Photo culinaire : transmettre un message
Publié le 12 avril 2011 dans Actualités Livres par Philippe Barret
Le bon instant
S’il est des sujets qui nous laissent du temps, la nature morte est de ceux-là. Photo culinaire et nature morte présentent de nombreux points communs, particulièrement le temps que l’on peut consacrer à la préparation, à la composition et à la création de l’ambiance. Sauf à travailler en lumière naturelle, changeante par définition, tout ce travail réalisé en amont n’occasionne pas de stress particulier : on prend le temps de choisir les éléments, de les disposer, de les éclairer jusqu‘à obtenir le résultat escompté.
Le granité est un dessert avec lequel il est difficile de tricher, car il fond très rapidement. Il oblige donc le photographe à être parfaitement au point. Dès lors qu’il est disposé dans les coupes, il ne reste que quelques secondes pour photographier de beaux cristaux de glace. (Hasselblad avec dos numérique Phase One H20, f/5,6 à 1/60 s, 50 ISO, 150 mm.)
Ensuite, tout s’accélère avec l’arrivée de produits frais, glacés ou même cuits. Plus le temps de traîner, car l’aspect change très vite, se ternit, sèche, fond : on doit affiner le réglage avec un maximum de célérité jusqu‘à l’aboutissement, le dépôt de l’ultime goutte d’assaisonnement qui ne doit pas avoir le temps de se figer ou de s‘étaler.
Les clients potentiels
En cuisine, il y a des recettes, en photo culinaire aussi, mais dans l’un comme dans l’autre domaine, il ne suffit pas d’appliquer des recettes toutes faites pour garantir la réussite. Au final, c’est le petit grain de sel, la petite touche d‘épice qui fait la différence. Il n’y a donc pas qu’une seule recette de la bonne image mais une multiplicité, et ce n’est pas forcément l’esthétisme qui l’emporte, mais la capacité à répondre à la demande précise d’un donneur d’ordre.
Justement, qui est-il ? Le panel est large. De l‘éditeur de livres en passant par l’agence de communication, les éditeurs de presse, les établissements hôteliers, les fabricants, importateurs et revendeurs de matériels culinaires ou d’art de la table, les acteurs des multiples filières de l’agroalimentaire, etc., il existe mille et un besoins, catalogues, emballages, livres, revues, affiches, sites Internet, décoration de stands, etc., et à chaque usage un type de travail. Vins, fromages, légumes, plats du terroir, gastronomie étoilée, emballages alimentaires et catalogues, tout est un sujet potentiel. L’art photographique se cache parfois là où on ne l’attend pas. Nous verrons par la suite que différents acteurs prennent part à l‘élaboration des photos (stylistes, chefs cuisiniers, directeurs artistiques, etc.).
Selon sa destination finale (emballage, livre, publicité, etc.), l’image sera différente et sa réalisation vous demandera de mettre en œuvre des techniques particulières. Ainsi, au cours de cet ouvrage, nous aborderons les différentes spécialités de la photo culinaire, traitées dans autant de chapitres : l’image à caractère commercial, destinée aux emballages alimentaires, aux catalogues, etc. ; la photo de recette grand public (fiche recette avec pas à pas, livre de cuisine pratique, etc.) ; le livre de chef. Cette liste n’est pas exhaustive, mais parfaitement représentative du quotidien d’un photographe culinaire.
Excellent article !!!! Merci bcp !
jmc.
Super article, très instructifs. ça donne envie de lire le livre.
Merci
Très bien d’aborder ce sujet aussi vaste que gourmand, par contre le choix des photos dans l’article laissent désirer.