« Maîtriser le Canon EOS 5D Mk II » en avant-première : choisir l’ouverture du diaphragme
Publié le 25 février 2010 dans Actualités Livres par Hélène Pouchot

Ouverture et performances optiques
On sait les optiques imparfaites et entachées de plus ou moins d’aberrations qui se répercutent sur l’image. L’apparition de certains défauts est liée à l’ouverture du diaphragme et, selon le contexte de prise de vue, l’importance que l’on accorde au phénomène et son éventuelle possibilité de retouche, ils peuvent orienter vers le choix d’une ouverture plutôt qu’une autre.
Assurer piqué et homogénéité
Le pouvoir séparateur, le “piqué” des optiques, est lié à l’ouverture. Schématiquement, il est assez moyen à pleine ouverture, progresse sensiblement au fur et à mesure que l’on ferme le diaphragme, plafonne puis s’amenuise ensuite sous l’effet de la diffraction. On sait par ailleurs que les bords de l’image sont toujours moins bons que le centre. Leur piqué progresse aussi au fur et à mesure que l’on réduit l’ouverture (avant de décroître sous l’effet de la diffraction), mais cette progression n’est ni linéaire, ni équivalente entre le centre et la périphérie de l’image. Le centre est toujours meilleur, mais fermer un peu le diaphragme permet de gagner en homogénéité.
L’homogénéité est un critère très important que les capteurs APS-C ont minimisé. En effet, en n’exploitant que le centre de l’image projetée par un objectif EF, vignetage et hétérogénéité de rendu sont moins facilement perceptibles ; en revanche, le format du capteur du 5D Mark II les trahit systématiquement. Les tests de la presse spécialisée et de certains sites Internet sont non seulement utiles pour choisir ses optiques, mais aussi pour les exploiter au mieux de leurs performances puisqu’ils évaluent le piqué au centre et sur les bords, renseignant ainsi sur l’homogénéité et la netteté que l’on peut en attendre pour une ouverture donnée. Il faudra seulement veiller à ce qu’ils aient bien été effectués sur un 5D Mark II ou un boîtier au capteur équivalent (format et définition), pour éviter les conclusions erronées. A défaut, on se contentera du fait qu’en général, les optiques gagnent à être fermées de deux à trois valeurs en deçà de leur ouverture maximale.
L’homogénéité du piqué est critique en architecture ou en paysage ou encore, comme ici, face à un sujet relativement plat. J’ai donc sélectionné la meilleure ouverture de mon 70-200 mm f/2,8L IS USM afin d’obtenir la plus grande netteté possible au niveau du feuillage et un bon rendu au centre comme sur les bords. Pour autant, il ne faut pas être obnubilé par les performances optiques. Un piqué approximatif au centre, des bords flous, voire comme ici, un coup de flare sont aussi des outils créatifs et il ne faut pas hésiter à utiliser ses objectifs à pleine ouverture.