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Photographier la nature (deuxième partie) : les paysages

Paysages en action
Si certaines étendues inspirent le calme et la sérénité, un paysage n’est pas forcément statique et il existe différents moyens pour y apporter dynamisme ou action, en jouant avec les éléments présents ou en y intégrant des êtres vivants.
Lorsque l’on photographie un paysage, il est souvent intéressant d’associer des éléments fixes, comme des rochers, et d’autres en mouvement, par exemple des vagues, un torrent, etc. Les premiers resteront bien nets durant la pose tandis que les mouvements des seconds seront rendus par une zone floue grâce à l’utilisation d’une vitesse lente. Pour cela, il faut utiliser un trépied bien stable. Commencez par rechercher la bonne composition, puis installez l’appareil sur pied et calez-le dans la bonne position. Ensuite, procédez aux réglages et peaufinez votre mise au point en débrayant l’autofocus.
À cause de l’utilisation d’une pause lente, il est nécessaire d’utiliser un câble pour le déclenchement : les tremblements éventuels de votre doigt ne sont donc pas transmis au boîtier et ne risquent pas de générer de flou de bougé sur l’image. Pensez à ne pas garder l’œil dans le viseur mais à regarder la scène. Il est ainsi plus facile d’anticiper le bon moment et, en bord de mer par exemple, c’est moins dangereux car vous mesurez les mouvements des vagues.
Intégrer un être vivant dans une image de paysage est toujours positif. Quel que soit le milieu où vous évoluez, en montagne, dans la campagne ou sur le littoral, vous trouverez forcément des congénères ou des animaux qui animeront vos photos.
En bord de mer, de nombreux oiseaux utilisent des pointes rocheuses ou des rochers émergés comme reposoirs. Si vous les intégrez dans le cadrage, l’image gagnera en profondeur. Il est possible d’utiliser des poses lentes s’ils restent immobiles ; en revanche, avec des animaux en mouvement, il faudra choisir une vitesse suffisamment rapide pour en garder la trace sur l’image. En effet, un flou lié au mouvement d’oiseaux en vol, par exemple, peut être esthétique, mais si la pose est de plusieurs secondes et que les volatiles se déplacent, il n’en restera aucune trace sur l’image finale.


Les cygnes se rassemblent en fin d’hiver sur quelques fjords dans le sud-est de l’Islande. Ce paysage composé de fjords maritimes et de montagnes enneigées est ainsi “habité” par l’arrivée de ces centaines d’oiseaux. Pour le photographe, ils donnent l’échelle et remplissent un décor qui sans eux aurait paru un peu vide.
Canon EOS-1Ds Mk II, 1/800 s à f/8, 250 ISO, 500 mm.

Une silhouette humaine apportera également un plus à l’image : un promeneur au sommet d’une falaise ou un pêcheur se découpant sur fond de ciel seront des éléments intéressants. Même si ces sujets vivants sont petits, placés au bon endroit sur l’image, sur un point de force par exemple, ils seront très visible sur l’image finale et attireront le regard.
Un des meilleurs endroits pour photographier les paysages marins est la zone où viennent se briser les vagues. Évidemment, l’endroit n’est pas le plus favorable pour l’équipement, voire pour le photographe. Il est donc préférable de bien observer la scène avant d’avancer vers l’eau, de surveiller les vagues et leur force, et de bien regarder jusque où arrivent les plus puissantes. Il faut aussi tenir compte de la marée car si elle monte, les vagues iront certainement de plus en plus haut !
Lorsque vous posez votre trépied, assurez-vous bien qu’il est stable et bien calé. Faites attention au sable qui, une fois imbibé d’eau, risque d’être mouvant. Les pieds de votre support peuvent s’y enfoncer et faire basculer votre matériel. Les rochers couverts d’algues sont eux aussi à surveiller de près, car le trépied peut facilement riper dessus, et une chute sur les roches ou dans l’eau salée est rarement sans conséquences pour le matériel. Enfin, gardez toujours un œil sur votre trépied et l’autre sur les vagues, ne tournez pas le dos à ces dernières et ne vous éloignez pas de votre matériel. Si toutefois votre équipement prenait un bain forcé, il faudrait enlever tout de suite piles et batteries puis, très rapidement, le rincer à l’eau douce, et enfin le porter au plus vite au service réparation de la marque.
Déclenchez quand le mouvement de l’eau aura le plus bel effet, soit quand elle éclabousse, soit quand elle ruisselle sur les roches. Il faut essayer d’anticiper légèrement le moment idéal, sinon on risque de déclencher un tout petit peu trop tard ! Il est intéressant de faire des essais à différents temps de pause. Néanmoins, si vous regardez sur votre écran de contrôle pour choisir les meilleurs réglages, faites-le le rapidement et n’oubliez pas que les vagues continuent leur mouvement !


Tempête sur la côte bretonne. Avec des vagues très puissantes, il faut rester très prudent et il vaut mieux utiliser un peu le téléobjectif que de chercher à trop se rapprocher.
Canon EOS-1D MkII, 1/500 s à f/13, 100 ISO, 500 mm.

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2 commentaires “Photographier la nature (deuxième partie) : les paysages

  1. Bonjour,
    Une chose importante en paysage, c’est de bien vérifier que l’horizon est droit. Pendant la PDV, ou après, en post traitement.

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