée, car en vidéo ces angles sont en dehors de l’image du fait d’un recadrage plus panoramique : on s’attachera à examiner le piqué sur les zones centre, tiers et bords. On peut trouver ces objectifs autour de 200 € pièce, mais il faut faire attention à ce qu’ils ne soient pas trop usés.


Nikkor 24 mm F du début des années 1970 mesuré sur le Mark IV, les angles sont faibles, mais les bords sont bons dès la pleine ouverture.

 

Les Nikkor de moyennes et longues focales, même très anciens, procurent souvent un piqué très élevé sur tout le champ, dès lors que l’on ferme le diaphragme d’un cran ou deux, à l’image du légendaire 105 mm f/2,5 qui, dans sa formule sans traitement multicouche ici testée, procure des images douces et très fines.


Nikkor 105 mm F du début des années 1970 présentant un piqué maximal sur tout le champ à partir de f/4.

 

 

Samyang 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC : le test terrain

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Conclusion

S’agissant d’une focale plus exotique et donc moins souvent sollicitée, les défauts communs aux objectifs Samyang ne sont finalement pas aussi pénalisants que pour les objectifs plus « universels » (35 mm f/1, 4 et 85 mm f/1, 4). Après tout, un 14 mm ne sert pas tous les jours et lorsqu’il est employé dans ses domaines de prédilection, la photographie de paysage et la photographie urbaine, le manque de communication entre le boîtier et l’objectif est moins grave, puisque la réactivité n’est plus un facteur de réussite important. Le Samyang 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC offre des performances alléchantes, avec un excellent piqué en plein format, ce qui est suffisamment rare pour le souligner. Quant à son seul véritable défaut optique, la distorsion, énorme, elle se corrige de manière plutôt satisfaisante dans PTLens, plug-in peu onéreux disponible pour Photoshop, Lightroom et Aperture.



Au petit matin à Finnhamn, Archipel de Stockholm. Canon 5D Mark II, Samyang/Walimex Pro 14 mm f/2, 8 ED AS IF UMC, f/11, 1/13s à 100ISO. Conversion monochrome dans Nik Silver Efex Pro 2 et Photoshop CS5.1

La faiblesse vraiment rhédibitoire de cette optique réside finalement dans sa réalisation mécanique, comme j’ai découvert en démontant l’objectif pour corriger son défaut de mise au point. Si la plupart des testeurs insistent sur l’excellence de la mécanique des objectifs Samyang, mon avis demeure plus nuancé. Pour proposer ses objectifs à des tarifs défiant toute concurrence, le coréen fait des choix pas toujours heureux : ainsi, la baïonnette est vissée sur une bague en plastique et les vis de fixation sur le fût extérieur sont d’une qualité médiocre. Mes objectifs Voigtländer, plus onéreux, mais nettement plus robustes et mieux fabriqués, représentent pour moi un “investissement” à long terme et je considère les objectifs Samyang un peu comme des consommables, ayant des doutes quant à leur fiabilité…

Canon G12 : les modes d’exposition automatique

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Sport

Le terme Sport désignant ce mode s’applique en fait à toutes les scènes incluant des sujets mobiles. Le mode est fondé sur les principes de la photographie d’action, c’est-à-dire la mise au point qui se refait en continu et les vitesses élevées d’obturation. Pour répondre à ces exigences, le programme règle le mode d’entraînement
(Drive dans la documentation en français) sur AF continu et le réglage de sensibilité ISO sur Auto. Il s’agit de réglages logiques, appropriés à la capture de la plupart des sujets mobiles. Nous reviendrons plus en détail sur ces caractéristiques – dont le mode d’entraînement continu – au chapitre 5. Vous pouvez accepter que l’image soit affectée d’un peu de bruit, tout au moins si les algorithmes de l’appareil estiment qu’il est nécessaire de pousser la sensibilité (à 1 600 ISO par exemple). En mode Sport, vous êtes par ailleurs obligé de placer le sujet mobile au centre du cadrage, de manière à ce que la mise au point automatique se fasse sur lui.



Voici le genre de prise de vue pour lequel le mode Sport est tout indiqué : vitesse d’obturation assez élevée pour geler le mouvement et autofocus continu assurant la plus grande netteté au sujet. Photo : Rick Lewis

Obturateur Intelligent

L’appellation d’un mode Scène suff t généralement à l’identifier, mais ce n’est pas le cas de celui-ci et l’on se demande en quoi l’obturateur du G12 est “intelligent”. Disons qu’il a été conçu pour faciliter l’obtention de bonnes photos de personnages, en particulier quand le photographe désire figurer au sein d’un groupe. Il offre trois modes, accessibles par pression sur la touche d’affichage (DISP).

• Sourire : il suffit au personnage cadré de faire risette en regardant l’objectif pour que la photo soit prise : pas besoin de presser le déclencheur.
• Retardateur avec détection du clignement des yeux : dans ce mode, le G12 détecte le visage du personnage cadré. Quand on presse le déclencheur, l’appareil attend que le modèle cligne des yeux et la photo est prise environ deux secondes plus tard (l’obturateur se déclenche automatiquement si aucun clignement n’a été détecté au bout de 15 secondes). Il est parfois nécessaire de cligner des deux yeux pour “télédéclencher”.
• Retardateur avec détection du visage : il faut presser le déclencheur, puis regarder directement dans l’objectif afin de démarrer le décompte du retardateur. Dans chacun de ces trois modes, il est possible de prendre jusqu’à 10 vues de suite en pressant les touches Haut ou Bas.


Grand reportage… qui gagne la course aux ISO ?

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En fait, au-delà de 12 800 ISO, il est nettement conseillé d’utiliser le format RAW et un post traitement soigné en matière de réduction du bruit, en se souvenant que trop de corrections de chrominance (bruit de couleur) désature l’image, et que trop de corrections de luminance (grain numérique) diminue la netteté apparente. Il est à noter que les logiciels dédiés des deux marques (Capture NX2 pour Nikon et DPP pour Canon) sont pour cet usage moins performants que des produits alternatifs comme Ligthroom 3 et DxO 6. Pour la rédaction de cet article, c’est le module simplifié d’Adobe Camera RAW 6.4 pour Elements 9 qui a été utilisé avec succès.



Comparaison 100% écran de fichiers RAW à 25 600 ISO traités avec ACR 6.4

 

Le traitement est plus complexe à 51 200 ISO, où il faudra aussi faire jouer les curseurs de correction d’exposition et de saturation, et seul le D3s permet encore de travailleur à 102 400 ISO, et encore dans des conditions vraiment très périlleuses – mais certains logiciels permettront de tirer une image couleur exploitable, alors que je n’ai pas trouvé de compromis acceptable pour le Canon.





Test à 102 400 ISO avec le Nikon D3s

 

En conclusion, les essais pratiques confirment les mesures : pour l’usage le plus extrême, le Nikon D3s reste un peu meilleur que le Canon. Cependant, un vrai retournement de tendance peut apparaître dans la pratique, si d’aventure le reporter doit aussi réaliser des tournages vidéo avec le même appareil : la capacité du Mark IV à tourner des films de qualité pro est supérieure, parce qu’il dispose du mode Full HD avec plusieurs vitesses correspondant aux différentes zones de télévision, alors que le D3s ne dispose que du HD d’entrée de gamme (720 p) à la seule vitesse cinéma.

 

 

Le magazine Eyrolles
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