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Photographier la nature (première partie) : comprendre la lumière naturelle

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J’ai effectué plusieurs voyages pour photographier les renards polaires. Il me fallut plusieurs semaines pour trouver un terrier occupé et réaliser les clichés de renardeaux que je souhaitais. Au mois de juin, sur la côte islandaise, la météo est souvent capricieuse et les jours de pluie se succèdent. Pour photographier ce renardeau qui jouait avec un morceau de mouette tridactyle apporté sa mère, j’avais besoin d’une vitesse élevée afin de figer ce petit lutin en mouvement perpétuel, et le peu de lumière disponible m’a obligé à travailler à pleine ouverture. L’utilisation d’un gros téléobjectif (500 mm) et un diaphragme ouvert au maximum (f/4) ont créé une faible profondeur de champ, seule une faible partie de l’image est nette. J’ai donc réalisé une mise au point très précise sur les yeux ; cela contribue à détacher le renard et les plumes du fond, donnant plus d’impact à l’image.
Canon EOS-1Ds, 1/250 s à f/4, 100 ISO, 500 mm.


Lorsque j’ai photographié ce paysage de côtes rocheuses en Espagne, j’ai choisi comme premier plan ces quelques cristes-marines, plantes grasses typiques du bord de mer (elles poussent très près de l’eau sur les rochers et résistent aux embruns). Je voulais avoir plusieurs plans nets : les rochers, la mer et les falaises dans le fond. Pour obtenir cette grande profondeur de champ, j’ai fermé le diaphragme au maximum, à f/22. Comme il était tard, la lumière ambiante était relativement faible. J’ai donc installé mon appareil sur un pied pour ne pas bouger et j’ai sélectionné une pose lente de 30 s.
Canon EOS-1Ds Mk II, 30 s àf/22, 200 ISO, 23 mm.


Je réalisais une série d’images dans la presqu’île de Crozon, par une belle soirée de printemps, lorsque j’aperçus ce tarier pâtre. La lumière rasante en contre-jour mettait en valeur la texture des graminées et la silhouette du pin. Il est parfois intéressant, lorsque l’on photographie un paysage, d’introduire un petit élément qui sera le point fort de la photo. Ce petit oiseau venait admirablement donner vie à la scène.
Canon EOS-1D Mk III, 1/1 000 s à f/4, 100 ISO, 500 mm.

Cet article est extrait du livre d’Erwan Balança, Photographier la nature, paru aux éditions Eyrolles.
Photographe naturaliste professionnel depuis plus de 15 ans, Erwan Balança partage sa connaissance intime des animaux et des milieux naturels dans ses ouvrages destinés aux photographes amoureux de nature. Ses photos sont régulièrement publiées dans des magazines en France et à l‘étranger (National Geographic, Terre sauvage, Chasseur d’Images, Bird Watching, Sciences et Vie, Image & Nature…) et dans des beaux livres.

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Un commentaire “Photographier la nature (première partie) : comprendre la lumière naturelle

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